Le t-shirt blanc : le basique des basiques


Si depuis la fin des années 70, le t-shirt est devenu un vêtement à part entière, il se contenta durant des décennies d'être un sous-vêtement masculin (en français, un tricot de peau ou gilet comme on peut le voir dans le catalogue 1925 des Galeries Lafayette au chapitre bonneterie). Deux grandes marques américaines, Hanes et Fruit of the Loom, ont dominé l'industrie du t-shirt pendant des années.


Fondées toutes les deux au début de notre siècle, 1901 pour l'une et 1902 pour l'autre, ces deux marques et particulièrement Hanes, produisait à l'origine toute la bonneterie masculine.

Originaire de Caroline du Nord, les frères Hanes s'intéressent tout d'abord à l'industrie du tabac en créant en 1890 la P.H.Hanes Tobacco Company qui, dix plus tard, était la troisième société de distribution de tabac aux USA.
 
Société qu'ils revendront dès 1900 à R J Reynolds pour 175.000 dollars et qui existe encore de nos jours. Les deux frères Hanes se reconvertissent alors dans le textile. L'un, Pleasant choisit les sous-vêtements masculins ; l'autre, John fabrique des chaussettes.
 
Dès 1910, Pleasant Hanes qui tient à contrôler son approvisionnement en matière première installe sa propre plantation de coton près de Winston-Salem.

Ce n'est que vers 1930 qu'apparait le t-shirt tel qu'il existe aujourd'hui ; auparavant, les cow-boys, les mineurs et les paysans portaient un ensemble d'une seule pièce à manche et à jambes longues souvent de couleur ocre. Le haut était à col rond ouvert à trois boutons.

Par la suite, pour des raisons de commodité, cet ensemble fut séparé en deux pièces, le haut conservant le col rond ouvert à trois boutons. La Navy et l'armée américaine furent parmi les premières à adopter le véritable t-shirt qui devint vite un vêtement de travail et de sport, tout comme le "marcel" était l'uniforme de l'ouvrier ou du joueur de pétanque des années 50.
 
Mais sa célébrité, le t-shirt la doit au cinéma, à James Dean et à Marlon Brando, qui dans la Fureur de Vivre ou dans l'Equipée Sauvage en font l'étendard de la jeunesse américaine face à la rigueur puritaine des années 50.
 
Il est porté sous une chemise button-down à col ouvert ou directement sous un blouson de cuir. C'est d’ailleurs dans ces films que l'on voit naître la trilogie « 501, t-shirt et blouson Schott ». Et, à l'instar du Coca, c'est par l'intermédiaire des GI's et des bases américaines que le t-shirt s'est répandu en France.
 

Le T sur les épaules
La hauteur d'un T-shirt variable selon les individus, ne doit toutefois pas dépasser le milieu de la fesse (environ 65 cm pour un modèle L qui convient à un gabarit de 1,80m avec une largeur de 45 cm).

Le buste est toujours constitué d'une seule pièce de tissu. Les manches, elles, ont une couture longitudinale et ne doivent pas dépasser 13 cm de large au biceps. L'encolure ronde est bordée d'une pièce tricotée de 2,5 cm retournée en double épaisseur.
 

Quant à son nom, il le doit tout simplement à sa coupe en forme de « T ». Il est en effet constitué d'une seule pièce de tissu (un tube de coton) assemblé aux épaules et à l'encolure. Les manches montées par une couture forment la barre supérieure du T.

Dans sa définition première, le t-shirt se devait d'être d'un blanc immaculé et sans poche de poitrine. On peut éventuellement accepter le t-shirt gris chiné mais on rejettera toutes les autres couleurs, et si les Marines portent des t-shirt kaki sous leur tenue de combat, ils les choisissent blancs sous la tenue de parade.
 
Contrairement à ce que l'on peut voir de nos jours dans la rue, le t-shirt se porte près du corps et les manches doivent être ajustées sur le biceps. Cela pour une raison pratique toute simple : il est impensable de porter un t-shirt trop grand sous une chemise.
 
Bien sûr, l'été venu, on s'abstiendra d'exhiber des bourrelets disgracieux ou le moindre embryon de bedaine en adoptant un autre vêtement plus approprié à un physique de gourmet épicurien.

L'authentique T-shirt ne convient qu'à un corps presque juvénile de même que la mini-jupe ne s'accorde qu'avec des jambes irréprochables.

Comme il se doit, l'homme de goût ne portera qu'un modèle « made in USA » en pur coton peigné et refusera systématiquement toute fabrication en provenance d'Asie ou d'Afrique du Nord dont la qualité et la coupe en font de parfaits chiffons à ménage.
 
Il est en effet très désagréable de voir ses T-shirt se désintégrer dès le troisième passage en machine à 60°. On fuira aussi les modèles fun ou streetwear au décor flash qui symbolisent le comble de la vulgarité.
 
Parmi les deux marques américaines, notre préférence va à la marque Hanes qui offre un produit de meilleure qualité que son grand rival. Plus épais, le Hanes a une meilleure tenue et ne se démaille pas après avoir été porté trois ou quatre fois contrairement au Fruit of the Loom.
         
Joël Chassaing-Cuvillier


Montres-de-luxe.com | Publié le 28 Avril 2021 | Lu 3070 fois

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