Montblanc Metamorphosis : montre furturiste, voire mutante...


La marque Montblanc a présenté l’année dernière au SIHH 2010 la Metamorphosis. Une montre au design (qui n’est pas sans rappeler les fameuses « montres molles » de Salvador Dali) et au mécanisme hors norme équipée d’un calibre imaginé par deux jeunes créateurs de haute horlogerie : Johnny Girardin et Franck Orny. Détails d'une pièce futuriste, voire mutante...


Suite à la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de l’entreprise Minerva, et après les cérémonies marquant l’ouverture du bâtiment de la manufacture complètement rénové à Villeret, les experts de l’Institut Minerva de Recherche en Haute Horlogerie sont maintenant exclusivement concentrés sur leurs principales tâches...

D’un côté, la préservation et la culture de l’art horloger de haut niveau selon l’authentique tradition suisse et, d’un autre côté, le développement perpétuel de concepts et de technologies innovants afin d’assurer un brillant futur à l’horlogerie.

L’Institut Minerva est l’une des dernières manufactures où une grande partie des compétences horlogères traditionnelles, avec toute leur finesse en micromécanique, sont encore méticuleusement accomplies à la main, presque comme si chaque garde-temps était individuellement conçu en tant que pièce unique.

Les traditions sont respectées, cependant l’innovation continuelle est également indispensable pour assurer le renouveau constant et le progrès permanent de l’art horloger, afin de fixer les standards de qualité et de créativité dans le futur. Cet héritage est particulièrement présent au sein de l’Institut Minerva, où les collaborateurs le vivent et le respirent dans leur travail quotidien.

Les derniers résultats de ce travail ardent seront dévoilés au prochain Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) à Genève en 2010, quand le Montblanc Metamorphosis comptera parmi les débutants les plus attrayants.

L’Institut Minerva encourage de nouveaux talents

Avec la fondation de l’Institut Minerva de Recherche en Haute Horlogerie, Montblanc ne s’est pas seulement consacré à assurer la survie d’une manufacture avec une tradition chrono graphique légendaire : l’Institut Minerva entend aussi favoriser les jeunes talents dont les idées nouvelles viennent enrichir l'art horloger et qui sont désireux de créer leur propre entreprise, qu’ils vont animer avec leur esprit d'innovation et de dynamisme. Une industrie complexe qui exige des investissements beaucoup trop coûteux pour les jeunes qui souhaitent se financer par leurs propres moyens. Ainsi, l'Institut Minerva contribue également, à la fois matériellement et intellectuellement, à aider ces personnes ambitieuses à démarrer leur propre entreprise. A présent, deux ans seulement après la fondation de l'Institut Minerva, son remarquable premier projet est prêt à être présenté.

Montblanc Metamorphosis : une montre avec deux visages et deux fonctions

Le Montblanc Metamorphosis répond au défi suivant : utiliser le chronographe Calibre 16-29 comme base pour la création de quelque chose de complètement nouveau et sans précédent. C'est également le premier projet de l'Institut Minerva, qui s'est fixé deux objectifs : offrir de l’aide à de jeunes talents prometteurs tout en combinant tradition et innovation.

Dans ce contexte, les responsables de l'Institut Minerva ont été fortement impressionnés par les idées de deux jeunes hommes d'affaires et spécialistes horlogers, Johnny Girardin et Franck Orny, qui ont conçu une montre-bracelet avec deux visages. Evidemment, une montre avec des fonctions différentes réparties sur deux cadrans n'est pas une nouveauté en soi, mais la manière dont le Montblanc Metamorphosis se transforme n'a jamais été vue auparavant.

En déplaçant une targette de haut en bas, ce garde-temps se transforme à partir d'une montre-bracelet dotée de l’affichage de l’heure, des minutes et des secondes en un chronographe, et vice versa. Pour réaliser cette métamorphose, d’une manière purement mécanique, les deux créateurs ont été obligés d'utiliser toutes leurs compétences d’horlogers et d’emprunter les méthodes de l'art de la construction des automates, un métier traditionnel qui, comme l'horlogerie, a longtemps été pratiqué dans la région du Jura suisse.

Le visage de l’heure civile

Avant sa métamorphose, le spectateur peut admirer un large boîtier en forme de goutte d'eau avec un cadran qui offre un affichage inhabituel de l'heure ordinaire de la journée, aussi connu comme « l'heure civile ». Un cadran style régulateur avec une seule aiguille d’heure et une indication en chiffres romains occupe la position à 12 heures, tandis qu’une aiguille des minutes rétrogrades balaie son arc entre 8 et 4 heures à partir du centre du cadran principal.

Une grande aiguille des secondes, qui partage ce même axe central, effectue un tour complet par minute. Une aiguille de date est située à 6 heures. Les aiguilles précitées se combinent pour indiquer l'heure civile en cours ainsi que la date. Mais dès qu’un passionné de montre intéressé actionne la targette disposée sur la carrure de la boîte, vers le bas de « 10 » à « 8 » heures, cet extraordinaire garde-temps commence une métamorphose qui le transforme en un chronographe en une quinzaine de secondes environ…

La transformation

Comme cela se produit entre deux scènes consécutives au théâtre, sur le cadran de cette montre, un changement particulièrement rapide se réalise au cours de la métamorphose. Dans la moitié inférieure de la montre quatre volets effectuent un mouvement magique et viennent à disparaître en se glissant à gauche et à droite sous la base centrale du cadran. Un enchaînement analogue apparaît avec deux volets sur le cadran des heures du régulateur à la position « 12 ».

Une fois tous les volets ouverts, un petit cadran s’élève à 6 heures tel le plancher d'un ascenseur et une ouverture dans ce disque « avale » l’aiguille de date. Le disque tournant nouvellement mis en évidence constitue le compteur des minutes du chronographe. Cette ascension qui est animée de façon entièrement mécanique, fera, sans nul doute, l'admiration des passionnés de l'art horloger de haut niveau, témoins de cette transformation sans précédent.

Le visage de la mesure de « Brefs Intervalles de Temps »

Après sa métamorphose, cette pièce maîtresse d'horlogerie mécanique présente un visage entièrement consacré à la fonction chronographe. Les indications correspondant à l’affichage de l'heure civile avaient un aspect plutôt conservateur avec des chiffres romains et une combinaison classique de couleurs noire et argent. Cependant, après transformation, le cadran du chronographe s'appuie sur des chiffres arabes et des accents rouges pour renforcer l'aspect technique d'un instrument qui est construit pour comptabiliser de courts intervalles de temps.

Les heures et minutes rétrogrades sont toujours indiquées sur le cadran à 12 heures. Le disque tournant une fois élevé à la position "6" affiche un détail insolite: il met en évidence une échelle des minutes écoulées graduée de 1 à 31. Un index immobile sur la partie centrale du cadran indique quelle minute est actuellement en train d’être comptée. La raison pour laquelle cette échelle est graduée pour 31 minutes n'est pas due à une considération technique, mais simplement parce que ses concepteurs ont discrètement voulu faire allusion au fait que l'échelle de date peut également occuper cette position.

Le futur propriétaire de ce garde-temps inhabituel appréciera sans aucun doute de tels détails, surtout quand il, ou elle, remarquera que chacune des fonctions de ces deux cadrans est mécaniquement indépendante l’une de l’autre. Alors que le disque du temps des minutes écoulées tourne en permanence, l’aiguille des minutes se déplace de façon "semi-instantanée".

La micromécanique d’un genre entièrement nouveau

Malgré l'élégance et la précision de la métamorphose, ce changement ne peut occulter le fait que les enchaînements hautement techniques doivent être intégrés dans la boîte du Montblanc Metamorphosis.

Environ cinquante composants individuels doivent bouger de façon synchronisée simplement pour changer d'un côté à l'autre, et plus de 650 pièces enchaînées afin de réaliser le garde-temps en entier. Les mécanismes qui assurent cette « chorégraphie horlogère » sont si nouveaux et innovants que ce développement a fait l’objet d’une demande de plusieurs brevets.

Par ailleurs, ces deux inventeurs ont été obligés de se former au-delà de leurs compétences horlogères antérieures afin de maîtriser le défi d'intégrer, dans la structure existante du Calibre Minerva 16-29, les composants du mouvement du Montblanc Metamorphosis, qui vont d’un barillet supplémentaire et d’un volant d’inertie à de nombreuses petites pièces, dont plusieurs sont entièrement nouvelles.

Plus concrètement, le mouvement est intégré dans une boîte en forme de goutte, conception qui rappelle le Grand Tourbillon Heures Mystérieuses de la Montblanc Collection Villeret 1858. Seulement 25 pièces du Montblanc Metamorphosis seront fabriquées. Ces réalisations techniques, qui demeurent la propriété intellectuelle des deux horlogers, Johnny Girardin et Franck Orny, écrivent un chapitre important de l'histoire encore fraîche de l'entreprise nouvellement fondée, Telos Watch SA, qui est sous la direction de ces deux hommes inventifs. Elle leur permettra d’apporter leurs idées et expertise sur le marché.

Pour leur première création, le Montblanc Metamorphosis, Montblanc a mis à leur disposition toutes les ressources de développement et techniques de l’Institut Minerva situé à Villeret, et a fourni les investissements financiers requis ainsi que le soutien moral et administratif que ces deux jeunes hommes ont besoin pour réaliser leurs projets ambitieux et par la suite, pour continuer à exercer leur métier au sein de leur propre entreprise, Telos Watch SA. Maintenant que ce projet est sur la bonne voie pour être présenté au public à Genève, les experts de l'Institut Minerva ont commencé à s’orienter vers leur prochain projet de soutien qu’ils envisagent de mener au cours des dix-huit prochains mois, car le développement ne doit jamais demeurer statique.

Les Inventeurs du Montblanc Metamorphosis

Le designer et ingénieur en horlogerie, Johnny Girardin, avait précédemment travaillé pour diverses manufactures renommées et a été plus récemment responsable de projets innovants. Ingénieur en mécanique, Franck Orny, a dirigé divers départements de production au sein d’une grande entreprise réputée pour la réalisation d’assortiments horlogers et a été chef de production dans une manufacture qui a surtout attiré l'attention ces dernières années grâce à ses complications horlogères non conventionnelles et particulièrement élaborées.

Depuis que l'Institut Minerva a approuvé leur projet, Johnny Girardin et Franck Orny se sont appliqués à concevoir les composants nécessaires pour le Montblanc Metamorphosis, ainsi qu’à élaborer et appliquer les méthodes de fabrication requises. Les prototypes seront fabriqués au sein des ateliers de la manufacture à Villeret, où les deux inventeurs ont à leur disposition tous les outils et les machines nécessaires, ainsi que le savoir-faire des maîtres horlogers expérimentés de l’Institut Minerva.

Montres-de-luxe.com | Publié le 6 Janvier 2011 | Lu 5239 fois

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