Chronofiable : présentation de cette étude de fiabilité lancé par la Fédération horlogère dans les années 70


A l'aube des années 70, la Fédération horlogère (FH) a initié une vaste étude de fiabilité des produits horlogers dont l'aboutissement fut la procédure du test Chronofiable, aujourd'hui trentenaire. Explications.


C'est sur la base d'une vaste étude de fiabilité entreprise par la Fédération horlogère dans les années 60 et 70, étude qui a impliqué successivement 1.000 et 2.000 montres portées, que la procédure de test de fiabilité Chronofiable a été mise au point par une équipe d'ingénieurs et qu'a été créé le Centre de contrôle de la fiabilité de l'industrie horlogère suisse (CCF SA).

Avec un facteur d'accélération de huit, 21 jours de test Chronofiable correspondent en principe à six mois de porter avec application de chocs calibrés, d'accélérations linéaires comprises entre 250 et 5.500 m/s2 (25 g à 550 g), d'accélérations angulaires, ainsi que des variations de température et d'humidité.

En 1985, le personnel et les équipements de CCF SA sont repris, grâce à l'appui de plusieurs grandes sociétés horlogères, par le Laboratoire Dubois dont Chronofiable devient alors un département, ainsi qu'une marque déposée.

Aujourd'hui, la procédure Chronofiable est un passage incontournable pour l'homologation et la qualification des produits de nombreux fabricants, entre autres pour l'obtention du Label Qualité Fleurier. « Les comparaisons effectuées avec les montres portées lors de la mise au point de la procédure, ainsi que trente années d'expérience sur des milliers de montres testées, démontrent une excellente corrélation entre le comportement des montres au porter et les résultats du test de fiabilité Chronofiable » indique le communiqué.

De manière à assurer une bonne reproductibilité des conditions de test et afin de pouvoir effectuer des comparaisons cohérentes sur le long terme, les équipements sont régulièrement mis à jour, entretenus et calibrés ; inchangés depuis trente ans, les paramètres de test sont toujours exactement les mêmes.

A une époque où les temps de développement des nouveaux produits sont de plus en plus courts, la durée d'un cycle de vieillissement peut paraître assez longue (trois semaines de test pour un cycle, plus le temps nécessaire pour effectuer les contrôles de fonctionnement initiaux et finaux). La plupart des utilisateurs sont néanmoins satisfaits. Ils exigent même le maintien de cette situation qui garantit la stabilité des conditions de vieillissement et la comparaison du comportement des mouvements. La tendance visant à raccourcir toutes les étapes lors du développement et de l'homologation d'un nouveau produit n'est pas toujours bénéfique lorsqu'il s'agit de vérifier sa fiabilité en simulant les conditions de porter, surtout lorsqu'on a pour objectif des durées de vie de plus de dix ans pour des produits « haut de gamme ».

Cependant, certaines fonctions et certains composants sont moins sensibles aux variations des paramètres de test et leur fiabilité est peu influencée par la fréquence des contraintes imposées. Ainsi, le blocage des vis de fond et des vis d'emboîtage, de même la tenue des cadrans et des aiguilles, qui peuvent être testés plus rapidement par l'application accélérée de chocs multidirectionnels.

Les équipements Chronofiable actuels permettent de réduire la durée de la procédure de test et en quelques jours un nouveau concept d'emboîtage peut être validé. Ce test de chocs multidirectionnels, ainsi que d'autres procédures de vieillissement fortement raccourcies disponibles sur le marché, donnent par contre peu d'enseignement quant au comportement global de la montre et du mouvement, aucune donnée n'étant actuellement disponible pour établir avec confiance une corrélation avec les conditions réelles du porter.

A la fin des années 70, le développement de la procédure de test de vieillissement Chronofiable résultait de la volonté de l'industrie horlogère suisse de disposer d'un instrument puissant pour la détermination de la fiabilité de ses produits. Le Laboratoire Dubois et l'industrie horlogère suisse bénéficient toujours aujourd'hui de cet important développement communautaire. C'est un outil très précieux au service d'une branche soucieuse de maintenir le haut niveau de qualité de ses garde-temps dans les conditions exigeantes du porter.

Par la stabilité des paramètres appliqués, l'expérience acquise en plus de trente ans et la disponibilité d'équipements entretenus et mis à jour, le test de vieillissement accéléré Chronofiable permet aujourd'hui comme hier de contrôler la fiabilité des produits horlogers avec la plus grande confiance et dans des conditions parfaitement reproductibles.

Source : Fédération horlogère

Montres-de-luxe.com | Publié le 6 Octobre 2008 | Lu 3861 fois

À découvrir aussi :