Lutays, un vent frais d'élégance à la française souffle sur le vestiaire work-wear


Au détour d’un passage discret du très chic VIIe arrondissement à Paris, se trouve une jeune maison hébergée dans un ancien atelier de fonderie de la tour Eiffel, Lutays. À prononcer Lutèce, le premier nom de Paris ! Partons à la rencontre de Jean-Baptiste Rosseeuw, son fondateur.


Jean-Baptiste Rosseeuw est un jeune entrepreneur diplômé en droit, qui, seulement dans sa trentaine, a déjà travaillé pour de quelques maisons prestigieuses comme le bottiers Corthay et ou la maison de luxe Bottega Venega.
 
Passionné d’artisanat, il dirigera aussi l’atelier de Haute-Couture de Lavabre-Cadet, dernier gantier artisanal français !
 
C’est sans doute cet amour de la bienfacture qui le pousse à fonder sa propre maison en 2020. Mais surtout, l’émulation naît d’un constat : tous les hommes veulent s’habiller à l’italienne, à l’anglaise voire à l’américaine… Et boudent le style français !

Pour Jean-Baptiste Rosseeuw, si le mythe de la « Parisienne » est mondialement connu, c’est moins vrai du « Parisien » ; non pas car qu’il n’existerait pas mais parce qu’il reste encore à le faire découvrir en dehors du monde feutré tailleur.
 
C’est vrai, la France est le berceau d’un style tailleur très défini, où la structure prime : Smalto, Camps de Luca, Arnys, Lanvin et Cifonelli en sont les tenants. Mais comment s’habiller à la française quand on ne porte pas de costume ?
 
C’est la réponse apportée par Lutays  en proposant un ensemble de vestes, de gilets, de pulls et de pantalons décontractés et sobres. Chez Lutays, pas de structure -seulement celle donnée par le tissu. Si tout est sur commande, Jean-Baptiste Rosseeuw veille à restreindre son offre de tissus : à chaque modèle ses variations possibles de couleurs, en fonction des saisons.

Une façon efficace de garantir que chaque modèle reste fidèle à l’esprit de la maison. Ces vêtements, parlons-en. Nous avons eu envie de décrire nos coups de cœur.
 
L’hiver appelle des vestes chaudes et confortables comme la Pilote, inspirée bien sûr des Ace, les pilotes de la Première Guerre mondiale. Modernisée, cette veste conserve de son passé martial l’aspect pratique. La Pilote est une veste droite garnie de trois poches à rabats. Elle est présentée en denim lourd (made in France !) ou en laine barathea pour la saison froide.
 
On apprécie particulièrement les rabats en accolade et les plis creux qui témoignent d’un vrai soin apporté à la veste. Non doublée, non entoilée, ce vêtement offre le même confort qu’une surchemise, tout en apportant une stature plus habillée… Mention spéciale aux poches de la taille qui présentent une découpe latérale : vous pourrez tout simplement y glisser les mains !

En flanelle ou en denim, la Boudeuse est notre véritable coup de cœur ! Lutays a eu l’idée très originale de renouer avec un vêtement iconique, typiquement français : la vareuse de marin ! Une pièce originale qui prend l’allure d’une surchemise qui s’enfile tel un polo à manches longues.
 
Ce vêtement reproduit avec fidélité les poches poitrine intérieures du vêtement. Jean-Baptiste Rosseeuw explique que les marins avaient les vêtements les plus lisses possible afin d’éviter toute prise et les accidents à bord. A porter ample, par-dessus une chemise ou un col roulé très fin.
 
Enfin, un modèle indispensable du vestiaire masculin, réalisé avec un soin particulier : la veste de travailleur Zola. Si le nom fait référence au chef de file du naturalisme et à son sujet de prédilection, il est difficile d’imaginer une veste si luxueuse sur le dos d’Etienne Lantier !

Réalisée dans des matières nobles, la Zola donne ses lettres de noblesse à ce vêtement populaire. C’est particulièrement le cas de sa déclinaison en serge de laine non teintée, tissée en France.
 
La maison Lutays, c’est aussi le goût des gilets Valmont, des marinières Apache, des pantalons en denim français : et de mettre en avant la culture vestimentaire française. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil au livre d’inspiration de Jean-Baptiste composé sur papier de lin, où se mêlent tissus français et photographies anciennes…
 
Le travail de Lutays s’inscrit dans une mouvance qu’initient de plus en plus de maisons indépendantes, privilégiant les circuits de productions courts, les matériaux nobles et la  bienfacture.
 
Si les maisons proposent des vêtements hors des salons tailleur qui portent la même exigence de façon, réjouissons-nous de cette saine émulation à cultiver le beau : on ne peut qu’encourager les Français à reconquérir leur vestiaire !
 
Raphaël Sagodira

Maison Lutays


Montres-de-luxe.com | Publié le 26 Novembre 2022 | Lu 1500 fois

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