Ferdinand Berthoud : le Remontoir d'Egalité au coeur de la chronométrie


Pour la troisième fois, un Chronomètre Ferdinand Berthoud est présélectionné au Grand Prix d’Horlogerie de Genève. Dans ce contexte, la manufacture du Val-de-Travers a décidé de détailler l’intimité d’un mouvement sans pareil et de publier, bulletins à l’appui, la mesure de ses performances chronométriques. De l’exceptionnel pour une montre qui, en apparence, est une « simple » trois aiguilles…


La majorité des montres en compétition au Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG) comporte un mouvement à trois aiguilles reposant sur un échappement traditionnel, un choix qui, en termes de fiabilité, a fait ses preuves depuis plus d’un siècle.
 
Toutefois, dans la catégorie « Chronométrie » au sein de laquelle se positionne le modèle FB 2RE.2, le critère dominant n’est pas seulement la fiabilité, mais surtout la précision –une quête qui animait autrefois le maître-horloger Ferdinand Berthoud et qui guide, aujourd’hui encore, les travaux de la maison qui porte son nom -relancée par Karl-Friedrich Scheufele, patron et propriétaire de Chopard.
 
Pour atteindre le degré de performance chronométrique le plus élevé, la manufacture a opté pour certains choix techniques radicaux. De fait, ce chronomètre met en place une combinaison inédite de deux mécanismes de régulation : « il s’agit du seul garde-temps disposant d’un remontoir d’égalité une seconde, associé à la force constante d’un dispositif à fusée-chaîne » assure la marque dans son communiqué.
 
Animé du même esprit de transparence caractéristique du Siècle des Lumières, la manufacture
dévoile ici, en exclusivité, ses résultats de tests indépendants.

La fusée-chaîne régule le couple en sortie de barillet afin qu’il soit constant, que la montre soit entièrement remontée ou en fin de réserve de marche. Le remontoir d’égalité vient à sa suite : positionné en fin du train de rouage, il lisse le couple délivré à l’échappement.
 
Pour cela, il utilise un ressort d’égalité, sensiblement similaire à un spiral, qui se contracte et se désarme en libérant toujours la même quantité d’énergie, ou « couple ». Ce remontoir d’égalité fonctionne avec la roue d’échappement. Elle tourne en 5 temps, suivant les alternances du balancier.
 
Pendant les 4 premières alternances, le ressort d’égalité se désarme en libérant une énergie constante. A la 5ème alternance, la roue d’arrêt à trois bras, qui jusque-là bloquait le ré-armage, est libérée. Cette position permet au mouvement de réarmer le ressort d’égalité, qui va ensuite de nouveau libérer une
énergie constante durant les 4 alternances suivantes, et ainsi de suite. L’ensemble du cycle dure 1 seconde.
 
Pour compléter le dispositif de remontoir d’égalité et assurer ainsi les meilleures performances
chronométriques, le Calibre FB-RE.FC a été doté d’un nouveau balancier à inertie variable, à deux
bras, de forme aérodynamique, doté de quatre vis d’équilibrage. Son grand diamètre garantit son inertie et sa stabilité tandis que sa fréquence basse de 18’000 (2.5Hz) alternances par heure préserve la réserve de marche.

Le Chronomètre FB 2RE comporte ainsi 3 segments qui, au fil de la chaîne cinématique, éliminent progressivement toutes les variations de couple susceptibles d’affecter sa précision. Il y a d’abord le ressort de barillet, source primaire d’énergie. Il est techniquement capable de délivrer 80 heures de réserve de marche.
 
Dans le cas du Calibre FB-RE.FC, seul 60% de cette énergie est conservée (50 heures), période pendant laquelle son couple est le plus linéaire. Cette sélection du couple le plus constant est opérée par une croix de Malte visible au sommet du tambour de barillet.
 
Celui-ci peut faire 8 tours sur lui-même mais la croix de Malte n’en permet que 6, matérialisés par les 6 dents sur son profil. Les deux autres insertions moins prononcées de la croix de Malte empêchent le ressort-moteur de délivrer au rouage, d’une part une énergie trop forte (au début de réserve de marche) et d’autre part une énergie trop faible (en fin de réserve de marche).
 
Le dispositif à fusée-chaîne assure ensuite un second niveau d’égalisation du couple délivré à l’échappement durant ces 50 heures de réserve de marche. Il agit comme une boîte de démultiplication automatique. En effet, selon le niveau de remontage, le couple délivré par le barillet varie.
 
Lorsque le mouvement est entièrement remonté, la chaîne se trouve totalement enroulée sur le petit diamètre de la fusée. Le ressort de barillet dispose alors de sa puissance maximum. Cette force diminue à mesure que le temps passe, la chaîne s’enroulant sur le tambour et passant du petit au grand diamètre de la fusée.

La variation du diamètre de la fusée compense alors la diminution du couple au ressort de barillet. A ce stade, le modèle FB 2RE possède déjà un niveau d’isochronisme largement au-delà des standards en vigueur, comme l’ont montré les tests effectués sur la collection FB 1.
 
L’énergie ainsi lissée s’engage enfin dans le troisième et dernier dispositif, le mécanisme de remontoir d’égalité. Il vise à réduire les infimes irrégularités survenues lors des prises de dents et à gagner encore en linéarité. Finalement, l’énergie transmise à l’échappement est d’une constance quasi parfaite.
 
Certains mouvements standards, sans dispositif de force constante, peuvent perdre jusqu’à 10 s/j
après 36h de fonctionnement. En fin de course, la perte de couple est telle qu’une variation d’état
de près d’une minute n’est pas rare.
 
Soucieuse de démontrer les performances chronométriques de ses collections, la Chronométrie Ferdinand Berthoud a entrepris en 2019 d’effectuer un nouveau test indépendant : le Fleuritest,
au sein de la Fondation Qualité Fleurier.
 
Outre les mesures réalisées en laboratoire par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres (COSC) pendant 15 jours sur chaque mouvement, nécessaires à l’obtention de l’appellation «Chronomètre», le Fleuritest apporte une notion fondamentale et complémentaire : celle de l’expérimentation en conditions réelles.
 
Parmi les plus exigeants de l’industrie horlogère, ce test reproduit fidèlement les gestuelles du quotidien, alternant phases actives et de repos, au cours desquelles les variations de marches sont
analysées à l’aide de caméras numériques.
 
Réalisées sur un mouvement emboîté et effectuées pendant l’intégralité de la réserve de marche, ces mesures sont ainsi beaucoup plus significatives et proches des conditions réelles d’un client qui porte sa montre quotidiennement.
 
Poursuivant le principe cher au maître-horloger de partager ses connaissances et ses résultats de recherche, la Chronométrie Ferdinand Berthoud a donc soumis le nouveau Chronomètre FB 2RE.2 à cette même série de tests. Le mouvement remontoir d’égalité à fusée-chaîne a donc été testé par deux laboratoires indépendants ; tout d’abord durant 15 jours au COSC puis, une fois emboîté, durant 2 jours (50 heures de réserve de marche) au Fleuritest.
 
Les résultats sont sans appel assure la marque dans son communiqué : tout au long de la réserve de marche, les relevés effectués s’écartent de moins de 0,5 seconde en moyenne, par rapport à la mesure optique de référence de l’horloge GPS.
 
Le modèle FB 2RE n’a donc que très peu d’écart de marche entre sa première minute de fonctionnement et sa dernière, et ceci dans des conditions de tests réelles, simulant les mouvements d’une montre au poignet.
 
Ce niveau exceptionnel d’isochronisme est corrélé par la mesure de l’amplitude de la FB 2RE : une amplitude moyenne de 301°, ne présentant qu’une très faible variation tout au long de la marche (écarttype= 2°).

Montres-de-luxe.com | Publié le 23 Octobre 2020 | Lu 15799 fois

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