Le Suisse La Joux Perret collabore avec le Français Humbert-Droz pour l'assemblage du calibre G100


Comment l’histoire entre la manufacture suisse et l’horloger bisontin a commencé ? Cela faisait plus d’un an que Julien Humbert-Droz et Jean-Claude Eggen échangeaient sur ce nouveau projet horloger : assembler de A à Z un mouvement suisse, le G100, dans la capitale horlogère française Besançon. Après des heures d’échanges, de négociations et de travail, ce projet franco-suisse a enfin été acté.


Quel est ce « moteur » ? Il s’agit du G100, un mouvement automatique pour une montre trois aiguilles-date avec une belle et confortable réserve de marche de 68h (vs 40h en standard). Dans la pratique, le calibre arrivera en pièces détachées (tous les composants sont élaborés et fabriqués en suisse) et sera entièrement assemblé, monté et huilé par les horlogers bisontins.
 
« L’atelier ne va pas recevoir un kit déjà prémonté. Il va faire le montage complet y compris le collage du spiral, organe principal d’un mouvement automatique » précise Jean-Claude Eggen de chez La Joux Perret.
 
De son côté, Frédéric Humbert-Droz, ajoute que « le but n’est pas de faire un mouvement français mais bien d’une collaboration. La manufacture suisse va nous fournir les ébauches afin que le montage
soit effectué en France
».
 
Pourquoi avoir choisi l’horloger Humbert-Droz et pas un autre ? Comme l’explique encore Jean Claude Eggen, il recherchait en France le savoir-faire mais aussi, un « esprit horloger ». Il voulait des horlogers et non des commerciaux afin de construire quelque chose en France, pas uniquement pour générer du chiffre d’affaire, mais aussi pour redonner à l’Hexagone ce qu’il a laissé à la Suisse au cours de son histoire.
 
Et puis, rappelons que ces deux pays ont besoin l’un l’autre : la Suisse a besoin des Français pour ses travailleurs frontaliers et qualifiés (15.000) et la France a besoin de la Suisse pour les mouvements, les pièces et les composants horlogers.  
 
Pour aller encore plus loin dans ce projet, Humbert-Droz va collaborer avec la société Bailly, située dans la zone de Trépillot à Besançon, afin de personnaliser les masses aux couleurs des marques. Il semblerait que cette collaboration ne soit que le début d’une « belle histoire » entre les deux manufactures, d’autres projets sont en effet à prévoir.
 
Mais pour mener à bien ce projet, Julien Humbert-Droz avait besoin d’un partenaire pour atteindre les objectifs fixés par la manufacture de mouvements. Il s’est donc tourné vers Alain Marhic, fondateur et patron de la marque March Lab. Actuellement, l’atelier bisontin assemble déjà entre 2.000 et 3.000 montres par an pour March Lab dont le siège est à Paris.
 
Comme le précise le fondateur de March Lab « la marque a dix ans et mon souhait était de produire des montres les plus françaises possible ! Lorsque Julien m’a présenté le projet d’assembler un mouvement suisse à Besançon, j’ai dit « Bingo ». C’était une évidence. C’était la clé qui me manquait pour faire évoluer la marque vers ce à quoi j’aspirais. L’aventure continue ».
 
Naturellement, ce mouvement n’est pas une exclusivité pour les montres Humbert-Droz et March Lab. La vente du G100 sera ouverte à d’autres marques. Précisons que ce mouvement automatique trois aiguilles-date conserve les mêmes dimensions que le 2824 de chez ETA (mouvement le plus vendu en Suisse), mais avec cette réserve de marche bien supérieure (68h). Ce calibre est disponible en trois finitions.
 
« Ce serait bien, pour dire en revoir au métier, de pouvoir contribuer modestement à la renaissance de l’Industrie horlogère française » indique de son côté Jean-Jacques Weber, ancien patron et fondateur de Templus -natif de Besançon- et actuel président de la Fédération de l’horlogerie.
 
Et de conclure : « en France, le savoir-faire est là, la passion également ! Ce qui nous manque ? Le savoir-faire industriel et commercial qu’ont nos voisins. Cependant, l’industrie française à toutes les clés en main et le savoir-faire nécessaire pour rebondir et la Fédération de l’horlogerie fera tout ce qu’elle peut pour les aider ».
 
Caractéristiques du G100 :
Hauteur : 4.45 mm
Diamètre d’encageage : 25.60 mm - 11 1/2’’’
Fréquence : 28’800 A/H (4 Hz)
Réserve de marche : 68h
Nombre de rubis : 24
Angle de levée du balancier : 51°

Montres-de-luxe.com | Publié le 7 Janvier 2022 | Lu 27147 fois

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