Un travail d’équipe depuis 1826
A la fin de sa période d’apprentissage et de compagnonnage, en 1826, Heinrich Moser réfléchit à la meilleure façon et au meilleur lieu pour bâtir une carrière.
Il aspire à introduire le système de partage du travail des manufactures dans sa ville natale de Schaffhouse en fondant une petite horlogerie, mais le conseil municipal de l’époque rejette sa demande pour accorder le poste honorifique d’horloger de la ville à quelqu’un d’autre.
Heinrich Moser émigre alors à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour y fonder fin 1828 l’entreprise commerciale « Heinrich Moser & Co.». Il utilise ce nom d’entreprise pour développer une signature sociale en cursive –presque toujours complétée par un poinçon.
A quelques exceptions près, le nom d’entreprise en écriture cursive cyrillique et/ou latine et le poinçon signent jusqu’en 1918 environ toutes les montres provenant du négoce horloger de Heinrich Moser, qu’il s’agisse de pièces de sa production propre ou de provenance étrangère.
En 1829, Heinrich Moser fonde une horlogerie au Locle, qui fabrique des montres de poche destinées au commerce européen et asiatique. Dès 1831, il ouvre une filiale à Moscou. L’ouverture de succursales à Nijni Novgorod et à Irbit –les deux principaux lieux de foire de l’époque– est également une décision judicieuse qui permet à la maison Moser d’être présente dans les deux centres administratifs russes ainsi que sur les principales places de foire.
Petit à petit, Heinrich Moser devance les entreprises concurrentes, tant les anciennes que les plus jeunes. En l’espace de quelques années, il développe la vente de ses montres au Japon, en Chine, en Perse et au Turkestan, en Sibérie et à Kamtchatka. Vers 1845, il domine le commerce horloger de toute la Russie et devient ainsi le leader incontesté du secteur. Il noue même des relations commerciales avec Paris.
A l’époque, les entreprises russes de H. Moser emploient environ 50 collaborateurs, dont des horlogers allemands, suisses, russes et suédois. Diverses lettres attestent la collaboration des horlogers suisses Johann Jakob Bär, G. Ganther, Johann Winterhalter, Victor Guye, Palk et Schwab ainsi que d’Adolf Richard, gendre d’Heinrich Moser. On y trouve également le nom d’un collaborateur italien, Bianco. Mais le collaborateur le plus efficace fut sans doute J. Winterhalter, qui reprit ultérieurement l’entreprise de Moser en Russie.
Même lorsqu’il revient à Schaffhouse en homme d’affaires riche et célèbre, Heinrich Moser reste, dans son cœur, un horloger passionné. Etant conscient, depuis sa formation, que la fabrication des boîtes des montres de poche représente souvent un point faible dans la production et que la qualité de ces derniers souffre de lacunes, il ouvre en 1853 un atelier à Schaffhouse, dans lequel une vingtaine d’employés fabriquent notamment des boîtes en argent. Trois ou quatre années plus tard, un deuxième atelier voit le jour. En 1863, il équipe les deux fabriques d’installations mécaniques flambant neuves, conçues pour la plupart par lui-même, et facilitant la production des boîtes.
Il aspire à introduire le système de partage du travail des manufactures dans sa ville natale de Schaffhouse en fondant une petite horlogerie, mais le conseil municipal de l’époque rejette sa demande pour accorder le poste honorifique d’horloger de la ville à quelqu’un d’autre.
Heinrich Moser émigre alors à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour y fonder fin 1828 l’entreprise commerciale « Heinrich Moser & Co.». Il utilise ce nom d’entreprise pour développer une signature sociale en cursive –presque toujours complétée par un poinçon.
A quelques exceptions près, le nom d’entreprise en écriture cursive cyrillique et/ou latine et le poinçon signent jusqu’en 1918 environ toutes les montres provenant du négoce horloger de Heinrich Moser, qu’il s’agisse de pièces de sa production propre ou de provenance étrangère.
En 1829, Heinrich Moser fonde une horlogerie au Locle, qui fabrique des montres de poche destinées au commerce européen et asiatique. Dès 1831, il ouvre une filiale à Moscou. L’ouverture de succursales à Nijni Novgorod et à Irbit –les deux principaux lieux de foire de l’époque– est également une décision judicieuse qui permet à la maison Moser d’être présente dans les deux centres administratifs russes ainsi que sur les principales places de foire.
Petit à petit, Heinrich Moser devance les entreprises concurrentes, tant les anciennes que les plus jeunes. En l’espace de quelques années, il développe la vente de ses montres au Japon, en Chine, en Perse et au Turkestan, en Sibérie et à Kamtchatka. Vers 1845, il domine le commerce horloger de toute la Russie et devient ainsi le leader incontesté du secteur. Il noue même des relations commerciales avec Paris.
A l’époque, les entreprises russes de H. Moser emploient environ 50 collaborateurs, dont des horlogers allemands, suisses, russes et suédois. Diverses lettres attestent la collaboration des horlogers suisses Johann Jakob Bär, G. Ganther, Johann Winterhalter, Victor Guye, Palk et Schwab ainsi que d’Adolf Richard, gendre d’Heinrich Moser. On y trouve également le nom d’un collaborateur italien, Bianco. Mais le collaborateur le plus efficace fut sans doute J. Winterhalter, qui reprit ultérieurement l’entreprise de Moser en Russie.
Même lorsqu’il revient à Schaffhouse en homme d’affaires riche et célèbre, Heinrich Moser reste, dans son cœur, un horloger passionné. Etant conscient, depuis sa formation, que la fabrication des boîtes des montres de poche représente souvent un point faible dans la production et que la qualité de ces derniers souffre de lacunes, il ouvre en 1853 un atelier à Schaffhouse, dans lequel une vingtaine d’employés fabriquent notamment des boîtes en argent. Trois ou quatre années plus tard, un deuxième atelier voit le jour. En 1863, il équipe les deux fabriques d’installations mécaniques flambant neuves, conçues pour la plupart par lui-même, et facilitant la production des boîtes.
A sa grande déception, son fils unique Henri Moser (1844-1923) manifeste très peu d’intérêt pour l’horlogerie.
En 1870, c’est la rupture entre le père et le fils. Lorsqu’Heinrich Moser meurt, en 1874, sa deuxième épouse Fanny devient l’héritière de tous les commerces ainsi que de l’horlogerie du Locle. Mais Fanny ne désire pas endosser la responsabilité de poursuivre l’œuvre de son mari. Elle décide donc, en 1877, de vendre l’ensemble des commerces à Johann Winterhalter, et l’horlogerie du Locle à Paul Girard.
Lors des deux transactions, elle s’assure contractuellement –selon le vœu de son défunt époux– que tous ses successeurs poursuivent son œuvre sous la marque H. Moser & Cie ou Heinrich Moser & Co. C’est ainsi que l’ensemble des entreprises finit dans des mains étrangères. De même, le nom de cette famille Moser s’éteint car Henri, le fils unique de Heinrich Moser, n’a pas de descendants mâles.
Les noms d’entreprise et de marque restent donc inchangés, tant au niveau du commerce mondial que de l’horlogerie du Locle, conformément à l’engagement pris par les successeurs de Heinrich Moser. Jusqu’en 1917, lorsque la Révolution d’Octobre balaye le marché horloger russe dominé par les horlogers suisses. Les derniers directeurs suisses de l’entreprise Moser –Cornelius Winterhalter qui a séjourné en Russie de 1908 à 1918 et Octave Meylan de 1910 à 1918– quittent le pays pour rentrer en Suisse, entièrement dépossédés.
En 1920, Moscou fonde « l’atelier central de réparation de montres » étatique sur les cendres des entreprises horlogères Moser et, entre 1927 et 1930, commence la mise sur pied d’une production de montres propre. Pendant longtemps encore, les montres Moser sont synonymes de travail de qualité supérieure.
En 1966, l’URSS offre à l’un de ses militaires de haut rang une montre de poche Moser originale en or de 18 carats datant de l’époque d’avant l’expropriation, et portant une dédicace personnelle gravée. Témoin précieux de cette époque, cette montre est en possession, aujourd’hui, de l’entreprise Moser Schaffhausen AG.
La famille Girard qui a repris l’entreprise du Locle poursuit l’œuvre d’Heinrich Moser en maintenant la fabrication de montres fines. Elle continue à s’appuyer sur les deux piliers principaux de la production, à savoir les montres de poche et les montres-bracelets, en collaboration étroite avec les meilleurs sous-traitants. Seule concession : la disparition de l’écriture cyrillique souvent utilisée pour signer l’intérieur de la boîte.
Des documents datant de 1953 attestent de l’élargissement de la production de montres-bracelets et mentionnent, entre autres, une montre étanche à 12 lignes et une montre automatique de 11 ½ lignes. En 1973, Heinrich Moser & Co. apparaît comme une entreprise de production de montres de précision à échappement ancre et de montres spéciales, notamment en or 18 carats ou avec des boîtiers sertis de pierres précieuses. En 1979, l’horlogerie du Locle devient membre du groupe « Dixi-Mécanique » et apparaît sous le nom de «Hy Moser & Cie».
C’est en 2002 que le Dr Jürgen Lange fait réenregistrer le nom de la marque originale du fondateur au plan international. C’est l’heure de la renaissance de l’entreprise Moser Schaffhausen AG et la réintégration de la lignée des Moser.
Aujourd’hui, Roger Nicholas Balsiger, arrière-petit-fils d’Heinrich Moser, siège au conseil d’administration de l’entreprise en qualité de président d’honneur. Il faudra attendre l’automne 2005, à l’occasion du 200e anniversaire de son fondateur Heinrich Moser, pour que l’entreprise fasse sa réapparition sur la scène de l’horlogerie internationale.
En 1870, c’est la rupture entre le père et le fils. Lorsqu’Heinrich Moser meurt, en 1874, sa deuxième épouse Fanny devient l’héritière de tous les commerces ainsi que de l’horlogerie du Locle. Mais Fanny ne désire pas endosser la responsabilité de poursuivre l’œuvre de son mari. Elle décide donc, en 1877, de vendre l’ensemble des commerces à Johann Winterhalter, et l’horlogerie du Locle à Paul Girard.
Lors des deux transactions, elle s’assure contractuellement –selon le vœu de son défunt époux– que tous ses successeurs poursuivent son œuvre sous la marque H. Moser & Cie ou Heinrich Moser & Co. C’est ainsi que l’ensemble des entreprises finit dans des mains étrangères. De même, le nom de cette famille Moser s’éteint car Henri, le fils unique de Heinrich Moser, n’a pas de descendants mâles.
Les noms d’entreprise et de marque restent donc inchangés, tant au niveau du commerce mondial que de l’horlogerie du Locle, conformément à l’engagement pris par les successeurs de Heinrich Moser. Jusqu’en 1917, lorsque la Révolution d’Octobre balaye le marché horloger russe dominé par les horlogers suisses. Les derniers directeurs suisses de l’entreprise Moser –Cornelius Winterhalter qui a séjourné en Russie de 1908 à 1918 et Octave Meylan de 1910 à 1918– quittent le pays pour rentrer en Suisse, entièrement dépossédés.
En 1920, Moscou fonde « l’atelier central de réparation de montres » étatique sur les cendres des entreprises horlogères Moser et, entre 1927 et 1930, commence la mise sur pied d’une production de montres propre. Pendant longtemps encore, les montres Moser sont synonymes de travail de qualité supérieure.
En 1966, l’URSS offre à l’un de ses militaires de haut rang une montre de poche Moser originale en or de 18 carats datant de l’époque d’avant l’expropriation, et portant une dédicace personnelle gravée. Témoin précieux de cette époque, cette montre est en possession, aujourd’hui, de l’entreprise Moser Schaffhausen AG.
La famille Girard qui a repris l’entreprise du Locle poursuit l’œuvre d’Heinrich Moser en maintenant la fabrication de montres fines. Elle continue à s’appuyer sur les deux piliers principaux de la production, à savoir les montres de poche et les montres-bracelets, en collaboration étroite avec les meilleurs sous-traitants. Seule concession : la disparition de l’écriture cyrillique souvent utilisée pour signer l’intérieur de la boîte.
Des documents datant de 1953 attestent de l’élargissement de la production de montres-bracelets et mentionnent, entre autres, une montre étanche à 12 lignes et une montre automatique de 11 ½ lignes. En 1973, Heinrich Moser & Co. apparaît comme une entreprise de production de montres de précision à échappement ancre et de montres spéciales, notamment en or 18 carats ou avec des boîtiers sertis de pierres précieuses. En 1979, l’horlogerie du Locle devient membre du groupe « Dixi-Mécanique » et apparaît sous le nom de «Hy Moser & Cie».
C’est en 2002 que le Dr Jürgen Lange fait réenregistrer le nom de la marque originale du fondateur au plan international. C’est l’heure de la renaissance de l’entreprise Moser Schaffhausen AG et la réintégration de la lignée des Moser.
Aujourd’hui, Roger Nicholas Balsiger, arrière-petit-fils d’Heinrich Moser, siège au conseil d’administration de l’entreprise en qualité de président d’honneur. Il faudra attendre l’automne 2005, à l’occasion du 200e anniversaire de son fondateur Heinrich Moser, pour que l’entreprise fasse sa réapparition sur la scène de l’horlogerie internationale.
Heinrich Moser : vie et œuvre d’un horloger schaffhousois réputé et un pionnier de l’industrie
Né le 12 décembre 1805, Heinrich Moser a grandi dans une famille d’horlogers schaffhousois. Son grand-père, Johannes Moser (1730-1820), ainsi que son père, Erhard Moser (1760-1829), étaient des horlogers de la ville du bord du Rhin. C’est auprès de son père qu’il apprit, entre 1820 et 1824, le métier traditionnel d’horloger.
Après 1824, il s’installa au Locle (Suisse) afin de parfaire ses connaissances dans les ateliers de maîtres horlogers. A cette époque, il était déjà conscient des obstacles que les règles corporatistes représentaient et les combattait avec véhémence, tout en reconnaissant parallèlement que certains de leurs aspects étaient propices à la qualité et méritaient même, à ce titre, d’être développés.
Il se distingua rapidement par son habileté et réussit à débuter une petite affaire prospère de vente de pièces. Au bout d’environ un an et demi, Moser était déjà considéré comme un excellent professionnel et des propositions de travail lui parvinrent d’Italie et de Paris. En qualité d’horloger indépendant, il encastra à partir de 1826 des montres dans des boîtes et des meubles pour le compte d’un commerçant allemand.
En novembre 1827, la perspective de faire de bonnes affaires le conduisit en Russie, à Saint-Pétersbourg, où il créa en 1828 la société Heinrich Moser & Co. Cette étape majeure constitue l’heure de naissance de ce qui devint, par la suite, une marque à succès.
Les affaires de Moser étaient florissantes, sans doute aussi parce que durant sa vie entière, il veilla à ne vendre que des montres d’une qualité parfaite : nulle montre ne pouvait passer le comptoir sans avoir été vérifiée personnellement par ses soins ou par l’un de ses représentants. C’est afin d’assurer de telles exigences qualitatives élevées qu’il créa au Locle, en 1829, une fabrique horlogère exclusivement destinée à produire des montres pour sa propre distribution en Europe et en Russie. Le bâtiment qui l’abrita existe aujourd’hui encore.
De son temps, l’assortiment de montres Moser comptait jusqu’à 70 calibres différents. En plus des mouvements de sa propre fabrique, il vendait également ceux provenant de maisons aussi renommées qu’Urban Jürgensen ou Jaeger-LeCoultre. Depuis 1860, il apparaît dans leurs archives et s’était procuré jusqu’à 64 calibres différents, dont 24 complications. La qualité sans compromis de ses montres lui permit de devenir un fournisseur des tsars, de familles princières et de l’armée.
En quelques années, il réussit à vendre des montres jusqu’au Japon, en Chine, en Perse, mais aussi en Occident, à Paris et à New York. Moser était devenu un homme d’affaires et un fabricant de montres prospère, qui sut également traverser les années de crise sans en souffrir outre mesure. A la fin de l’année 1848, il décida de rentrer en Suisse avec sa famille et de s’établir à Schaffhouse.
Désormais, la mission de sa vie consista à transformer une petite ville plutôt tranquille en un centre industriel dynamique et attrayant, capable d’accueillir aussi une production horlogère. C’est à cette époque qu’il se fit construire, pour lui-même et sa famille, le prestigieux château Charlottenfels, dans la campagne schaffhousoise.
En 1851, il acheva la construction d’un canal sur le Rhin, servant à alimenter une turbine hydraulique d’une puissance d’env. 80 CV. En collaboration avec d’autres personnalités de la ville, il créa en 1853 les sociétés « Schweizerische Waggonfabrik bei Schaffhausen » ainsi que « Schweizerische Industriegesellschaft (SIG) Neuhausen ». La même année, il fut cofondateur de la ligne ferroviaire entre Schaffhouse et Winterthour. D’autres participations, créations de sociétés et contributions à des créations dans les années qui suivirent témoignent de son inépuisable engagement.
Au cours de l’hiver 1863/64, il lança le chantier du plus grand barrage suisse sur le Rhin dans le but de fournir, par le biais d’un engrenage de transmission, de l’énergie motrice plus avantageuse à des entreprises industrielles des environs. Les turbines alimentaient de gigantesques transmissions à câble qui transportaient directement l’énergie jusqu’aux différents ateliers et halles industrielles. On peut dire que l’ère industrielle a véritablement débuté pour Schaffhouse grâce à cette usine hydroélectrique.
Heinrich Moser mourut le 23 octobre 1874. Dans son testament, il légua toutes ses affaires à sa seconde épouse, Fanny, et fit ainsi d’elle l’une des femmes les plus riches de Suisse. Aujourd’hui encore, Heinrich Moser est omniprésent à Schaffhouse; on y trouve toujours sa maison de naissance, dans la vieille-ville, ainsi que le château Charlottenfels. Quant au barrage historique sur le Rhin, il abrite aujourd’hui une usine électrique moderne. Un grand nombre de sociétés créées par Heinrich Moser ou qui l’ont été avec son aide sont encore en activité avec succès. Les Schaffhousois rendent hommage à leur célèbre concitoyen à travers une rue et un parc qui portent son nom, les Moserstrasse et Mosergarten, un buste en bronze et, bien entendu, le château Charlottenfels accessible au public.
Après 1824, il s’installa au Locle (Suisse) afin de parfaire ses connaissances dans les ateliers de maîtres horlogers. A cette époque, il était déjà conscient des obstacles que les règles corporatistes représentaient et les combattait avec véhémence, tout en reconnaissant parallèlement que certains de leurs aspects étaient propices à la qualité et méritaient même, à ce titre, d’être développés.
Il se distingua rapidement par son habileté et réussit à débuter une petite affaire prospère de vente de pièces. Au bout d’environ un an et demi, Moser était déjà considéré comme un excellent professionnel et des propositions de travail lui parvinrent d’Italie et de Paris. En qualité d’horloger indépendant, il encastra à partir de 1826 des montres dans des boîtes et des meubles pour le compte d’un commerçant allemand.
En novembre 1827, la perspective de faire de bonnes affaires le conduisit en Russie, à Saint-Pétersbourg, où il créa en 1828 la société Heinrich Moser & Co. Cette étape majeure constitue l’heure de naissance de ce qui devint, par la suite, une marque à succès.
Les affaires de Moser étaient florissantes, sans doute aussi parce que durant sa vie entière, il veilla à ne vendre que des montres d’une qualité parfaite : nulle montre ne pouvait passer le comptoir sans avoir été vérifiée personnellement par ses soins ou par l’un de ses représentants. C’est afin d’assurer de telles exigences qualitatives élevées qu’il créa au Locle, en 1829, une fabrique horlogère exclusivement destinée à produire des montres pour sa propre distribution en Europe et en Russie. Le bâtiment qui l’abrita existe aujourd’hui encore.
De son temps, l’assortiment de montres Moser comptait jusqu’à 70 calibres différents. En plus des mouvements de sa propre fabrique, il vendait également ceux provenant de maisons aussi renommées qu’Urban Jürgensen ou Jaeger-LeCoultre. Depuis 1860, il apparaît dans leurs archives et s’était procuré jusqu’à 64 calibres différents, dont 24 complications. La qualité sans compromis de ses montres lui permit de devenir un fournisseur des tsars, de familles princières et de l’armée.
En quelques années, il réussit à vendre des montres jusqu’au Japon, en Chine, en Perse, mais aussi en Occident, à Paris et à New York. Moser était devenu un homme d’affaires et un fabricant de montres prospère, qui sut également traverser les années de crise sans en souffrir outre mesure. A la fin de l’année 1848, il décida de rentrer en Suisse avec sa famille et de s’établir à Schaffhouse.
Désormais, la mission de sa vie consista à transformer une petite ville plutôt tranquille en un centre industriel dynamique et attrayant, capable d’accueillir aussi une production horlogère. C’est à cette époque qu’il se fit construire, pour lui-même et sa famille, le prestigieux château Charlottenfels, dans la campagne schaffhousoise.
En 1851, il acheva la construction d’un canal sur le Rhin, servant à alimenter une turbine hydraulique d’une puissance d’env. 80 CV. En collaboration avec d’autres personnalités de la ville, il créa en 1853 les sociétés « Schweizerische Waggonfabrik bei Schaffhausen » ainsi que « Schweizerische Industriegesellschaft (SIG) Neuhausen ». La même année, il fut cofondateur de la ligne ferroviaire entre Schaffhouse et Winterthour. D’autres participations, créations de sociétés et contributions à des créations dans les années qui suivirent témoignent de son inépuisable engagement.
Au cours de l’hiver 1863/64, il lança le chantier du plus grand barrage suisse sur le Rhin dans le but de fournir, par le biais d’un engrenage de transmission, de l’énergie motrice plus avantageuse à des entreprises industrielles des environs. Les turbines alimentaient de gigantesques transmissions à câble qui transportaient directement l’énergie jusqu’aux différents ateliers et halles industrielles. On peut dire que l’ère industrielle a véritablement débuté pour Schaffhouse grâce à cette usine hydroélectrique.
Heinrich Moser mourut le 23 octobre 1874. Dans son testament, il légua toutes ses affaires à sa seconde épouse, Fanny, et fit ainsi d’elle l’une des femmes les plus riches de Suisse. Aujourd’hui encore, Heinrich Moser est omniprésent à Schaffhouse; on y trouve toujours sa maison de naissance, dans la vieille-ville, ainsi que le château Charlottenfels. Quant au barrage historique sur le Rhin, il abrite aujourd’hui une usine électrique moderne. Un grand nombre de sociétés créées par Heinrich Moser ou qui l’ont été avec son aide sont encore en activité avec succès. Les Schaffhousois rendent hommage à leur célèbre concitoyen à travers une rue et un parc qui portent son nom, les Moserstrasse et Mosergarten, un buste en bronze et, bien entendu, le château Charlottenfels accessible au public.
La fabrique horlogère Moser Schaffhausen AG
En septembre 2002, une nouvelle société horlogère est sortie des fonts baptismaux: Moser Schaffhausen AG. Un petit cercle de professionnels de l’horlogerie et d’investisseurs a entouré l’arrière-petit-fils d’Heinrich Moser, Roger Nicholas Balsiger, pour permettre la renaissance de la marque.
Ces personnes sont unies par la passion des prouesses horlogères, le sens des affaires et le goût des belles montres. Des attributs qui, en 1826, animaient déjà Heinrich Moser lorsqu’il créa la société H. Moser & Cie. La raison sociale devint une marque et, bien au-delà des frontières de sa ville de naissance, un synonyme de montres d’une qualité exceptionnelle.
De son temps, Heinrich Moser avait formé bien des projets pour l’industrialisation de Schaffhouse où il avait rêvé d’établir une manufacture horlogère. Deux siècles après sa naissance, c’est aujourd’hui une réalité.
Heinrich Moser est également à la base du principe directeur de la nouvelle société: si l’on veut produire les meilleures montres du monde, il faut s’adresser aux meilleurs sous-traitants. Parce que ce sont eux qui, dans leur environnement familier, dans un réseau de savoir-faire, fabriquent des pièces d’horlogerie magistrales.
Moser Schaffhausen AG, la fabrique horlogère actuelle, s’inspire toujours des mêmes maximes : tout ce qui a trait à la fabrication de pièces de montre, au travail manuel qui marque l’achèvement du montage et à l’assemblage des montres, est fabriqué par les meilleures sociétés de sous-traitance de l’industrie horlogère suisse. Parmi ces pièces, il y a notamment les plus délicates à produire pour une montre mécanique, comme l’échappement avec la roue d’échappement et l’ancre, les palettes, l’ellipse ou les vis de balancier en or massif véritable.
Les principaux sous-traitants sont installés dans le Jura suisse, tout près de la frontière française. C’est ici, dans un cadre à la fois sauvage et bucolique, que l’on trouve toujours les meilleurs horlogers du pays. Ils fabriquent des pièces qui sont d’authentiques chefs-d’œuvre, assemblées selon un procédé purement artisanal pour devenir les mouvements exclusifs des montres Moser.
Ces personnes sont unies par la passion des prouesses horlogères, le sens des affaires et le goût des belles montres. Des attributs qui, en 1826, animaient déjà Heinrich Moser lorsqu’il créa la société H. Moser & Cie. La raison sociale devint une marque et, bien au-delà des frontières de sa ville de naissance, un synonyme de montres d’une qualité exceptionnelle.
De son temps, Heinrich Moser avait formé bien des projets pour l’industrialisation de Schaffhouse où il avait rêvé d’établir une manufacture horlogère. Deux siècles après sa naissance, c’est aujourd’hui une réalité.
Heinrich Moser est également à la base du principe directeur de la nouvelle société: si l’on veut produire les meilleures montres du monde, il faut s’adresser aux meilleurs sous-traitants. Parce que ce sont eux qui, dans leur environnement familier, dans un réseau de savoir-faire, fabriquent des pièces d’horlogerie magistrales.
Moser Schaffhausen AG, la fabrique horlogère actuelle, s’inspire toujours des mêmes maximes : tout ce qui a trait à la fabrication de pièces de montre, au travail manuel qui marque l’achèvement du montage et à l’assemblage des montres, est fabriqué par les meilleures sociétés de sous-traitance de l’industrie horlogère suisse. Parmi ces pièces, il y a notamment les plus délicates à produire pour une montre mécanique, comme l’échappement avec la roue d’échappement et l’ancre, les palettes, l’ellipse ou les vis de balancier en or massif véritable.
Les principaux sous-traitants sont installés dans le Jura suisse, tout près de la frontière française. C’est ici, dans un cadre à la fois sauvage et bucolique, que l’on trouve toujours les meilleurs horlogers du pays. Ils fabriquent des pièces qui sont d’authentiques chefs-d’œuvre, assemblées selon un procédé purement artisanal pour devenir les mouvements exclusifs des montres Moser.
Moser Schaffhausen AG, propriétaire de la marque déposée dans le monde entier
H. Moser & Cie, est pourtant étroitement liée à Schaffhouse: les bureaux de la direction sont aménagés dans une villa presque centenaire qui surplombe les chutes du Rhin. L’administration, le service technique et les ateliers ne sont distants que de quelques minutes. Tout le travail de développement s’est déroulé dans ces locaux.
Avec beaucoup de passion, de compétence professionnelle et de minutie scientifique, des horlogers chevronnés conçoivent ici des mouvements mécaniques qui sont un véritable feu d’artifice d’innovations et réservent de nombreux avantages supplémentaires à leurs heureux destinataires.
Dans un contexte moderne, la technique historique a été réinterprétée de manière surprenante pour présider à l’exclusivité et à la préciosité des nouveaux mouvements.
Certaines traditions de la marque H. Moser & Cie ont été préservées et intégrées dans les nouvelles montres, rendant la filiation aisément reconnaissable.
Aujourd’hui, plus de 175 ans après la première création, Moser Schaffhausen AG présente un effectif d’une vingtaine de personnes et de vastes expériences de l’horlogerie internationale.
Avec beaucoup de passion, de compétence professionnelle et de minutie scientifique, des horlogers chevronnés conçoivent ici des mouvements mécaniques qui sont un véritable feu d’artifice d’innovations et réservent de nombreux avantages supplémentaires à leurs heureux destinataires.
Dans un contexte moderne, la technique historique a été réinterprétée de manière surprenante pour présider à l’exclusivité et à la préciosité des nouveaux mouvements.
Certaines traditions de la marque H. Moser & Cie ont été préservées et intégrées dans les nouvelles montres, rendant la filiation aisément reconnaissable.
Aujourd’hui, plus de 175 ans après la première création, Moser Schaffhausen AG présente un effectif d’une vingtaine de personnes et de vastes expériences de l’horlogerie internationale.