Le QA du MIH


Voici une montre totalement méconnue, mais pourtant, particulièrement intéressante… Il s’agit du Chrono/Quantième annuel proposé par le MIH, le Musée International d’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds, qui commercialise ce garde-temps unique au prix de 6.000 francs suisses. Pour les amateurs de beaux garde-temps discrets et design.


Voici la montre anti bling-bling par excellence. Et pourtant, derrière son apparente simplicité et son design minimaliste, elle offre les fonctions chrono et quantième annuel qui permet l’affichage, du jour, de la date et du mois et le calcul de temps courts. Le tout, complété d’une indication AM/PM. Rappelons que les QA doivent être réglés une fois par an, en février, car leur mécanisme n’est pas en mesure de calculer que le mois de février est irrégulier d’une année sur l’autre.
 
Plus concrètement ce garde-temps de 42mm est doté d’un boitier en titane étanche à 100 mètres abritant un calibre 7750 entièrement retravaillé. Incontestablement, ce garde-temps se distingue de l’offre horlogère classique pour son aspect « low profile ». Le design est pur et n’a qu’une seule fonction : indiquer le temps qui passe avec le plus de clarté et de lisibilité possible.
 
Comme le souligne le site Internet du MIH : cette montre « n’est pas fabriquée pour le compte d’une marque et n’existe pas sous un autre nom. Elle est le fruit d’une conception entièrement nouvelle et contient un mécanisme que l’on ne retrouve dans aucun autre modèle ».
 
On la doit au conservateur du MIH, Ludwig Oechslin. Cet homme a développé un grand nombre de montres au cours de sa carrière de constructeur horloger. Mais avec le modèle MIH, il réalise enfin un rêve de longue date : concevoir une montre simple destinée à la vente. Ceci est devenu possible grâce à son travail au musée, mais aussi, grâce à la collaboration avec le détaillant horloger lucernois Embassy et au maître-horloger Paul Gerber, qui l’a conçue et la fabrique de A à Z.
 
Paul Gerber a son atelier à Zurich. Il est membre de l’Académie Horlogère des Créateurs Indépendants (AHCI) qui regroupe les plus prestigieux horlogers indépendants. Outre les montres qu’il fabrique sous son propre nom, Gerber conçoit pour des marques horlogères de renom des fonctions supplémentaires complexes. Pour ce quantième annuel, il a souhaité rassembler au même niveau les différentes informations calendaires, plutôt que de les « éparpiller » sur le cadran dans des guichets ou des compteurs. Avec lui, la date s’affiche de manière linéaire.

C’est le designer industriel Christian Gafner qui a réalisé cette montre. Le musée a souhaité quelqu’un qui ne soit pas issu de l’univers horloger afin qu’il offre un œil neuf à cette création.

Sur le cadran, très épuré, les seuls caractères qui apparaissent sont l’affichage de la date complète à trois heures et l’abréviation MIH à 9 heures. Aucune mention Swiss Made n’apparait puisque c’est une évidence !

 
Le cadran noir mat assure une lisibilité optimale des aiguilles et index garnis de Superluminova. A noter que l’aiguille des minutes « touche » les index les plus longs à 6, 9 et 12 heures. Quant à la trotteuse, elle arbore un repère rouge au bout de l’aiguille. La couronne offre une excellente préhension et présente douze rainures, petit rappel aux douze heures du cadran.
 
Trois disques permettent d’afficher la date : le disque intérieur pour le jour de la semaine, celui du milieu pour le mois et le disque extérieur pour le quantième. Le mécanisme de base du mouvement 7750 fait avancer le disque du quantième à minuit. Les deux autres disques, ainsi que celui du quantième dans certains cas précis, sont commandés par un mécanisme séparé.
 
Ce dernier est couplé à une roue intermédiaire qui effectue deux rotations complètes en 24 heures. Ceci génère forcément deux avancées par jour, de sorte que chaque jour de la semaine est inscrit deux fois sur le disque intérieur. Cette propriété a été utilisée pour proposer un affichage AM/PM. Pour les mois de 31 jours, le disque extérieur du quantième fait avancer d’un mois le disque du milieu. Pour les mois de 30 jours seulement, le 31 est sauté sous l’effet du disque du milieu.

A part le poussoir pour la seconde du chronomètre, la couronne est le seul élément de commande de la montre MIH. Le réglage de l‘heure s’effectue de manière habituelle : en deuxième position, on règle l’heure. Si la montre s’est arrêtée ou que l’on se rend dans un autre fuseau horaire, il faut veiller à ce que l’affichage AM-PM (un ou deux points rouges à gauche de la date) coïncide bien avec l’heure affichée.
 
Pour le réglage de la date : il faut commencer par régler le jour de la semaine. Ceci se fait avec la couronne entièrement tirée par le biais du réglage des aiguilles. Une fois l’heure et le jour réglés, on peut passer au mois et au quantième. A cet effet, on tire la couronne en première position et on avance en la tournant dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à la date correcte. On peut également régler la date vers l’arrière au moyen du réglage des aiguilles.
 
Le chronomètre : il se lance grâce au « mono » poussoir situé à 2 heures. Il commande le mécanisme de chronographe modifié par Paul Gerber. L’horloger a attribué à ce poussoir une triple fonction : démarrage, arrêt et remise à zéro de la seconde et du compteur des minutes caché au dos. La seconde de chronomètre ne sert pas seulement pour la cuisson des pates ! Elle est également précieuse pour régler la montre sur l’horloge parlante.
 
Une autre application possible consiste à utiliser l’aiguille des secondes comme repère pour marquer la position de l’aiguille des minutes : on la laisse courir jusqu’à ce qu’elle rattrape l’aiguille des minutes. Dès que les deux coïncident, on arrête l’aiguille des secondes. Elle sert alors de repère permettant de mieux saisir les minutes écoulées. Malin.
 
La montre est vendue 6000 francs suisses. Une partie des recettes générées par les ventes de ces montres sert à financer certains projets du MIH.

Montres-de-luxe.com | Publié le 20 Octobre 2015 | Lu 7563 fois

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