Patrizzi & Co : la première vente aura lieu le 18 novembre 2008 à Genève


La première vente aux enchères de Patrizzi & Co aura lieu le 18 novembre prochain à l’hôtel Richemond de Genève (Suisse). Naturellement, cette session sera consacrée à des pièces maîtresses de l'art horloger helvétique et parmi elles, quelques chefs d’œuvre de chez Breguet.


L'horlogerie compose la base de la technologie moderne. Les premières machines programmées étaient les horloges installées dans les cités et les villages, qui comptaient les heures et indiquaient aux habitants le temps qu'il leur restait à patienter avant la fin du sermon !

L'horloge vit le jour en Italie au 12ème siècle sous la forme d'un mécanisme simple qui sonnait à chaque fois qu'une heure ou vingt minutes venaient de s'écouler. Rien de semblable n'avait existé auparavant et cette invention se révéla immédiatement utile à l'ensemble de la collectivité. Depuis lors, l'humanité a tissé une étonnante histoire d'amour avec la mesure du temps et l'horlogerie n'a cessé d'évoluer.

L'héritage de Breguet
Abraham Louis Breguet fut probablement l'horloger le plus novateur de tous les temps car ce véritable génie a tout inventé, des grandes complications à l'échappement à force constante qui dose précisément la quantité d'énergie délivrée au mouvement grâce à un ressort intermédiaire - une innovation qui a représenté une extraordinaire avancée technique. Cependant, l'étendue de sa gloire posthume revient essentiellement à l'invention du tourbillon, un subtil mécanisme qui permet d'éliminer presque toutes les erreurs provoquées par l'attraction terrestre.

Breguet n'a intégré simultanément ces deux inventions que dans trois montres, qui portent les numéros 2396, 2436 et 2441. A cet égard, il est intéressant de relever qu'il s'agit des seules montres de Breguet munies d'un échappement à force constante. Tous les treize autres échappements à force constante recensés de Breguet furent utilisés par le maître sur des horloges ou des pendules.

La difficulté à fabriquer un échappement à force constante dans les dimensions extrêmement réduites requises par les montres de poche était telle que Breguet a réservé ce tour de force à ses meilleures réalisations - les trois montres dotées d'un régulateur à tourbillon.

Ces trois garde-temps sont les chefs-d'oeuvre absolus parmi les créations horlogères portatives de Breguet. L'un d'eux figure dans les collections du Musée de l'Hermitage (Breguet n° 2436), la destinée du deuxième reste inconnue aujourd'hui alors que le troisième sera mis en vente le 18 novembre prochain par Patrizzi & Co.

Breguet – n° 2396 vendue au Général Yermoloff le 24 octobre 1815 pour 4.000 francs.
L'une de ces trois montres (en photo ci-contre), un garde-temps à la fabuleuse importance historique et à l'extraordinaire rareté, en or 18 carats avec régulateur à tourbillon quatre minutes et échappement à force constante (actuellement transformé), secondes indépendantes, indicateur pour les 36 heures de réserve de marche et balancier à haute fréquence, reproduction des brevets pour le tourbillon et l'échappement à force constante ainsi que copie des esquisses originales de Breguet pour ce modèle.
Estimation : CHF 600'000 – 900'000 (soit 375.000 / 560.000 euros)

Breguet – n° 2807 vendue au Général Yermoloff le 26 août 1817 pour 4.000 Francs.
Une montre de poche astronomique extrêmement rare en or 18 carats et émail (en photo ci-dessus), avec équation du temps et indication du temps solaire vrai et moyen, quantième perpétuel manuel et phases de lune, présentée dans son écrin en maroquin et accompagnée d'un certificat Breguet daté de 1857 ainsi que d'une copie du dessin originel de Breguet. Dans ses registres de fabrication, Breguet appelait ce mécanisme « Première équation ». Son coût de production était plus de huit fois supérieur au prix de revient du mouvement dans son ensemble (sans l'échappement)!

Breguet avait commencé la construction de cinq de ces montres, mais il n'en acheva que trois : celle mise en vente, une deuxième qui figure dans une collection au Moyen-Orient et le garde-temps qui porte le numéro 3947. La montre dotée du numéro 2807 n'est pas uniquement la première mais également la seule pièce connue à se présenter dans sa condition originale.
Estimation : CHF 1'500'000 – 2'000'000 (soit 935.000 euros / 1.247.000 euros)

Breguet & Fils, Horlogers de la Marine Royale, Breguet – n° 3787 vendue au Comte de Schouvaloff le 27 décembre 1823 pour 2.520 Francs.
L'un des premiers chronomètres de marine avec double barillet, cette pièce exceptionnelle est accompagnée du certificat Breguet n° 2732 et des photocopies des mentions originales.

D'une imposante solennité et simultanément d'une parfaite élégance, ce type de chronomètre de poche diffère par la conception comme le dessin de son cadran et de son mouvement de tous les garde-temps jamais produit par un autre horloger dans le monde. Il s'agit des premiers véritables chronomètres de marine à avoir vu le jour. Breguet a fabriqué moins d'une vingtaine de ces pièces. Elles furent acquises pour la plupart par des capitaines de navires, des scientifiques et des officiers de haut rang. A ce jour, seules trois de ces montres sont encore répertoriées. Les survivantes portent le n° 3630, le n° 4208 et celle présentée ici.

Le génie est rare, mais Breguet le possédait sans conteste au plus haut point. De toutes les inventions horlogères toujours intégrées de nos jours à des garde-temps simples ou à complications, les siennes restent les plus fréquentes - plus de 250 ans après leur invention!
Estimation : CHF 150'000 – 200'000 (soit 93.500 euros / 124.700 euros)

Autres pièces exceptionnelles en vente

Répétition minutes extra plate de Vacheron Constantin
Au cours des années 1940, Vacheron Constantin a fabriqué nombre de ses montres les plus élégantes, qui incarnaient avec virtuosité la particularité emblématique de la marque, l'association d'un design d'une extraordinaire beauté et de complications magistrales. Parmi les pièces exceptionnelles de cette vente figure un splendide exemple de ce savoir-faire - une élégante montre-bracelet extra plate à répétition minutes en or rose, produite vers 1940.
Estimation : CHF 200'000 –400'000 (soit 125.000 euros / 250.000 euros)

Patek Philippe référence 1518
Une remarquable montre Patek Philippe, référence 1518, en or jaune à quantième perpétuel avec phases de lune, chronographe à poussoir carré, compteur et tachymètre, caractéristique de l'exceptionnelle qualité de la réalisation artisanale démontrée par les horlogers au cours de la décennie 1940. L'un des 281 exemplaires d'une série limitée fabriquée entre 1941 et 1958, à partir du mouvement chronographe Patek Philippe de 13 lignes.
Estimation : CHF 200'000 –400'000 (soit 125.000 euros / 250.000 euros).

Les prochaines ventes aux enchères de Patrizzi & Co

Première vente aux enchères Patrizzi & Co, le 18 novembre 2008, Hôtel Richemond, Genève, Suisse (et simultanément sur Internet). L'exposition préalable se tiendra du 15 au 17 novembre 2008 à l'hôtel Richemond, à Genève. Elle sera précédée par des présentations à New York et Milan.

La collection Rolex de Davide Blei, le 14 décembre 2008, Grand Hôtel de Milan, Milan. Probablement la plus remarquable collection de montres Rolex au monde. Expositions préalables : pendant la Foire de l'horlogerie et des biens de luxe de Catane (www.wlfair.com, auprès d'Asprey, Bond Street, Londres ainsi que du 11 au 13 et la matinée du 14 décembre 2008 dans les bureaux de Patrizzi & Co, qui jouxtent le Grand Hôtel de Milan.

Pour toute information complémentaire sur les pièces, veuillez consulter le site: www.patrizziauction.com.

Montres-de-luxe.com | Publié le Mardi 9 Septembre 2008 | Lu 6119 fois

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