Julien Coudray : tout démarre par quelques croquis…


Chez Julien Coudray, tout est réalisé en interne, soit sur des machines modernes ultrasophistiquées, soit avec des outils qui datent des débuts de l’horlogerie… Mais ce qui est sûr, c’est que tout démarre par un simple croquis, par une esquisse d’idée que Fabien Lamarche consigne avec précision dans son « livre-archive », mémoire vive et vivante visant à transmettre aux générations futures, l’histoire de cette jeune manufacture locloise.


La marque indépendante Julien Coudray, née en 2009, est atypique dans l’univers de l’horlogerie suisse… Tout est réalisé en interne, au Locle, de manière pratiquement artisanale et en toutes petites séries… La production ne devrait d’ailleurs pas dépasser quelques dizaines de montres l’année prochaine ! C’est dire…
 
C’est Fabien Lamarche qui est à la tête de cette marque. Ingénieur, horloger, designer et inventeur « Géo Trouvetou », c’est lui qui imagine dans son bureau largement éclairé, qui donne une bonne partie de l’année sur un monticule enneigé, les différents modèles de la marque (boitier, aiguilles, cadrans, bracelet, boucle, etc.) et bien sûr, leurs calibres…
 
Qu’il s’agisse de la déjà iconique 1528 ou de la nouvelle « sportive » (en titane ou titane et or rose) tout démarre immanquablement par quelques traits de crayon. Pour consigner ces idées, Fabien Lamarche a fait réaliser un gros livre bien épais relié de cuir avec à l’intérieur, un beau papier dessin. C’est là qu’il consigne ses trouvailles, ses croquis, ses projets, ses envies… Idées et concepts étant rédigés à la plume et dessins et croquis aux crayons !
 
Sur une belle page en papier Vélin, on peut découvrir avec émerveillement, la naissance d’un cadran, sur une autre, différentes idées d’aiguilles, sur une autre encore, le détail d’un nouveau concept de chrono entièrement rédigé à la plume d’une belle écriture. Plus loin, le dessin d’un oiseau qui viendra orner un cadran en émail grand feu. Ou le détail d’un rouage qui viendra lui, intégrer plus tard, un calibre entièrement réalisé en métal précieux, or ou platine et désormais titane.
 
Ce cahier fourmille d’idées et de projets. Certains déjà réalisés ; d’autres en devenir… Ce « livre de naissance », qui deviendra un jour « livre-archive », est le point de départ de tous les modèles et de tous les calibres Julien Coudray… jeune manufacture où tout commence par un simple dessin. Par un petit croquis…   

Julien Coudray en quelques mots

Rappelons que Julien Coudray est un horloger français du XVIème siècle, originaire de Blois, qui a travaillé pour François 1er. Selon certaines sources, il serait même à l’origine de la montre de poche qu’il aurait inventée en 1518… Aujourd’hui, Julien Coudray est une manufacture horlogère suisse indépendante installée au Locle.
 
La marque Julien Coudray 1518 tient au terme de « manufacture » dans la mesure où elle fabrique la quasi-totalité des composants des montres qu’elle produit ; verre saphir et bracelet en cuir exceptés mais spiral inclus. En tout, une quarantaine de personnes travaillent à la réalisation de ces pièces qui sortent encore au compte-goutte !
 
Le tout premier garde-temps de cette première collection Julien Coudray 1518 a été baptisé Manufactura 1528 Limited Edition. Il s’agit d’une montre de facture et de taille classique. Tous les modèles sont réalisés en séries limitées en or (jaune, rose ou gris) ou en platine. Chose nettement moins commune… tous les calibres sont fabriqués dans le même métal que la boite ! En clair, les mouvements sont en or ou en platine ! 30 grammes d’or qui viennent s’ajouter au poids du boitier. Le fond saphir permet quant à lui d’admirer l’échappement ainsi qu’une platine entièrement décorée à la main.
 
Le cadran, en émail grand feu, est pourvu d’aiguilles bleuies. Rappelons que l’émail grand feu (matière inaltérable qui résiste parfaitement à l’oxydation) est une technique délicate qui demande de nombreuses années d’expérience. Pour produire un seul cadran, de cinq à sept passages au four à des températures de près de 800 degrés sont nécessaires à un rendu optimal. Pour éviter tout risque de déformation, le cadran émaillé est renforcé par une couche de contre émail sur sa face inférieure. Des travaux d’autant plus délicats que la pièce risque de se craqueler ou de se transformer à chaque passage au four !
 
Le cadran est d’autant plus compliqué à usiner qu’il est ici constitué d’une partie central circulaire en émail grand feu et de onze index également en émail grand feu affichant les heures en chiffres romains. Le tout, méticuleusement placé sur un fond en or. L’index de 8h étant réservé au numéro individuel de la montre gravé à la main.





Montres-de-luxe.com | Publié le 18 Décembre 2013 | Lu 1464 fois

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