TAG Heuer et la Monaco V4 : une révolution des principes fondamentaux de l'horlogerie mécanique
En 2004, la marque TAG Heuer dévoilait la « Concept Watch Monaco V4 », la première montre au monde munie de courroies, d’une masse linéaire et de roulements à billes.
Cinq ans plus tard, ce rêve d’horlogers un peu fous, est devenu réalité… TAG Heuer a accompli l'inimaginable à la veille de son 150e anniversaire en annonçant la consécration de son projet si controversé : la production commerciale de la Monaco V4.
Transmission
Avant l'introduction du mouvement V4, la quasi-totalité des mouvements mécaniques modernes, quelles que soient leurs complications, étaient basés sur des composants « classiques », datant pour la plupart des 18e et 19e siècles. Dans ce système traditionnel, la fonction de réserve d'énergie est assurée par un ou plusieurs ressorts, la transmission est réalisée grâce à des engrenages et la régulation est le plus souvent organisée autour d’un échappement.
Le mouvement V4 abandonne le mode de transmission par engrenages et le remontage automatique pour donner naissance à un tout nouveau concept. Le résultat : un bouleversement des principes élémentaires, l'obtention de deux brevets mondiaux et une toute nouvelle génération de mouvements mécaniques.
L'équipe d’ingénieurs et de maîtres horlogers TAG Heuer a remplacé les pignons et les roues du mouvement mécanique traditionnel par cinq micro-courroies dentées dont la tension est contrôlée par deux tendeurs. Mesurant 0,07 mm de large, soit la taille d'un cheveu humain, ces courroies de transmission en polyéther bloc amide sont dix fois plus petites que les modèles classiques.
À la différence d'un mouvement traditionnel, ce système de transmission synchrone et modulaire par courroies ne requiert aucun engrenage supplémentaire. Plus efficace -moins de vibrations, pour un mouvement optimisé- et plus facile d'entretien, il assure une transmission d'énergie ultrafiable, éliminant ainsi les obstacles à l'intégration de nouvelles complications.
Énergie
L'équipe TAG Heuer a obtenu par la suite un deuxième brevet mondial grâce à un tout nouveau concept de masse, qui est traditionnellement superposée au mouvement et se déplace par rotation.
La Monaco V4 est la première montre-bracelet à masse linéaire montée sur les plus petits roulements à billes jamais conçus (2,2 à 4 mm de diamètre et 0,6 à 1 mm d’épaisseur). Le lingot en tungstène, d'un poids de 12 g, ne se déplace pas selon un mouvement d'avant en arrière mais de haut en bas sur un chemin de roulement situé entre les deux paires de barillets en forme de V, associés en série, montés en parallèle et inclinés à +/- 13°.
Chaque série de barillets possède une réserve d'énergie de 450 g, soit une puissance totale de 900 g. Sur le côté long de la masse, un système d'engrenages engage une roue dentée qui convertie le déplacement linéaire en mouvement rotatif.
Cinq ans plus tard, ce rêve d’horlogers un peu fous, est devenu réalité… TAG Heuer a accompli l'inimaginable à la veille de son 150e anniversaire en annonçant la consécration de son projet si controversé : la production commerciale de la Monaco V4.
Transmission
Avant l'introduction du mouvement V4, la quasi-totalité des mouvements mécaniques modernes, quelles que soient leurs complications, étaient basés sur des composants « classiques », datant pour la plupart des 18e et 19e siècles. Dans ce système traditionnel, la fonction de réserve d'énergie est assurée par un ou plusieurs ressorts, la transmission est réalisée grâce à des engrenages et la régulation est le plus souvent organisée autour d’un échappement.
Le mouvement V4 abandonne le mode de transmission par engrenages et le remontage automatique pour donner naissance à un tout nouveau concept. Le résultat : un bouleversement des principes élémentaires, l'obtention de deux brevets mondiaux et une toute nouvelle génération de mouvements mécaniques.
L'équipe d’ingénieurs et de maîtres horlogers TAG Heuer a remplacé les pignons et les roues du mouvement mécanique traditionnel par cinq micro-courroies dentées dont la tension est contrôlée par deux tendeurs. Mesurant 0,07 mm de large, soit la taille d'un cheveu humain, ces courroies de transmission en polyéther bloc amide sont dix fois plus petites que les modèles classiques.
À la différence d'un mouvement traditionnel, ce système de transmission synchrone et modulaire par courroies ne requiert aucun engrenage supplémentaire. Plus efficace -moins de vibrations, pour un mouvement optimisé- et plus facile d'entretien, il assure une transmission d'énergie ultrafiable, éliminant ainsi les obstacles à l'intégration de nouvelles complications.
Énergie
L'équipe TAG Heuer a obtenu par la suite un deuxième brevet mondial grâce à un tout nouveau concept de masse, qui est traditionnellement superposée au mouvement et se déplace par rotation.
La Monaco V4 est la première montre-bracelet à masse linéaire montée sur les plus petits roulements à billes jamais conçus (2,2 à 4 mm de diamètre et 0,6 à 1 mm d’épaisseur). Le lingot en tungstène, d'un poids de 12 g, ne se déplace pas selon un mouvement d'avant en arrière mais de haut en bas sur un chemin de roulement situé entre les deux paires de barillets en forme de V, associés en série, montés en parallèle et inclinés à +/- 13°.
Chaque série de barillets possède une réserve d'énergie de 450 g, soit une puissance totale de 900 g. Sur le côté long de la masse, un système d'engrenages engage une roue dentée qui convertie le déplacement linéaire en mouvement rotatif.
La Monaco V4 : design et mouvement d'avant-garde
Déjà récompensée par de nombreux prix alors qu'elle n'en était qu'à sa phase de conception, la Monaco V4 est une incarnation révolutionnaire du modèle original, la légendaire Monaco portée par Steve McQueen dans le film Le Mans en 1970.
Avec son imposant boîtier carré, la Monaco avait à l'époque amorcé une véritable rupture avec l'esthétique horlogère conventionnelle et marqué l'imaginaire de toute une génération.
En 1969, la Monaco était le tout premier chronographe automatique équipé d'un micro-rotor, conçu par Jack Heuer, aujourd'hui président honoraire de TAG Heuer. Il était donc logique de s’inspirer de cet héritage pour mettre en valeur la toute dernière innovation de TAG Heuer.
Tout comme la Monaco, la nouvelle Monaco V4 est un véritable hommage au monde des courses automobiles avec lequel elle partage une même volonté de performance. D’ailleurs, ce nouveau modèle tire son nom de la platine principale en forme de V sur laquelle sont montés les quatre barillets du mouvement. Les deux séries de courroies sur les roulements à bille, inclinées à +/- 13 degrés, imitent les cylindres d'un moteur de course.
L'esthétique de la Monaco V4 n'a d'égale que le mouvement révolutionnaire qui l'anime. Les surfaces complexes et les angles dièdres sont tous finement polis dans le pur respect des critères de la haute horlogerie. La glace saphir biseautée et bombée, conçue en 3D, se cambre sur les côtés du boîtier en platine 950, dont le fond est ajouré de 3 glaces planes.
La montre ne comporte pas de cadran d'affichage en tant que tel : les index biseautés et polis sont directement fixés sur les ponts, tandis que la petite seconde est ostensiblement décentrée à 4 heures. Les roulements à bille sont visibles des deux côtés. L'échappement unique du mouvement et les 3 courroies de transmission sont quant à elles visibles par l'avant et les deux barillets par l'arrière.
Le boîtier est habillé d'un élégant bracelet en alligator à larges écailles, cousu main avec insert d'intégration en titane. Bien que la conception générale de la montre soit entièrement inédite, l'influence de la Monaco de Steve McQueen est évidente dès le premier regard.
Les meilleurs ingénieurs et horlogers TAG Heuer ont décortiqué les concepts fondamentaux des mouvements mécaniques dans la plus stricte confidentialité, en collaboration avec Jean-François Ruchonnet, l'inventeur de la montre.
L'histoire de la Monaco V4 s'est ensuite transformée en une véritable aventure humaine impliquant ingénieurs, mathématiciens, maîtres-horlogers et artisans suisses, eux-mêmes appuyés par un prestigieux réseau international d'entreprises de pointe, d'universités et d'instituts de recherche.
Les techniques de conception, de prototypage et de production de la V4 sont identiques à celles utilisées pour le développement de systèmes complexes dans le domaine aérospatial. TAG Heuer a aussi fait appel à des outils et techniques issus d’autres disciplines : industrie automobile et informatique, mathématiques appliquées, chimie, climatologie, génie informatique et sciences micro-mécaniques.
TAG Heuer a spécialement conçu des machines et des procédés: logiciel propriétaire (TAG Heuer fait partie des pionniers de la modélisation 3D et de la synthèse numérique), micro-couple mètres robotisés et injecteuses haute pression à rhéologie contrôlée. Aujourd'hui, les Monaco V4 sont assemblées chez TAG Heuer par l’horloger Denis Badin, « Meilleur ouvrier de France », conjuguant ainsi avec brio techniques de pointe et traditions artisanales.
Cette prestigieuse édition en platine 950, limitée à seulement 150 exemplaires pour célébrer le 150e anniversaire de la marque, sera vendue au prix de 100 000 Francs suisses (66.000 euros environ).
Avec son imposant boîtier carré, la Monaco avait à l'époque amorcé une véritable rupture avec l'esthétique horlogère conventionnelle et marqué l'imaginaire de toute une génération.
En 1969, la Monaco était le tout premier chronographe automatique équipé d'un micro-rotor, conçu par Jack Heuer, aujourd'hui président honoraire de TAG Heuer. Il était donc logique de s’inspirer de cet héritage pour mettre en valeur la toute dernière innovation de TAG Heuer.
Tout comme la Monaco, la nouvelle Monaco V4 est un véritable hommage au monde des courses automobiles avec lequel elle partage une même volonté de performance. D’ailleurs, ce nouveau modèle tire son nom de la platine principale en forme de V sur laquelle sont montés les quatre barillets du mouvement. Les deux séries de courroies sur les roulements à bille, inclinées à +/- 13 degrés, imitent les cylindres d'un moteur de course.
L'esthétique de la Monaco V4 n'a d'égale que le mouvement révolutionnaire qui l'anime. Les surfaces complexes et les angles dièdres sont tous finement polis dans le pur respect des critères de la haute horlogerie. La glace saphir biseautée et bombée, conçue en 3D, se cambre sur les côtés du boîtier en platine 950, dont le fond est ajouré de 3 glaces planes.
La montre ne comporte pas de cadran d'affichage en tant que tel : les index biseautés et polis sont directement fixés sur les ponts, tandis que la petite seconde est ostensiblement décentrée à 4 heures. Les roulements à bille sont visibles des deux côtés. L'échappement unique du mouvement et les 3 courroies de transmission sont quant à elles visibles par l'avant et les deux barillets par l'arrière.
Le boîtier est habillé d'un élégant bracelet en alligator à larges écailles, cousu main avec insert d'intégration en titane. Bien que la conception générale de la montre soit entièrement inédite, l'influence de la Monaco de Steve McQueen est évidente dès le premier regard.
Les meilleurs ingénieurs et horlogers TAG Heuer ont décortiqué les concepts fondamentaux des mouvements mécaniques dans la plus stricte confidentialité, en collaboration avec Jean-François Ruchonnet, l'inventeur de la montre.
L'histoire de la Monaco V4 s'est ensuite transformée en une véritable aventure humaine impliquant ingénieurs, mathématiciens, maîtres-horlogers et artisans suisses, eux-mêmes appuyés par un prestigieux réseau international d'entreprises de pointe, d'universités et d'instituts de recherche.
Les techniques de conception, de prototypage et de production de la V4 sont identiques à celles utilisées pour le développement de systèmes complexes dans le domaine aérospatial. TAG Heuer a aussi fait appel à des outils et techniques issus d’autres disciplines : industrie automobile et informatique, mathématiques appliquées, chimie, climatologie, génie informatique et sciences micro-mécaniques.
TAG Heuer a spécialement conçu des machines et des procédés: logiciel propriétaire (TAG Heuer fait partie des pionniers de la modélisation 3D et de la synthèse numérique), micro-couple mètres robotisés et injecteuses haute pression à rhéologie contrôlée. Aujourd'hui, les Monaco V4 sont assemblées chez TAG Heuer par l’horloger Denis Badin, « Meilleur ouvrier de France », conjuguant ainsi avec brio techniques de pointe et traditions artisanales.
Cette prestigieuse édition en platine 950, limitée à seulement 150 exemplaires pour célébrer le 150e anniversaire de la marque, sera vendue au prix de 100 000 Francs suisses (66.000 euros environ).
Monaco V4 : questions/réponses de Jean-Christophe Babin, président et directeur-général de TAG Heuer
1- Quelle est la place de la Monaco V4 dans l’univers TAG Heuer et quelles sont les sources d’inspiration qui lui ont donné naissance ? D’où vient son nom, que signifie V4 ?
Nous avons une position privilégiée sur le marché mondial des montres de sport et des chronographes avant-gardistes depuis 1860, où nous avons innové et innovons plus que n’importe quelle autre marque.
Nous sommes la seule maison horlogère au monde à proposer des chronographes mécaniques et électroniques précis au 1/10ème, 1/100ème et 1/1000ème de seconde par exemple. La technologie, le design et l’innovation sont trois éléments majeurs de l’ADN de notre société. Dans ces trois domaines nous avons toujours bousculé les traditions pour aller de l’avant.
A l’origine de la Monaco V4 se trouve le sport automobile, territoire que TAG Heuer occupe historiquement depuis 1911 avec la création des premiers chronographes de bord « Time of Trip », puis des compteurs « Autavia » pour être aujourd’hui le partenaire officiel de Mercedes-Benz en GT avec la SLR et de McLaren en Formule 1. Avec son siècle et demi d’histoire, la marque TAG Heuer est d’ailleurs elle-même une source d’inspiration.
Le nom V4 est tiré des quatre barillets du mouvement, montés sur une platine en V orientée à 13 degrés, à l’instar des cylindres d’un moteur de course haut de gamme. Il rend également hommage à l’inspiration du mouvement : bien que le modèle V4 s’appuie sur les plus récents concepts de la technologie industrielle, sa véritable muse est bien le monde des moteurs de course de hautes technologies et de hautes performances. Le principe de transmission des 5 micro-courroies crantées trouve son origine dans la conception automobile, où par exemple, la courroie de distribution assure la synchronisation du mouvement des soupapes et des pistons dans le cycle de combustion.
2- Pour quelle raison avez-vous choisi la gamme Monaco pour la V4 ? N’est-ce pas la « dénaturer » ?
Il semblait tout à fait logique de s’inspirer du passé résolument novateur de la Monaco pour incarner le désir de TAG Heuer de toujours repousser les limites de l’horlogerie traditionnelle. La Monaco possède une forme unique, qui rompt avec la tradition de l’horlogerie. Munie dès 1969 du premier mouvement chronographe automatique avec micro-rotor, le Chronomatic Calibre 11, la Monaco était tout à fait conforme à la devise : « TAG Heuer, Swiss Avant-Garde Since 1860».
J’adore la Monaco ! Elle est mythique et c’est pourquoi nous n’avons pas osé retoucher pendant des années. Elle témoigne de l’esthétique et des instincts pionniers de notre marque, qui continue de générer des idées révolutionnaires et de les transformer en produits. Avec la Monaco V4, TAG Heuer cherche à repenser, reconcevoir et réinventer le mouvement mécanique. C’est un parfait exemple de l’engagement de TAG Heuer pour l’innovation. Quant à l’avenir de la marque, voici ma devise : Prenons le meilleur du passé, ajoutons-y le meilleur du présent et voyons où cela nous mène !
3- Vous aviez présenté la Monaco V4 à BaselWorld 2004, et vous la lancez seulement en 2009, soit cinq ans plus tard. Pourquoi avez-vous mis autant de temps ?
La Monaco V4 présentée en 2004 était un concept, ce qui signifie que, comme dans l’industrie automobile, elle avait été conçue pour donner un aperçu des développements futur de TAG Heuer. Dans le monde de l’horlogerie, le temps moyen nécessaire pour développer un nouveau mouvement depuis les premières esquisses, est de 3 à 5 ans ; avec la V4 – une vraie révolution en termes de mouvement- nous sommes dans le même délai. Nous ne voulions pas compromettre la qualité et la fiabilité du produit en le précipitant sur le marché. Les futurs clients de la Monaco V4 exigent des experts et nous devons aller au-delà de leurs attentes.
4- A l’heure ou toutes les autres compagnies investissent dans la production en grande série de leur propre mouvement, pourquoi adopter une stratégie différente en lançant un mouvement tel le V4 qui ne sera produit qu’à de faibles volumes ? Pensez-vous utiliser ce nouveau mouvement dans d’autres montres dans l’avenir ?
Nous avons présenté la Monaco V4 en tant que Concept Watch en 2004 et notre décision de travailler à son industrialisation n’a pas du tout été prise dans l’optique d’en faire un mouvement produit en grande séries. Il s’agit d’une très grande complication horlogère, un mouvement de prestige et novateur qui démontre notre savoir-faire en matière de haute horlogerie et d’engineering. Le mouvement V4 n’a pas vocation à remplacer les autres mouvements que nous utilisons dans les pièces «commerciales» et notre seule obsession est de manufacturer cette série exceptionnelle de 150 exemplaires.
5- Ou sont fabriqués les composants ? Qu’en est-il des courroies du V4 ?
Outre sa nouvelle unité de fabrication à Cornol qui est dédiée à son nouveau calibre 1887, TAG Heuer possède un atelier de fabrication et d’assemblage pour ses grandes complications et qui fabrique une grande partie des composants du V4. Cet atelier ne possède néanmoins pas les machines et procédés pour fabriquer les courroies ou les roulements à bille. Les courroies sont ainsi fabriquées à l'extérieur de l'entreprise comme d'ailleurs l'ensemble des composants du calibre. Les noms et localisation de nos sous-traitants sont confidentiels, mais ce qui est certains c’est que les courroies ne sont pas réalisées dans la sphère horlogère !
6-Le mouvement est-il monté dans vos locaux ?
Oui, la totalité du calibre est assemblée et contrôlée chez nous, c'est à dire au T1 et au T2. Notre maitre horloger a d’ailleurs été couronné meilleur ouvrier de France en 2004. Par ailleurs les boites en platine sont fabriquées dans notre usine de Cornol.
7- Qui seront les acheteurs de la Monaco V4 ?
La Monaco V4 sera produite dans une Edition Limitée à 150 pièces en platine. Il s’agira davantage de pièces de collection que d’une montre que l’on achète pour lire l’heure. D’ailleurs, quand on la regarde on en oublie de regarder l’heure !
Cette première mondiale attirera sans doute davantage les collectionneurs et amateurs de montres qui aiment les designs forts et novateurs ainsi que les grandes complications horlogères. TAG Heuer se tourne vers des clients plus exigeants qui sont habitués au niveau de finition propre à l’horlogerie suisse de prestige. Ces clients sont avant tout attirés par TAG Heuer pour ses dernières innovations en termes de mouvement mécanique. TAG Heuer compte déjà de nombreux adeptes, comme en témoignent les blogs et les pages de fans de la marque sur Facebook.
8- Quelle politique de distribution envisagez-vous pour cette série limitée ?
Ces 150 modèles en platine sont des pièces de luxe exceptionnelles. Etant donné la quantité limitée, la Monaco V4 sera vendue via une sélection des meilleurs points de vente de notre réseau de vente mondial.
Nous avons une position privilégiée sur le marché mondial des montres de sport et des chronographes avant-gardistes depuis 1860, où nous avons innové et innovons plus que n’importe quelle autre marque.
Nous sommes la seule maison horlogère au monde à proposer des chronographes mécaniques et électroniques précis au 1/10ème, 1/100ème et 1/1000ème de seconde par exemple. La technologie, le design et l’innovation sont trois éléments majeurs de l’ADN de notre société. Dans ces trois domaines nous avons toujours bousculé les traditions pour aller de l’avant.
A l’origine de la Monaco V4 se trouve le sport automobile, territoire que TAG Heuer occupe historiquement depuis 1911 avec la création des premiers chronographes de bord « Time of Trip », puis des compteurs « Autavia » pour être aujourd’hui le partenaire officiel de Mercedes-Benz en GT avec la SLR et de McLaren en Formule 1. Avec son siècle et demi d’histoire, la marque TAG Heuer est d’ailleurs elle-même une source d’inspiration.
Le nom V4 est tiré des quatre barillets du mouvement, montés sur une platine en V orientée à 13 degrés, à l’instar des cylindres d’un moteur de course haut de gamme. Il rend également hommage à l’inspiration du mouvement : bien que le modèle V4 s’appuie sur les plus récents concepts de la technologie industrielle, sa véritable muse est bien le monde des moteurs de course de hautes technologies et de hautes performances. Le principe de transmission des 5 micro-courroies crantées trouve son origine dans la conception automobile, où par exemple, la courroie de distribution assure la synchronisation du mouvement des soupapes et des pistons dans le cycle de combustion.
2- Pour quelle raison avez-vous choisi la gamme Monaco pour la V4 ? N’est-ce pas la « dénaturer » ?
Il semblait tout à fait logique de s’inspirer du passé résolument novateur de la Monaco pour incarner le désir de TAG Heuer de toujours repousser les limites de l’horlogerie traditionnelle. La Monaco possède une forme unique, qui rompt avec la tradition de l’horlogerie. Munie dès 1969 du premier mouvement chronographe automatique avec micro-rotor, le Chronomatic Calibre 11, la Monaco était tout à fait conforme à la devise : « TAG Heuer, Swiss Avant-Garde Since 1860».
J’adore la Monaco ! Elle est mythique et c’est pourquoi nous n’avons pas osé retoucher pendant des années. Elle témoigne de l’esthétique et des instincts pionniers de notre marque, qui continue de générer des idées révolutionnaires et de les transformer en produits. Avec la Monaco V4, TAG Heuer cherche à repenser, reconcevoir et réinventer le mouvement mécanique. C’est un parfait exemple de l’engagement de TAG Heuer pour l’innovation. Quant à l’avenir de la marque, voici ma devise : Prenons le meilleur du passé, ajoutons-y le meilleur du présent et voyons où cela nous mène !
3- Vous aviez présenté la Monaco V4 à BaselWorld 2004, et vous la lancez seulement en 2009, soit cinq ans plus tard. Pourquoi avez-vous mis autant de temps ?
La Monaco V4 présentée en 2004 était un concept, ce qui signifie que, comme dans l’industrie automobile, elle avait été conçue pour donner un aperçu des développements futur de TAG Heuer. Dans le monde de l’horlogerie, le temps moyen nécessaire pour développer un nouveau mouvement depuis les premières esquisses, est de 3 à 5 ans ; avec la V4 – une vraie révolution en termes de mouvement- nous sommes dans le même délai. Nous ne voulions pas compromettre la qualité et la fiabilité du produit en le précipitant sur le marché. Les futurs clients de la Monaco V4 exigent des experts et nous devons aller au-delà de leurs attentes.
4- A l’heure ou toutes les autres compagnies investissent dans la production en grande série de leur propre mouvement, pourquoi adopter une stratégie différente en lançant un mouvement tel le V4 qui ne sera produit qu’à de faibles volumes ? Pensez-vous utiliser ce nouveau mouvement dans d’autres montres dans l’avenir ?
Nous avons présenté la Monaco V4 en tant que Concept Watch en 2004 et notre décision de travailler à son industrialisation n’a pas du tout été prise dans l’optique d’en faire un mouvement produit en grande séries. Il s’agit d’une très grande complication horlogère, un mouvement de prestige et novateur qui démontre notre savoir-faire en matière de haute horlogerie et d’engineering. Le mouvement V4 n’a pas vocation à remplacer les autres mouvements que nous utilisons dans les pièces «commerciales» et notre seule obsession est de manufacturer cette série exceptionnelle de 150 exemplaires.
5- Ou sont fabriqués les composants ? Qu’en est-il des courroies du V4 ?
Outre sa nouvelle unité de fabrication à Cornol qui est dédiée à son nouveau calibre 1887, TAG Heuer possède un atelier de fabrication et d’assemblage pour ses grandes complications et qui fabrique une grande partie des composants du V4. Cet atelier ne possède néanmoins pas les machines et procédés pour fabriquer les courroies ou les roulements à bille. Les courroies sont ainsi fabriquées à l'extérieur de l'entreprise comme d'ailleurs l'ensemble des composants du calibre. Les noms et localisation de nos sous-traitants sont confidentiels, mais ce qui est certains c’est que les courroies ne sont pas réalisées dans la sphère horlogère !
6-Le mouvement est-il monté dans vos locaux ?
Oui, la totalité du calibre est assemblée et contrôlée chez nous, c'est à dire au T1 et au T2. Notre maitre horloger a d’ailleurs été couronné meilleur ouvrier de France en 2004. Par ailleurs les boites en platine sont fabriquées dans notre usine de Cornol.
7- Qui seront les acheteurs de la Monaco V4 ?
La Monaco V4 sera produite dans une Edition Limitée à 150 pièces en platine. Il s’agira davantage de pièces de collection que d’une montre que l’on achète pour lire l’heure. D’ailleurs, quand on la regarde on en oublie de regarder l’heure !
Cette première mondiale attirera sans doute davantage les collectionneurs et amateurs de montres qui aiment les designs forts et novateurs ainsi que les grandes complications horlogères. TAG Heuer se tourne vers des clients plus exigeants qui sont habitués au niveau de finition propre à l’horlogerie suisse de prestige. Ces clients sont avant tout attirés par TAG Heuer pour ses dernières innovations en termes de mouvement mécanique. TAG Heuer compte déjà de nombreux adeptes, comme en témoignent les blogs et les pages de fans de la marque sur Facebook.
8- Quelle politique de distribution envisagez-vous pour cette série limitée ?
Ces 150 modèles en platine sont des pièces de luxe exceptionnelles. Etant donné la quantité limitée, la Monaco V4 sera vendue via une sélection des meilleurs points de vente de notre réseau de vente mondial.
Monaco V4 : questions et réponses de Guy Semon, vice-président Sciences & Engineering
1- Qu’est ce qui rend la Monaco V4 si unique ? Quelles sont ses spécificités ? Qu’est-ce qui différencie cette montre d’une autre complication horlogère ?
Tout comme pour un moteur automobile, les facteurs mécaniques fondamentaux d’une montre sont : la transmission, la friction et la puissance.
C’est à partir de ce postulat que l’équipe d’ingénieurs et d’horlogers de TAG Heuer a imaginé de nouveaux principes créant une véritable rupture avec les habitudes horlogères. Une partie de la transmission se faisant par roues et pignons dans un mouvement mécanique traditionnel est remplacée par trois courroies dans le mouvement V4.
Par ailleurs deux courroies armées assurent la fonction de couplage des barillets inclinés à 13°. Et enfin, les ressorts de barillets sont armés au moyen d’une masse linéaire en tungstène qui oscille sur un plan entre les deux paires de barillets.
2- La “Monaco V4” a impliqué un effort très conséquent en termes de Recherches et Développement et a révolutionnée l’horlogerie. Quels sont les impacts pour TAG Heuer ?
Créer un mouvement tel que le Monaco V4 revient à repenser totalement l’architecture d’une montre mécanique. Au-delà même de l’aspect technique, la prouesse consiste à réaliser une très grande complication capable de respecter l’ensemble des critères qualité des montres TAG Heuer. Cette réalité fait de la Monaco V4 la première grande complication permettant la pratique de tous les sports, y compris extrêmes.
La totalité de l’étude, du prototypage à l’expérimentation, a été réalisée par une équipe R&D entièrement dédiée au projet. Cette équipe constitue aujourd’hui le bureau d’étude mouvements, lequel travaille déjà sur des évolutions ou des innovations révolutionnaires. TAG Heuer est actuellement la seule Manufacture capable, dans des délais très courts, de développer n’importe quelle complication avec une architecture innovante. Pour cela TAG Heuer a développé ses propres outils de calcul, de modélisation et de simulation.
3- Vous êtes arrivé en 2004 pour mettre en place et diriger le département R&D. Si le développement de la V4 a représenté un réel défi technique, peut-on également parler de challenge sur le plan humain ?
La conception du V4 ne s’appuie en rien sur des domaines existants ou des principes connus de l’horlogerie. Il a fallu partir d'une feuille blanche, trouver une nouvelle architecture, s’affranchir des angles à 13°, dimensionner un système de remontage capable de remonter, avec une masse linéaire, 4 ressorts de barillets… Il a fallu en outre mettre au point des procédés de fabrication pour les courroies, certaines étant armées de brins métalliques.
Réaliser un V4 c’est poser des modèles conceptuels de données en propageant des modèles mathématiques et physiques complexes. La conception et la réalisation d’un mouvement V4 fait intervenir des domaines variés liés aux sciences de l’ingénieur et notamment la métallurgie, la théorie des mécanismes, le calcul numérique ou formel, la programmation par contraintes…
4- Y-a-t-il des différences importantes entre le concept et la série que vous lancez cette année ?
Il y a une énorme différence entre le prototype et l’industrialisation, particulièrement en termes de fiabilité et de contrôle qualité qu’exigent les normes TAG Heuer. La manière dont la Monaco V4 a été conçue en 2004 n’était pas compatible avec une production à grande échelle, nous devions donc la repenser depuis la page blanche, pour reconstruire un mouvement V4 depuis le début. En un peu plus de deux ans, la construction du nouveau mouvement V4 a été finalisée. Nous avions d’ailleurs présenté plusieurs prototypes en fonctionnement à Baselworld 2007.
La nouvelle construction du mouvement de la Monaco V4 est différente de celle du Concept Watch : les roues ont été remplacées par des courroies, l’énergie produite par la masse oscillante linéaire est stockée dans 4 barillets en série 2 par 2, en revanche l’esthétisme est totalement fidèle au Concept Watch.
Tout comme pour un moteur automobile, les facteurs mécaniques fondamentaux d’une montre sont : la transmission, la friction et la puissance.
C’est à partir de ce postulat que l’équipe d’ingénieurs et d’horlogers de TAG Heuer a imaginé de nouveaux principes créant une véritable rupture avec les habitudes horlogères. Une partie de la transmission se faisant par roues et pignons dans un mouvement mécanique traditionnel est remplacée par trois courroies dans le mouvement V4.
Par ailleurs deux courroies armées assurent la fonction de couplage des barillets inclinés à 13°. Et enfin, les ressorts de barillets sont armés au moyen d’une masse linéaire en tungstène qui oscille sur un plan entre les deux paires de barillets.
2- La “Monaco V4” a impliqué un effort très conséquent en termes de Recherches et Développement et a révolutionnée l’horlogerie. Quels sont les impacts pour TAG Heuer ?
Créer un mouvement tel que le Monaco V4 revient à repenser totalement l’architecture d’une montre mécanique. Au-delà même de l’aspect technique, la prouesse consiste à réaliser une très grande complication capable de respecter l’ensemble des critères qualité des montres TAG Heuer. Cette réalité fait de la Monaco V4 la première grande complication permettant la pratique de tous les sports, y compris extrêmes.
La totalité de l’étude, du prototypage à l’expérimentation, a été réalisée par une équipe R&D entièrement dédiée au projet. Cette équipe constitue aujourd’hui le bureau d’étude mouvements, lequel travaille déjà sur des évolutions ou des innovations révolutionnaires. TAG Heuer est actuellement la seule Manufacture capable, dans des délais très courts, de développer n’importe quelle complication avec une architecture innovante. Pour cela TAG Heuer a développé ses propres outils de calcul, de modélisation et de simulation.
3- Vous êtes arrivé en 2004 pour mettre en place et diriger le département R&D. Si le développement de la V4 a représenté un réel défi technique, peut-on également parler de challenge sur le plan humain ?
La conception du V4 ne s’appuie en rien sur des domaines existants ou des principes connus de l’horlogerie. Il a fallu partir d'une feuille blanche, trouver une nouvelle architecture, s’affranchir des angles à 13°, dimensionner un système de remontage capable de remonter, avec une masse linéaire, 4 ressorts de barillets… Il a fallu en outre mettre au point des procédés de fabrication pour les courroies, certaines étant armées de brins métalliques.
Réaliser un V4 c’est poser des modèles conceptuels de données en propageant des modèles mathématiques et physiques complexes. La conception et la réalisation d’un mouvement V4 fait intervenir des domaines variés liés aux sciences de l’ingénieur et notamment la métallurgie, la théorie des mécanismes, le calcul numérique ou formel, la programmation par contraintes…
4- Y-a-t-il des différences importantes entre le concept et la série que vous lancez cette année ?
Il y a une énorme différence entre le prototype et l’industrialisation, particulièrement en termes de fiabilité et de contrôle qualité qu’exigent les normes TAG Heuer. La manière dont la Monaco V4 a été conçue en 2004 n’était pas compatible avec une production à grande échelle, nous devions donc la repenser depuis la page blanche, pour reconstruire un mouvement V4 depuis le début. En un peu plus de deux ans, la construction du nouveau mouvement V4 a été finalisée. Nous avions d’ailleurs présenté plusieurs prototypes en fonctionnement à Baselworld 2007.
La nouvelle construction du mouvement de la Monaco V4 est différente de celle du Concept Watch : les roues ont été remplacées par des courroies, l’énergie produite par la masse oscillante linéaire est stockée dans 4 barillets en série 2 par 2, en revanche l’esthétisme est totalement fidèle au Concept Watch.