Impossible de se promener dans le Gold souk de Dubai, situé dans la vieille ville (Deira) sans être alpagué par un revendeur de fausses montres de luxe… Il y en a pratiquement un tous les dix mètres dans ce temple de l’or où Dubaiotes et touristes viennent faire leurs emplettes de bijoux en métal précieux. Dans ce contexte, la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) est une nouvelle fois intervenue pour tenter d’éradiquer ce trafic en faisant saisir et détruire plusieurs milliers de pièces… Récit.
Après une courte nuit, les membres de la FH retrouvent leur mandataire dans le lobby de l’hôtel. A peine débarqués de Suisse, encore un peu assommés par le manque de sommeil et l’écart de température, ils écoutent les grandes lignes de l’opération prévue le lendemain…
Après une minutieuse investigation, les informateurs ont repéré deux locaux clandestins dissimulés aux deuxième et troisième étages d’un bâtiment de Deira, quartier populaire du vieux Dubaï. Situés tout près du Gold souk très prisé des touristes, ces deux entrepôts servent à la fois de lieu de stockage et de bureau de vente. Une multitude de rabatteurs quadrillent le coin et se chargent de conduire les « amateurs », pour qui veut un « sac de marque » ou une « montre de luxe ».
Depuis deux ans, la FH a multiplié les raids policiers pour casser ce commerce bien rôdé, avec des résultats tangibles. Conséquence directe : les vendeurs sont devenus très prudents et parfois prêts à la confrontation pour défendre leur bien. La prudence est donc de mise. Après ce rapide briefing, les responsables de la FH partent pour le quartier général de la police. Le bureau du procureur a donné le feu vert. Il faut maintenant fixer les modalités de l’intervention avec les officiers, sans trop en dire pour éviter toute fuite inopportune.
Les hommes de la FH sont sur le trottoir depuis presqu’une heure lorsqu’apparaît la voiture de Samir, chef des opérations du mandataire local. La configuration des lieux, constitués de nombreuses petites rues serrées, oblige les protagonistes à parquer la voiture à bonne distance pour faire le reste du chemin à pied.
Au détour d’une ruelle encombrée, voilà les policiers en civil, puis, au coin d’un bâtiment apparaît l’informateur. Après quoi les groupes se dispersent à nouveau. Quant à l’informateur, il disparaît comme il est venu, se fondant dans la foule. Malgré toutes les précautions pour ne pas attirer l’attention, il semble bien qu’un des rabatteurs a repéré le manège de la police. Dans cet univers, les choses se sentent plus qu’elles ne se voient. Il faut passer à l’action sans plus attendre.
D’un geste, le chef envoie les groupes dans le bâtiment, l’un au deuxième étage, l’autre au troisième. Sur le palier, les portes sont verrouillées. Les vendeurs, prévenus par leurs acolytes depuis la rue ont-ils eu le temps de s’échapper ? Aux coups frappés avec force sur la porte et aux injonctions policières ne répond que le silence… Ecartant ses collègues du bras, le sergent s’avance. La porte ne résistera pas longtemps… Les occupants de la pièce, au nombre de trois, sont aussitôt menottés et allongés sur le sol.
Les murs sont couverts du sol au plafond par toutes sortes d’articles contrefaits, dont plusieurs centaines de montres, entassés sur des étagères métalliques. Pendant l’inspection de la marchandise, les policiers cuisinent les vendeurs. Rompu à ce genre de situation, l’investigateur toque contre les murs, derrière les étagères. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour découvrir une double paroi cachant d’autres montres contrefaites, en tout près de 2.700 pièces.
Au deuxième étage, même scénario. En revanche, pas de fausses montres, essentiellement des sacs à main. Les prévenus sortent alors, menottés et sous bonne garde, sans illusions sur leur sort : la prison puis l’expulsion du pays pour un retour peu glorieux au Pakistan ou en Inde. Le rêve de fortune aux Emirats s’est brisé, comme se briseront sous les assauts de la pelle mécanique de toutes les contrefaçons saisies.
Depuis janvier 2013, la FH a organisé par l’entremise de son mandataire local, huit raids policiers, saisissant au passage près de 90.000 fausses montres. Les actions ciblent principalement les entrepôts, ceux-là même qui alimentent tout un réseau de vendeurs clandestins. Ainsi en février dernier, deux entrepôts ont reçu la visite des policiers et 33.000 fausses montres suisses ont été saisies à cette occasion, occasionnant un préjudice économique sérieux aux grossistes. En outre, la FH a obtenu six décisions de justice dans des affaires précédentes, condamnant les prévenus à des peines de prison et autorisant la destruction de toutes les pièces saisies.
Source : FH
Après une courte nuit, les membres de la FH retrouvent leur mandataire dans le lobby de l’hôtel. A peine débarqués de Suisse, encore un peu assommés par le manque de sommeil et l’écart de température, ils écoutent les grandes lignes de l’opération prévue le lendemain…
Après une minutieuse investigation, les informateurs ont repéré deux locaux clandestins dissimulés aux deuxième et troisième étages d’un bâtiment de Deira, quartier populaire du vieux Dubaï. Situés tout près du Gold souk très prisé des touristes, ces deux entrepôts servent à la fois de lieu de stockage et de bureau de vente. Une multitude de rabatteurs quadrillent le coin et se chargent de conduire les « amateurs », pour qui veut un « sac de marque » ou une « montre de luxe ».
Depuis deux ans, la FH a multiplié les raids policiers pour casser ce commerce bien rôdé, avec des résultats tangibles. Conséquence directe : les vendeurs sont devenus très prudents et parfois prêts à la confrontation pour défendre leur bien. La prudence est donc de mise. Après ce rapide briefing, les responsables de la FH partent pour le quartier général de la police. Le bureau du procureur a donné le feu vert. Il faut maintenant fixer les modalités de l’intervention avec les officiers, sans trop en dire pour éviter toute fuite inopportune.
Les hommes de la FH sont sur le trottoir depuis presqu’une heure lorsqu’apparaît la voiture de Samir, chef des opérations du mandataire local. La configuration des lieux, constitués de nombreuses petites rues serrées, oblige les protagonistes à parquer la voiture à bonne distance pour faire le reste du chemin à pied.
Au détour d’une ruelle encombrée, voilà les policiers en civil, puis, au coin d’un bâtiment apparaît l’informateur. Après quoi les groupes se dispersent à nouveau. Quant à l’informateur, il disparaît comme il est venu, se fondant dans la foule. Malgré toutes les précautions pour ne pas attirer l’attention, il semble bien qu’un des rabatteurs a repéré le manège de la police. Dans cet univers, les choses se sentent plus qu’elles ne se voient. Il faut passer à l’action sans plus attendre.
D’un geste, le chef envoie les groupes dans le bâtiment, l’un au deuxième étage, l’autre au troisième. Sur le palier, les portes sont verrouillées. Les vendeurs, prévenus par leurs acolytes depuis la rue ont-ils eu le temps de s’échapper ? Aux coups frappés avec force sur la porte et aux injonctions policières ne répond que le silence… Ecartant ses collègues du bras, le sergent s’avance. La porte ne résistera pas longtemps… Les occupants de la pièce, au nombre de trois, sont aussitôt menottés et allongés sur le sol.
Les murs sont couverts du sol au plafond par toutes sortes d’articles contrefaits, dont plusieurs centaines de montres, entassés sur des étagères métalliques. Pendant l’inspection de la marchandise, les policiers cuisinent les vendeurs. Rompu à ce genre de situation, l’investigateur toque contre les murs, derrière les étagères. Il ne lui faut pas plus de quelques minutes pour découvrir une double paroi cachant d’autres montres contrefaites, en tout près de 2.700 pièces.
Au deuxième étage, même scénario. En revanche, pas de fausses montres, essentiellement des sacs à main. Les prévenus sortent alors, menottés et sous bonne garde, sans illusions sur leur sort : la prison puis l’expulsion du pays pour un retour peu glorieux au Pakistan ou en Inde. Le rêve de fortune aux Emirats s’est brisé, comme se briseront sous les assauts de la pelle mécanique de toutes les contrefaçons saisies.
Depuis janvier 2013, la FH a organisé par l’entremise de son mandataire local, huit raids policiers, saisissant au passage près de 90.000 fausses montres. Les actions ciblent principalement les entrepôts, ceux-là même qui alimentent tout un réseau de vendeurs clandestins. Ainsi en février dernier, deux entrepôts ont reçu la visite des policiers et 33.000 fausses montres suisses ont été saisies à cette occasion, occasionnant un préjudice économique sérieux aux grossistes. En outre, la FH a obtenu six décisions de justice dans des affaires précédentes, condamnant les prévenus à des peines de prison et autorisant la destruction de toutes les pièces saisies.
Source : FH