Patek Philippe Chiming Jump Hour 5275 : triple salto en musique


En octobre 2014, la plus prestigieuse des marques horlogères familiales, Patek Philippe, a célébré en grandes pompes ses 175 ans d’existence avec la présentation de différentes montres toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. Des garde-temps qui honorent des décades de haute horlogerie dans le respect des traditions et des savoir-faire de la maison genevoise, mais des pièces qui propulsent également la marque dans le 21ème siècle. Découvrons donc la Patek Philippe Chiming Jump Hour référence 5275 qui célèbre cet anniversaire en musique.


Ce garde-temps anniversaire est doté d’un boîtier tonneau qui marie trois indications de type « sautantes » à une sonnerie marquant les heures pleines. Une mécanique de précision récompensée par quatre brevets. Ainsi, lorsqu’on admire le passage du temps –impitoyable- sur la Chiming Jump Hour, on ne voit que l’aiguille des secondes sautant en un clin d’œil d’une seconde à l’autre sur l’échelle chemin de fer. Tout le reste du cadran en or décoré d’un motif floral reste  immobile. Mais, aussitôt que l’aiguille des secondes atteint le chiffre 60, l’aiguille des minutes saute, elle aussi, instantanément à la minute suivante. Et à chaque heure pleine, l’affichage digital de l’heure dans le guichet à 12h saute également au chiffre suivant, de manière parfaitement synchronisée avec les aiguilles des secondes et des minutes. De plus, à chaque heure pleine, la montre fait retentir un petit signal acoustique.
 
Cette Chiming Jump Hour (heure sautante à sonnerie en français) rend hommage à la référence 3969, avec heure digitale sautante, lancée en 1989 pour le 150e anniversaire de Patek Philippe ; un quart de siècle plus tard, elle reflète les progrès techniques réalisés par la manufacture au cours de ces années.
 
Les affichages sautants sont des complications exigeant une grande sophistication technique. Quelques mots d’explication à ce sujet. Sur une montre-bracelet mécanique ordinaire, les aiguilles avancent en continu au rythme du balancier. Ce dernier oscille généralement à une fréquence de 21 600 ou 28 800 alternances par heure, soit 6 ou 8 alternances par seconde. A chaque alternance, le balancier fait tourner la roue d’ancre d’une dent et ce mouvement est transmis aux aiguilles par l’intermédiaire du rouage. La progression des aiguilles en continu est aisément perceptible pour les secondes, mais elle s’effectue par des pas si infimes pour les minutes et les heures qu’on peut à peine la deviner.
 
La Chiming Jump Hour possède, elle aussi, un balancier effectuant huit alternances par seconde. Mais ce balancier ne délivre pas directement l’énergie au rouage ; il la transmet à un mécanisme de stockage, lequel ne la délivre à la roue des secondes qu’après huit alternances. De même, l’énergie stockée pendant soixante secondes est transmise en une fois à la roue des minutes et l’énergie accumulée pendant soixante minutes fait sauter en une fois l’affichage digital de l’heure. Cet affichage par guichet entraîne une difficulté supplémentaire, car le disque des heures est plus lourd qu’une aiguille et exige de ce fait davantage d’énergie. Quant à la sonnerie de l’heure à l’aide d’un petit marteau frappant sur un timbre, elle nécessite, elle aussi, un surcroît d’énergie.
 
Ce défi a été relevé par le nouveau calibre 32-650 HGS PS à remontage manuel. Il a fallu quatre ans à P.P. pour développer sous son propre toit des mécanismes permettant à la fois de stocker l’énergie pour les affichages sautants et de synchroniser à la seconde le saut des secondes, des minutes et des heures – une quête technique couronnée par le dépôt de trois brevets (voir détails dans l’encadré). La pièce maîtresse, parmi ces innovations, est la bascule des secondes en Silinvar (un dérivé du silicium), couplée avec un ressort en spirale permettant de stocker l’énergie de huit alternances du balancier pour chaque seconde. La bascule est reliée par un crochet à une roue en Silinvar avec « dents de loup » (asymétriques), engrenant elle-même avec la roue des secondes. Toutes les huit alternances, la bascule se soulève, la roue à dents de loup avance d’une dent et fait tourner la roue des secondes de 6°, ce qui fait avancer l’aiguille des secondes d’une seconde.

Patek a choisi de fabriquer la bascule et la roue à dents de loup en Silinvar. Grâce à sa masse réduite et à la quasi absence de frottements entre le crochet et les dents de loup, ce matériau high-tech garantit, en effet, une excellente efficacité énergétique, ce qui présente de grands avantages dans un mouvement devant piloter trois affichages sautants synchronisés. La roue des secondes porte une came en colimaçon. Après chaque rotation complète, cette came laisse tomber une palette en rubis, laquelle libère brièvement –grâce à une bascule– la roue des minutes, afin que cette dernière puisse avancer, en même temps que la roue des secondes, de 6° dans le sens horaire. Les secondes et les minutes sautent de manière simultanée.
 
Lorsque la roue des minutes a accompli une rotation complète (60 minutes), le disque des heures avance, lui aussi, d’une heure, en parfaite synchronisation avec les secondes et les minutes. Ce disque tourne alors de 30°, car il comporte 12 chiffres des heures afin de garantir un affichage le plus grand possible et aisément lisible. Chaque heure pleine est également signalée par la sonnerie discrète d’un petit marteau frappant sur le timbre enroulé autour du mouvement.  Cette particularité est un hommage à la grande tradition des montres à sonnerie Patek Philippe, qui contribuent beaucoup à la renommée inégalée de la marque. Le marteau peut être isolé grâce à un verrou logé dans le flanc du boîtier à 10h, afin d’empêcher la sonnerie automatique de l’heure. Ce mécanisme a fait l’objet d’un quatrième dépôt de brevet. Le nombre de composants du calibre 32-650 HGS PS  s’élève à 438 pièces, terminées dans toutes les règles de l’art.
 
Cette Patek Philippe est abrité dans un boîtier tonneau en platine, également fabriqué dans les ateliers de la manufacture. Les flancs de la carrure sont ornés de gravures reprenant les mêmes motifs floraux que le pourtour du cadran et le cercle des minutes. A 10h se trouve le petit verrou permettant d’activer ou d’isoler la sonnerie de l’heure. La couronne en platine, dotée d’un relief cannelé très maniable, arbore une Croix de Calatrava en relief. La montre est livrée avec un fond plein en platine gravé « Patek Philippe Genève 175e Anniversaire 1839 – 2014 ».
 
Le cadran en or présente à 12h un grand guichet pour l’affichage sautant de l’heure digitale. L’aiguille des minutes tourne dans un cercle décentré vers le haut, avec échelle ponctuée de chiffres arabes noirs pour les intervalles de cinq minutes et de petits index ronds pour les minutes. A 6h se trouve la petite seconde, généreusement dimensionnée, avec échelle chemin de fer noire, chiffres arabes noirs et aiguille Breguet nickelée noir. S’agissant d’affichages sautants, il est très important que chaque indication au repos se trouve exactement dans la position requise : le chiffre de l’heure au centre du guichet, l’aiguille des minutes sur l’index correspondant et l’aiguille des secondes pointant avec précision la bonne division sur l’échelle chemin de fer.
 
Cette référence 5275 se porte sur un bracelet en alligator noir brillant avec boucle déployante en platine gravée « Patek Philippe 1839 – 2014 » et ornée en son centre d’une croix de Calatrava, également gravée. Il s’agit d’une édition limitée à 175 exemplaires ; comme les 175 ans de Patek Philippe.

Spécificités techniques

Mouvement Calibre 32-650 HGS PS à remontage manuel, seconde sautante, minute sautante et heure digitale sautante, sonnerie automatique (un coup) à chaque heure pleine
Diamètre : 32,6 mm
Hauteur : 6,5 mm
Nombre de composants : 438
Nombre de rubis : 75
Balancier : Gyromax
Fréquence : 28 800 alternances par heure (4 Hz)
Spiral : Spiromax
Piton : Mobile
 
Réserve de marche : Min. 48 heures, max. 53 heures
 
Dispositif de mise à l’heure
Couronne à deux positions :
- poussée : remontage du mouvement
- tirée : mise à l’heure et stop seconde
Verrou de sonnerie de l’heure à deux positions :
- position 1: sonnerie enclenchée
- position 2: sonnerie isolée
 
Affichages
Par aiguilles: minutes et secondes
Par guichet: heure digitale
Signe distinctif : Poinçon Patek Philippe
 
Boîtier tonneau en platine 950, glace saphir
Fond plein en platine gravé « Patek Philippe Genève 175e Anniversaire 1839 – 2014 »
Boîtier non étanche, protégé contre l’humidité et la poussière
Dimensions du boîtier :
Largeur x longueur : 39,80 x 47,40 mm
Epaisseur (glace à cornes) : 11,78 mm
Epaisseur (glace à fond) : 11,30 mm
Entre-cornes : 22 mm
 
Cadran en or 18 carats, opalin argenté avec décor floral frappé dans le cercle des minutes et à la périphérie
Cercle des minutes décentré, satiné, avec chiffres arabes noirs et index points
Guichet des heures à 12h avec disque blanc doté de chiffres arabes noirs
Petite seconde à 6h avec échelle chemin de fer et chiffres arabes noirs
Aiguilles des minutes et des secondes nickelées noir
 
Bracelet alligator grandes écailles carrées, cousu main, noir brillant, avec boucle déployante en platine  ornée en son centre d’une croix de Calatrava, également gravée.
 
Brevets et innovations
Brevet mécanisme d’isolation de la sonnerie de l’heure
Mécanisme novateur permettant de ne pas simplement bloquer la sonnerie automatique de l’heure, mais de séparer (isoler) complètement le mécanisme de sonnerie du mouvement de la montre.
 
Brevet : mécanisme sautant avec roues co-axiales (seconde sautante)
Mécanisme novateur pour affichages sautants ne fonctionnant pas à l’aide de ressorts et de leviers, mais grâce à un rouage. Ce mécanisme pilotant le saut de l’aiguille des secondes de manière précise fonctionne exclusivement avec des pièces tournantes, sans l’aide de bascules.
 
Brevet : mécanisme sautant avec roues co-axiales (heure sautante)
Mécanisme novateur pour affichages sautants ne fonctionnant pas à l’aide de ressorts et de leviers, mais grâce à un rouage. Ce mécanisme pilotant le saut du disque des heures de manière précise fonctionne exclusivement avec des pièces tournantes, sans l’aide de bascules.
 
Brevet : mécanisme de synchronisation de deux affichages sautants
Ce mécanisme garantit que les aiguilles des secondes et des minutes sautent de manière parfaitement synchronisée quand l’aiguille des secondes saute de la seconde 59 à la seconde 60.



Montres-de-luxe.com | Publié le 12 Janvier 2015 | Lu 2212 fois

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