Day-Date Tridor : les trois ors selon Rolex


Voici une Rolex Day-Date extrêmement rare et largement méconnue, même auprès des amateurs de montres. Il s’agit du modèle Tridor, mis sur le marché dans les années 80 et produit pendant une vingtaine d’années. Sa particularité ? Son bracelet en or President avec son maillon central constitué d’or rose, d’or jaune et d’or blanc. Une montre à collectionner.


La Day-Date Tridor est probablement l’une des moins connues des Rolex, et pourtant, c’est probablement l’une des plus intéressantes.

En effet, cette Day-Date lancée dans les années 80 est particulièrement unique, non seulement par son aspect extérieur de type « bicolore », mais aussi et surtout par son bracelet President en or massif à la conception unique qui associe sur le maillon central, de l’or rose, de l’or jaune et de l’or blanc.   
 
Petit retour en arrière. Dans les années 80, les modèles en or et acier ont le vent en poupe. C’est l’époque des Santos de Cartier et des Classic Waves d’Ebel (d’ailleurs produites pour la plupart sur la même chaine de production).

Mais c’est aussi l’époque de la Rolex Datejust en or et acier avec son bracelet Jubilé qui est alors, « la » montre de luxe par excellence.

Dans les années 80, la Day-Date a déjà vingt-cinq ans. Rappelons en effet que ce modèle fut lancé à l’origine en 1956. Dès sa mise en vente, ce modèle s’est rapidement imposé comme un « must have ».

Un « must have » pour la plupart des gens inatteignable, donc hautement désirable, puisque ce modèle n’a jamais été produit qu’en métaux précieux. Or jaune, gris, rose ou nec plus ultra en platine (avec le fameux cadran bleu glacier uniquement disponible dans ce métal). Mais jamais en acier !
 
Surfant sur la tendance du « bicolore », Rolex décide alors de proposer une version très spéciale de sa Day-Date. Une version à l’aspect « bicolore » mais totalement en or et surtout, avec le maillon central du fameux bracelet President réalisé dans une association de trois ors -d’où bien évidemment son nom de Tridor.

En tout, ce maillon central est constitué de cinq « tranches » d’or : deux tranches d’or rose pour l’extérieur puis deux tranches d’or jaune intermédiaires et une tranche d’or blanc au centre.

Ce maillon s’avérera particulièrement difficile à usiner, ce qui explique que cette Tridor ne fut jamais produite en grande série durant ses vingt années de vie. Bon, il faut aussi avouer que cette montre en or à l’aspect or et acier n’a jamais connu un succès commercial foudroyant non plus…     
 
La Tridor est toujours dotée d’un boitier Oyster de 36mm* en or blanc -étanche 100 mètres- avec lunette cannelée en or jaune. Elle porte la référence 18239 et était disponible avec de nombreux cadrans allant du simple « silver » en passant par la nacre ou des cadrans couleur Champagne avec index diamants.

De base, la langue des jours était en anglais mais en tout, 26 langues étaient disponibles en fonction des desideratas des clients. Le cadran est protégé par un verre saphir.

Côté « moteur », la Tridor embarque le calibre automatique Rolex 3055 avec réglage rapide du jour et de la date sans avoir à toucher aux aiguilles des heures et minutes.
 
Aujourd’hui, la Tridor reste très rare sur le marché. Les collectionneurs s’y intéressent assez peu mais les marchands spécialisés dans le vintage constituent leurs stocks…

En effet, il y a fort à parier que dans les années à venir, cette Day-Date totalement à part qui coute dans les 11/12.000 euros actuellement sans papier et dans les 14/15.000 euros avec papier, soit un collector à l’état pur. Une montre pour happy few et pour amateurs avisés, assurément.
 
Jean-Philippe Tarot

*existait également en version "boy" et "dame". Ces deux modèles ayant nettement moins d'intérêt en matière de collection.


Montres-de-luxe.com | Publié le Mercredi 18 Juillet 2018 | Lu 4611 fois

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