IWC Grande Montre d'Aviateur Heritage 55 : une "pilote" de collectionneur


IWC vient de présenter en avant-première du prochain SIHH, une montre de pilote de collectionneur. La Grande Montre d’Aviateur Heritage 55, un modèle « hors gabarit » de 55 mm disposant d’un boitier en titane avec cage en fer doux protégeant le calibre mécanique manuel des ondes magnétiques. Un garde-temps qui rend hommage aux montres de pilote, l’une des spécialités de la maison de Schaffhausen.


Chaque année à l’occasion du SIHH, IWC revisite l’une de ses collections. En 2016, ce sera la fameuse Pilote qui sera retravaillée et proposée en différentes versions (dont une très belle « heures universelles »). En attendant de découvrir l’ensemble de cette nouvelle collection, voici déjà deux séries limitées qui devraient ravir les amateurs de montres de pilote. Partons donc à la découverte de l’IWC Grande Montre d’Aviateur Heritage 55. Probablement l’une des stars du prochain salon de Genève.
 
IWC n’est pas la seule marque à avoir produit des montres d’aviateurs, mais c’est assurément l’une des plus emblématiques… D’ailleurs, sa fameuse Big Pilot reste l’un de ses best-sellers et son succès ne s’est jamais démenti malgré son tarif dépassant les 10.000 euros. Alors que l’horloger revoit cette année une partie de cette collection, la maison de Schaffhausen vient donc de dévoiler une très belle série limitée de cent exemplaires dont le boitier de 55 mm affiche la taille de la montre d’origine, celle produite pendant la Seconde guerre mondiale pour l’armée allemande (Lange fabriquait pratiquement la même à l’époque).
 
C’est en effet en 1940 qu’IWC lance sa Montre d’Aviateur calibre 52 T. S. C., marquant ainsi la naissance des montres d’observation fabriquées à Schaffhausen (à l'époque l'horloger en aurait produit 1.200). La manufacture suisse renoue aujourd’hui avec cette tradition en lançant sur le marché la Grande Montre d’Aviateur « Heritage 55 » (réf. IW510401). Naturellement, compte-tenu de sa taille particulièrement imposante, pas facile de porter cette montre au quotidien, en revanche ce garde-temps s’adresse directement aux collectionneurs… qui ne s’y sont pas trompés puisque les cent pièces sont d’ores et déjà quasiment « sold out ».
 
Si IWC renoue avec la tradition des grandes montres d’aviateurs, cette série limitée sera commercialisée en titane et non en acier comme ses ancêtres. L’utilisation de ce métal permet d’alléger considérablement la montre (150 grammes vs 183 grammes pour l’original en acier visible au Musée IWC situé au rez-de-chaussée de la manufacture). Rappelons qu’à cette époque, la taille représentait un avantage considérable. D’une part, un mouvement le plus grand possible garantissait la précision nécessaire aux montres de navigation et d’observation. D’autre part, un cadran de large diamètre répondait parfaitement aux exigences en matière de lisibilité. Précisons également que cette montre n'était pas destinée à être portée au poignet mais... à la cuisse ! d'où cette taille surdimensionnée. 

Le design du cadran s’inspirait alors des instruments de bord historiques : tout superflu ayant été abandonné. Les informations devaient pouvoir être assimilées et lues le plus efficacement possible, même dans des conditions atmosphériques délicates et de luminosité réduite. Le cadran était d’un noir mat. Quant aux grands chiffres arabes et index, ils étaient recouverts d’une épaisse couche de radium de couleur beige. Les risques pour la santé dus à l’enduit luminescent radioactif ne furent reconnus que bien des années plus tard et le radium fut alors remplacé par des matériaux sans danger comme le Superluminova.
 
Dans cette version au design retro, la minuterie, les chiffres arabes et les aiguilles en forme de pales d’hélice en acier bleui sont toujours de couleur beige comme sur le modèle d’origine. Le chiffre 9 –abandonné à partir de 2002 au profit d’un simple index– a retrouvé sa place d’origine. Par ailleurs, dans toutes les pilotes dignes de ce nom, le douze est remplacé par un repère triangulaire et deux points latéraux qui permettent de situer les aiguilles et de lire l’heure même dans l’obscurité, ce d’un rapide coup d’œil. En plaçant ce triangle sous le trait des 12h au lieu de l’intégrer à la minuterie, les designers d’IWC évoquent une nouvelle fois la montre d’origine de 1940.
 
Il existe toutefois une différence de taille : en effet, la Grande Montre d’Aviateur Heritage 55 ne possède pas de seconde au centre comme la Montre d’Aviateur calibre 52 T. S. C. (pour Tirette Seconde Centrale), dotée du calibre historique 52 et construite pour répondre aux exigences militaires. À cette époque, la montre pouvait être arrêtée à l’aide d’un dispositif d’arrêt du balancier en tirant la couronne, de manière à ce que les pilotes et les navigateurs puissent synchroniser leurs montres à la seconde près. Aujourd’hui, la petite seconde se trouve à 6h, mais le calibre à remontage manuel IWC 98300 peut lui aussi être arrêté en tirant la couronne.
 
Comme de coutume sur une montre d’observation, le boîtier en titane est sablé. Aucun reflet gênant ne doit en effet nuire à la lisibilité ou dévoiler à l’ennemi la situation de celui qui la porte. Un boîtier interne en fer doux protège le mouvement contre les champs magnétiques (une condition sine qua non pour une montre de pilote). La couronne en forme de cône (ou d’oignon) rappelle les débuts de l’aviation, lorsque les pilotes portaient dans leurs cockpits non chauffés des gants bien épais. La couronne était alors de grande dimension et facile à manier, permettant ainsi de régler et de remonter la montre même avec ces moufles ! Aujourd’hui encore, avec une si grande couronne, le mécanisme de remontage manuel risque d’être endommagé : il est donc doté, par mesure de précaution, d’un embrayage à glissement.
 
Le calibre à remontage manuel IWC 98300 dispose d’une queue de raquette surdimensionnée qui permet un réglage simple et précis de la longueur du spiral ainsi que d’une protection antichoc. Il garantit en outre 46 heures de réserve de marche. Le fond du boîtier reste volontairement épuré. La numérotation de 01/100 à 100/100 rappelle le caractère exclusif de cette pièce de collection qui ne sera disponible que dans certaines boutiques IWC à travers le monde.
 
Pour le bracelet en veau brun, les designers se sont inspirés du bracelet en cuir historique de la Grande Montre d’Aviateur, grâce auquel le garde-temps pouvait également être porté sur une épaisse combinaison de pilote. Le bracelet est constitué de deux parties cousues ensemble à l’extrémité, ce qui permet d’éviter toute chute accidentelle lorsque la montre est placée au poignet. Hier comme aujourd’hui, deux rivets maintiennent le bracelet à la pompe barrette – car il est vain de vouloir améliorer ce qui distinguait déjà la Montre d’Aviateur des années 1940…

​Spécificités techniques

Boîtier en titane 55 mm
Boîtier interne en fer doux assurant une protection antimagnétique
Hauteur 13,5 mm
Couronne vissée avec embrayage à glissement
Verre avec fixation assurée en cas de dépressurisation
Verre Saphir bombé, antireflet sur les deux faces
 
Cadran noir
 
Étanche 6 bars
 
Calibre de manufacture 98300 à remontage manuel
Fréquence 18 000 A/h | 2,5 Hz
Rubis 18
Petite seconde avec dispositif d’arrêt à 6 heures
Balancier en Glucydur
Spiral Breguet
 
Réserve de marche 46 h
 
Bracelet en veau brun, boucle ardillon en titane
 
Édition limitée à 100 exemplaires

Montres-de-luxe.com | Publié le 5 Janvier 2016 | Lu 4577 fois

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