Tout en haut de la Tour Taipei 101 à Taiwan, un immeuble en forme de bambou qui respecte les règles du feng-shui avec ses 101 étages et 508 mètres de hauteur, se trouve une énorme boule jaune de stabilisation baptisée Tuned Mass Damper.
Cette dernière pèse 660 tonnes et permet de limiter de 30 à 40% les effets du vent (indispensable dans cette région régulièrement soumise aux typhons…) et les éventuels soubresauts dus aux tremblements de terre…
Quel rapport, me direz-vous, avec la dernière création de François-Paul Journe ? A priori, aucun, pourtant, cette énorme boule qui se trouve tout en haut de Taipei 101 fonctionne, à la base, sur le même principe physique que la résonance acoustique des montres F.P.Journe !
Avant d’entrer plus dans le détail de cette nouveauté, rappelons que pour créer sa toute première montre à résonance mécanique il y a vingt ans, l’horloger français François-Paul Journe, originaire de Marseille, a suivi les pas du scientifique Christiaan Huygens, inventeur de l’horloge à pendule au 17ème siècle.
Lire aussi : entretien avec Lucas Pouëdras, brand manager de F.P.Journe France
Cette dernière pèse 660 tonnes et permet de limiter de 30 à 40% les effets du vent (indispensable dans cette région régulièrement soumise aux typhons…) et les éventuels soubresauts dus aux tremblements de terre…
Quel rapport, me direz-vous, avec la dernière création de François-Paul Journe ? A priori, aucun, pourtant, cette énorme boule qui se trouve tout en haut de Taipei 101 fonctionne, à la base, sur le même principe physique que la résonance acoustique des montres F.P.Journe !
Avant d’entrer plus dans le détail de cette nouveauté, rappelons que pour créer sa toute première montre à résonance mécanique il y a vingt ans, l’horloger français François-Paul Journe, originaire de Marseille, a suivi les pas du scientifique Christiaan Huygens, inventeur de l’horloge à pendule au 17ème siècle.
Lire aussi : entretien avec Lucas Pouëdras, brand manager de F.P.Journe France
Pour la petite histoire, Huygens, a été le premier à découvrir la résonance entre deux pendules séparés dont il présumait logiquement qu’ils donneraient un temps légèrement différent. Cependant, suspendus à une même poutre, les balanciers de pendules adjacents se synchronisaient ; les chercheurs ont par la suite confirmé que la poutre en bois commune permettait de coupler les vibrations et de créer une résonance. Les deux pendules fonctionnaient de façon synchrone.
Plus tard, deux horlogers du 18ème siècle, Antide Janvier et Abraham-Louis Breguet réaliseront des régulateurs à double pendule (ou double balancier) fonctionnant sur ce principe de résonance. F.P.Journe a été le premier horloger contemporain a présenté une montre à résonance acoustique. C’était il y a vingt ans, en 2000.
Un garde-temps qui fut en toute logique baptisé « Résonance » ; le nom a d’ailleurs été déposé par la maison Journe. Cette montre très emblématique de l’horloger français, unique en son genre, signe distinctivement les recherches horlogères de François-Paul Journe sur la précision. Elle a d’ailleurs été primée « Montre à Grande Complication » au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2010.
M. Journe a réalisé plusieurs versions de ce garde-temps (Dany Boon en possède une) au cours des vingt dernières années : en 2000, les vingt premières étaient en souscription comme au temps d’A-L Breguet, en 2001, une première série entre en collection, puis arrive la série Ruthénium en 2001-2002, puis une collection avec mouvement en or rose en 2005 (l’une des marques de fabrique de la maison Journe), puis la Résonance 24 heures digitales en 2010, puis la Résonance 24 heures analogiques en 2019 et donc, cette année, le nouveau Chronomètre à Résonance.
Plus tard, deux horlogers du 18ème siècle, Antide Janvier et Abraham-Louis Breguet réaliseront des régulateurs à double pendule (ou double balancier) fonctionnant sur ce principe de résonance. F.P.Journe a été le premier horloger contemporain a présenté une montre à résonance acoustique. C’était il y a vingt ans, en 2000.
Un garde-temps qui fut en toute logique baptisé « Résonance » ; le nom a d’ailleurs été déposé par la maison Journe. Cette montre très emblématique de l’horloger français, unique en son genre, signe distinctivement les recherches horlogères de François-Paul Journe sur la précision. Elle a d’ailleurs été primée « Montre à Grande Complication » au Grand Prix d’Horlogerie de Genève en 2010.
M. Journe a réalisé plusieurs versions de ce garde-temps (Dany Boon en possède une) au cours des vingt dernières années : en 2000, les vingt premières étaient en souscription comme au temps d’A-L Breguet, en 2001, une première série entre en collection, puis arrive la série Ruthénium en 2001-2002, puis une collection avec mouvement en or rose en 2005 (l’une des marques de fabrique de la maison Journe), puis la Résonance 24 heures digitales en 2010, puis la Résonance 24 heures analogiques en 2019 et donc, cette année, le nouveau Chronomètre à Résonance.
Le Chronomètre à Résonance F.P.Journe utilise donc le phénomène physique naturel de résonance sans transmission mécanique. Pensée, développée et construite pour répondre aux exigences du porter au poignet et offrir une chronométrie poussée à l’extrême, cette montre représente un des défis les plus fous dans le domaine de la montre mécanique !
Plus concrètement, chacun des deux balanciers est alternativement « excitateur » et « résonateur ». Lorsque les deux balanciers sont en mouvement, ils entrent en sympathie et se mettent à battre naturellement en opposition. Les deux balanciers s’épaulent alors l’un l’autre, donnant plus d’inertie à leur mouvement.
Cet accord n’est toutefois possible que si la différence de fréquence de l’un à l’autre n’excède pas cinq secondes par jour de différence cumulée sur six positions. On comprend donc que leur réglage est donc d’une extrême finesse !
Alors qu’un mouvement perturbateur externe affecte le fonctionnement d’une montre mécanique traditionnelle, cette même perturbation produit, pour un Chronomètre à Résonance, un effet qui accélère un des balanciers autant qu’il ralentit l’autre. Et peu à peu, les deux balanciers reviennent l’un vers l’autre pour retrouver leur point d’accord, éliminant ainsi la perturbation et battant en parfaite synchronisation.
Le nouveau Chronomètre à Résonance n’a plus qu’un seul ressort moteur pour les deux mouvements. Un différentiel placé sur la première roue, visible au centre du cadran, transmet la force du ressort moteur indépendamment vers les deux rouages secondaires. Chaque rouage secondaire est équipé d’un Remontoir d’Égalité d’une fréquence de 1 seconde. Fonctionnant ainsi, la force reçue aux échappements reste linéaire et assure l’isochronisme durant 28h.
Le Chronomètre à Résonance de 2020 présente un boîtier (disponible au choix en 40 ou 42 mm en platine ou or rouge) redessiné avec une couronne maintenant placée à 2h visant à faciliter le remontage de la montre en positon 0. La mise à l‘heure se fait en position 2 de la couronne, dans le sens horaire pour le cadran de gauche (sur 24h) et dans le sens anti-horaire pour le cadran de droite (sur 12h).
La couronne à 4h permet quant à elle la remise à zéro simultanée des secondes. Côté mouvement (le 1520 en or rose à remontage manuel ; 21’600 Alt/h ; 378 composants), deux remontoirs d’égalité transmettent une force linéaire à chacun des deux balanciers afin de rester isochrone durant 28h.
Le cadran, parfaitement équilibré, est proposé en or gris ou en or 6N 18 ct. avec deux cadrans horaires en argent guilloché clous de Paris. La réserve de marche -42h- est située à midi entre les deux cadrans horaires. Cette montre d’exception sur porte sur un bracelet en alligator, en or ou en platine. Compter 108.700 euros pour la version or et 112.500 pour la version en platine.
Plus concrètement, chacun des deux balanciers est alternativement « excitateur » et « résonateur ». Lorsque les deux balanciers sont en mouvement, ils entrent en sympathie et se mettent à battre naturellement en opposition. Les deux balanciers s’épaulent alors l’un l’autre, donnant plus d’inertie à leur mouvement.
Cet accord n’est toutefois possible que si la différence de fréquence de l’un à l’autre n’excède pas cinq secondes par jour de différence cumulée sur six positions. On comprend donc que leur réglage est donc d’une extrême finesse !
Alors qu’un mouvement perturbateur externe affecte le fonctionnement d’une montre mécanique traditionnelle, cette même perturbation produit, pour un Chronomètre à Résonance, un effet qui accélère un des balanciers autant qu’il ralentit l’autre. Et peu à peu, les deux balanciers reviennent l’un vers l’autre pour retrouver leur point d’accord, éliminant ainsi la perturbation et battant en parfaite synchronisation.
Le nouveau Chronomètre à Résonance n’a plus qu’un seul ressort moteur pour les deux mouvements. Un différentiel placé sur la première roue, visible au centre du cadran, transmet la force du ressort moteur indépendamment vers les deux rouages secondaires. Chaque rouage secondaire est équipé d’un Remontoir d’Égalité d’une fréquence de 1 seconde. Fonctionnant ainsi, la force reçue aux échappements reste linéaire et assure l’isochronisme durant 28h.
Le Chronomètre à Résonance de 2020 présente un boîtier (disponible au choix en 40 ou 42 mm en platine ou or rouge) redessiné avec une couronne maintenant placée à 2h visant à faciliter le remontage de la montre en positon 0. La mise à l‘heure se fait en position 2 de la couronne, dans le sens horaire pour le cadran de gauche (sur 24h) et dans le sens anti-horaire pour le cadran de droite (sur 12h).
La couronne à 4h permet quant à elle la remise à zéro simultanée des secondes. Côté mouvement (le 1520 en or rose à remontage manuel ; 21’600 Alt/h ; 378 composants), deux remontoirs d’égalité transmettent une force linéaire à chacun des deux balanciers afin de rester isochrone durant 28h.
Le cadran, parfaitement équilibré, est proposé en or gris ou en or 6N 18 ct. avec deux cadrans horaires en argent guilloché clous de Paris. La réserve de marche -42h- est située à midi entre les deux cadrans horaires. Cette montre d’exception sur porte sur un bracelet en alligator, en or ou en platine. Compter 108.700 euros pour la version or et 112.500 pour la version en platine.
Le phénomène de la résonance
La résonance est un phénomène naturel acoustique. Tout corps animé transmet une vibration à son environnement. Lorsqu’un autre corps à la même fréquence capte cette vibration, il en absorbe l’énergie.
En horlogerie, ce sont deux mouvements indépendants installés côte à côte, puisant leur énergie indifféremment, qui débitent le temps par des balanciers rythmés en opposition qui se mettent en phase.
Quelques exemples : l’interprétation d’une soprano. Elle chante délicatement dans un verre jusqu’à ce qu’elle entende à quelle fréquence celui-ci répond, puis elle émet un souffle de son stentorien à cette même fréquence. Le verre vibre alors en sympathie. Si l’énergie fournie est suffisante, le verre ne pourra pas la soutenir et va se briser.
Les musiciens jouant sur des instruments à cordes frottées et à vent connaissent, eux aussi, le phénomène de résonance, comme en témoignait le musicien Keith Jarrett dans le premier catalogue F.P.Journe : les luths et les sitars, par exemple, possèdent des cordes dont l’unique raison d’être est de vibrer par résonance ; le musicien ne les touche jamais, malgré leur proximité avec les cordes pincées.
Tous les systèmes de radiocommunication, émetteur ou récepteur, utilisent des résonateurs pour « filtrer » les fréquences des signaux qu’ils traitent. Lorsque nous recherchons un programme sur un récepteur radio, celui-ci grésille tant que les ondes choisies n’ont pas rencontré les ondes de l’émetteur : alors seulement, elles s’harmonisent pour entrer en résonance.
Un pont est soumis à des oscillations verticales, transversales ou de torsion. En 1850, une troupe traversant un pont suspendu sur la rivière du Maine, à Angers, et marchant au pas et en rythme, a provoqué la rupture du pont, entraînant la mort de 226 soldats. Le règlement militaire interdisait de traverser un pont au pas !
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) utilise la résonance des protons d’un organisme pour fabriquer des images. L’automobile, avec son système de suspension, constitue un oscillateur ! Les amortisseurs évitent que le véhicule entre en résonance aigüe.
Les grands buildings sensibles aux tremblements de terre (notamment au Japon ou à Taiwan) sont protégés en installant un oscillateur (un gros pendule) suspendu au haut de l’immeuble et dont la fréquence propre est voisine de celle du bâtiment. Ainsi l’énergie est absorbée par le pendule, empêchant l’immeuble de s’effondrer.
C’est le cas par exemple de la fameuse Tour Taipei 101 citée en début d’article…
La résonance est un phénomène naturel acoustique. Tout corps animé transmet une vibration à son environnement. Lorsqu’un autre corps à la même fréquence capte cette vibration, il en absorbe l’énergie.
En horlogerie, ce sont deux mouvements indépendants installés côte à côte, puisant leur énergie indifféremment, qui débitent le temps par des balanciers rythmés en opposition qui se mettent en phase.
Quelques exemples : l’interprétation d’une soprano. Elle chante délicatement dans un verre jusqu’à ce qu’elle entende à quelle fréquence celui-ci répond, puis elle émet un souffle de son stentorien à cette même fréquence. Le verre vibre alors en sympathie. Si l’énergie fournie est suffisante, le verre ne pourra pas la soutenir et va se briser.
Les musiciens jouant sur des instruments à cordes frottées et à vent connaissent, eux aussi, le phénomène de résonance, comme en témoignait le musicien Keith Jarrett dans le premier catalogue F.P.Journe : les luths et les sitars, par exemple, possèdent des cordes dont l’unique raison d’être est de vibrer par résonance ; le musicien ne les touche jamais, malgré leur proximité avec les cordes pincées.
Tous les systèmes de radiocommunication, émetteur ou récepteur, utilisent des résonateurs pour « filtrer » les fréquences des signaux qu’ils traitent. Lorsque nous recherchons un programme sur un récepteur radio, celui-ci grésille tant que les ondes choisies n’ont pas rencontré les ondes de l’émetteur : alors seulement, elles s’harmonisent pour entrer en résonance.
Un pont est soumis à des oscillations verticales, transversales ou de torsion. En 1850, une troupe traversant un pont suspendu sur la rivière du Maine, à Angers, et marchant au pas et en rythme, a provoqué la rupture du pont, entraînant la mort de 226 soldats. Le règlement militaire interdisait de traverser un pont au pas !
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) utilise la résonance des protons d’un organisme pour fabriquer des images. L’automobile, avec son système de suspension, constitue un oscillateur ! Les amortisseurs évitent que le véhicule entre en résonance aigüe.
Les grands buildings sensibles aux tremblements de terre (notamment au Japon ou à Taiwan) sont protégés en installant un oscillateur (un gros pendule) suspendu au haut de l’immeuble et dont la fréquence propre est voisine de celle du bâtiment. Ainsi l’énergie est absorbée par le pendule, empêchant l’immeuble de s’effondrer.
C’est le cas par exemple de la fameuse Tour Taipei 101 citée en début d’article…
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