Jaeger-LeCoultre Geophysic : une seconde qui change tout !


Jaeger-LeCoultre a présenté à l’occasion de Watches&Wonders 2015, qui s’est tenu à Hong Kong début octobre, une nouvelle collection de montres baptisée Geophysic dont la caractéristique principale est l’affichage de la seconde, dite « seconde vraie » chez JLC, mais plus communément appelée « seconde morte » en horlogerie. Un tour de force puisque cette « première des complications » est désormais proposée dans un tarif, disons, « accessible »… Incontestablement, une montre de connaisseur !


Généralement, ce que l’on n’aime pas dans le quartz, au-delà du mouvement lui-même, sans âme, c’est la trotteuse qui saute d’une seconde à l’autre sans aucune fluidité. Et qui de fait, stigmatise qu’il s’agit d’une « montre à pile ». En revanche, lorsqu’une trotteuse effectue ce genre de saut avec un calibre mécanique, c’est une toute autre histoire… Celle de la seconde morte. L’une des plus belles complications horlogères (considérée comme l'ancêtre du chrono) et probablement l’une des moins connues…  
 
Le mécanisme de seconde morte représente une véritable prouesse lorsqu’il est miniaturisé au format d’une montre-bracelet (vs montre de poche où c’est plus courant)… Peu de marques s’y aventurent. Rolex a proposé une True-Beat (calibre 1040) dans les années 60, un modèle rare et peu connu particulièrement recherché par les collectionneurs. Mais qui coûte désormais une fortune !
 
De nos jours, quelques grands noms comme Audemars Piguet, Jaquet Droz, F.P. Journe, Gronenfeld ou De Bethune continuent de proposer dans leurs catalogues des montres à « seconde morte ». Mais si la seconde est morte, le prix est bien vivace ! Ces modèles étant commercialisés à des prix très élevés.  

Cette année, JLC dévoile également une montre à seconde morte ; la « grande maison » préférant la dénomination de « seconde vraie », mais à un tarif se situant en-dessous des 10.000 euros pour le modèle acier. Avec cette nouvelle gamme, notamment son modèle Geophysic Truesecond, la marque prend le marché à contrepied. Elle propose en effet une montre de ville « trois aiguilles/date » à l’aspect ultra-classique, qui au premier coup d’œil pourrait ressembler à une « simple montre à quartz ».
 
C’est d’ailleurs là que réside tout le charme de ce nouveau modèle… Derrière cette apparente simplicité se cache une pièce de haute horlogerie que seuls les véritables amateurs de belles mécaniques sauront appréciés. Bref, il s’agit là d’une montre pour esthètes et connaisseurs ! Un garde-temps pour happy few. Pour ceux qui savent…  
 
Geophysic ? Ce nom est celui d’une montre qui appartient au patrimoine de la manufacture JLC. En 1958, l’Année Géophysique Internationale, Jaeger-LeCoultre crée pour les scientifiques en mission un chronomètre d’une résistance extrême puisque capable d’affronter les champs magnétiques du pôle Nord sans perdre de sa précision. Cette année, l’horloger poursuit donc le développement de cette collection avec l’arrivée de ces deux nouveaux modèles (qui ne sont plus, en revanche, amagnétiques puisque le fond est en saphir).

Le boitier en acier ou or rose de la Geophysic True Second est de 39,6 millimètres. Taille parfaite pour une montre de ville. Même si au poignet, cette pièce à l’air « plus grosse » compte-tenu de son cadran argenté finement grené (les cadrans clairs paraissent toujours plus grands) et de sa lunette relativement fine. A noter que cette dernière est aussi légèrement « dépassante », chevauchant une infime partie du boitier et des cornes.   
 
Les aiguilles, très belles, sont également d’un grand classicisme sans pour autant ressembler à des aiguilles « lambda » que l’on retrouve sur de nombreuses montres. Elles affichent le temps avec caractère et personnalité, aidées par des index linéaires et des points de Superluminova sur le réhaut. Le fond de la montre est vissé, à l’instar du modèle de 1958, pour une plus grande étanchéité (50 mètres).  
 
Les calibres de cette nouvelle collection (Jaeger-LeCoultre 770 et 772) sont à remontage automatique. Ils ont mobilisé les ingénieurs les plus pointus du Pôle Recherche et Développement de la manufacture pendant des mois et des mois… L’innovation prend ici la forme d’un balancier atypique dont la configuration non circulaire a nécessité un long travail de recherche afin de réduire les frottements avec l’air.

Le Gyrolab, c’est son nom, a initialement été développé dans une version laboratoire en 2007 pour équiper la montre Master Compressor Extreme Lab 1. Huit ans ont été nécessaires pour passer de cette version confidentielle à une version pouvant être intégrée à une ligne toute entière ! Comme le souligne JLC dans son communiqué, « Geophysic est la première collection à entièrement bénéficier de cette avancée déterminante au regard de la précision de la montre ».
 
A noter également que ces mouvements sont les premiers à proposer une masse oscillante -réalisée d’un seul bloc en or massif- au motif de l’ancre qui constitue le logo de la Maison ; splendide ! Ainsi ajourée, plus ouverte qu’une masse classique, elle permet à l’œil de reconstruire le mouvement qu’elle dévoile généreusement lors de ses circonvolutions. Ces calibres sont certifiés par le fameux « Contrôle 1000 heures » que Jaeger-LeCoultre a mis en place.

Spécificités techniques

Mouvement mécanique à remontage automatique, Calibre Jaeger-LeCoultre 770
28 800 alternances par heure
275 pièces
36 rubis
6,57 mm de hauteur
 
Réserve de marche 40 heures 

Cadran argenté, grené, index en applique
Aiguilles bâton remplies de Superluminova
 
Fonctions
Heure, minutes
Seconde vraie
Date
 
Boitier acier de 39,6 mm
11,7mm d’épaisseur
 
Etanchéité : 5 bar
 
Bracelet cuir d'alligator
Modèle en or rose : boucle ardillon
Modèle en acier inoxydable : boucle déployante
 
Références
Q801 84 20 (modèle en acier inoxydable)
Q801 25 20 (modèle en or rose)


Montres-de-luxe.com | Publié le 9 Octobre 2015 | Lu 12320 fois

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