La Nautilus Patek Philippe : 30 ans et toujours aussi moderne et séduisante...


Depuis trente ans, la Nautilus de Patek Philippe est « le » garde-temps sportif de la plus prestigieuse de toutes les marques suisses. Depuis trente ans, ce modèle intemporel créé à l’origine par Gérald Genta fait rêver les amateurs de belles mécaniques. En trente ans, la Nautilus est naturellement parvenue à devenir un objet culte, un incontournable, un « must have »… et à s’imposer parmi les montres mythiques… probablement pour les trente années à venir…


Dans les années 70, l’industrie horlogère suisse est en état de choc. Elle n’a pas senti le vent tourner, elle n’a pas su anticiper la déferlante « quartz » qui a bien failli avoir raison d’une industrie plus que centenaire.

Pourtant, les grandes marques ne se laissent pas abattre, elles tentent de résister, de sortir d’une ornière qui risque de les faire disparaître à jamais. En 1972, à la Foire de Bâle, Audemars Piguet réagit en lançant la Royal Oak, un modèle octogonal, dessiné par le créateur Gérald Genta*. A l'époque, les professionnels sont dubitatifs, mais rapidement, la clientèle s'enthousiasme pour ce nouveau garde temps qui va devenir l’une des toutes premières montres sportives haut de gamme en acier.

Quatre ans plus tard, en 1976, c’est au tour de Patek Philippe de contrecarrer l’essor du quartz. La prestigieuse marque suisse sort alors sa Nautilus, créée elle aussi par Gérald Genta. Deuxième coup de génie et nouvelle stupéfaction dans le monde horloger : au départ, ce design –encore octogonal et encore en acier- laisse en effet les spécialistes plutôt perplexes, voire sceptiques…

Car en ces années-là, les montres de luxe se doivent d'être en or, si possible avec des bracelets métalliques. Les versions encore plus précieuses sont alors ornées de diamants en guise d'index des heures ou de lunettes serties. Dans le même temps, les marques horlogères rivalisent d'ingéniosité pour développer des montres-bracelets toujours plus plates.

C'est dans ce contexte qu'apparaît cette montre en acier, qui non seulement s'avère plus chère que beaucoup de garde-temps en or de l'époque, mais qui bouleverse également toutes les conventions et tous les codes de l’époque par sa taille imposante et sa forme extravagante.

Pourtant, comme le confirme Philippe Stern, président de Patek Philippe, la démarche avait été mûrement réfléchie. Les responsables de l'époque avaient compris que nos sociétés allaient au-devant de grands changements. On voyait apparaître un nouveau type de clientèle aisée tout aussi active dans son travail que dans ses loisirs. Des « battants » qui tenaient le gouvernail sur leurs voiliers, faisaient du « skeleton » sur les canaux gelés ou joggaient le matin à six heures dans Central Park pour garder la forme.

Cette nouvelle génération avait le goût du défi et elle prisait un style de vie dynamique. Les montres de luxe des années 1970, avec leurs boîtiers en or facilement rayables, leur profil le plus plat possible et leurs mouvements délicats, n'étaient pas les garde-temps idéaux pour ces exigences. Elles étaient plutôt des objets précieux à porter le soir, dans des réunions élégantes.

Il fallait inventer des montres qui puissent accompagner les managers dynamiques dans toutes leurs activités – la journée au bureau, à midi au tennis et le week-end au golf. Patek Philippe anticipa cette évolution bien avant la plupart des autres marques en lançant la Nautilus Réf. 3700 en 1976.

Cette montre d'avant-garde devait séduire une nouvelle clientèle ; elle devait également raviver la passion pour la marque en convainquant les possesseurs d'une Patek Philippe d'ajouter à leur garde-temps en or une montre plus robuste et sportive en acier. Et ce double objectif fut couronné de succès. Le lancement s'accompagna d'une campagne de publicité qui reflétait à merveille le style iconoclaste de la Nautilus. « L'une des montres les plus chères du monde est en acier » proclamait une annonce qui ne passa pas inaperçue. « Elle se marie aussi bien avec une combinaison de plongée qu'avec un smoking » disait un autre titre très révélateur.

Les réactions face à l'esthétique de la Nautilus furent partagées ; certains la trouvaient « choquante », d'autres étaient enthousiasmés.

Il apparut très vite que cette montre n'était pas destinée à tout un chacun, mais à une clientèle très spécifique. Or –heureux revirement– durant les années 1980, le nombre de ces clients potentiels s'accrut considérablement.

La taille de la montre, critiquée lors du lancement, devint l'un de ses principaux arguments de vente et le modèle d'origine, celui de 1976, fut affectueusement surnommé par ses partisans « Jumbo ».

Avec les années, on vit croître la demande du côté féminin, ce qui poussa la manufacture à lancer la Réf. 4700 (1980). Pour les poignets plus fins fut développé en 1981 la Réf. 3800 (37,5 mm de largeur) ; après l'arrêt de la production du grand modèle Nautilus en 1990, cette montre resta pendant quelque temps le seul modèle sportif Patek Philippe.

Les Nautilus étaient disponibles en acier, acier/or ou or, ainsi que dans quelques versions en platine. Mais la montre conserva toujours cette forme caractéristique, ce design unique qui l'identifiait du premier coup d'oeil comme un objet de prestige.

En 1998, Patek Philippe proposa à nouveau le boîtier original grande taille en créant spécialement pour la Nautilus une nouvelle complication : l'indication de la zone de remontage, Réf. 3710/1A. En 2005, la manufacture présenta la première Nautilus dotée de trois complications : affichage de la réserve de marche, phases de lune et calendrier à aiguille, Réf. 3712/1A.

Les listes d'attente chez les concessionnaires Patek Philippe s'allongèrent ; on vit apparaître les premières Nautilus dans les catalogues des grandes maisons de ventes aux enchères, où les prix des modèles d'origine surpassaient souvent ceux des montres neuves sortant de la manufacture. L'« enfant terrible » était devenu une montre mythique...

*Il a également dessiné le modèle « Constellation » d'Omega.

Les grandes dates de la Nautilus Patek Philippe

1976
3700/1A Création du premier modèle Nautilus, surnommé « Jumbo », production arrêtée en 1990

1980
4700/1 Lancement du modèle dame, production arrêtée en 2006

1981
3800/1A Lancement de la taille medium, production arrêtée en 2006

1998
3710/1A Retour du modèle grande taille « Jumbo » avec indication de zone de remontage (IZR), production arrêtée en 2006

2004
3711/1G Lancement de la version grande taille en or gris, production arrêtée en

2005
3712/1A Lancement de la première Nautilus grande taille avec 3 complications, production arrêtée en 2006

2006
Lancement de la nouvelle collection et évolutions de la nouvelle collection Nautilus

1. Forme du boîtier, charnières arrondies
2. Fonds saphir sur toutes les montres de la collection
3. Forme des index redessinée, pour chaque position, en fonction du tracé de la lunette
octogonale
4. Aiguilles agrandies
5. Proportions du bracelet revues et finitions optimisées
6. Introduction de versions en or dotées de bracelets cuir
7. Première apparition d’une version en or rose dans la collection Nautilus
8. Nouvelle construction de boîte (en trois parties, au lieu de deux) avec fond et couronne vissés
9. Nouvelle boucle déployante à trois lames et double sécurité pour les versions sur
bracelet cuir
10. Nouvelles dimensions:
- nouvelle taille medium: 38,40 mm (taille medium originale : 37,5 mm)
- nouvelle grande taille: 43 mm (grande taille originale «Jumbo»: 42 mm)
- taille du nouveau Chronographe: 44 mm
11. Nouvelle complication, Chronographe automatique Nautilus

Montres-de-luxe.com | Publié le 29 Avril 2007 | Lu 39748 fois

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