Les étoffes du vestiaire masculin : la moleskine


Gabardine, serge, whipcord, velours, moleskine… Le vestiaire masculin est particulièrement riche et offre aux hommes, la possibilité d’être élégant quelques soient les circonstances. Certains sont des tissus d’été, d’autres des tissus d’hiver. Nous poursuivons avec la moleskine, cet épais tissu de coton chaud, doux et souple à la fois.


Il s’agit d’une étoffe de coton au tissage particulièrement serré, recouverte ou non d’un enduit souple.

Avec, selon les cas, la volonté de reproduire le grain du cuir. Voilà une définition simple et rapide de cette étoffe qui, dans certains cas, n’est qu’un revêtement que l’on ne doit pas confondre avec la lustrine.
 
Selon certaines acceptations ce substantif trouve son origine dans le terme anglais « mole skin » soit peau de taupe. Le toucher doux et velouté est l’une des caractéristiques de la moleskine.

Une sensation que l’on retrouve dans la suédine, une matière synthétique sensée imiter le daim (comme son nom l’indique en anglais ; suede) dans la fabrication de blousons. C’est ce toucher de velours plat qui séduit en premier dans la moleskine.
 
Cet aspect lisse et proche du cuir dans certains cas est aussi apporté par un rasage des poils issus du tissage.

Confortable et chaud, ce tissu lourd (400 gr) a été utilisé autrefois dans la fabrication de vêtements de travail.

Avec bien sûr un coloris adapté à chaque profession, le blanc pour les peintres, le noir pour les charpentiers, les couvreurs et les livreurs de charbon, le bleu pour les mécaniciens.
 
Destinée aux vêtements de travail (ce que l’on nomme aussi « work-wear »), la moleskine ne tarde pas à être adoptée par les meilleures marques de mode masculine et, notamment, par l’ancienne maison Arnys (aujourd'hui, intégrée à Berluti) qui avait créé un modèle de sa veste Forestière en moleskine pour le journaliste Serge Moati.
 
Inspirée des vestes de garde-chasse, la Forestière était en moleskine de coton avec une doublure matelassée de couleur vive. Arnys utilisait également cette étoffe dans la confection de pantalon de week-end.

Daniel Lévy à Paris propose une très belle version de sa fameuse veste Monsieur Daniel dans cette étoffe. Cyril Arvengas de Maison Gabriel est également amateur de cette matière. 

Avec une coupe droite et toujours équipés de poches cavalières, ces pantalons étaient proposés dans un choix de coloris assez chauds comme le rouge brique, le jaune safran ou un beige moutarde (des coloris qu’on retrouve souvent de nos jours encore, chez Berteil ou chez Mettez à La Madeleine).
 
Dans le même esprit, la maison Harry Jones spécialisée dans les pantalons proposait des modèles en moleskine, malheureusement cette maison a récemment mis fin à son activité.
 
Il est aujourd’hui difficile de trouver un pantalon bien coupé dans cette étoffe. Certaines marques annoncent ce type de produit dans leur site internet mais la qualité de l’étoffe ou de la coupe ne donne pas envie.
 
Il faut sans doute aller à Londres chez Drake’s ou chez Anderson & Sheppard pour trouver un produit correctement fini sans oublier la petite boutique de Kent & Haste dans Sackville Street à deux pas de Saville Row.
 
Un pantalon de week-end élégant dans un tissu pratique qui supporte les voyages en avion ou en voiture sans que l’on ait l’air d’un vagabond, voilà ce qu’un tailleur de qualité apportera à une étoffe rustique.        
 
Joël Chassaing-Cuvillier

Montres-de-luxe.com | Publié le 28 Mars 2025 | Lu 205 fois

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