Le Loden : le chaud manteau bavarois


S’il est un manteau particulièrement connoté, le Loden est sans doute le premier qui vient à l’esprit. De droite, mais également de gauche caviar, le Loden faisait partie dans les années 80, de l’uniforme d’une certaine bourgeoisie française, tout comme les mocassins 180 de chez Weston, d’ailleurs...


Aujourd’hui, la mode étant un éternel recommencement, le Loden semble revenir dans le vestiaire des élégants.
 
Voilà l’occasion de faire le point sur ce vêtement qui porte le nom du tissu dans lequel il est fabriqué.
 
On trouve les origines de ce tissu dès le moyen âge dans les Alpes bavaroises, le Tyrol autrichien et italien ainsi que dans les Dolomites. Des régions rudes et isolées où les bergers et les paysans recherchaient des vêtements chauds, imperméables et résistants.

Avec leurs troupeaux de moutons, ils disposaient avec leur laine brute, d’une matière première idéale pour confectionner des habits protégeant des climats rudes des montagnes.

Définitivement trop rustique, il faudra cependant attendre le milieu du dix-neuvième siècle pour qu’il soit adopté par la bourgeoisie et par la noblesse bavaroise et autrichienne.
 
Le roi de Bavière Maximilien II et l’empereur autrichien Francois-Joseph, grands chasseurs, adoptèrent une version raffinée du loden que le drapier Johann-Georg Frey proposait dans sa boutique de Marien Platz à Munich (aujourd’hui, c’est la 6ème génération qui gère l’entreprise familiale).

Une médaille d’or plus tard à l’Exposition Universelle de Paris en 1855, lui ouvre de nouveaux débouchés…

Son drap de laine résistant à l’eau grâce au paraffinage des fibres du tissu permet la fabrication de vêtements résistant aux hivers bavarois, particulièrement rugueux. Solide, il résiste aussi aux ronciers que les chasseurs traversent à la poursuite des chamois.
 
Le succès de la maison Frey est alors assuré. Déjà à l’époque, on trouve la coupe actuelle de ces manteaux : un large vêtement droit avec un pli creux dans le dos, des épaules articulées, des aisselles ouvertes, un boutonnage sous patte et un col droit.
 
Dès sa création le loden est devenu intemporel.

Du nom d’un tissu, on passe au nom générique d’un vêtement et la maison Frey continue de prospérer en exportant dans le monde sa production.

En 1892, la maison italienne Mössmer, originaire du haut Adige, confectionne un manteau en loden blanc pour l’empereur François-Joseph, c’est la consécration pour ce vêtement qui fut également adopté par le prince de Galles (le futur Edouard VII). 
 
Néanmoins de nos jours, c’est le drap vert qui remporte les suffrages avec quelques exceptions pour les couleurs bleu marine et gris foncé.

Outre le Loden-Frey originaire de Munich, les amateurs peuvent également trouver sous la marque autrichienne Steinbock des modèles authentiques (choisir la référence Himalaya).
 
Si, aujourd’hui, le Loden semble quelque peu passé de mode -à l’instar du Barbour- il offre une image plus « littéraire » de celui qui le porte.
 
Parmi les rares boutiques qui proposent des manteaux en loden on peut citer : la Maison du Loden (6 rue de Rome 75008 Paris), le Petit Matelot (27 av de la Grande Armée 75016 Paris) et la maison Mettez (9 boulevard Malesherbes 75008 Paris). Trois enseignes situées à Paris.
 
Joël Chassaing-Cuvillier


Montres-de-luxe.com | Publié le 1 Novembre 2024 | Lu 848 fois

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