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Jacques Bianchi Marseille : la passion des montres en plongée


Alors que la fameuse JB200 de Jacques Bianchi est relancée ce mois-ci, revenons sur la carrière de l’horloger marseillais à l’origine de cette montre de plongée qui a accompagné de nombreux hommes-grenouilles y compris ceux de la marine nationale.



Depuis les années 1970, l’horloger marseillais Jacques Bianchi se passionne pour la plongée et multiplie les stratagèmes pour améliorer les procédés d’étanchéité des montres que de nombreux professionnels de la mer lui confient dans son atelier situé face au Vieux-Port.
 
Ami de l’apnéiste Jacques Mayol, rendu célèbre par Jean-Marc Barr dans le film « Le Grand Bleu » de Luc Besson (1988), Jacques Bianchi n’est pas plongeur, mais il aime la mer et les beautés des grands fonds.
 
Rameur de niveau national, l’horloger pratique quotidiennement l’aviron de mer dans la rade de Marseille avec assiduité. C’est pendant ces longues sorties en solitaire ou en équipage qu’il se reconnecte à l’élément maritime. Il aime ces voyages sur l’eau. Il aime aussi les périples sous l’eau que lui racontent ses amis, notamment le champion Jacques Mayol et Albert Falco, célèbre plongeur marseillais et second du Commandant Jacques-Yves Cousteau sur la Calypso, le célèbre navire océanographique.
 
« En les écoutant détailler leurs fabuleuses aventures sous-marines, j’avais l’impression d’être en plongée avec eux, tout en restant devant mon établi » se souvient Jacques Bianchi qui, très tôt, développe un caisson spécial pour tester l’étanchéité des montres en pleine mer.

Lors d’une discussion avec Jacques Mayol, ce dernier lui explique qu’il aimerait utiliser un compteur de compte-à-rebours de régate –en l’occurrence un Lemania de grand diamètre– car il pressent que les guichets colorés de ce chrono l’aideraient à décompter très précisément ses temps d’immersion, en un clin d’œil.
 
Problème : ces chronographes de régate ont été conçus pour être utilisés en surface par des skippers, pas par des apnéistes, en profondeur. Qu’à cela ne tienne ! Dans les années 1970, Jacques Bianchi imagine un procédé pour étanchéifier les poussoirs à la demande de Jacques Mayol. Unique, ce prototype fonctionne sous l’eau. Et accompagne l’homme-dauphin pendant plusieurs années.
 
A l’époque, le nom Jacques Bianchi n’existe pas encore en tant que marque horlogère. La Société d’exploitation des ateliers d’horlogerie et chronométrie Jacques Bianchi est surtout spécialisée dans la réparation et la révision des montres en ayant développé très tôt une forte spécialisation pour les modèles étanches.
 
 Horloger agréé d’un grand nombre de manufactures suisses et françaises dès le début des années 1970, Jacques Bianchi participe à la grande aventure de la découverte des fonds sous-marins dans son atelier situé au 4 place Gabriel-Péri, en plein cœur de la cité phocéenne.

Lire aussi : Jacques Bianchi, le plongeur et sa montre

Proche d’Henri Delauze, le fondateur de la Comex, il crée un lien fort avec les plongeurs de cette entreprise spécialisée dans les travaux sous-marins, leader mondial dans son domaine. Les plongeurs de la Comex lui confient leurs montres.
 
Jacques Bianchi aime passer des heures avec eux, les écoutant détailler leurs périlleuses missions. L’horloger révise leurs montres de plongée. Il sait que, pour ces héros des grands fonds, elles sont bien plus que des accessoires. Ces montres-là ont une âme.
 
Jacques Bianchi entretient aussi des relations d’amitié et avec le journaliste-explorateur Patrick Mouton, auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur la connaissance et la protection de la mer et fondateur du Festival mondial de l’image sous-marine d’Antibes. L’amour de la mer, toujours.
 
Jacques Bianchi ne le cache pas. « Depuis la fin des années 1970, j’avais envie de créer une marque à mon nom » explique-t-il aujourd’hui. « Je souhaitais proposer une montre de plongée à prix convenable pour tous les professionnels et les passionnés de la mer. »

L’idée germe. Il passe à l’action au début des années 1980 en créant une première collection de montres de plongée à quartz, étanches à 200 mètres. Trois modèles sont lancés. Les boîtiers en acier reprennent les formes emblématiques de ceux des montres de plongée de l’époque. Les cadrans sont noirs et très lisibles grâce à leurs index et aiguilles au tritium.
 
Le mouvement est signé France Ebauche : un calibre très robuste, référence FE 7121. Les lunettes, unidirectionnelles, sont graduées pour calculer aisément les temps d’immersion. Depuis toujours, le logo des Ateliers Bianchi est représenté par un plongeur en action. L’horloger souhaite l’intégrer sur ses montres.
 
C’est ce plongeur que l’on retrouve sur deux des modèles de la première collection JB200 Quartz. En grand, au centre du cadran, sur la version « Destro » (couronne de remontoir à gauche et 42 mm de diamètre) devenue légendaire.
 
Produites en petite quantité, environ une centaine de pièces pour commencer, ces montres sont vendues dans des boutiques spécialisées dans les accessoires de plongée sous-marine et chez des accastilleurs du sud de la France avant d’être finalement en dotation dans la Marine Nationale en 1989.


Montres-de-luxe.com | Publié le 4 Juin 2021 | Lu 5963 fois






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