Ce roman est l’histoire d’une pendule et des premiers horlogers, du dix-huitième siècle à nos jours, de sa fabrication à La Chaux-de-Fonds à sa restauration sur les rives du lac de Neuchâtel.
Le claquement sec des sabots des chevaux, le grondement sourd des roues des fiacres et des charrettes sur les pavés, les cris d’enfants, l’eau qui chante dans les fontaines, animent les rues de Neuchâtel. Plus près du ciel, dans le haut pays, vivent les montagnons.
Dans cet « autre monde », le climat est plus rigoureux. La neige scintille de longs mois sous le soleil plus lointain de l’hiver. Dans de petites chambres au plafond très bas, transformées en atelier, des fils et des petits-fils de paysans imaginent alors des pendules et des automates qui nous émerveillent aujourd’hui encore.
Les premières lignes...
« C'est un peu avant vingt-trois heures, un jeudi, au début de l'hiver...»
Il y avait juste deux ans que Paul-Alexis Sandoz était décédé dans son élégante demeure de l'avenue Beauregard. Les derniers mois, il se nourrissait peu, se reposait moins encore et perdait régulièrement du poids. Il ne pouvait plus sortir que solidement soutenu.
Alors qu'il était un homme plein d'énergie, avec la robustesse des montagnards, sa santé s'était détérioré brusquement après son quatre-vingt-troisième anniversaire. La mort l'avait choisi comme prochaine victime.
- A son âge, avait dit l'infirmière à Roger et Jeannine, les deux enfants de Paul-Alexis Sandoz, il y a peu de chance qu'il retrouve un semblant de lucidité avec la quantité de morphine qu'on lui a injectée. Ce ne sera plus très long ; préparez-vous à son départ.
Les derniers jours de Paul-Alexis Sandoz s'étaient écoulés hors des rythmes du monde extérieur. Les yeux vitreux comme de la peinture diluée, il avait de rares moments d'éveil avant de sombrer dans un nouveau long sommeil le rapprochant de la mort.
C'est un peu avant vingt-trois heures, un jeudi, au début de l'hiver, que Paul-Alexis Sandoz partit rejoindre son épouse après une brutale et violente quinte de toux.
Dans le silence et la pénombre de la pièce, Roger arrêta le balancier de la pendule et vit sa soeur Jeannine en larmes. Il lui passa ses bras autour des épaules et elle se serra contre lui, le corps secoué de sanglots.
Thierry Amstutz est né le 19 avril 1959 à Neuchâtel. Après quatre ans de formation au Technicum de La Chaux-de-Fonds, huit mois dans la division du service après-vente d’Ebauches SA, à Marin, il ouvre un atelier à Auvernier, en 1981. Il se spécialise dans la restauration de pendules anciennes et modernes et dans la création de pendules avec automate et boîte musicale. Depuis 1995, Thierry Amstutz est aussi technicien et démonstrateur des automates Jaquet-Droz au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAH).
Le claquement sec des sabots des chevaux, le grondement sourd des roues des fiacres et des charrettes sur les pavés, les cris d’enfants, l’eau qui chante dans les fontaines, animent les rues de Neuchâtel. Plus près du ciel, dans le haut pays, vivent les montagnons.
Dans cet « autre monde », le climat est plus rigoureux. La neige scintille de longs mois sous le soleil plus lointain de l’hiver. Dans de petites chambres au plafond très bas, transformées en atelier, des fils et des petits-fils de paysans imaginent alors des pendules et des automates qui nous émerveillent aujourd’hui encore.
Les premières lignes...
« C'est un peu avant vingt-trois heures, un jeudi, au début de l'hiver...»
Il y avait juste deux ans que Paul-Alexis Sandoz était décédé dans son élégante demeure de l'avenue Beauregard. Les derniers mois, il se nourrissait peu, se reposait moins encore et perdait régulièrement du poids. Il ne pouvait plus sortir que solidement soutenu.
Alors qu'il était un homme plein d'énergie, avec la robustesse des montagnards, sa santé s'était détérioré brusquement après son quatre-vingt-troisième anniversaire. La mort l'avait choisi comme prochaine victime.
- A son âge, avait dit l'infirmière à Roger et Jeannine, les deux enfants de Paul-Alexis Sandoz, il y a peu de chance qu'il retrouve un semblant de lucidité avec la quantité de morphine qu'on lui a injectée. Ce ne sera plus très long ; préparez-vous à son départ.
Les derniers jours de Paul-Alexis Sandoz s'étaient écoulés hors des rythmes du monde extérieur. Les yeux vitreux comme de la peinture diluée, il avait de rares moments d'éveil avant de sombrer dans un nouveau long sommeil le rapprochant de la mort.
C'est un peu avant vingt-trois heures, un jeudi, au début de l'hiver, que Paul-Alexis Sandoz partit rejoindre son épouse après une brutale et violente quinte de toux.
Dans le silence et la pénombre de la pièce, Roger arrêta le balancier de la pendule et vit sa soeur Jeannine en larmes. Il lui passa ses bras autour des épaules et elle se serra contre lui, le corps secoué de sanglots.
Thierry Amstutz est né le 19 avril 1959 à Neuchâtel. Après quatre ans de formation au Technicum de La Chaux-de-Fonds, huit mois dans la division du service après-vente d’Ebauches SA, à Marin, il ouvre un atelier à Auvernier, en 1981. Il se spécialise dans la restauration de pendules anciennes et modernes et dans la création de pendules avec automate et boîte musicale. Depuis 1995, Thierry Amstutz est aussi technicien et démonstrateur des automates Jaquet-Droz au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAH).