Audemars Piguet et le quantième perpétuel


A l’occasion de ses 150 ans, la maison Audemars Piguet a revu l’une de ses complications ancestrales « phare », le fameux quantième perpétuel ou QP qui revient cette année entièrement repensé et qui sera proposé dans trois nouvelles montres. Mais avant cela, revenons plus en détail sur le QP au sein des collections AP.


Les montres astronomiques sont profondément ancrées dans l’histoire de la vallée de Joux, où les horlogers ont toujours puisé leur inspiration, notamment dans le ciel de nuit réputé pour sa clarté.
 
L’expertise d’Audemars Piguet en matière de complication astronomique remonte aux montres-école des fondateurs, toutes deux terminées vers 1875.
 
Celle de Jules Louis Audemars (collection patrimoine AP, Inv. 8), qui combine un calendrier perpétuel, un mécanisme de répétition des quarts et une rare fonction indépendante de seconde morte, a connu de nombreuses évolutions dans les ateliers de l’entreprise au cours de ses vingt premières années.

Durant cette même période, les complications astronomiques représentaient moins de 10 % de la production globale.
 
La première montre-bracelet à calendrier d’Audemars Piguet fut mise en production en 1921 pour être vendue trois ans plus tard au détaillant de renom Gübelin.
 
De 1921 à 1970, seules 188 montres-bracelets astronomiques furent réalisées, représentant une petite part de la production totale de la manufacture.
 
En 1955, AP lance la première montre-bracelet à quantième perpétuel avec indication des années bissextiles (Modèle 5516) ; neuf exemplaires seulement verront le jour entre 1955 et 1957. Une véritable rareté.

La marque établira un nouveau record en 1978, au sommet de la crise du quartz, en lançant la montre-bracelet à calendrier perpétuel la plus fine de son époque intégrant le Calibre 2120/2800.
 
Conçu en secret par trois horlogers (Audemars Piguet, LeCoultre & Cie et Vacheron Constantin), ce mouvement révolutionnaire affichait une finesse extrême (3,95 mm) en utilisant comme base le calibre ultra-plat 2120 (2,45 mm d’épaisseur)4, lancé quant à lui, en 1967.
 
Au cours des dix-huit années suivantes, plus de 7.000 mouvements furent produits, emboîtés et vendus, inaugurant une période de croissance pour la marque et traçant la voie au renouveau des complications classiques dans l’horlogerie suisse.

En 1984, ce calibre anima la première Royal Oak Quantième Perpétuel (39 mm de diamètre), modèle 5554, qui sera bientôt suivie par d’autres références dans la collection
 
Au total, le Calibre 2120 a été produit et perfectionné pendant plus de cinquante ans.
 
Lancé en 2015, le Calibre 5134 adapte le calendrier perpétuel à un diamètre de boîte plus généreux de 41 mm tout en conservant une finesse de 4,3 mm. Il fait son apparition sur un nouveau modèle Royal Oak, attirant l’attention sur cette complication classique quelque peu délaissée depuis la fin du 20e siècle.
 
Ce regain est confirmé en 2017 avec le succès de la Royal Oak Quantième Perpétuel 26579CE en céramique noire.

Ce calibre équipera par la suite de nombreux modèles issus de différentes collections jusqu’à son arrêt en 2024. Il fait une dernière apparition dans la fameuse Royal Oak Quantième Perpétuel « John Mayer » Édition Limitée, concluant une histoire initiée en 1978.
 
En 2018, la manufacture ouvrait un nouveau chapitre dans l’histoire des montres astronomiques avec le lancement de la Royal Oak Quantième Perpétuel Automatique Ultra-Plat, connue sous le nom de RD#2.
 
Ce garde-temps révolutionnaire de 41 mm était alors la montre-bracelet à calendrier perpétuel automatique la plus fine de son époque.

Haute de 6,3 mm, elle abritait le Calibre 5133, un mouvement ultra-plat de seulement 2,89 mm d’épaisseur, entièrement repensé pour intégrer toutes les fonctions du calendrier perpétuel sur un seul plan, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle génération de montres astronomiques.
 
S’appuyant sur les innovations brevetées ayant permis la création de la RD#2, le tout nouveau Calibre 7138 (qui vient donc d’être présenté par AP) repousse encore plus loin les limites du possible en offrant une complication intuitive qui peut être réglée n’importe où sans outil (une véritable avancée tant cela rend les réglages plus simples).
 
Une complication nettement plus « ergonomique » porteuse de nouvelles possibilités technologiques et esthétiques.

Montres-de-luxe.com | Publié le 27 Février 2025 | Lu 1012 fois

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