Beijing : shopping horloger et présentation du Hall des Montres et des Horloges de la Cité Interdite


Les amateurs de montres qui passent quelques jours à Beijing (Chine) doivent réserver un peu de leur temps pour flâner dans le quartier de Dongcheng (ou quartier est). C’est en effet, dans ce coin de la capitale chinoise, plus précisément dans Wangfujing Dajie, que les plus belles marques d’horlogerie suisse ont élu domicile… A quelques centaines de mètres de l’incontournable Cité Interdite dont le Hall des Montres et des Horloges abrite une très belle collection de pièces d’horlogeries anciennes.


Shopping horloger à Pékin

Si vous souhaitez faire du shopping horloger à Beijing, il vous faut absolument passer une demi-journée dans le quartier de Dongcheng (ou quartier est).

Et plus précisément, entre Wangfujing dajie, l’une des artères commerçantes les plus anciennes et les plus animées de la ville et Dong Chang’an jie, très large avenue qui héberge quelques uns des plus beaux hôtels de la ville.

Outre les grandes marques de mode (Gucci, Tod’s, Longchamp, Louis Vuitton, Chanel, etc.), c’est également là que se trouvent regroupés les plus grands noms de l’horlogerie helvétique : Audemars Piguet, Breguet, Blancpain, Bulgari, Cartier, Chopard, Jaeger-LeCoultre, Hublot, Longines, Omega, Panerai, deux boutiques Rolex/Tudor à deux cents mètres l’une de l’autre (deux marques systématiquement associées dans les mêmes points de vente en Asie), Vacheron Constantin, etc.

Bref, qu’il s’agisse de boutiques exclusives ou des magasins multimarques (Europe Watch, Xinyu Elegant Watch, Watch City ou Chronodigm, etc.), pas besoin d’arpenter la ville en long, en large et en travers. Vous trouverez forcément votre bonheur dans ce quartier de Beijing.


Pour ce qui est des tarifs, les prix pratiqués à Pékin semblent légèrement supérieurs à ceux de France et la Chine ne propose pas de détaxe ; donc a priori, pas tellement d’intérêt. En revanche, il est possible de négocier les étiquettes dans certaines boutiques, notamment chez les revendeurs multimarques.

On notera également la présence de pièces parfois difficiles à trouver en France ou en Europe… En mai dernier, la boutique Elegant Watch proposait par exemple une Audemars Piguet Royal Oak Shaquille O’Neil ; on pouvait également s’offrir chez Rolex, les anciennes GMT Master II ou Sea-Dweller. Des pièces retirées du catalogue qui deviennent très recherchées en Europe…

Autre intérêt des boutiques de Beijing, et plus généralement des établissements asiatiques : un accès sans formalisme aucun… En effet, généralement, les magasins ne disposent pas de sas de sécurité. Ainsi, la boutique Audemars Piguet de Dong Chang’an jie garde même sa porte grande ouverte lorsqu’il fait trop chaud dehors ! Les plus timides n’auront donc aucune hésitation à entrer chez Rolex, Vacheron Constantin ou Blancpain pour admirer les modèles de leurs rêves. Par contre, ne vous attendez pas à des longues discussions avec les vendeurs sur les mérites de tel ou tel mouvement. Ces derniers, la plupart du temps, ne parlent que quelques mots d’anglais…

On notera enfin que contrairement à d’autres grandes villes asiatiques (comme Hong Kong ou Singapour), le marché de l’occasion à Beijing est pour le moment totalement inexistant. En effet, la Chine reste un pays encore « jeune » en matière d’équipement horloger… Gageons que ce commerce devrait être appelé à se développer dans quelques années, lorsque le marché sera plus mâture…


Sea-Gull et le tourbillon chinois

On connaît –malheureusement- le « talent » des Chinois en matière de copies et de contrefaçons.

On connaît moins, en revanche, la marque horlogère chinoise Sea Gull (créée en 1955) qui propose depuis quelques années des régulateurs, des répétitions minutes, des quantièmes perpétuels, des doubles tourbillons, etc. équipés de mouvements entièrement manufacturés en Chine à des prix défiants toute concurrence.

A titre d’exemple, un Régulateur tourbillon Sea-Gull, boitier en acier 316L de 40mm, cadran guilloché, glace saphir vous coûtera dans les 26.000 yuans, soit environ 2.800 euros ! On peut trouver ce type de pièces chez Solomon ou Peacemark, une grande bijouterie d’état qui se trouve sur Donghuamen Dajie.


Expo horlogère à la Cité Interdite : Hall des Montres et des Horloges

Pratiquement aucun guide touristique n’en parle, pourtant la fameuse Cité Interdite de Pékin, classée au Patrimoine mondiale de l’Unesco, abrite une splendide collection d’horloges et de pendules mécaniques anciennes.

Loin des hordes de touristes arborant casquettes et bobs de toutes les couleurs, la Hall des Montres et des Horloges est un petit havre de paix… Situé au cœur même dans la Cité Interdite, dans la partie nord-est, ce pavillon propose aux visiteurs des centaines de pièces horlogères datant du 18 et 19ème siècle.

Pour la modique somme de 10 yuans (à payer en plus de l’accès à la Cité Interdite) vous pourrez découvrir dans deux grandes salles un nombre impressionnant d’horloges françaises, anglaises et suisses, mais également chinoises.

En effet, il faut savoir que lorsque les missionnaires occidentaux ont introduit les horloges à sonnerie en Chine, aux 17e et 18e siècles, les Chinois se sont intéressés à ces mécaniques en provenance d’Europe et rapidement, l’empereur Yongzheng (1723-1735) a fait construire un atelier d’horlogerie à Suzhou (province du Jiangsu) qui atteignit son apogée sous l’empereur Qianlong (1736-1795). De nombreuses pièces de cette période peuvent être admirées dans la première salle du Hall des Montres et des Horloges.

La manufacture de Suzhou était notamment spécialisée dans les « horloges à veilles » qui combinaient le système traditionnel chinois Geng (qui divisait la nuit en cinq périodes de mêmes durées appelées « geng ») au système occidental traditionnel heures / minutes. La durée de chaque veille ou « geng » étant modifiée en fonction de la longueur des nuits correspondant aux 24 périodes solaires du calendrier traditionnel chinois.

La plupart de ces horloges sont dotées de coffrets en bois laqué qui s’inspirent de l’architecture chinoise de l’époque.

La seconde salle abrite une sélection d’horloges européennes issues de manufactures françaises, anglaises et helvétiques. Parmi ces pièces d’exception, citons par exemple une splendide horloge-automate fabriquée par Williamson (Angleterre) en 1780. Lorsque le mouvement se met en marche, l’automate, vêtu à la mode européenne, dessine de vrais idéogrammes chinois à l’aide d’un pinceau trempé d’encre. Tout simplement impressionnant !


A noter que deux fois par jour (à 11 heures du matin et 2 heures de l’après-midi), une sélection d’horloges exposées sur une estrade, se met en marche.

Les autres restent malheureusement figées à la même heure toute la journée… Toutefois, un petit film –en chinois et de mauvaise qualité- présente les plus belles pièces en état de fonctionnement.

On remarquera également dans cette seconde salle, la réplique d’un salon de l’époque qui met en scène différentes horloges dans la vie quotidienne des souverains. De fait, il est important de bien comprendre que pour les empereurs et les impératrices, les montres et les horloges servaient autant à rythmer leurs journées (vérifier par exemple la durée de leur habillage) qu’à les divertir (avec des reproductions de chants d’oiseaux dans leur cage qu’ils pouvaient actionner d’une simple pression du doigt !)

Soulignons enfin que la marque horlogère suisse Blancpain a eu l’honneur d’être choisie fin 2008 afin d’exposer l’une de ses montres, un Carrousel Volant Une Minute, dans le Hall des Montres et des Horloges. Ce garde-temps (modèle unique) est la seule pièce contemporaine à être présentée dans ce musée horloger.

Jean-Philippe Tarot

Infos pratiques

Pékin en poche : un guide indispensable ! En effet, il faut savoir qu'en Chine, la communication s'avère particulièrement difficile. Stéphanie Ollivier auteur de cet ouvrage a eu l’excellente idée de mentionner à côté du nom des restaurants ou des lieux à visiter, leur traduction en chinois. Lorsque vous souhaitez vous rendre quelque part, il vous suffit donc de montrer le mot chinois à votre interlocuteur pour qu’il vous comprenne.

Si ce guide est idéal pour toutes les infos pratiques, munissez-vous d’un autre guide (celui de National Geographic par exemple) pour tout ce qui concerne l’histoire, la géographie ou la culture.

Pékin en poche : « les meilleures adresses de la capitale chinoise »
Editions You Feng / Coédité par Stéphanie Ollivier

Les Guides de voyages : Pékin
Editions : National Geographic

Munissez-vous également d'une bonne carte touristique. Celle de l'IGN est parfaite. Et à jour.

Où dormir :
Hotel Kapok Wangfujing
16 Donghuamen Street
Beijing 118305 / Chine

Un établissement aux chambres spacieuses, à la décoration contemporaine, au service irréprochable. Internet gratuit dans les chambres. L’hôtel est idéalement situé, à quelques minutes de la Cité Interdite et de Wangfujing Dajie. Excellent rapport qualité/prix. Comptez 500 euros la semaine.

Un aller retour Paris/Pékin sur Air France coûte actuellement en « premier prix » : 654 euros.

Montres-de-luxe.com | Publié le 25 Aout 2009 | Lu 8509 fois

À découvrir aussi :