Pierre-Alexis Dumas
Travailler avec Apple nous a conduits, à ma connaissance pour la première fois, à inscrire deux noms sur une boite orange. Nous ne l’avions jamais fait… Cela signifie vraiment que nous appartenons tous deux à une même tribu, disons la tribu de l’excellence, et que nous voulons l’affirmer à travers un projet commun. Cela montre aussi que sous l’impulsion d’Axel Dumas, notre président, Hermès met toujours sa propre culture au défi et pousse l’innovation encore plus loin. Je crois que c’est très stimulant et qu’il est vital de bien comprendre que nous devons continuellement changer pour pouvoir rester nous-mêmes.
Jony Ive
Il est assez merveilleux de voir que nous faisons des objets très différents, mais qu’ils reposent sur un socle de valeurs très similaires et qu’ils reflètent des préoccupations très semblables. Lorsqu’on regarde les objets Hermès et qu’on regarde les nôtres, on voit qu’ils témoignent d’une attention extrême, qu’ils n’ont rien à voir avec un programme à remplir, ni avec un prix de revient à atteindre, mais qu’ils expriment une recherche très sincère de l’excellence, sans aucun compromis. Les similitudes entre nos deux entreprises sont donc saisissantes, à mon avis.
Pierre-Alexis Dumas
Je suis d’accord : les valeurs nous réunissent incontestablement. J’aime l’idée que l’unité de mesure, pour Hermès et aussi pour Apple, soit un détail si ténu qu’il est imperceptible et pourtant, d’une certaine manière, sensible à l’œil ou à la main humaine. Nous sommes également réunis par cette idée d’attention : attention au design de l’objet jusque dans son détail le plus infime, mais aussi attention à la personne qui l’utilisera. Et je crois que c’est là que nous nous rencontrons. On pourrait dire que le savoir-faire consiste à rendre le savoir-faire invisible.
Par exemple, Marc Newson –qui m’a fait faire ta connaissance- et moi nous voulions absolument proposer le bracelet iconique « double tour » dans l’éventail des bracelets retravaillés pour ce projet par Pierre Hardy, notre directeur de création pour la bijouterie et la chaussure. Un problème s’est très vite posé : comment éviter que le bracelet glisse sous le boitier de la montre et empêche ainsi les capteurs d’être en contact avec la peau ? Nous avons travaillé avec nos artisans pour trouver une solution. Nous y sommes parvenus en créant une légère épaisseur supplémentaire, une technique que nous utilisons pour les poignets de sac ou de bagage. Je crois que c’est un détail raffiné et j’aime beaucoup l’idée que la solution de ce problème très contemporain ait été trouvée en utilisant un savoir-faire qui nous est familier depuis la création d’Hermès.
Travailler avec Apple nous a conduits, à ma connaissance pour la première fois, à inscrire deux noms sur une boite orange. Nous ne l’avions jamais fait… Cela signifie vraiment que nous appartenons tous deux à une même tribu, disons la tribu de l’excellence, et que nous voulons l’affirmer à travers un projet commun. Cela montre aussi que sous l’impulsion d’Axel Dumas, notre président, Hermès met toujours sa propre culture au défi et pousse l’innovation encore plus loin. Je crois que c’est très stimulant et qu’il est vital de bien comprendre que nous devons continuellement changer pour pouvoir rester nous-mêmes.
Jony Ive
Il est assez merveilleux de voir que nous faisons des objets très différents, mais qu’ils reposent sur un socle de valeurs très similaires et qu’ils reflètent des préoccupations très semblables. Lorsqu’on regarde les objets Hermès et qu’on regarde les nôtres, on voit qu’ils témoignent d’une attention extrême, qu’ils n’ont rien à voir avec un programme à remplir, ni avec un prix de revient à atteindre, mais qu’ils expriment une recherche très sincère de l’excellence, sans aucun compromis. Les similitudes entre nos deux entreprises sont donc saisissantes, à mon avis.
Pierre-Alexis Dumas
Je suis d’accord : les valeurs nous réunissent incontestablement. J’aime l’idée que l’unité de mesure, pour Hermès et aussi pour Apple, soit un détail si ténu qu’il est imperceptible et pourtant, d’une certaine manière, sensible à l’œil ou à la main humaine. Nous sommes également réunis par cette idée d’attention : attention au design de l’objet jusque dans son détail le plus infime, mais aussi attention à la personne qui l’utilisera. Et je crois que c’est là que nous nous rencontrons. On pourrait dire que le savoir-faire consiste à rendre le savoir-faire invisible.
Par exemple, Marc Newson –qui m’a fait faire ta connaissance- et moi nous voulions absolument proposer le bracelet iconique « double tour » dans l’éventail des bracelets retravaillés pour ce projet par Pierre Hardy, notre directeur de création pour la bijouterie et la chaussure. Un problème s’est très vite posé : comment éviter que le bracelet glisse sous le boitier de la montre et empêche ainsi les capteurs d’être en contact avec la peau ? Nous avons travaillé avec nos artisans pour trouver une solution. Nous y sommes parvenus en créant une légère épaisseur supplémentaire, une technique que nous utilisons pour les poignets de sac ou de bagage. Je crois que c’est un détail raffiné et j’aime beaucoup l’idée que la solution de ce problème très contemporain ait été trouvée en utilisant un savoir-faire qui nous est familier depuis la création d’Hermès.
Jony Ive
Nous sommes tous les deux passionnés par le processus de fabrication, qui dépend des matériaux et bien sûr de l’objet qu’on veut réaliser. Cette similitude d’approche est une des choses qui m’ont le plus fasciné dans l’étroite collaboration de nos deux entreprises. Il est très intéressant de noter que l’optimisation d’une technologie peut exiger tantôt un savoir-faire et une expertise très fine de l’individu, tantôt le recours à un processus automatisé d’une extrême sophistication.
La variété et, pour ainsi dire, la texture des techniques mises en œuvre pour réaliser une seule de ces montres sont vraiment des choses remarquables. Je me suis rendu compte que les vaticinations sur l’avenir de la technologie peuvent se révéler téméraires, vu la vitesse à laquelle les choses changent. Un des dangers d’une anticipation trop lointaine est que, ironiquement, on finit par perdre sa curiosité pour le présent.
Hermès habite véritablement le présent. Il y a quelques années, lorsque j’ai rencontré Pierre-Alexis, l’idée de travailler avec Hermès m’a immédiatement frappé comme étant toute naturelle et parfaitement logique. C’est la raison pour laquelle la réalisation de ce projet n’a pris qu’un an, et c’est aussi pourquoi l’expérience a été aussi agréable.
Pierre-Alexis Dumas
Mon père disait souvent : « Hermès essaye d’accompagner avec élégance l’homme contemporain dans sa vie de tous les jours ». Et je pourrais ajouter : « comment donner une expression contemporaine à une tradition séculaire ? Notre monde change chaque jour et, chez Hermès, nous essayons de le changer pour le mieux avec ce que nous faisons dans nos ateliers. Mon rôle est de définir comment, avec ce que nous savons et ce que nous maîtrisons, nous pourrions rendre l’ordinaire extraordinaire. Je suis fasciné de voir à quel point, sous la direction de Jony dans le domaine du design, Apple est parvenu à améliorer notre vie quotidienne, ce qui est précisément notre quête chez Hermès depuis toujours.
Nous avons des clients qui aiment à la fois Hermès et Apple. J’utilise personnellement un iPad depuis longtemps. C’est un instrument merveilleux. Mais j’écris encore sur un carnet, tous les jours. J’ai besoin du contact de la plume et du papier. Nous avons donc dessiné un objet très simple, au fond, une extension de notre agenda traditionnel, qui contient un carnet de notes et un iPad. C’était l’objet le plus naturel du monde à réaliser, toujours dans l’idée d’être utile à nos clients et, comme le disait mon père, de les accompagner dans leur vie de tous les jours.
Jony Ive
Le souci de l’utilité et de la fonctionnalité que nous partageons est un de nos traits communs fondamentaux. Je perçois Hermès comme une entreprise qui personnifie la recherche d’une véritable excellence, avec des critères de fabrication impitoyables, un sens extraordinaire de l’artisanat, un rejet viscéral de tout compromis dans la réalisation d’objets utiles et hautement fonctionnels. Il en résulte des objets d’une beauté incroyable. Je me souviens d’un écrin à porte-menu : il était d’une beauté absolue. Le porte-menu était l’objet principal, mais l’écrin était en lui-même de toute beauté, en ceci qu’il comportait des compartiments dans lesquels chaque objet trouvait parfaitement sa place. Ce niveau d’attention est tellement significatif.
Nous sommes tous les deux passionnés par le processus de fabrication, qui dépend des matériaux et bien sûr de l’objet qu’on veut réaliser. Cette similitude d’approche est une des choses qui m’ont le plus fasciné dans l’étroite collaboration de nos deux entreprises. Il est très intéressant de noter que l’optimisation d’une technologie peut exiger tantôt un savoir-faire et une expertise très fine de l’individu, tantôt le recours à un processus automatisé d’une extrême sophistication.
La variété et, pour ainsi dire, la texture des techniques mises en œuvre pour réaliser une seule de ces montres sont vraiment des choses remarquables. Je me suis rendu compte que les vaticinations sur l’avenir de la technologie peuvent se révéler téméraires, vu la vitesse à laquelle les choses changent. Un des dangers d’une anticipation trop lointaine est que, ironiquement, on finit par perdre sa curiosité pour le présent.
Hermès habite véritablement le présent. Il y a quelques années, lorsque j’ai rencontré Pierre-Alexis, l’idée de travailler avec Hermès m’a immédiatement frappé comme étant toute naturelle et parfaitement logique. C’est la raison pour laquelle la réalisation de ce projet n’a pris qu’un an, et c’est aussi pourquoi l’expérience a été aussi agréable.
Pierre-Alexis Dumas
Mon père disait souvent : « Hermès essaye d’accompagner avec élégance l’homme contemporain dans sa vie de tous les jours ». Et je pourrais ajouter : « comment donner une expression contemporaine à une tradition séculaire ? Notre monde change chaque jour et, chez Hermès, nous essayons de le changer pour le mieux avec ce que nous faisons dans nos ateliers. Mon rôle est de définir comment, avec ce que nous savons et ce que nous maîtrisons, nous pourrions rendre l’ordinaire extraordinaire. Je suis fasciné de voir à quel point, sous la direction de Jony dans le domaine du design, Apple est parvenu à améliorer notre vie quotidienne, ce qui est précisément notre quête chez Hermès depuis toujours.
Nous avons des clients qui aiment à la fois Hermès et Apple. J’utilise personnellement un iPad depuis longtemps. C’est un instrument merveilleux. Mais j’écris encore sur un carnet, tous les jours. J’ai besoin du contact de la plume et du papier. Nous avons donc dessiné un objet très simple, au fond, une extension de notre agenda traditionnel, qui contient un carnet de notes et un iPad. C’était l’objet le plus naturel du monde à réaliser, toujours dans l’idée d’être utile à nos clients et, comme le disait mon père, de les accompagner dans leur vie de tous les jours.
Jony Ive
Le souci de l’utilité et de la fonctionnalité que nous partageons est un de nos traits communs fondamentaux. Je perçois Hermès comme une entreprise qui personnifie la recherche d’une véritable excellence, avec des critères de fabrication impitoyables, un sens extraordinaire de l’artisanat, un rejet viscéral de tout compromis dans la réalisation d’objets utiles et hautement fonctionnels. Il en résulte des objets d’une beauté incroyable. Je me souviens d’un écrin à porte-menu : il était d’une beauté absolue. Le porte-menu était l’objet principal, mais l’écrin était en lui-même de toute beauté, en ceci qu’il comportait des compartiments dans lesquels chaque objet trouvait parfaitement sa place. Ce niveau d’attention est tellement significatif.
Pierre-Alexis Dumas
Merci Jony, quelle douce musique à mes oreilles ! Elle consonne avec ce que je perçois chez Apple de bien des façons. Je suis parti faire des études aux Etats-Unis en 1985 et c’est alors que j’ai rencontré les objets faits par Apple pour la première fois. Ils étaient clairement différents et je m’en sers depuis lors quotidiennement. Je me souviens très bien du jour où vous y avez introduit de la couleur. Cette audace m’a d’autant plus frappé que je suis un grand amoureux de la couleur chez Hermès. Un objet ne doit pas être banal du simple fait qu’il est humble ou parce qu’on l’utilise tous les jours.
Fabriquer des objets, c’est une tradition à laquelle nous sommes tous liés. J’aime aller voir les objets dans les musées archéologiques parce que j’ai le sentiment qu’ils nous apprennent tant de choses, parce que j’ai l’impression qu’ils nous parlent, comme une aiguille en os que j’ai vue lorsque j’étais enfant au musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye, près de Paris. Notre espèce est celle de l’Homo faber, nous fabriquons des outils, et avec ces outils, nous fabriquons des objets. Cela fait partie de notre culture et de ce qui fait de nous des êtres humains. Nous appartenons à cette tradition, si profondément enracinée.
Jony Ive
Exactement ! Nous fabriquons des outils chez Apple. Il y a quelque chose de très primordial et de très modeste en un sens dans la fabrication d’outils, mais je comprends cette tâche comme un défi gigantesque. Les outils façonnent les cultures et définissent nos modes de vie. Fabriquer un outil est une façon plein de sens de dépenser son temps. S’agissant d’une chose qui joue un rôle si significatif et important dans notre vie, et sur laquelle vous comptez, se contenter de l’ordinaire est épouvantable. Les matériaux qu’Hermès et Apple utilisent sont en eux-mêmes modestes, mais ils sont merveilleusement transformés par des savoir-faire d’exception.
J’ai bien sûr été impressionné par le matériau qui, dans l’emballage les recouvre. Il n’a qu’une seule fonction : protéger les bracelets lors de l’expédition. Et pourtant, la somme de travail et d’attention investie dans le développement de cette pièce est remarquable. C’est bien cette attention et cette expertise qui transforment les matières en quelque chose d’extraordinaire. Les gens qui achètent nos objets sont sensibles à cette attention et lui accordent infiniment plus d’importance qu’ils ne peuvent l’exprimer.
Je crois qu’il est souvent difficile de dire pourquoi on aime quelque chose, mais comme tu le disais, Pierre-Alexis, nous sentons au-delà de ce que nous percevons consciemment. Nous pouvons ressentir l’attention dont je parle, ce soin extrême. Et dans un cas aussi singulier que celui d’Hermès, il est inévitable que l’entreprise, la marque et ses objets pénètrent dans la conscience du public.
Pierre-Alexis Dumas
Jean Patou disait : « ne faites rien de laid, quelqu’un pourrait l’acheter ! » Chaque jour, vraiment, j’arrive chez Hermès avec un énorme point d’interrogation en tête : qu’allons-nous faire maintenant ? Comment allons-nous nous réinventer ? Je crois avoir beaucoup de chance de travailler pour une maison comme Hermès, fondée en 1837 par mon arrière-arrière-arrière-grand-père Thierry Hermès, qui recèle des savoir-faire admirables et des gens merveilleux. Mais il nous faut mettre en œuvre ces compétences d’une manière qui fasse sens, avec toute la concentration requise, ce qui n’est jamais acquis d’avance. C’est pourquoi il a été aussi agréable pour moi de travailler avec Apple.
Jony Ive
Ne pas se disperser, c’est la chose du monde la plus facile à dire et la plus difficile à faire. Quand il s’agit de s’efforcer de réaliser les meilleurs objets possibles, l’avantage, c’est qu’on évite toute abstraction. Je soupçonne que c’est la même chose pour toi Pierre-Alexis : finalement, l’échelle de mesure de notre travail ne nous est pas dictée par des critères externes même s’il est possible que ceux-ci jouent un rôle. Cela n’a rien à voir avec le nombre de produits que nous vendons, ni avec la valeur en bourse des actions.
Ma pierre de touche, et celle des équipes de développement, c’est de savoir si nous sommes heureux et fiers de ce que nous avons dessiné et fabriqué. Si ce n’est pas le cas, le reste n’a aucune importance. Si c’est le cas, c’est encourageant. Nous avons alors tendance à faire exactement ce que tu as décrit : nous nous tournons vers l’objet suivant, et nous nous demandons sincèrement comment faire des outils qui rendront plus facile et agréable la vie des gens. Cela n’a vraiment rien de simple. C’est même incroyablement difficile. Mais quand on y arrive, cela n’a jamais, autant que je sache, produit quelque chose de laid. Au contraire, c’est le seul chemin qui mène à des objets extraordinairement beaux.
Merci Jony, quelle douce musique à mes oreilles ! Elle consonne avec ce que je perçois chez Apple de bien des façons. Je suis parti faire des études aux Etats-Unis en 1985 et c’est alors que j’ai rencontré les objets faits par Apple pour la première fois. Ils étaient clairement différents et je m’en sers depuis lors quotidiennement. Je me souviens très bien du jour où vous y avez introduit de la couleur. Cette audace m’a d’autant plus frappé que je suis un grand amoureux de la couleur chez Hermès. Un objet ne doit pas être banal du simple fait qu’il est humble ou parce qu’on l’utilise tous les jours.
Fabriquer des objets, c’est une tradition à laquelle nous sommes tous liés. J’aime aller voir les objets dans les musées archéologiques parce que j’ai le sentiment qu’ils nous apprennent tant de choses, parce que j’ai l’impression qu’ils nous parlent, comme une aiguille en os que j’ai vue lorsque j’étais enfant au musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye, près de Paris. Notre espèce est celle de l’Homo faber, nous fabriquons des outils, et avec ces outils, nous fabriquons des objets. Cela fait partie de notre culture et de ce qui fait de nous des êtres humains. Nous appartenons à cette tradition, si profondément enracinée.
Jony Ive
Exactement ! Nous fabriquons des outils chez Apple. Il y a quelque chose de très primordial et de très modeste en un sens dans la fabrication d’outils, mais je comprends cette tâche comme un défi gigantesque. Les outils façonnent les cultures et définissent nos modes de vie. Fabriquer un outil est une façon plein de sens de dépenser son temps. S’agissant d’une chose qui joue un rôle si significatif et important dans notre vie, et sur laquelle vous comptez, se contenter de l’ordinaire est épouvantable. Les matériaux qu’Hermès et Apple utilisent sont en eux-mêmes modestes, mais ils sont merveilleusement transformés par des savoir-faire d’exception.
J’ai bien sûr été impressionné par le matériau qui, dans l’emballage les recouvre. Il n’a qu’une seule fonction : protéger les bracelets lors de l’expédition. Et pourtant, la somme de travail et d’attention investie dans le développement de cette pièce est remarquable. C’est bien cette attention et cette expertise qui transforment les matières en quelque chose d’extraordinaire. Les gens qui achètent nos objets sont sensibles à cette attention et lui accordent infiniment plus d’importance qu’ils ne peuvent l’exprimer.
Je crois qu’il est souvent difficile de dire pourquoi on aime quelque chose, mais comme tu le disais, Pierre-Alexis, nous sentons au-delà de ce que nous percevons consciemment. Nous pouvons ressentir l’attention dont je parle, ce soin extrême. Et dans un cas aussi singulier que celui d’Hermès, il est inévitable que l’entreprise, la marque et ses objets pénètrent dans la conscience du public.
Pierre-Alexis Dumas
Jean Patou disait : « ne faites rien de laid, quelqu’un pourrait l’acheter ! » Chaque jour, vraiment, j’arrive chez Hermès avec un énorme point d’interrogation en tête : qu’allons-nous faire maintenant ? Comment allons-nous nous réinventer ? Je crois avoir beaucoup de chance de travailler pour une maison comme Hermès, fondée en 1837 par mon arrière-arrière-arrière-grand-père Thierry Hermès, qui recèle des savoir-faire admirables et des gens merveilleux. Mais il nous faut mettre en œuvre ces compétences d’une manière qui fasse sens, avec toute la concentration requise, ce qui n’est jamais acquis d’avance. C’est pourquoi il a été aussi agréable pour moi de travailler avec Apple.
Jony Ive
Ne pas se disperser, c’est la chose du monde la plus facile à dire et la plus difficile à faire. Quand il s’agit de s’efforcer de réaliser les meilleurs objets possibles, l’avantage, c’est qu’on évite toute abstraction. Je soupçonne que c’est la même chose pour toi Pierre-Alexis : finalement, l’échelle de mesure de notre travail ne nous est pas dictée par des critères externes même s’il est possible que ceux-ci jouent un rôle. Cela n’a rien à voir avec le nombre de produits que nous vendons, ni avec la valeur en bourse des actions.
Ma pierre de touche, et celle des équipes de développement, c’est de savoir si nous sommes heureux et fiers de ce que nous avons dessiné et fabriqué. Si ce n’est pas le cas, le reste n’a aucune importance. Si c’est le cas, c’est encourageant. Nous avons alors tendance à faire exactement ce que tu as décrit : nous nous tournons vers l’objet suivant, et nous nous demandons sincèrement comment faire des outils qui rendront plus facile et agréable la vie des gens. Cela n’a vraiment rien de simple. C’est même incroyablement difficile. Mais quand on y arrive, cela n’a jamais, autant que je sache, produit quelque chose de laid. Au contraire, c’est le seul chemin qui mène à des objets extraordinairement beaux.
L’Apple Watch Hermès est disponible à partir de 1.300 euros pour le boîtier 38 mm en acier inoxydable avec le Simple Tour, 1.350 euros pour le boîtier 42 mm en acier inoxydable avec le Simple Tour, 1.450 euros pour le boîtier 38 mm en acier inoxydable avec le Double Tour, et 1.750 euros pour le boîtier 42 mm en acier inoxydable avec la Manchette.