Parmigiani Fleurier Bugatti Type 390 : un bloc moteur à votre poignet


Cela fait déjà treize ans que Parmigiani Fleurier est partenaire de Bugatti. Treize années pendant lesquelles l’horloger fleurisan a réalisé des montres radicalement hors-norme en hommage aux bolides du constructeur automobile alsacien. En cette fin d’année 2017 et à quelques jours du SIHH 2018, PF vient de dévoiler sa nouvelle collab’ avec Bugatti : la Type 390, un bloc moteur au poignet. Série limitée à dix exemplaires.


Chez Bugatti, la supercar Chiron succède à la Veyron. Il s’agit tout simplement de la « voiture de série » la plus rapide au monde. Afin de rendre hommage à ce bolide d’exception, Parmigiani Fleurier a présenté il y a quelques jours à Paris à l’Automobile Club de France, une montre également exceptionnelle : la PF-Bugatti Type 390.
 
Cette nouvelle génération de montres Bugatti succède à la PF Bugatti Type 370 dédiée à la 16.4 Veyron et à la PF Bugatti Super Sport dédiée à la Super Sport dont une version transparente a été dévoilée en janvier 2016. Plus concrètement, avec ce nouveau modèle de chez PF, vous embarquez un bloc moteur à votre poignet !
 
PF a puisé dans la quintessence de cette supercar pour imaginer une montre sans équivalent. Spécialement développé pour cette pièce totalement hors norme, aussi exceptionnel que le W16 quadri-turbo et les 1500 chevaux de la Chiron, le calibre PF390 tient dans un cylindre développant 80h de réserve de marche grâce à deux barillets montés en série.
 
La transmission des informations de la structure tubulaire au cadran positionné perpendiculairement -une des caractéristiques de cette série- est rendue possible par une vis sans fin. Par ailleurs, la construction modulaire de ce mouvement permet de le retirer de son logement tel un moteur de supercar. « Autant dire que, comme celle qui l’a inspiré, la Bugatti Type 390 de Parmigiani Fleurier en a beaucoup sous le capot » assure la marque dans son communiqué.
 
Pour ce « moteur » horloger, pas de fioritures, ni d’éléments uniquement décoratifs, tout est centré sur la performance, sur l’essentiel. « Nous avons mis de la technique là où il en fallait », résument les constructeurs. Ce même esprit a prévalu dès le début du partenariat liant l’horloger de haut vol au mythique constructeur automobile.
 
Souvenons-nous qu’en 2004 déjà, Parmigiani Fleurier bouscule les codes pour s’inspirer au plus près de la technologie mise en œuvre dans la Bugatti Veyron. De fait, rien de semblable n’avait été imaginé en horlogerie avant que la manufacture de Fleurier ne conçoive une montre à moteur tridimensionnel (la Bugatti Type 370) pour accompagner le lancement de la Bugatti Veyron 16.4.
 
Depuis lors, la maison a poursuivi sur cette lancée avant-gardiste. Et creuser son sillon pour définitivement ancrer sa collection Bugatti dans cette horlogerie du 21ème siècle. « Nous commençons là où les autres s’arrêtent », aime-t-on à dire chez Bugatti ; PF a fait sienne cette maxime en concevant des montres innovantes (notamment les Bugatti Type 370, Bugatti Type 370 Centenaire, Bugatti Super Sport, Bugatti Vitesse, Bugatti Super Sport Saphir) et à la technicité éprouvée, à l’image des bolides sortis des ateliers de Molsheim en Alsace.
 
Dernière-née de cette prestigieuse collection, fruit de quatre années de développement, la Bugatti Type 390 est de la même veine. De fait, concentré d’innovations et de solutions inédites, ce bloc moteur au poignet se singularise par sa construction cylindrique horizontale. D’un côté, le moteur 8 litres W16 quad-turbo compressé générant 1.500 chevaux et propulsant le bolide à 420 km/h (limité pour cause de circuit non adapté), de l’autre le Calibre PF390 à moteur cylindrique et ses deux barillets en série –clin d’œil au réservoir monté en selle de Bugatti- embarquant un tourbillon volant pour une réserve de marche de 80 heures.
 
Ce moteur d’un nouveau genre est réduit à un diamètre minimal qui n’excède pas celui du régulateur de son tourbillon 60 secondes, indiquant la seconde. Une fois le diamètre du régulateur déterminé en fonction de l’inertie souhaitée (le balancier présente une inertie de 10 mg.cm2), l’ensemble de la construction (dont les barillets qui fournissent l’énergie au moteur) répond à cette mesure pour former un cylindre régulier. A la clé, un brevet déposé par la manufacture PF lors de la mise au point de ce mouvement mécanique à remontage manuel sans équivalent. 

Inspirés par les principes de construction de la Chiron, les designers ont retenu une conception moteur/habitacle/carrosserie. Concrètement, le mouvement cylindrique transversal (moteur) est lié par une vis sans fin au cadran et aux affichages (habitacle) positionnés perpendiculairement.
 
La construction modulaire qui permet de retirer le mouvement de son logement (pratique en cas de SAV) implique de multiples solutions inédites. De fait, ce calibre se distingue par ses trains de rouage et leur implantation. L’objectif est identique à toutes les montres, à savoir transmettre l’énergie des barillets vers l’échappement. Mais au vu de la configuration cylindrique du mouvement, l’habituelle alternance roue-pignon-roue-pignon est remplacée par une transmission par le biais de trois trains planétaires.
 
Chacun de ces trois trains intègre un rouage central, trois satellites et une couronne dentée fixe réalisée en croissance métallique. « Composant d’un nouveau type, ce train planétaire n’a jamais été utilisé jusqu’ici en horlogerie en tant que train de rouages » assure l’horloger dans son communiqué.
 
Ce rouage planétaire inédit fait appel au plus petit roulement à billes du monde : 1.28 mm de diamètre pour 12 billes en céramique de 0.2 mm de diamètre. Très loin en taille -mais très proche en technologie- des roulements à billes utilisés pour la Bugatti Chiron ! Chacun des trois planétaires comprend trois roulements, soit neuf roulements à billes au total. Aspect non négligeable, l’ensemble n’exige aucune lubrification, ce qui représente un gain tant en termes de fiabilité que de maintenance.
 
Par ailleurs, les constructeurs ont imaginé une pince à tige -en remplacement de quatre composants habituels sur un mouvement horloger ordinaire (tirette, sautoir de tirette, bascule et ressort de bascule du mécanisme de remontage)– pour assurer la double fonction de remontage des deux barillets et de mise à l’heure.
 
Ce développement optimisé permet d’accroître la performance du mécanisme. Car un seul composant au lieu de quatre signifie davantage de simplicité et de fiabilité, donc une maintenance plus espacée. Exactement ce qui est recherché dans toute avancée technologique. Ce mécanisme de pince à tige permet notamment le remontage des deux barillets (réservoirs d’énergie) solidaires, montés en série de façon coaxiale.
 
L’accouplement triangulaire mis en œuvre permet un auto-centrage des deux barillets, tandis que leur type d’accouplement en séries garantit une transmission d’énergie constante -à l’image du régulateur de pression d’essence de la Chiron- et une régularité de marche pour une meilleure chronométrie. L’énergie est ensuite transmise via les trains de rouages planétaires jusqu’au régulateur à tourbillon volant, au bout de la chaîne de transmission, lequel bat à la fréquence de 4Hz (28'800 alt/h).
 
Le balancier à inertie variable et le spiral de forme Breguet sont réalisés chez Atokalpa, entité de la manufacture Parmigiani Fleurier. Autre innovation propre à ce Calibre PF390, un limitateur de couple permet de préserver le mouvement au moment du remontage en évitant toute casse accidentelle avec fonction de retour libre.
 
Egalement inspiré des composants utilisés pour sur la Chiron, le mouvement est doté d’un différentiel à denture conique pour assurer l’indication de la réserve de marche. En concevant un tube d’affichage en saphir périphérique au mouvement, PF a développé cette construction inédite qui voit un rouage de réserve de marche entraîner une couronne dentée fixée à l’intérieur du tube. Ce cône pivote sur deux bagues de guidage et permet ainsi, grâce à une aiguille fixe, de lire la réserve de marche sur le tube.
 
Ce moteur cylindrique bénéficie d’une autre avancée développée par la manufacture PF : la fixation des ponts de façon coaxiale garantit une absolue précision d’assemblage. Une précision rendue d’autant plus nécessaire qu’aux deux niveaux ponts + platines ordinairement utilisés dans les montres mécaniques, le calibre est composé de sept strates intégrant 302 composants. A noter que les ponts noircis soulignent le caractère high-tech du mouvement et sa construction modulaire. 

En termes d’architecture mouvement, le bloc moteur cylindrique est fixé au module d’affichage selon un principe de type « bielle » -inspiré de la fixation du piston pour un moteur automobile- sécurisé par un élément de forme identique à un chapeau de bielle.
 
Comme indiqué précédemment, ce calibre se singularise par une transmission de l’information du rouage au cadran via une vis sans fin. Cette dernière permet d’assurer la transmission du cylindre moteur aux affichages cadran en changeant deux fois de plan de 90°. Une première en horlogerie.
 
Cette fonction de renvoi d’angle répond à trois objectifs : basculement de l’énergie pour changer de plan, sortir du circuit cylindrique fermé et permettre l’affichage sur le cadran. Ce renvoi vers le cadran s’effectue au niveau du train planétaire central.
 
Au surplus, cette vis sans fin élimine tous les problèmes de lanternage (lorsque l’aiguille patine sur l’axe) que connaissent parfois les montres « ordinaires ». Enfin, un ressort situé à l’extrémité de la vis sans fin offre régularité et confort lors de la mise à l’heure du mouvement par la couronne.
 
« Last but not least », le Calibre PF390 bénéficie de finitions exceptionnelles de l’ensemble de ses composants. Enserrés dans une cage en titane apte à maîtriser les forces en jeu sans la moindre déformation, les deux barillets sont gravés de la signature de Louis Chiron pour l’un, de l’inscription « le vieux renard » pour l’autre, clin d’œil au surnom du légendaire pilote.
 
Au vu des innovations qu’il embarque et des solutions inédites mises en œuvre, ce Calibre PF390 ouvre une ère nouvelle dans la collection Bugatti de Parmigiani Fleurier. Il a en effet été conçu et mis au point pour devenir la plateforme de développement de modèles Bugatti à venir.
 
Le cadran noir ajouré garantit légèreté et performance. Luminescents, les index appliqués et les aiguilles jouent des contrastes pour une lisibilité optimale. Le tourbillon 60 secondes permet quant à lui, la lecture des secondes derrière la glace saphir loupe située à l’extrémité du cylindre.
 
Le boîtier est façonné dans l’or, gris ou rose selon la version et gravé en son fond de l’indication « Edition limitée 10 pièces ». Construit autour de la structure cylindrique, ce boîtier étanche (à 3 ATM) –réalisé par Les Artisans Boîtiers, entité de la manufacture Parmigiani Fleurier- se singularise par sa capacité à pivoter de 12° autour de son axe moteur (brevet déposé), pour une parfaite ergonomie autour de chaque poignet.
 
Au-travers de larges ouvertures que permettent des glaces saphir extrêmement complexes à façonner, l’hyper technicité de la mécanique est mise en lumière. Ainsi, au-dessus et au bout de la structure tubulaire, les verres saphir invitent à plonger au cœur de ces mécaniques extrêmes (moteur et tourbillon volant), tandis que les ouvertures placées sur et sous le cadran dévoilent de multiples rouages et la lecture du temps. Quant au bracelet alligator, il est signé de la maison Hermès et doté d’une boucle déployante en or.








Montres-de-luxe.com | Publié le 29 Décembre 2017 | Lu 2775 fois

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