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Anachronismes des montres au cinéma...


Alors que Chopard communique actuellement sur sa présence dans le film Rebecca qui passe en ce moment sur Netflix, il est amusant de constater qu’en guise de placement de produit, la manufacture horlogère a choisi de mettre au poignet de l’acteur une montre tonneau contemporaine qui n’existait bien évidemment pas en 1938, époque durant laquelle se déroule ce long-métrage. Mais le cinéma et l’horlogerie ne sont pas à un anachronisme près.



Anachronismes des montres au cinéma...
Chopard aime le cinéma et le rappelle très régulièrement… Le fait que la manufacture soit partenaire du Festival de Cannes (elle fabrique d’ailleurs la fameuse Palme d’Or) n’y est certainement pas étranger.
 
Dans cet esprit, la marque participe régulièrement à des créations du 7ème art, fournissant bijoux et/ou montres à de grands films français ou hollywoodiens. On peut ainsi voir certains des garde-temps Chopard dans La French, dans Once upon a time in Hollywood ou encore, très récemment, dans Aline ou dans Rebecca.
 
Ce qui est amusant, c’est qu’à chaque fois ou presque, les montres Chopard portées par les acteurs ne correspondent pas aux époques des scenarii… C’est le cas dans La French où Gilles Lellouche porte une L.U.C XPS Chopard en or blanc qui n’existait pas en 1975.

Lire aussi : Montres et cinéma : les garde-temps les plus vus à l'écran
 
Mais c’est aussi le cas de Leonardo di Caprio dans Once upon a time in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino, où la star arbore une Chopard Classic en or jaune contemporaine. Là encore, il s’agit d’un bel anachronisme puisque cette montre de 40 mm ne fut jamais produite en tant que telle en 1969.
 
Idem pour Aline, Sylvain Marcel porte une Chopard LUC XPS Twist qui n’existait pas dans les années 1990. Et c’est encore et toujours le cas avec le film Rebecca de Ben Wheatley qui passe actuellement sur Netflix -une adaptation du roman de Daphné du Maurier.
 
L’histoire se déroule dans les années 40 et bien évidemment, la montre Chopard Grand Cru L.U.C Heritage (à l’époque elles étaient d’ailleurs commercialisées sous la dénomination L.U.C. et non Chopard) qu’arbore l'acteur Armie Hammer n’existait pas en 1938, même si sa forme tonneau tente de nous persuader qu'il s'agit d'un modèle d’avant-guerre… Encore que la plupart des L.U.C. de cette période étaient rondes !
 
On voit donc que la puissance du placement de produit prend le pas sur le réalisme alors même que l’horloger aurait très bien pu proposer des montres pour chacune de ces époques puisque cette marque historique et familiale produit des garde-temps (de très belle facture et de toute beauté au demeurant) depuis bien longtemps…
 
Ceci étant, ce ne sont pas les seuls anachronismes horlogers au cinéma. A ce titre, le tout premier garde-temps qui est apparu dans un film était déjà un anachronisme… C’était dans le Fils du Cheik, un film muet de 1926 avec Rudolph Valentino qui refusa de retirer sa Tank de chez Cartier alors même que l’histoire se déroulait à une époque où les montres n’existaient pas ! 

Dans le film Sans identité (2011) de Jaume Collet-Serra, Liam Neeson, porte une Rolex Deep-Sea… C’est probablement la toute première apparition de ce modèle de chez Rolex dans un film. Mais ce qui est amusant, c’est que le personnage montre une gravure datant de 2006 au dos du boiter de sa Deep-Sea alors que cette plongeuse hors-pair est officiellement sortie deux ans plus tard.

Dans le film Argo (2012) réalisé par Ben Affleck, l'acteur-réalisateur porte une Rolex Deepsea en acier, la sienne. Or, cette "Professionnel" de la marque à la couronne est sortie en 2008 alors que le scénario du film se déroule fin 1979…
 
Dans le film The Red Sea diving resort (2019) de Gideon Raff, Alessandro Nivola porte un chrono en acier BR 126 de chez Bell & Ross. Il s’agit très probablement de la montre personnelle de l’acteur... Ce qui explique certainement la présence dans le film de ce modèle qui n’existait bien évidemment pas en 1980 puisque Bell & Ross n’existait pas non plus !
 
Toujours dans le film Once upon a time in Hollywood cité précédemment, Damian Lewis qui joue le rôle de Steve McQueen, porte un chrono Monaco TAG Heuer… Presque bien vu puisque McQueen ne portera ce chrono mythique que deux ans plus tard, en 1971, dans Le Mans ; le film de Tarantino se déroule en 1969, Sharon Tate ayant été assassinée en aout de cette année-là. 
 
Idem dans le film Damascus cover (2017) de Daniel Zelik Berk : Jonathan Rhys Meyers porte une Royal Oak Audemars Piguet en or rose réf. 15400 (41 mm), un modèle très récent ; sauf que l’histoire est censée se dérouler en 1989 ! Encore un placement de produit qui s’avère totalement incohérent.
 
Dans la série Mindhunter saison 2 (2019) de David Fincher, Michael Cerveris porte une Rolex Explorer 2 réf 216570… La montre avec sa grosse aiguille 24h orange est très reconnaissable dans l'épisode 1. Il s’agit bien évidemment d’une incohérence totale puisque ce modèle n’existait pas dans les années 70/80 (pour être en phase avec l'époque en question, il aurait du porter une Freccione). Cette référence 216570 ayant été présentée par Rolex plus de trente ans plus tard, en 2011 !
 
Allez, une petite dernière… Dans Spartacus de Stanley Kubrick en 1961, on peut apercevoir une montre au poignet de Kirk Douglas qui joue le rôle d’un... gladiateur ; l’histoire se déroulant en Italie en 73 av. J.C. !

Liste non exhaustive bien évidemment, de ces montres qui n'ont rien à faire aux poignets de ces acteurs et dans ces histoires… A moins de tunnels spatio-temporels permettant à ces tocantes de défier les ans et les décennies ! Mais ceci est une autre histoire.

Jean-Philippe Tarot

Montres-de-luxe.com | Publié le 13 Novembre 2020 | Lu 4102 fois






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