Cartier relance sa Pasha : une véritable réussite !


Dans le cadre de la relance de certains de ses best-sellers -sous la direction de Cyrille Vigneron-, Cartier ressort une nouvelle version de sa fameuse Pasha lancée à l’origine en 1985. Ce garde-temps revient ainsi en différentes interprétations, mais surtout, dans une belle version de 41mm en acier avec calibre mécanique automatique. Une montre vraiment idéale pour la vie de tous les jours en mode chic et sportif. A partir de 6.250 euros.


La Pasha de Cartier, c’est toute une époque… Lancée en 1985 (1990 pour la version acier*), c’est l’une des rares montres rondes de Cartier à avoir connu un tel succès, à part la Ballon Bleu qui sera présentée bien plus tard, en 2007.
 
La Pasha, comme son nom le laisse supposer, était un garde-temps imaginé pour être cossu et chic à la fois. A l’époque, son boitier water-resistant mesurait 38 mm, c’est qui était « énorme » pour une montre de luxe dans ces années-là.
 
De fait, sa taille s’intercalait entre les Datejust de Rolex de 36mm et les Submariner de 40 mm qui étaient considérées comme de « grosses montres sportives » dans les années 90. Et chez Cartier, cette Pasha, faisait résolument office de sportive-chic « oversized » parmi ses Santos et ses Tank.

Selon la légende, le nom de Pasha proviendrait d’un modèle créé par Cartier en 1933-34 pour un véritable pasha, Thami El Glaoui, un riche marocain de Marrakech qui avait demandé au joaillier une montre étanche qu’il pourrait porter en nageant dans sa piscine…

Rappelons que le terme de « pacha » était, sous l'Empire ottoman, un titre de noblesse accordé notamment aux gouverneurs des provinces. En Europe, on pourrait le comparer à nos seigneurs. C'est devenu par extension, synonyme d'homme riche et souvent bon vivant.
 
C’est donc en hommage à cet homme et à sa montre waterproof que plus tard, Cartier aurait décidé de nommer sa sportive-chic Pasha. Un garde-temps que l’on doit, semble-t-il, au fameux designer horloger Gerald Genta**, le père de la Royal Oak et de la Nautilus. Ce serait d’ailleurs, l’une de ses dernières créations véritablement « iconique » (en revanche elle n'apparait pas sur le site Genta Heritage comme faisant partie de ses créations, donc à mettre au conditionnel).

Au-delà de sa taille atypique pour l’époque, cette montre était dotée de cornes de type « Vendôme » (un classique chez Cartier, une montre Vendôme existait également avec une boite similaire mais beaucoup plus fine et habillée), d’un protège-couronne reliée au boitier par une chainette et doté d’un cabochon en saphir bleu, des gros chiffres arabes caractéristiques 12, 3, 6 et 9 et de cadrans (souvent) guillochés avec chemin de fer carré au centre. A noter également la présence de larges aiguilles de type « lancier » et non pas « glaives ».
 
Jusqu’en 2008, la Pasha sera déclinée en des très nombreuses déclinaisons et matériaux, de la simple « trois aiguilles-date » à la GMT en passant par la plongeuse, le chrono, etc. Sans oublier un très beau QP (module Genta en version quartz ou mécanique ; à quand une réédition d'ailleurs ?) et celle dotée de sa fameuse grille de protection amovible sur le verre saphir sortie en 1997 pour les 150  ans de Cartier.

La Pasha fera également une entrée remarquée dans les Collections Privés Cartier Paris en 1998 avec diverses complications. Un modèle de 42 mm sera présenté en 2005 pour les vingt ans de ce modèle
 
A noter que cette montre fut principalement une montre d’hommes même si plus tard, à partir des années 2000, elle fut également adoptée par les femmes, mais la plupart du temps dans sa version masculine plus que dans la version de 35 mm. A ce titre, c’est probablement l’une des premières montres mixtes au monde, avant l’heure en tout cas.

Pendant une vingtaine d’années, on la verra régulièrement au cinéma, notamment aux poignets de stars comme Pierce Brosnan  (c’est également la montre qu’il portait en 1994 quand il signa son contrat pour interpréter le rôle de James Bond), Anne Hathaway ou encore, dans le cinéma hongkongais.
 
La Pasha, comme de nombreuses icônes Cartier, sera finalement abandonnée (la Seatimer sera l’une des dernières à rencontrer un certain succès) pour laisser de la place dans le catalogue de la maison parisienne à d’autres montres qui n’auront pas toutes, loin de là, le succès de la Pasha. Sauf la Ballon Bleu qui va être un véritable carton commercial pendant des années et des années.
 
Aujourd’hui, ce modèle (dans son ancienne référence) se trouve facilement d’occasion, dans les 2/3.000 euros pour les versions de base en acier en fonction de leur état.

La nouvelle Pasha 2020 s’avère particulièrement réussie. C’est incontestable. Et la raison principale est qu’elle conserve toutes les caractéristiques de son prédécesseur ! Elle passe cependant de 38 mm dans version d’origine à 41 mm pour 9,55 mm d’épaisseur, mais cette taille est de nos jours totalement cohérente sans être dans l’excès. Le boiter, étanche à 100 mètres, est disponible en or ou acier sur bracelet en cuir ou acier.
 
Pour le reste, on retrouve le fameux protège-couronne doté d’un saphir bleu dans la version or et d’une spinelle bleue dans la version acier. A noter que Cartier proposera de graver vos initiales sur la boite dans un petit rectangle réservé à cet effet et situé sous la chainette du protège-couronne.
 
Le cadran est guilloché radial (heureusement Cartier nous épargne ses cadrans soleillés trop fades de ses dernières créations), on retrouve également le chemin de fer carré central, mais dans une interprétation « allégée » des plus réussies. La date reste à 4h30, mais Cartier a abandonné la loupe, au profit d’un guichet légèrement plus grand et plus élégant (la toute première version de 85 n'avait pas de loupe non plus. Cette dernière n'arrivera que plus tard).

Le joaillier parisien a aussi conservé les fameux chiffres aux formes généreuses et rondes et les aiguilles de type « lancier » mais en acier bleui, ce qui est beaucoup plus chic que les versions précédentes en matière luminescente (dans la plupart des anciens modèles). La trotteuse conserve également quasiment sa forme d’origine.
 
Cette nouvelle Pasha embarque le calibre automatique Cartier 1847 MC (le même que dans la Santos). L’utilisation de composants amagnétiques en nickel phosphore pour le mécanisme d’échappement du mouvement permet au calibre 1847 MC de résister efficacement aux champs magnétiques auxquels peut être exposée une montre dans la vie courante.

« Last but not least » : cette Pasha, comme toutes les nouvelles créations Cartier depuis deux ans, est équipé d’un système breveté de changement rapide et facile de ses bracelets… Ce dernier se déclipse en poussant simplement un cliquet entre les cornes.

Un véritable confort, mais cela signifie que les bracelets en cuir sont dotés d’inserts et que vous serez obligé d’acheter votre strap de remplacement chez Cartier. Impossible de les faire réaliser sur-mesure par un artisan. Pour l’instant…
 
A noter également, une belle version squelette et un modèle femme en 35 mm.

* une version plus petite de 35 mm verra le jour en 1995
**d'aucuns estiment que Gerald Genta n'a dessiné que le modèle de Pasha Quantième Perpétuel


Montres-de-luxe.com | Publié le 27 Avril 2020 | Lu 47078 fois

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