Breitling : nouvel envol pour la Navitimer


Fin mars 2022, juste avant le démarrage du salon Watches & Wonders, Breitling a dévoilé à l’occasion d’un énorme évènement qui s’est tenu, tout d’abord à l’aéroport de Zurich puis ensuite lors d’un vol privé Zurich-Genève, le renouveau de sa fameuse Navitimer revisitée en trois tailles de boitiers associées à différents cadrans, des classiques mais également des couleurs plus contemporaines. Retour en vol sur l’un des plus grands succès de l’horlogerie de tous les temps.


Depuis son lancement en 1952, la Breitling Navitimer reste l’un des chronographes les plus prisés au monde ; le fait est que c’est incontestablement l’une des plus belles montres de pilote qui soit sur le marché et de surcroit, l’une des plus légitimes. Aucun doute là-dessus.
 
Elle a fait rêver des générations d’amateurs d’horlogerie et s’avère totalement transgénérationnelle grâce à son design qui a toujours su rester en phase avec celui d’origine, malgré les nombreuses variantes qui ont été lancées sur le marché ces sept dernières décennies.
 
À l’occasion des 70 ans de ce légendaire chrono créé par Willy Breitling, Breitling a donc dévoilé fin mars 2022, toute une collection repensée -mais dans la même veine tout de même- de sa première montre de pilote.

Dès sa sortie en 1952, les pilotes l’ont adoptée : en effet, avec son chrono et sa règle à calcul circulaire créée dix ans plus tôt en 1942, la Navitimer (abréviation de Navigation Timer) leur permettait de mesurer leur consommation, leur réserve de carburant, la durée du vol, etc.
 
Dans la pratique et plus concrètement, cette règle à calculs (véritable « navigation computer ») permet de résoudre les différentes opérations liées à la navigation aérienne : temps de montée, taux de consommation et même de convertir les miles en miles nautiques ou kilomètres.
 
Survol de l’histoire de ce modèle qui a connu de très nombreuses versions : la Navitimer d’origine, la « pre-806 » était équipée d’un mouvement Valjoux 72. Il sera remplacé assez rapidement par le Venus 178 à la fin de l’année 1955 avec la référence 806, rééditée à l’identique en 2019. Le cadran était noir avec compteurs noirs ton sur ton doté de chiffres arabes blancs.

Deux ans après son lancement, le logo de l’AOPA (Aircraft Owners and Pilots Associations) apparait sur le cadran de la Navitimer. De fait, ce chrono s’est rapidement imposé comme « la » montre officielle de la plus grande association mondiale de pilotes et de propriétaires d’avion.
 
Une dizaine d’années après sa commercialisation, le fameux mouvement Venus 178 sera remplacé par un Valjoux 7740, plus moderne. La Navitimer peut désormais afficher une date à 4h30 (ce qui marque d’ailleurs la fin des « vraies » Navitimer pour certains « puristes »).
 
En 1969, Breitling dévoile la Navitimer Chrono-matic Ref. 1806, dotée d’un calibre chronographe automatique développé par un consortium de maisons horlogères comprenant Breitling, Heuer, Hamilton et Buren.

Crise du quartz oblige, la famille Breitling vend la marque à la famille Schneider en avril 1979. Willy Breitling, malade, mourra un mois plus tard. Fermée pendant quelques années, la marque reprend finalement son envol et une nouvelle Navitimer est présentée en 1986, le modèle 81600 directement inspiré du 806 d’origine de 1952. On ne change pas une équipe qui gagne… Ce garde-temps est alors équipé d’un Lemania 1872.
 
En 1987, sort le 81610 automatique doté quant à lui, du fameux Valjoux 7750. En 93, la marque, portée par le succès des montres mécaniques lance une « Old Navitimer » dotée d’une glace en saphir anti-reflet et d’un cadran tricompax en « C » et non en « V » comme les modèles précédents. Le modèle est également devenu plus étanche. Il s’agit aussi de la première Navitimer où l’aiguille centrale des secondes arbore fièrement le B de Breitling.
 
En 2009, Breitling présente son calibre B01, le tout premier mouvement « in house » de la marque. Il équipera la Navitimer B01 dès 2010 dans deux éditions limitées    de 43 mm, l’une en acier (2.000 pièces) et l’autre en or rouge (200 pièces). En 2017, la famille Schneider vend Breitling au fonds d’investissement CVC Partners et Georges Kern en devient le PDG.

Malgré tous ces changements, ces nombreuses références, depuis la fameuse Navitimer de 1952, cette montre a traversé le temps sans vraiment changer de forme ni d’esprit. Produite sans discontinuer, elle est aujourd’hui le doyen de tous les chronographes fabriqués dans le monde.
 
« Nous n’employons pas le terme d’icône à la légère » indique cependant Georges Kern, PDG de Breitling. La Navitimer est l’une des montres les plus reconnaissables jamais fabriquées. Elle est considérée comme l’une des plus grandes montres de tous les temps par les collectionneurs. D’abord instrument de pilotes, elle prend désormais un sens plus profond pour chacune des personnes accompagnées de ce garde-temps au cours de leur voyage ».
 
On le sait, la collection Navitimer a grandi en même temps que l’essor du secteur de l’aviation civile ; une croissance énorme en sept décennies. Appréciée des commandants de bord et des passionnés d’aviation, elle voyage même dans l’espace au poignet de l’astronaute Scott Carpenter en 1962, son cadran de 24 heures lui permettait alors de distinguer le jour et la nuit. On l’appelle d’ailleurs à juste titre, la « Cosmonaute ».  

Mais les pilotes ne seront pas les seuls à tomber sous le charme de ce chrono de légende : des célébrités de l’époque, notamment Miles Davis, Serge Gainsbourg  (qui la portait avec un bracelet acier à trous), Jean-Paul Belmondo -à son poignet dans Itinéraire d’un enfant gâté-, Jim Clark et Graham Hill, comptaient parmi les clients fidèles de la marque !
 
Pour créer cette nouvelle Navitimer, Breitling a bien évidemment conservé son ADN d’origine. De loin, il s’agit bel et bien d’une Navitimer avec sa règle à calcul circulaire, ses index bâtons, son trio de compteurs de chronographe en « V » et sa lunette crantée pour une prise en main facile.
 
De près, cependant, impossible de passer à côté de son design modernisé. Une règle à calcul aplanie et un verre bombé créent l’illusion d’un profil plus compact. On remarque également une alternance d’éléments métalliques polis et brossés ainsi qu’une silhouette plus fine.

Quant à la masse oscillante, elle met en valeur la vue du fond de boîtier transparent sur le calibre Manufacture Breitling 01 certifié COSC garanti cinq ans et assurant une réserve de marche d’environ 70h. Il permet de modifier à tout moment la date, désormais visible à 6h à travers un guichet discret dans le sous-cadran.
 
La montre est disponible en plusieurs tailles (46 -notre préférée-, 43 ou 41 mm), en deux matières de boîtier (acier ou or rouge) et avec différents bracelets (en alligator semi-brillant ou en métal à sept rangs). On remarque aussi de couleurs de cadrans dans des teintes de bleu, de vert et de cuivre. Enfin, « last but not least », on retrouve avec plaisir les ailes de l’AOPA sur leur position initiale à 12 heures.
 
La règle à calcul permet de résoudre n'importe quelle règle de trois et d'effectuer les principaux calculs liés à la navigation aérienne, à la préparation des plans de vols... ou à la vie de tous les jours » précisait à l’époque la marque dans son manuel d’utilisation.


Montres-de-luxe.com | Publié le 12 Mai 2022 | Lu 18613 fois

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