Francéclat fait le point sur le marché français de l'horlogerie et de la bijouterie


Francéclat* vient de présenter les résultats 2018 de l’horlogerie et de la bijouterie en France autant dans la production que dans le commerce extérieur ou les ventes. En 2018, du bon et... du moins bon. En voici les grandes lignes.


« L'année 2018 est à marquer d'une pierre blanche. La forte hausse de la production française témoigne d'un dynamisme et d'une compétitivité internationale qui se retrouve dans les chiffres du commerce extérieur avec une balance commerciale désormais clairement bénéficiaire. Rares en France sont les industries manufacturières qui peuvent se targuer d'une si belle performance ! » indique Herbé Buffet, directeur général de ce comité.
 
Et de poursuivre : « ce triptyque aurait été parfait si la performance du marché français n'avait pas été amoindrie par une fin d'année délicate, reflet du climat morose et peu propice à la consommation que nous avons connu. La distribution de bijoux et de montres n'est pas épargnée non plus par les profonds courants de fond qui remodèlent le commerce ».
 
Avec une croissance de 12% par rapport à l’année précédente, 2018 a été une très bonne année pour la production française d’horlogerie, bijouterie, joaillerie qui enregistre une 2ème année consécutive de progression, à 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
 
Pour l’horlogerie, l’augmentation de la production qui atteint 321 millions d’euros concerne quasi-exclusivement les fabricants de composants – éléments de boîtiers, pièces de mouvements et bracelets de montres en cuir ou en métal – souvent des fournisseurs de grandes marques suisses. La production de montres reste, elle, plutôt stable grâce notamment à la présence de petites entreprises émergentes, la plupart nées sur Internet et les réseaux sociaux.
 
Concernant la bijouterie-joaillerie, la Place Vendôme sert, une fois de plus, de locomotive à la production française qui atteint 1,8 milliard d’euros. Un aspect moteur encore plus sensible pour les sous-traitants qui ont très bien fonctionné en 2018, certains ateliers arrivant même à saturation.
 
Pour la première fois depuis une trentaine d’années, le taux de couverture des importations (8,3 milliards d’euros) par les exportations (8,5 milliards d’euros) devient excédentaire (103 %). Rappelons en outre que ne sont pas pris en compte les achats effectués par les touristes étrangers à Paris ou dans les boutiques de la Côte d’Azur et de certaines stations huppées des Alpes qui font une bonne partie de leur chiffre d’affaires à l’export
 
Avec 5,5 milliards d’euros en 2018, les ventes en France de montres et de bijoux baissent de 2%. Pourtant, le marché s’annonçait stable en septembre et même positif début novembre. Le mouvement social des « gilets jaunes » aura précipité les chiffres dans le rouge avec une perte estimée à 160 millions d’euros sur la seule période novembre-décembre. Les blocages et manifestations ont pénalisé les centres commerciaux ; les violences répétées du samedi ont été préjudiciables aux boutiques de centre-ville, notamment à Paris.
 
Au-delà de ce contexte tendu de fin d’année, les bijoutiers-horlogers installés en ville continuent à perdre du terrain (- 4%). Comme la plupart des commerces spécialisés de centre-ville, ils doivent faire face à des problèmes de fréquentation, d’accès et de stationnement souvent couteux et compliqués, les consommateurs leur préférant alors les centres commerciaux.

Un circuit solide qui reste, lui, dynamique tout au long de l’année, même s’il souffre d’une baisse de 2%, imputable, là encore, au phénomène des « gilets jaunes ».

La surprise vient surtout de la vente à distance qui affiche une année record (+12%) et une augmentation qui devrait perdurer en 2019 mais qui, toutefois, ne profite pas d'un report des ventes en magasin lors des évènements de fin d’année – les pure-players ayant eu du mal à livrer – et l’offre de nombreuses marques restant souvent plus complète en boutique.
 
Autre circuit significatif en 2018, celui de la haute horlogerie avec une belle reprise en début d’année grâce au retour de la clientèle étrangère, notamment à Paris. Un phénomène qui s’étiole pourtant au fil des mois, les touristes asiatiques, principaux acheteurs dans le secteur du luxe, étant désormais plus enclins à consommer en Grande-Bretagne suite à la dévaluation de la livre sterling liée aux affres du Brexit.
 
Avec 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires, le marché horloger termine lui aussi en négatif (- 1%). Seuls les segments de haut et de moyen de gamme continuent à progresser : les ventes de montres à plus de 5 000 euros restent positives (+ 4%) tout comme celles des gammes entre 300 et 999 s (+ 2%) grâce au développement de la montre connectée.
 
En revanche, les ventes de montres à moins de 300 euros poursuivent leur baisse. Une tendance que l’on retrouve aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Italie, l’intérêt pour les montres à quartz s’affaiblissant depuis quelques années. Autre raison probable, l’absence de marques fortes, particulièrement sur le segment des montres à moins de 100 euros.
 
*le Comité Professionnel de Développement de l’Horlogerie, de la Bijouterie, de la Joaillerie, de l’Orfèvrerie et des Arts de la Table 

Montres-de-luxe.com | Publié le 18 Février 2019 | Lu 22285 fois

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