Cuervo y sobrinos : Vuelo Domingo Rosillo, une belle montre de pilote


L’horloger helvético-cubain propose cette année une intéressante nouveauté. Baptisé Vuelo Domingo Rosillo, cette édition -une nouvelle collection- est limitée de quatre modèles (un par cadran) de 90 exemplaires qui symbolisent les 90 miles entre Key West et La Havane. Boitier acier vieilli de 44 mm pour 3500 Francs suisses.


Le boîtier de 44 mm de la Rosillo est vieilli. Cette finition est un long processus qui peut prendre jusqu’à 10h par boîtier. De fait, aucune pièce n’a la même patine, ce qui lui confère un caractère unique et individuel. Au dos de chaque montre se trouvent des gravures de l’audacieux exploit de Rosillo. L’itinéraire du vol, sa date et une illustration de son monoplan. 

Chaque cadran porte l’inscription Rosillo inscrit dans la typographie d’époque provenant d’un timbre émis en son honneur. Le cadran est disponible en quatre coloris différents : noir, kaki, bleu ou crème. Les chiffres et les aiguilles sont recouverts de Superluminova pour garantir une bonne lisibilité de nuit. A noter que le logo Cuervo y Sobrinos à midi a également été recouverte de Superluminova. Le tout est recouvert d’un verre saphir bombé.
 
A l’intérieur du boitier (étanche à 30 mètres), bat un calibre mécanique automatique d’une réserve de marche de 42h. Quant au bracelet, il est réalisé en de kangourou, une peausserie particulièrement résistante utilisée pour les accessoires de moto (entre autres).

Lorsque l’on évoque l’époque des pionniers de l’aviation, certains noms évidents viennent à l’esprit. Louis Blériot qui traversa la Manche en 1909 et Charles Lindbergh qui survola l’Atlantique à bord du Spirit of St Louis en 1927. Mais le Cubain Domingo Rosillo del Toro, moins populaire, mérite aussi sa place dans le panthéon de l’aviation.
 
Fin 1912, Domingo Rosillo était à Paris pour s’entraîner et obtenir sa licence de pilote international auprès d’une école d’aviation, dirigée Louis Blériot en personne. Au même endroit et au même moment se trouvait un autre Cubain, Augustin Parlá, qui allait devenir son rival acharné dans la quête de records de l'aviation.
 
La ville de La Havane allait alors attiser cette rivalité en offrant 10.000 $ de récompense (environ 250. 000 $ de nos jours) pour être la première personne à traverser les 150 kilomètres qui séparent Key West en Floride de La Havane à Cuba.
 
Voler à cette époque était une aventure extrêmement périlleuse, les aventures et les records aériens captivaient le monde entier qui suivait les exploits des pilotes avec passion et admiration. Le 17 mai 1913, Domingo Rosillo embarqua dans son monoplan Morane Saulnier dont la puissance ne dépassait pas 50 chevaux. Son rival Augustin Parlá, souhaitait également décoller ce même jour, mais fut confronté à des problèmes techniques et dut abandonner.
 
Décollant de Key West dans des conditions loin d’être idéales, accompagné d’un petit singe qui lui avait été offert en guise de porte-bonheur, Domingo Rosillo s’élança avec pour seule aide à la navigation 3 navires de la Marine cubaine amarrés le long du parcours car il volait… sans boussole ! En cas de problème, il n’y avait pas d’autre solution que de larguer l’avion dans les eaux infestées de requins du détroit de Floride avec aucune garantie d’être retrouvé et repêché.  

Après 2 heures de vol presque à l’aveugle, une salve de trois coups de canon retentit de la forteresse de La Havane et le pilote put apercevoir une flottille de bateaux. Après un vol de 2h08, échappant de justesse à la panne de carburant, Rosillo se posa sur le sol cubain.
 
Il fut accueilli par une foule en délire de 50.000 personnes dans l’enceinte du Camp Columbia qui saluèrent son nouveau record du monde, celui du plus long vol jamais réalisé au-dessus de l’eau. Rosillo avait également livré un courrier du maire de Key West au maire de La Havane faisant de lui le premier pilote de poste aérienne à Cuba.
 
Sans se laisser décourager et seulement deux jours plus tard, son rival, Augustin Parlá tenta le même exploit dans un hydravion Curtiss. Armé d’une boussole, de son courage et de sa détermination, l’ennemi juré de Rosillo réussi à arracher une petite victoire en atterrissant à Mariel Harbor, parcourant 190 kilomètres et passant davantage de temps dans les airs. Son prix de consolation de 5 000 $ représentait la moitié de ce que Rosillo avait empoché deux jours auparavant.
 
Le premier exploit de Rosillo reste cependant entier et le place dans le « Hall of Fame » de l’aviation, bien qu’avec le temps, il se soit perdu dans la foultitude des nouveaux records. C’est en remettant son nom sur la carte que la collection Vuelo Rosillo a vu le jour, un hommage approprié à un pilote gentilhomme et courageux.  


Montres-de-luxe.com | Publié le 27 Septembre 2019 | Lu 2527 fois

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