C'est curieux, à 93 ans, moi qui ait tant écrit sur l'Éternité, je ne suis pas pressé d'y rentrer



« C'est curieux, à 93 ans, moi qui ait tant écrit sur l'Éternité, je ne suis pas pressé d'y rentrer » du philosophe et écrivain français Jean Guitton (1901-1999) dans une interview télévisée.

On peut vraiment dire que ce philosophe, élu membre de l'Académie française en 1961, ami personnel des papes Jean XXIII et Paul VI, a planché toute sa vie sur cette notion impalpable qu'est l'Éternité. A travers toute son œuvre, on perçoit cette angoisse existentielle de la Mort et de son probable ou improbable « après ».

Jean Guitton publiera des œuvres philosophiques et théologiques, qui en ont fait l'un des plus grands penseurs catholiques du XXe siècle. Il sera d'ailleurs le premier laïc invité à participer au concile Vatican II.

La veille de sa mort, Paul VI, conscient que son heure était venue, demanda à son secrétaire personnel de lui lire quelques extraits de Jean Guitton.

De même, le président de la République, François Mitterrand se sachant gravement malade, fît venir auprès de lui le philosophe et l'interrogea : « Guitton, vous qui êtes philosophe et avez la Foi, vous avez dix minutes pour me dire le sens de la vie...Apparemment tout est absurde, sinon tout est mystère ».

A cette question le philosophe lui répondit : « Mais, monsieur le Président, il faudrait plusieurs heures d'horloge ! ».

Alexis Francis-Bœuf

Dans ce livre ultime -(en photo ci-contre) paru aux Presses de la Renaissance, « Mon testament philosophique », Jean Guitton met en scène les derniers moments de sa vie. Il fait le point avec Pascal sur ses raisons de croire en Dieu, avec Bergson sur celles d'être chrétien, et avec Paul VI sur ses raisons d'être catholique.

Durant ses funérailles, c'est un regard espiègle qu'il jette sur la foule. Il en profite pour rétablir la vérité sur certains aspects de sa vie intellectuelle, affective et spirituelle. Il discute d'art avec le Greco, du mal avec de Gaulle, d'amour et de poésie avec Dante, de philosophie avec Socrate...

Lors de son jugement, on est étonné de voir Thérèse de Lisieux et Mitterrand intervenir en sa faveur.

Montres-de-luxe.com | Publié le 6 Mars 2011 | Lu 762 fois

À découvrir aussi :