La poésie du titre du deuxième volet autobiographique de Birago Diop nous invite instantanément à nous replonger dans nos souvenirs personnels ou dans une mémoire collective. La justesse du choix des mots autorise l’imaginaire tout en laissant place à l’interprétation.
Alors que nous pourrions être enclins à la nostalgie en nous laissant bercer par la douce mélodie que nous susurre à l’oreille le titre « À rebrousse-temps » , Gaston Berger nous ramène à la raison avec ces mots « notre civilisation s’arrache avec peine à la fascination du passé. Elle est rétrospective avec entêtement ».
Cette fascination du passé doit-elle être discutable lorsque l’on connait l’importance de l’attachement aux traditions, à la transmission culturelle et à la valorisation d’un récit historique du continent africain ?
Nous vivons depuis 2020 un cataclysme mondial qui bouscule l’ordre du temps et notre relation à celui-ci dans le « monde d’avant ». Nous découpons notre rapport au temps entre « le souvenir du passé, l’instant présent et l’anticipation du futur ». Quel sens devons-nous lui donner quand le « monde mobile où nous vivons change de plus en plus vite selon une accélération devenue immédiatement perceptible » ?
Ne pouvons-nous pas imaginer que l’expérience de ce temps latent, suspendu pendant des mois, nous force aujourd’hui à repenser le cycle du temps? Pouvons-nous à nouveau appréhender à sa juste valeur ce qui constitue notre temps : notre environnement et le vivant qui nous entoure ?
La conception du temps pourrait être appréhendée selon une lecture définie par l’homme, cadencée, rythmée, comptée. La société globalisée dans laquelle nous vivons reflète un monde compétitif focalisé sur les performances de la technologie sensées améliorer notre condition d’homme dans un avenir plus ou moins proche.
Cependant cette production intense de richesses matérielles ne s’accommode pas forcément avec une autre lecture du monde où le temps est un bien commun porté par une relation en équilibre avec les éléments qui nous entourent. Ce temps serait vécu comme cyclique, lié à l’univers, favorisant « un éternel bourgeonnement ».
La prise de conscience des limites d’une surenchère de la production, de la compétitivité et d’une rupture avec une consommation raisonnée de nos ressources, nous amène certainement à repenser certains acquis et à décentrer notre place dominante d’homme sur la terre. Le temps devenu un luxe, devrait retrouver sa condition première, celle d’une relation équilibrant le rapport entre l’homme et son environnement naturel.
Si l’expérience au temps est choisie par chaque individu, de quelle manière les artistes appréhendent-ils l’empreinte du passé et la marque du temps dans le génie créatif de la création contemporaine ?
Armelle Dakouo
Une exposition-vente à découvrir dans le lieu d’exception de Manifesta, un ancien atelier de soyeux ayant appartenu à la même famille pendant 3 générations, en plein centre de Lyon.
Alors que nous pourrions être enclins à la nostalgie en nous laissant bercer par la douce mélodie que nous susurre à l’oreille le titre « À rebrousse-temps » , Gaston Berger nous ramène à la raison avec ces mots « notre civilisation s’arrache avec peine à la fascination du passé. Elle est rétrospective avec entêtement ».
Cette fascination du passé doit-elle être discutable lorsque l’on connait l’importance de l’attachement aux traditions, à la transmission culturelle et à la valorisation d’un récit historique du continent africain ?
Nous vivons depuis 2020 un cataclysme mondial qui bouscule l’ordre du temps et notre relation à celui-ci dans le « monde d’avant ». Nous découpons notre rapport au temps entre « le souvenir du passé, l’instant présent et l’anticipation du futur ». Quel sens devons-nous lui donner quand le « monde mobile où nous vivons change de plus en plus vite selon une accélération devenue immédiatement perceptible » ?
Ne pouvons-nous pas imaginer que l’expérience de ce temps latent, suspendu pendant des mois, nous force aujourd’hui à repenser le cycle du temps? Pouvons-nous à nouveau appréhender à sa juste valeur ce qui constitue notre temps : notre environnement et le vivant qui nous entoure ?
La conception du temps pourrait être appréhendée selon une lecture définie par l’homme, cadencée, rythmée, comptée. La société globalisée dans laquelle nous vivons reflète un monde compétitif focalisé sur les performances de la technologie sensées améliorer notre condition d’homme dans un avenir plus ou moins proche.
Cependant cette production intense de richesses matérielles ne s’accommode pas forcément avec une autre lecture du monde où le temps est un bien commun porté par une relation en équilibre avec les éléments qui nous entourent. Ce temps serait vécu comme cyclique, lié à l’univers, favorisant « un éternel bourgeonnement ».
La prise de conscience des limites d’une surenchère de la production, de la compétitivité et d’une rupture avec une consommation raisonnée de nos ressources, nous amène certainement à repenser certains acquis et à décentrer notre place dominante d’homme sur la terre. Le temps devenu un luxe, devrait retrouver sa condition première, celle d’une relation équilibrant le rapport entre l’homme et son environnement naturel.
Si l’expérience au temps est choisie par chaque individu, de quelle manière les artistes appréhendent-ils l’empreinte du passé et la marque du temps dans le génie créatif de la création contemporaine ?
Armelle Dakouo
Une exposition-vente à découvrir dans le lieu d’exception de Manifesta, un ancien atelier de soyeux ayant appartenu à la même famille pendant 3 générations, en plein centre de Lyon.