Avant de présenter cette épée plus en détail, rappelons qu’Antoine Compagnon est un critique littéraire, écrivain et professeur émérite au Collège de France, spécialiste notamment de Marcel Proust.
Né en 1950 à Bruxelles, fils du général Jean Compagnon et de Jacqueline Terlinden, Antoine Compagnon a passé son enfance à Londres, en Tunisie, puis à Washington, au gré des affectations de son père.
Il acheva ses études secondaires au Prytanée national militaire de La Flèche fin des années 60, puis entra à l’École Polytechnique (promotion 1970) et devint ingénieur des ponts et chaussées. Alors âgé de 25 ans, sa passion pour les lettres le rattrape.
Ce « quasi-autodidacte en littérature », comme il se définit, devient docteur en littérature française en 1977 et docteur d’État ès lettres en 1985. Après sa première thèse, il retourne à l’École polytechnique, mais cette fois, pour y enseigner (1978-1985), comme à l’Institut français du Royaume-Uni à Londres (1980-1981).
Né en 1950 à Bruxelles, fils du général Jean Compagnon et de Jacqueline Terlinden, Antoine Compagnon a passé son enfance à Londres, en Tunisie, puis à Washington, au gré des affectations de son père.
Il acheva ses études secondaires au Prytanée national militaire de La Flèche fin des années 60, puis entra à l’École Polytechnique (promotion 1970) et devint ingénieur des ponts et chaussées. Alors âgé de 25 ans, sa passion pour les lettres le rattrape.
Ce « quasi-autodidacte en littérature », comme il se définit, devient docteur en littérature française en 1977 et docteur d’État ès lettres en 1985. Après sa première thèse, il retourne à l’École polytechnique, mais cette fois, pour y enseigner (1978-1985), comme à l’Institut français du Royaume-Uni à Londres (1980-1981).
En 1985, après sa thèse d’État, il devient professeur à l’université Columbia de New York, avant de revenir enseigner en France à l’université du Maine (1989-1990), puis à la Sorbonne (1994-2006) et au Collège de France (2006-2020). Il est l’auteur de nombreux livres de critique et d’histoire littéraires, sur Montaigne, Baudelaire, Proust, ou encore Colette, ainsi que de plusieurs récits.
Fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu, l’Académie française a pour mission de défendre la langue française (elle en a bien besoin en ce moment, notamment avec l’écriture inclusive), c’est-à-dire selon ses statuts, de « donner des règles certaines à notre langue et de la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ».
C’est dans ce cadre que cette institution compose et met à jour régulièrement le Dictionnaire de l’Académie française, dont la toute première édition date de 1694. L’Académie française est composée de 40 membres élus par leurs pairs. Surnommés les « immortels », ils se réunissent lors de séances tous les jeudis sous la coupole de l’Institut de France, à Paris.
Les académiciens se distinguent par leur habit vert et leur épée (l’une des plus célèbres étant probablement celle de Jean Cocteau), signes traditionnels de leur fonction. À la différence du costume, l’épée n’est pas obligatoire. Néanmoins, cette œuvre est largement adoptée par les nouveaux membres du fait de son caractère personnel.
Fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu, l’Académie française a pour mission de défendre la langue française (elle en a bien besoin en ce moment, notamment avec l’écriture inclusive), c’est-à-dire selon ses statuts, de « donner des règles certaines à notre langue et de la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ».
C’est dans ce cadre que cette institution compose et met à jour régulièrement le Dictionnaire de l’Académie française, dont la toute première édition date de 1694. L’Académie française est composée de 40 membres élus par leurs pairs. Surnommés les « immortels », ils se réunissent lors de séances tous les jeudis sous la coupole de l’Institut de France, à Paris.
Les académiciens se distinguent par leur habit vert et leur épée (l’une des plus célèbres étant probablement celle de Jean Cocteau), signes traditionnels de leur fonction. À la différence du costume, l’épée n’est pas obligatoire. Néanmoins, cette œuvre est largement adoptée par les nouveaux membres du fait de son caractère personnel.
Il s’agit souvent d’une création originale et sur mesure, qui porte les symboles représentant la vie et l’œuvre de l’académicien élu. Elle lui est remise par ses amis au cours d’une cérémonie privée.
Parmi les grands noms (grandes marques ou artistes) à avoir réalisé des épées, bien évidemment Cartier pour Jean Cocteau en 1955, César par Arthus Bertrand pour Maurice Béjart en 1994, celle de Pierre-Yves Trémois pour Gérard Oury en 1998, celle de Mellerio pour Gérard Le Fur en 2002, celle d’Ousmane Sow pour Jean-Christophe Rufin en 2009, celle d’Ivan Theimer pour Simone Veil en 2010 ou encore celle de Chopard pour Andreï Makine en 2016. Liste non exhaustive bien évidemment !
La maison Boucheron a donc accompagné Antoine Compagnon dans la réalisation de son épée d’académicien. Ce projet, fruit de près d’une année de travail, a permis au joaillier de la place Vendôme, le tout premier à s’y être installé, de proposer à l’académicien une épée à l’image de sa personnalité ainsi que de son parcours.
Son souhait d’un design simple et épuré a guidé la création de l’objet, réalisé tout en transparence dans un seul et unique bloc de verre. Reconnue pour l’utilisation du cristal de roche, Boucheron a pu réaffirmer, à travers cette commande, tout son savoir-faire autour de la transparence.
Parmi les grands noms (grandes marques ou artistes) à avoir réalisé des épées, bien évidemment Cartier pour Jean Cocteau en 1955, César par Arthus Bertrand pour Maurice Béjart en 1994, celle de Pierre-Yves Trémois pour Gérard Oury en 1998, celle de Mellerio pour Gérard Le Fur en 2002, celle d’Ousmane Sow pour Jean-Christophe Rufin en 2009, celle d’Ivan Theimer pour Simone Veil en 2010 ou encore celle de Chopard pour Andreï Makine en 2016. Liste non exhaustive bien évidemment !
La maison Boucheron a donc accompagné Antoine Compagnon dans la réalisation de son épée d’académicien. Ce projet, fruit de près d’une année de travail, a permis au joaillier de la place Vendôme, le tout premier à s’y être installé, de proposer à l’académicien une épée à l’image de sa personnalité ainsi que de son parcours.
Son souhait d’un design simple et épuré a guidé la création de l’objet, réalisé tout en transparence dans un seul et unique bloc de verre. Reconnue pour l’utilisation du cristal de roche, Boucheron a pu réaffirmer, à travers cette commande, tout son savoir-faire autour de la transparence.
Pour autant, cette commande exceptionnelle a représenté un défi inédit pour la maison… En effet, pour mener à bien un projet de cette ampleur, dans toute sa finesse et sa robustesse, de nombreux savoir-faire différents ont été nécessaires.
Les ateliers ont dans un premier temps conçu numériquement le dessin de l’épée, pour ensuite obtenir un moule en cire au moyen d’une imprimante 3D. Le travail d’un seul et unique bloc de verre a également requis des exigences parfois contradictoires, notamment pour épouser les différents volumes et formes de l’épée.
Aucune machine existante ne sachant intégrer toutes ces aspérités, la maison en a créé une spécialement pour l’épée d’Antoine Compagnon. Une fois ce travail de volumes achevé, le joaillier a fait appel à un savoir-faire différent, celui de sculpture à même le verre afin de réaliser les gravures.
Ce travail a été obtenu grâce à la maîtrise des montées et descentes en température des fours, un savoir-faire ancestral rare, ainsi qu’à la technique de la glyptique pour les détails de la plume. Ainsi, c’est véritablement la combinaison de techniques innovantes et historiques qui a permis à cette épée exceptionnelle de voir le jour.
Les ateliers ont dans un premier temps conçu numériquement le dessin de l’épée, pour ensuite obtenir un moule en cire au moyen d’une imprimante 3D. Le travail d’un seul et unique bloc de verre a également requis des exigences parfois contradictoires, notamment pour épouser les différents volumes et formes de l’épée.
Aucune machine existante ne sachant intégrer toutes ces aspérités, la maison en a créé une spécialement pour l’épée d’Antoine Compagnon. Une fois ce travail de volumes achevé, le joaillier a fait appel à un savoir-faire différent, celui de sculpture à même le verre afin de réaliser les gravures.
Ce travail a été obtenu grâce à la maîtrise des montées et descentes en température des fours, un savoir-faire ancestral rare, ainsi qu’à la technique de la glyptique pour les détails de la plume. Ainsi, c’est véritablement la combinaison de techniques innovantes et historiques qui a permis à cette épée exceptionnelle de voir le jour.
Comme le veut la tradition, plusieurs symboles ornent l’épée et rendent ainsi hommage à la vie d’Antoine Compagnon. Une plume en guise de branche de garde fait référence à son métier d’écrivain.
À la fois graphique et délicate, elle a nécessité un travail de sculpture très méticuleux afin de donner à la plume un mouvement naturel et d’épouser la main d’Antoine Compagnon.
Sur la lame de l’épée est gravé un extrait de l’œuvre majeure de Proust, À la recherche du temps perdu. On peut ainsi lire ce court extrait choisi par Antoine Compagnon: « Zut, zut, zut, zut ! », calligraphié selon le manuscrit original de Marcel Proust, auteur dont il est spécialiste.
Ce choix est un pied de nez aux citations emblématiques de a littérature française, célèbres pour leur poésie. Il reflète ainsi parfaitement l’esprit de légèreté et de fantaisie d’Antoine Compagnon. On peut également observer un hérisson dans le cabochon de l’épée. Le hérisson est un symbole intime qu’a choisi Antoine Compagnon, d’après une aquarelle de Hans Hoffmann, artiste de la Renaissance, qui lui est cher.
Cet animal fait également référence à un aphorisme du poète grec Archiloque : « Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait une grande chose ». La forme du cabochon reprend, quant à elle, celle de la bague Parfum, code de la maison Boucheron.
À la fois graphique et délicate, elle a nécessité un travail de sculpture très méticuleux afin de donner à la plume un mouvement naturel et d’épouser la main d’Antoine Compagnon.
Sur la lame de l’épée est gravé un extrait de l’œuvre majeure de Proust, À la recherche du temps perdu. On peut ainsi lire ce court extrait choisi par Antoine Compagnon: « Zut, zut, zut, zut ! », calligraphié selon le manuscrit original de Marcel Proust, auteur dont il est spécialiste.
Ce choix est un pied de nez aux citations emblématiques de a littérature française, célèbres pour leur poésie. Il reflète ainsi parfaitement l’esprit de légèreté et de fantaisie d’Antoine Compagnon. On peut également observer un hérisson dans le cabochon de l’épée. Le hérisson est un symbole intime qu’a choisi Antoine Compagnon, d’après une aquarelle de Hans Hoffmann, artiste de la Renaissance, qui lui est cher.
Cet animal fait également référence à un aphorisme du poète grec Archiloque : « Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait une grande chose ». La forme du cabochon reprend, quant à elle, celle de la bague Parfum, code de la maison Boucheron.
Ce hérisson a nécessité un travail méticuleux puisqu’un moule a d’abord été sculpté à la main par un artiste sculpteur. Bien qu’il semble apparaître en volume, l’empreinte de l’animal est en réalité creusée directement dans le verre, d’après la technique de la cire perdue utilisée en joaillerie.
Enfin, les proportions de cette épée reprennent celles de la tangente, l’épée d’uniforme de polytechnique, en référence à cette institution dont Antoine Compagnon fut diplômé en 1970. Autre référence à l’institution, le manche en verre de l’épée d’Antoine Compagnon est orné d’une gravure en spirale, référence à la chaîne qu’orne le manche des épées des polytechniciens.
En s’éloignant de la tradition des épées ornées de pierres et de métaux précieux, Boucheron et Antoine Compagnon ouvrent la voie vers une esthétique nouvelle pour cet objet à la valeur hautement symbolique.
Objet à la fois technique et créatif, les épées d’académiciens sont traditionnellement réalisées par des orfèvres ou des joailliers. La Maison Boucheron s’est ainsi vu confier à quatre reprises la réalisation de cette œuvre, hautement symbolique pour les académiciens.
La première était destinée à Jérôme Tharaud, en 1940, à la suite de son élection à l’Académie française en 1938. À cette époque, c’est Louis Boucheron, fils du fondateur de la maison, qui dirige l’ouvrage.
Ancien élève de l’École normale supérieure, Jérôme Tharaud est un romancier qui écrit à quatre mains avec son frère cadet Jean, également élu à l’Académie française en 1946. Il fut notamment le secrétaire de Maurice Barrès avant la Première Guerre mondiale. L’épée, en vermeil ciselé, perle et nacre, fut réalisée par Boucheron d’après un dessin de l’artiste Edmond-Maurice Pérot.
Boucheron a également conçu en 1958 l’épée d’Édouard Bonnefous, élu à l’Académie des sciences morales et politiques. Homme politique, il dirigea plusieurs ministères après la Libération et fut également chancelier de l’Institut de France dans les années 1970-1980.
L’épée, en or mat, présente un coquillage ainsi qu’un globe terrestre en lapis-lazuli en guise de pommeau. La lame arbore quant à elle le dessin du fronton de l’Assemblée nationale et des lettres EB.
Une autre épée d’académicien (en photo ci-dessus), particulièrement spectaculaire et riche de symboliques, a été réalisée par Boucheron pour Jacques-Yves Cousteau et lui a été remise en 1989 un an après son élection à l’Académie française.
Ce dernier, célèbre officier de marine, océanographe et cinéaste, dirigea plus de cinquante expéditions d’exploration sous-marine avec son navire, La Calypso. Cette épée, surnommée « Excalibor », est composée de cristal, cristal de roche, verre de Venise, or et émail.
Enfin, la Maison Boucheron a créé en 1989 l’épée de Pierre-Jean Remy, autre membre de l’Académie française qui mena une carrière de diplomate et d’écrivain. Il travailla notamment à la création de l’opéra Bastille, et fut directeur de la Villa Médicis, puis président de la Bibliothèque nationale
de France.
L’épée, dessinée par son fils, est composée de vermeil, d’ivoire et de laque. Y figure un livre ouvert, dont les différents chapitres de la vie de Pierre-Jean Remy sont résumés sur la couverture.
Une rose et un chardon évoquent la Grande-Bretagne où il a travaillé à l’Ambassade de France, tandis Broche de Suzanne Bastid, 1972que la lavande symbolise sa maison située en Provence.
Enfin, les proportions de cette épée reprennent celles de la tangente, l’épée d’uniforme de polytechnique, en référence à cette institution dont Antoine Compagnon fut diplômé en 1970. Autre référence à l’institution, le manche en verre de l’épée d’Antoine Compagnon est orné d’une gravure en spirale, référence à la chaîne qu’orne le manche des épées des polytechniciens.
En s’éloignant de la tradition des épées ornées de pierres et de métaux précieux, Boucheron et Antoine Compagnon ouvrent la voie vers une esthétique nouvelle pour cet objet à la valeur hautement symbolique.
Objet à la fois technique et créatif, les épées d’académiciens sont traditionnellement réalisées par des orfèvres ou des joailliers. La Maison Boucheron s’est ainsi vu confier à quatre reprises la réalisation de cette œuvre, hautement symbolique pour les académiciens.
La première était destinée à Jérôme Tharaud, en 1940, à la suite de son élection à l’Académie française en 1938. À cette époque, c’est Louis Boucheron, fils du fondateur de la maison, qui dirige l’ouvrage.
Ancien élève de l’École normale supérieure, Jérôme Tharaud est un romancier qui écrit à quatre mains avec son frère cadet Jean, également élu à l’Académie française en 1946. Il fut notamment le secrétaire de Maurice Barrès avant la Première Guerre mondiale. L’épée, en vermeil ciselé, perle et nacre, fut réalisée par Boucheron d’après un dessin de l’artiste Edmond-Maurice Pérot.
Boucheron a également conçu en 1958 l’épée d’Édouard Bonnefous, élu à l’Académie des sciences morales et politiques. Homme politique, il dirigea plusieurs ministères après la Libération et fut également chancelier de l’Institut de France dans les années 1970-1980.
L’épée, en or mat, présente un coquillage ainsi qu’un globe terrestre en lapis-lazuli en guise de pommeau. La lame arbore quant à elle le dessin du fronton de l’Assemblée nationale et des lettres EB.
Une autre épée d’académicien (en photo ci-dessus), particulièrement spectaculaire et riche de symboliques, a été réalisée par Boucheron pour Jacques-Yves Cousteau et lui a été remise en 1989 un an après son élection à l’Académie française.
Ce dernier, célèbre officier de marine, océanographe et cinéaste, dirigea plus de cinquante expéditions d’exploration sous-marine avec son navire, La Calypso. Cette épée, surnommée « Excalibor », est composée de cristal, cristal de roche, verre de Venise, or et émail.
Enfin, la Maison Boucheron a créé en 1989 l’épée de Pierre-Jean Remy, autre membre de l’Académie française qui mena une carrière de diplomate et d’écrivain. Il travailla notamment à la création de l’opéra Bastille, et fut directeur de la Villa Médicis, puis président de la Bibliothèque nationale
de France.
L’épée, dessinée par son fils, est composée de vermeil, d’ivoire et de laque. Y figure un livre ouvert, dont les différents chapitres de la vie de Pierre-Jean Remy sont résumés sur la couverture.
Une rose et un chardon évoquent la Grande-Bretagne où il a travaillé à l’Ambassade de France, tandis Broche de Suzanne Bastid, 1972que la lavande symbolise sa maison située en Provence.