Kering et les montres de luxe, c'est fini !


Cela fait des années que la rumeur couvait de salons en conférences de presse… Avec un regain d’activité ces derniers temps. Aujourd’hui, c’est officiel. Le groupe de luxe français Kering vient de signer un accord en vue de céder l'intégralité de sa participation dans Sowind, société suisse qui détient les manufactures horlogères Girard-Perregaux et Ulysse Nardin, à son management actuel.


Girard-Perregaux et Ulysse Nardin. Deux belles marques. Deux très belles manufactures historiques qui ont fait rêver des générations d’amateurs de montres, mais qui n’ont jamais -en tout cas récemment-, véritablement réussi à séduire les acheteurs contemporains.
 
Image de marque ? Produits ? Stratégie marketing ? Rien n’a jamais vraiment fonctionné pour que ces deux grands noms de l’horlogerie deviennent « bankable »…

L’été 2017 verra l’arrivée de Patrick Pruniaux à la tête d’Ulysse Nardin. Un an plus tard, il sera nommé patron de l’horlogerie chez Kering. Depuis, il s’est battu bec et ongle pour relancer ces deux marques. Et depuis quelques temps, il se murmurait aussi qu’il mettait en place un schéma de reprise de GP et UN…
 
Aujourd’hui, cette rumeur est donc confirmée par un petit communiqué de presse du groupe Kering qui confirme donc la signature de cet accord visant à céder l'intégralité de la participation (100%) de Kering dans Sowind, société suisse qui détient les manufactures horlogères Girard-Perregaux et Ulysse Nardin, à son management actuel. Donc à Patrick Pruniaux et… ?

Naturellement, comme toujours aucun détail ne transpire sur les tenants et aboutissants de cette cession… Selon le site Internet Business Montres, toujours bien informé, ce « MBO (management buy out, ou rachat de l’entreprise par son management) permet de donner une image sociale positive tout en évitant des questions gênantes sur les pertes enregistrées par le groupe ». Et de préciser que François-Henri Pinault aurait investi près de 1,2 milliard d’euros dans cette aventure horlogère.
 
Toujours selon Business Montres, le management des ex-manufactures Kering aurait « piloté un nouveau tour de table, avec d’une part un prêt bancaire extérieur d’une cinquantaine de millions (plus ou moins garanti par Kering) et, d’autre part, l’apport d’investisseurs extérieurs ».
 
Cette opération, conclut le communiqué du groupe de luxe, « s’inscrit dans la stratégie de Kering de donner la priorité aux maisons ayant le potentiel d’atteindre une taille significative à l’échelle du groupe, et auxquelles il peut apporter dans la durée un soutien décisif ».
 
Outre ses maisons de mode comme Gucci ou Saint-Laurent, le groupe Kering est détient aussi les marques joaillières Boucheron, Pomellato, Dodo, et Qeelin. Mais plus aucune montre ! Affaire à suivre…

*Ulysse Nardin avait été racheté par Kering en 2014 pour environ 700 millions de francs et Girard-Perregaux en 2011 pour 250 millions. Selon la presse suisse, les deux marques totaliseraient actuellement un CA de 70 millions de francs par an...

Montres-de-luxe.com | Publié le 25 Janvier 2022 | Lu 19369 fois

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