Moser : quand l'heure gomme le temps...


Régulièrement, la marque horlogère Moser aime proposer des montres totalement décalées, à la limite du « pied de nez » ! C’est encore le cas cette année avec cette nouveauté en acier avec calibre automatique où l’aiguille des heures est remplacée par une… gomme ! Efface-t-elle le temps ? Il faut la porter pour le savoir…


On s’en souvient, en 2015, la maison horlogère Moser choisissait de pousser le minimalisme jusqu’à supprimer son logo de ses cadrans Concept, faisant de la sobriété et des cadrans fumés sa véritable signature. Sorte de pied de nez au luxe-logo qui se doit de s’afficher un peu partout…
 
Ce retour à l’essentiel, prônant un luxe identitaire et identifiable pour les « happy few », visait à remettre en exergue le produit et le savoir-faire plutôt que la marque ! Une réussite.
 
Forte de l’engouement suscité à l’époque, la marque a demandé au studio seconde/seconde (qui remplace les aiguilles des heures par des aiguilles funs-décalées) de réinterpréter cette approche à travers un modèle conceptuel.

Pour ce faire, sur un cadran Funky Blue fumé avec décor rayons de soleil, une aiguille en forme de gomme à effacer (qui n'est pas sans évoquer les anciennes Mallat), colorée et pixelisée, vient remplacer l’aiguille des heures ! Reste à savoir si elle efface le temps qui passe… ou pas.
 
Partageant avec seconde/seconde / le même goût pour l’inattendu, Edouard Meylan, patron de Moser indique : « en ajoutant un élément en rupture, seconde/seconde/ bouscule une esthétique en place, apportant un contraste bienvenu tout en respectant l’élégance inhérente à ce modèle et en jouant sur le concept même de nos cadrans sans logo et sans index ».

Du côté de seconde/seconde/, l’artiste parisien explique : « Le « hand swap », ce principe visant à changer une ou plusieurs aiguilles sur une montre existante, est devenu ma signature et c’est chez moi d’abord guidé par une pulsion d’irrévérence. Je viens en effet bouleverser un équilibre. Rompre une harmonie. J’apporte cette dissonance comme pour désarçonner le produit, le déconstruire. Mais pour ensuite me permettre de le reconstruire. Pour en révéler une facette méconnue ou en montrer une autre perspective ».
 
Et de poursuivre : « ma perspective. La gomme, ici, je la vois comme l’objet anodin du quotidien qui prend le pouvoir sur l’objet de prestige et d’exception. C’est ensuite la métaphore de l’effacement et du minimalisme – notions évidemment chères à H. Moser - mais aussi la métaphore de l’effort sans cesse renouvelé, de ces tentatives infructueuses, souvent dans l’ombre, que l’on efface mille fois avant de résoudre cette équation, avant de parachever cette œuvre. Pour trouver, un peu, il faut se tromper, donc effacer, souvent ».
 
Au cœur de son boîtier en acier de 40 mm bat le calibre HMC 200 à remontage automatique, un mouvement manufacture entièrement conçu et réalisé par H. Moser & Cie. Serie limitée à 20 exemplaires. Chaque pièce sera accompagnée d’une œuvre de seconde/seconde/ réalisée en exclusivité et numérotée.   


La fameuse gomme Mallat
On se souvient de la fameuse gomme Mallat avec son large côté rose et son côté plus court de couleur bleue. Pour la petite histoire, sachez que la partie bleue ne servait pas à effacer le stylo à bille ! Et non…
 
Les deux côtés servaient exclusivement à effacer le crayon à papier : le rose sur les papiers tendres et fins ; le bleu sur les papiers ou surfaces plus rigides. Pas étonnant que nous ayons déchiré tant de pages en tentant désespérément d’effacer nos erreurs écrites au stylo bille !

Montres-de-luxe.com | Publié le 2 Avril 2021 | Lu 8094 fois

À découvrir aussi :