« Ne laisse pas filer le temps à t’amuser, un jour il sera trop tard pour les regrets (…) Tu crois avoir tout le temps devant toi alors qu’en vérité, cela ne dure qu’un clin d’œil. Même si tu en profites tant et plus, un jour viendra où, sans crier gare, ton passé te sautera au visage » in Le chant des regrets éternels de Wang Anyi.
A noter que ce roman, recèle de nombreuses phrases et réflexions sur le temps, et notamment, sur le temps qui passe… En voici deux autres :
« Dès lors, il cessèrent de penser à l’avenir, cet avenir si vague. Comment auraient-ils pu résister à cette érosion du temps qui, goutte à goutte, rendait la réalité plus réelle et le vide encore plus vide ? Sans avenir ils appréciaient davantage le présent, savourant chaque seconde qui passait, vivant une brève journée comme une longue nuit, un court moment comme un grand cycle de vie. Disposer de beaucoup de temps permet d’exprimer ses sentiments dans leur plénitude, mais ce temps est forcément gaspillé sans compter. Limité, le temps présente d’autres avantages : pris par le temps, on rejette le superflu au profit de l’essentiel ; ainsi la rareté s’avère-t-elle plus précieuse que la quantité ».
« Au bout d’un moment, lui aussi voulut leur raconter une histoire. Son père avait un vieil ami décédé dix ans plus tôt. A l’heure précise de sa mort, l’horloge électrique fixée au mur s’était arrêtée. Comme cette horloge accrochée en hauteur était un très vieux modèle, on dit qu’il fallait la réparer mais, pendant les dix ans qui suivirent, on remit chaque jour la chose au lendemain. Or voilà qu’il y a six mois, atteinte d’une maladie incurable l’épouse rendit l’âme à son tour. A la seconde précise où elle ferma les yeux, l’horloge se remit à fonctionner pour ne plus s’arrêter depuis ».
Note de l’éditeur
Ce roman est tout entier traversé par la palpitation d’une ville, la mythique Shanghai, déployée dans le dédale de ses ruelles, le bruissement de ses rumeurs, les nuées de ses pigeons auxquels nul secret n’échappe, et les chambres de ses demoiselles, où l’attente « use la patience de vivre ».
Et perdus quelque part dans le corps de la cité, une femme et son destin, intimement lié au destin de la ville qui, au cours du siècle dernier, vit à la fois son avènement, son repli et sa renaissance. Dans un style poétique souvent aussi léger qu’une « aile de cigale », Wang Anyi dépeint dans ce roman en trois actes la vie d’une femme, Wang Qiyao, au nom évocateur : « Pure Jade ».
Reine de beauté dans le flamboiement d’un Shanghai qui connaît avant 1949 ses dernières années de liberté, partageant une passion cachée avec un notable politique, elle doit se réfugier ensuite dans une des « fissures du monde », se fondre dans l’anonymat, alors que la nuit de la Révolution culturelle s’est abattue sur la cité autrefois lumineuse. Lorsque Shanghai renaît, à l’aube des années 1980, est-il encore temps pour Wang Qiya de rattraper les jours enfuis ?
Le Chant des regrets éternels de WANG Anyi
Editions Picquier
Traduit par Yvonne André et Stéphane Lévêque
680 pages
23,00 euros
ISBN : 87730-806-5
A noter que ce roman, recèle de nombreuses phrases et réflexions sur le temps, et notamment, sur le temps qui passe… En voici deux autres :
« Dès lors, il cessèrent de penser à l’avenir, cet avenir si vague. Comment auraient-ils pu résister à cette érosion du temps qui, goutte à goutte, rendait la réalité plus réelle et le vide encore plus vide ? Sans avenir ils appréciaient davantage le présent, savourant chaque seconde qui passait, vivant une brève journée comme une longue nuit, un court moment comme un grand cycle de vie. Disposer de beaucoup de temps permet d’exprimer ses sentiments dans leur plénitude, mais ce temps est forcément gaspillé sans compter. Limité, le temps présente d’autres avantages : pris par le temps, on rejette le superflu au profit de l’essentiel ; ainsi la rareté s’avère-t-elle plus précieuse que la quantité ».
« Au bout d’un moment, lui aussi voulut leur raconter une histoire. Son père avait un vieil ami décédé dix ans plus tôt. A l’heure précise de sa mort, l’horloge électrique fixée au mur s’était arrêtée. Comme cette horloge accrochée en hauteur était un très vieux modèle, on dit qu’il fallait la réparer mais, pendant les dix ans qui suivirent, on remit chaque jour la chose au lendemain. Or voilà qu’il y a six mois, atteinte d’une maladie incurable l’épouse rendit l’âme à son tour. A la seconde précise où elle ferma les yeux, l’horloge se remit à fonctionner pour ne plus s’arrêter depuis ».
Note de l’éditeur
Ce roman est tout entier traversé par la palpitation d’une ville, la mythique Shanghai, déployée dans le dédale de ses ruelles, le bruissement de ses rumeurs, les nuées de ses pigeons auxquels nul secret n’échappe, et les chambres de ses demoiselles, où l’attente « use la patience de vivre ».
Et perdus quelque part dans le corps de la cité, une femme et son destin, intimement lié au destin de la ville qui, au cours du siècle dernier, vit à la fois son avènement, son repli et sa renaissance. Dans un style poétique souvent aussi léger qu’une « aile de cigale », Wang Anyi dépeint dans ce roman en trois actes la vie d’une femme, Wang Qiyao, au nom évocateur : « Pure Jade ».
Reine de beauté dans le flamboiement d’un Shanghai qui connaît avant 1949 ses dernières années de liberté, partageant une passion cachée avec un notable politique, elle doit se réfugier ensuite dans une des « fissures du monde », se fondre dans l’anonymat, alors que la nuit de la Révolution culturelle s’est abattue sur la cité autrefois lumineuse. Lorsque Shanghai renaît, à l’aube des années 1980, est-il encore temps pour Wang Qiya de rattraper les jours enfuis ?
Le Chant des regrets éternels de WANG Anyi
Editions Picquier
Traduit par Yvonne André et Stéphane Lévêque
680 pages
23,00 euros
ISBN : 87730-806-5