Patek Philippe Quantième Annuel Travel Time : sur un air vintage


Patek Philippe marie pour la première fois deux de ses complications phares brevetées : le Quantième Annuel (n’exigeant qu’une seule correction manuelle par an) et le système d’affichage d’un second fuseau horaire Travel Time. Pour loger ce nouveau calibre auto 31-260 PS QA LU FUS 24H assorti de huit brevets, la manufacture a conçu un tout nouveau boîtier Calatrava (or gris 41 mm) aux flancs décorés du motif guilloché emblématique « Clous de Paris » et un cadran au style « vintage » inspiré des anciens appareils de photographie. Ce design est aussi proposé dans une version sans complications additionnelles, la Calatrava référence 5226G-001, avec calibre automatique 26-330 S C.


Avec son calibre automatique réunissant deux fonctions exclusives, son boîtier rond de style Calatrava à la construction et au décor inédits et son cadran au design original (de style « vintage », une première chez Patek) ce nouveau Quantième Annuel Travel Time référence 5326G-001 devrait séduire de nombreux amateurs de la manufacture genevoise.
 
En 1996, l’année du regroupement de tous ses ateliers genevois dans la nouvelle manufacture de Plan-les-Ouates, Patek Philippe s’est illustrée en lançant le Quantième Annuel breveté, un calendrier complet jour/date/mois n’exigeant qu’une seule correction manuelle par an, le 1er mars.
 
Pour mettre au point ce système reconnaissant automatiquement les mois de 30 et 31 jours, les ingénieurs ont développé un nouveau mécanisme composé essentiellement de roues et de pignons. Depuis lors, le QA s’est imposé comme l’une des complications phares de la manufacture, disponible aujourd’hui dans un vaste choix de montres pour hommes et pour dames, et également associé dans divers modèles à un chronographe flyback à remontage automatique.
 
Patek Philippe a même marié par le passé le Quantième Annuel à son mouvement de répétition minutes dans la référence 5033 !

En 1997, nouvelle avancée technique, cette fois-ci dans le domaine des montres de voyage, avec le lancement du mécanisme exclusif Travel Time doté d’un dispositif de débrayage basé sur un brevet Patek Philippe de 1959.
 
Dans la pratique, ce système affiche un second fuseau horaire grâce à une deuxième aiguille centrale des heures pouvant être avancée ou reculée par crans d’une heure à l’aide de deux poussoirs logés dans le flanc gauche du boîtier –bien évidemment, sans perturber la bonne marche du mouvement.
 
La fonction Travel Time est également proposée aujourd’hui dans diverses déclinaisons, ainsi qu’alliée à un chronographe flyback automatique (référence 5990) ou à une alarme sur 24 heures (référence 5520).
 
En 2022, Patek Philippe élargit sa gamme de complications « utiles » en alliant pour la première fois dans une même montre Quantième Annuel et Travel Time. Pour ce faire, la manuf’ a choisi de se baser pour cela sur le calibre 31-260 à remontage automatique lancé en 2011 dans le Régulateur à Quantième Annuel référence 5235 (31-260 REG QA) et entièrement retravaillé en 2021 pour équiper le quantième perpétuel en ligne référence 5236 (31-260 PS QL).

Parmi les optimisations de 2021 conservées dans le nouveau calibre 31-260 PS QA LU FUS 24H, un couple de barillet augmenté de 20%, un pouvoir remontant du mini-rotor renforcé grâce à l’utilisation du platine, une fréquence de 4 Hz et une roue de réduction permettant de débrayer le remontage automatique lors du remontage manuel et de limiter ainsi l’usure.
 
Mais les performances énergétiques du nouveau mouvement ont encore été accrues notamment par une roue de minuterie pivotant entre rubis – l’assurance d’un rendement supérieur.
 
Le mariage entre QA et fonction TT a amené les constructeurs à relever plusieurs défis techniques. Le but n’était pas simplement de faire « cohabiter » les deux mécanismes dans un même boîtier. Il s’agissait de les faire interagir de manière à ce que la date affichée soit indexée sur l’heure locale, c’est-à-dire celle du lieu où se trouve l’utilisateur, et qu’elle se modifie, en avant ou en arrière, si nécessaire, à chaque fois que l’on corrige le fuseau horaire.
 
Dans le nouveau calibre 31-260 PS QA LU FUS 24H, c’est donc la fonction Travel Time qui commande celle du Quantième Annuel et la roue de l’heure locale qui a pour mission d’entraîner le calendrier. Les connaisseurs apprécieront la reprise d’un principe introduit dans la Répétition Minutes à Heure Universelle référence 5531 (2017) –la première répétition minutes sonnant toujours l’heure locale grâce à un mécanisme où l’Heure Universelle pilote la répétition minutes.

Pour cette nouvelle référence 5326G-001, Patek Philippe a également retravaillé la fonction Travel Time. Si le principe de base des deux aiguilles centrales des heures reste le même (aiguille pleine pour l’heure locale, aiguille ajourée pour l’heure du domicile), les deux poussoirs usuels sur le flanc gauche du boîtier laissent la place à un mode de correction par la tige de remontoir à trois positions – un principe inauguré en 2021 dans l’Aquanaut Luce Travel Time référence 5269/200R-001.
 
Il suffit à l’utilisateur de tirer la couronne en position intermédiaire et de la tourner dans un sens ou dans l’autre (sens horaire pour avancer, sens antihoraire pour reculer) pour régler l’aiguille de l’heure locale par crans d’une heure, sans perturber la précision de marche de la montre. Le choix de ce système par la couronne répond ici à des considérations esthétiques, Patek Philippe ayant voulu créer un design épuré de type Calatrava mettant en valeur le décor particulier des flancs du boîtier. L’heure du domicile se règle de manière classique avec la couronne tirée en position extérieure.
 
Ce calibre est doté d’un « stop balancier » permettant d’arrêter l’aiguille des secondes et d’effectuer ainsi des mises à l’heure précises à la seconde près. Cette fonction est active uniquement lorsque la couronne est tirée au maximum afin de ne pas arrêter le mouvement et garantir la précision de l’heure quand on change de fuseau horaire. Lorsqu’il n’est pas en voyage, l’utilisateur peut, à l’aide de la couronne, superposer les deux aiguilles des heures, qui n’en forment alors plus qu’une.
 
Pour que la montre affiche la date correspondant à l’heure locale, les concepteurs ont également dû retravailler le mécanisme de QA. Dans un Quantième Annuel ordinaire, le temps de passage des indications à minuit est d’environ 90 minutes –ce qui pourrait entraîner un petit décalage de date si l’on corrige le fuseau horaire dans cette plage temporelle.
 
Pour permettre à l’utilisateur d’avoir plus longtemps les informations de son calendrier à jour, les ingénieurs de Patek Philippe ont rendu cinq fois plus court le temps de passage des disques du Quantième Annuel (~18 minutes).
 
Grâce à un système de came avec denture partielle solidaire de la roue des heures, la roue des 24 heures, au lieu de tourner en continu, tourne en quatre phases : rotation de 180° en 3 heures (vers minuit), immobilité pendant 9 heures, rotation de 180° en 3 heures (vers midi), immobilité pendant 9 heures – ce qui a pour effet de mieux coordonner les sauts du calendrier avec l’heure locale. Mais qui dit accélération dit aussi plus grande consommation d’énergie.
 
Pour optimiser le rendement, la précision, la durabilité, la sécurité et le confort d’emploi du calibre 31- 260 PS QA LU FUS 24H (48h de réserve de marche max.), les concepteurs ont aussi développé plusieurs innovations ayant débouché sur huit demandes de brevets. Ces avancées techniques ont permis, par exemple, de réduire la consommation d’énergie et l’usure de certains composants, de passer indifféremment du 30 au 1er et du 1er au 30 sans désynchroniser le quantième lors du réglage du fuseau horaire, d’éviter les décalages et les doubles sauts au niveau des affichages ou encore de supprimer les risques de casse si l’utilisateur effectue une correction des phases de lune, des mois ou des jours dans une plage horaire qu’il est recommandé d’éviter.
 
Un fond saphir transparent permet d’admirer l’architecture du calibre avec la découpe de ses ponts arrondis offrant une meilleure visibilité sur les rouages du mouvement de base et ses finitions manuelles très soignées répondant à toutes les exigences du Poinçon Patek Philippe.
 
Pour abriter cette mécanique aux fonctionnalités inédites, Patek Philippe a conçu un nouveau boîtier de 41 mm (étanche à 30 mètres) en or gris. S’il présente de face l’élégance épurée et intemporelle du style Calatrava, avec une lunette biseautée et des attaches inclinées entièrement polies, ce boîtier rond révèle sous les autres angles un caractère bien affirmé. Sur tout son pourtour, la carrure est guillochée avec le motif « Clous de Paris » emblématique du style Patek Philippe.
 
Ce motif diamanté formant de petites pyramides a notamment été mis à l’honneur sur la lunette de la célèbre Calatrava « Clous de Paris » référence 3919 de 1985, restée en production pendant plus de 20 ans – et devenue l’une des montres les plus connues de tout l’univers horloger. Il est revenu en force en 2021 dans une nouvelle Calatrava « Clous de Paris », la référence 6119, déclinée en or rose et en or gris.
 
Sa présence sur le boîtier du Quantième Annuel Travel Time référence 5326G-001 propose une nouvelle interprétation de l’un des emblèmes les plus raffinés du style Patek Philippe. Pour permettre au décor « Clous de Paris » de courir de manière élégante tout autour de la carrure, PP a également imaginé une construction de boîtier particulière où les attaches de bracelet sont solidaires du fond.
 
Autre originalité de la référence 5326G-001 : son cadran de style « vintage ». Entièrement fabriqué chez Cadrans Flückiger à Saint-Imier, spécialiste des cadrans haut de gamme intégré à Patek Philippe depuis 2004, il se distingue par sa couleur gris anthracite avec dégradé noir à la périphérie et sa texture légèrement granuleuse rappelant les boîtiers des anciens appareils photographiques. Un parfum de voyages, d’évasion et de découvertes.
 
Le temps est rythmé par des chiffres appliques en or gris avec revêtement luminescent beige. L’heure locale et la minute sont affichées par des aiguilles de type « seringue » en or gris également luminescentes, l’heure du domicile par une aiguille « seringue » ajourée. Les trois guichets du Quantième Annuel – jour et mois en ligne à 12h, date à 6h – s’ornent d’inscriptions noires très lisibles sur fond blanc.
 
Deux petits guichets ronds, surmontés des inscriptions correspondantes, affichent les indications jour/nuit pour l’heure locale à 8h (LOCAL) et l’heure du domicile à 4h (HOME). Cette composition équilibrée est complétée par la petite seconde entourant le guichet des phases de lune à 6h. Les indications calendaires peuvent être réglées à l’aide de correcteurs disposés sur la carrure à des emplacements proches des fonctions concernées : jour à 10h, mois à 2h, date à 4h et phases de lune à 8h. La note « vintage » est renforcée par un verre saphir de type « box » légèrement surélevé.
 
Cette montre est accompagnée par deux bracelets interchangeables, l’un en cuir de veau beige avec finition nubuck (monté d’origine), l’autre en veau noir avec motif textile embossé et surpiqûres beiges (bracelet additionnel). Sur boucle déployante en or gris 18 ct.


Les huit brevets du nouveau calibre 31-260 PS QA LU FUS 24H
• Mise à l’heure à trois positions (demande de brevet suisse CH 716383 A2)
Ce système de mise à l’heure doté d’une bascule à trois positions permet d’inactiver certaines roues lorsqu’elles ne sont pas en train d’effectuer une correction – ce qui a pour effet de diminuer la consommation d’énergie et l’usure des pièces concernées. Il en résulte un gain en matière d’amplitude du balancier (précision) et de fiabilité.
 
• Mécanisme de Quantième Annuel avant-arrière (demande de brevet européen EP 3776095 A1)
Ce système consistant notamment en l’ajout d’une dent et d’un ressort sur la bascule des mois permet de passer du 30 au 1er et du 1er au 30 sans désynchroniser le quantième. L’utilisateur peut ainsi corriger le fuseau horaire en avant et en arrière, de manière très simple, via le même organe (tige de remontoir).
 
• Ressort de fuseau linéaire (brevet européen EP 3650953 B1)
Ce système comprenant une étoile et un ressort-sautoir permet d’augmenter fortement le couple reliant la roue des heures locales à la roue des heures du domicile et d’accélérer ainsi les sauts du quantième malgré une consommation d’énergie plus élevée – ce qui assure une plus grande précision des informations pour l’utilisateur.
 
• Pont de maintien pivotant (demandes de brevets européens EP 3714336 A1 et 070431/2021)
Ce système permet de maintenir en place le disque des jours sans utilisation d’une vis centrale. Pour enlever le disque, l’horloger doit simplement faire pivoter le pont, ce qui libère l’étoile – sans démonter le mouvement et sans rien dérégler. Ce gain de temps et cette simplification constituent des améliorations au niveau de l’entretien de la montre.
 
• Delta d’inertie (demande de brevet européen EP 3822711 A1)
Ce mécanisme jouant sur les rapports d’inertie entre une roue plus lourde et une roue plus légère permet d’éviter toute avance ou retard des indications horaires (heure du domicile, heure locale, minute) lorsqu’on corrige le fuseau horaire vers l’avant ou vers l’arrière – et d’améliorer ainsi la précision des affichages.
 
• Mécanisme de frein de disque lors de la correction (demande de brevet européen EP 3882716 A1)
Ce système de ressort supplémentaire (frein), agencé pour être actif lorsque la couronne est tirée en position intermédiaire, permet d’éviter les doubles sauts du disque de quantième au cas où l’utilisateur donnerait une impulsion trop forte. Il garantit une plus grande fiabilité du mécanisme (gain d’amplitude et diminution de l’usure).
 
• Correcteurs flexibles (demande de brevet européen 20205322.9)
Grâce à un système de lame flexible faisant office de « fusible », ce mécanisme permet d’éviter les risques de casse lorsque l’utilisateur effectue une correction dans une plage horaire non recommandée – ce qui accroît la fiabilité et la durabilité du mouvement.

Montres-de-luxe.com | Publié le 4 Avril 2022 | Lu 5878 fois

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