Le temps passe par le trou de l'aiguille des heures



« Le temps passe par le trou de l'aiguille des heures » de Jules Renard in Journal

Présentation de l’éditeur Actes Sud (collection Babel)

Un recueil d'extraits, présenté selon l'ordre alphabétique des thèmes retenus, qui devient une libre promenade dans ce volumineux Journal.

« Jules Renard, célèbre pour ses raccourcis pointus, distilla pourtant un volumineux journal. Ce territoire privé réserve à qui l'explore des surprises attendues, et d'autres qui le sont moins : attendues, mais piquantes, la collection d'instantanés saisis par un oeil rapace, la galerie de portraits au vitriol, la resserre à idées d'un homme de lettres qui engrange le moindre fétu comme une fourmi craignant la disette ; moins prévisible chez cet ironiste, la découverte d'une âme écartelée. Jules Renard se révèle ici requis tout à la fois par la quête obsédante de son identité et par le projet, toujours inaccompli, de s'ouvrir aux autres ».

Pour composer ce recueil d'extraits, Claude Barousse s'est promené dans les cinq volumes du journal de Jules Renard, a repéré les lignes de force, a rassemblé les morceaux choisis : d'Accent circonflexe à Zola, en passant par Luzerne qui marche, Nouvelle bonne, Paresse, Sarah Bernhardt, Tous pourris, Verlaine, Vierge ou Voilette, l'érudit a « balisé » le terrain, indiqué des directions.

L'itinéraire n'est pas contraignant, le lecteur a tout loisir d'aller à son propre gré, de respecter l'ordre alphabétique des thèmes, de suivre les pistes indiquées par Claude Barousse (pour une lecture "interactive", une page préliminaire indique où aller pour découvrir Paris et la modernité, la Vie politique ou le Monde rural d'après Jules Renard).

Claude Barousse - qui s'était déjà livré à cet exercice avec le Petit Vade-Mecum Montaigne (Actes Sud, 1992) - le justifie dans sa préface par une citation de Jules Renard lui-même : « Il me vient à l'idée de réunir mes notes en un volume, de les grouper en chapitres : l'homme, la femme, les amants, les littérateurs, la ville, la campagne, la mer, le poète, l'ami du poète, Dieu, la politique... » (30 septembre 1889)

La fragmentation inhérente au journal intime, la complexité de l'homme, la nature même de sa langue - riche et incisive -, les contradictions d'un univers tiraillé entre passéisme et modernité donnent à l'exercice toute son acuité et sa pertinence.

Et la lecture du journal prend une dimension véritablement ludique.

L'auteur vu par l'éditeur

L'auteur de L'Ecornifleur (1892) et de Poil de carotte (1894), né en 1864 et mort en 1910, partagea son temps et ses activités entre la campagne - il fut maire de son village du Morvan - et Paris - cofondateur du Mercure de France en 1889, membre de l'académie Goncourt en 1907… Il tint son journal de 1887 à 1910.

Montres-de-luxe.com | Publié le 15 Janvier 2012 | Lu 1082 fois

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