La plongée en eaux profondes n’est pas un sport à la portée de tous… C’est dangereux et les conséquences d’un accident peuvent être graves voire même fatales ! Sous l’eau, à des profondeurs extrêmes, la vie de l’homme ne tient qu’à un fil. Ténu. Pour bien comprendre la teneur de cet exploit, il faut savoir que la plupart des plongeurs chevronnés ne descendent que rarement au-delà de 60 mètres… Alors imaginez 330 mètres ! C’est de la pure folie.
Pourtant, cette folie, un homme, le plongeur français Pascal Bernabé, l’a réalisée le 5 juillet 2005. Ce jour-là en Corse, il battait le record du monde de profondeur en plongée sous-marine autonome ; c’est-à-dire, sans assistance et sans possibilité de sauvetage en cas d'accident au fond. Il portait à son poignet, en plus de ses ordinateurs de plongée, la première montre réalisée par Ralf Tech, la WR1. Du nom du record (World Record, WR).
Le 5 juillet 2005 donc, Pascal Bernabé atteignait -330 mètres au bout de 35 minutes de descente dans le noir absolu et mettait près de 9 heures pour remonter en changeant 26 fois de bouteilles et en marquant de nombreux paliers de décompression.
Pourtant, cette folie, un homme, le plongeur français Pascal Bernabé, l’a réalisée le 5 juillet 2005. Ce jour-là en Corse, il battait le record du monde de profondeur en plongée sous-marine autonome ; c’est-à-dire, sans assistance et sans possibilité de sauvetage en cas d'accident au fond. Il portait à son poignet, en plus de ses ordinateurs de plongée, la première montre réalisée par Ralf Tech, la WR1. Du nom du record (World Record, WR).
Le 5 juillet 2005 donc, Pascal Bernabé atteignait -330 mètres au bout de 35 minutes de descente dans le noir absolu et mettait près de 9 heures pour remonter en changeant 26 fois de bouteilles et en marquant de nombreux paliers de décompression.
Ce record constitue un exploit humain et technologique. Aucune autre montre (de série) n'était à ce jour descendue aussi profond au poignet d'un plongeur autonome que la Ralf Tech WR1. Le record n’a d’ailleurs pas été battu depuis…
Cette plongée historique constitue incontestablement le début de l'histoire de Ralf Tech et de son entrée dans le monde de l'horlogerie. Voici pour l’occasion (encadré ci-dessous), les notes de Pascal Bernabé livrées dans leur version originale, et qui viennent rendre hommage à cette première décennie et à cette montre épuisée depuis ! Mais qui sait, peut-être reviendra-t-elle un jour…
Dessinée et conçue par Frank Huyghe, la première WR1 avait été développée pour un record de -320 mètres, d’où le marquage sur son cadran. Une série de 500 pièces avait été produite à Losone en Suisse en vue d’une commercialisation si le record était battu. Pascal ayant dépassé la profondeur prévue de 10 mètres, la WR1 est ainsi devenue à -330 mètre la montre 100% de série la plus profonde au monde, ce qu’elle est toujours, toutes les profondeurs supérieures ayant été atteintes avec des prototypes dédiés.
Cette plongée historique constitue incontestablement le début de l'histoire de Ralf Tech et de son entrée dans le monde de l'horlogerie. Voici pour l’occasion (encadré ci-dessous), les notes de Pascal Bernabé livrées dans leur version originale, et qui viennent rendre hommage à cette première décennie et à cette montre épuisée depuis ! Mais qui sait, peut-être reviendra-t-elle un jour…
Dessinée et conçue par Frank Huyghe, la première WR1 avait été développée pour un record de -320 mètres, d’où le marquage sur son cadran. Une série de 500 pièces avait été produite à Losone en Suisse en vue d’une commercialisation si le record était battu. Pascal ayant dépassé la profondeur prévue de 10 mètres, la WR1 est ainsi devenue à -330 mètre la montre 100% de série la plus profonde au monde, ce qu’elle est toujours, toutes les profondeurs supérieures ayant été atteintes avec des prototypes dédiés.
WR1, les notes originales de 2005
Mardi 5 juillet 2005 Propriano, Corse. 8h du matin. Cela fait des années que j'attends ce moment: sous mes palmes, déjà dans l'eau, 400 mètres de fond ! Les eaux du Valinco sont calmes. C'est inespéré! Nous avons dû reporter si souvent cette plongée à cause du vent! A mes pieds, la grosse bouée bleue à laquelle est fixée la corde de 350 mètres lestée de 50 kilos qui plonge vers les abysses... et qui m'attend.
Dommage qu'il y ait cette boule dans le ventre qui ne disparaît pas malgré la relaxation, une respiration tranquille et surtout de si bonnes conditions. L'équipe s'affaire efficacement autour de moi. Hubert, François, Tono, Christian, Sophie et Frank se sont levés à 5 heures du matin pour préparer le matériel.
J'ai réduit le matériel au minimum, pour diminuer les risques d'erreur et de confusion au fond. Seules les quantités des gaz que je vais respirer ont été « surdimensionnées ». Ma hantise a toujours été d'en manquer. A 9h00 à ma RALF TECH WR1, mon équipement est fin prêt. Un premier stop à -6 mètres pour faire une dernière vérification en compagnie de Sophie. Tout est bon. Je purge mon gilet stabilisateur et le vide m'engloutit.
Je franchis le cap des -100 mètres sans trop y prêter d'attention et commence à prendre de la vitesse. Je dépasse l'étiquette -150 mètres. Lors de mes premières plongées aux mélanges gazeux en 1993, cette profondeur me semblait quasi inaccessible. Mais depuis 1996 je suis redescendu une quinzaine de fois entre -150 et -174 mètres, souvent dans des conditions difficiles et avec des tâches à effectuer (Explorer, dérouler du fil, filmer, assister...), ce qui me procure un certain confort psychologique à cette profondeur.
Je viens de passer les -200 mètres pour la troisième fois depuis que je plonge profond. La première fois c'était dans l'immense caverne noyée de Fontaine de Vaucluse en 1998 à plus de ... 250 mètres. La deuxième fois, en mer au large des côtes espagnoles à -231 mètres avec la même équipe. C'est aujourd'hui presque une formalité puisque l'objectif est bien plus profond !
Toujours pas de SNHP (le fameux Syndrome Nerveux des Hautes Pressions qui empêche le corps de répondre aux ordres du cerveau).
La corde défile vite entre mes gants. J'arrive à la dernière bouteille de 20 litres accrochée à l'étiquette -250 mètres qui se trouve en fait à -265 mètres en raison de l'élasticité de la corde. Le SNHP commence à s'installer sous forme de tremblements légers, mais surtout j'ai plus de difficulté à me concentrer.
Bizarrement je tremble moins qu'à la Fontaine du Vaucluse au-delà de -200 mètres. Pas de troubles visuels évidents (problèmes de distance) non plus si ce n'est un « effet tunnel » avancé : mon champ de vision semble restreint. Je continue à descendre. Je note à peine la présence de l'étiquette des -300 mètres qui devrait pourtant me marquer. Un flasheur clignote, me signalant la zone très profonde.
J'atteins la marque des -320m (située à plus de -330m en raison de la distorsion de la corde) lorsqu'une grosse déflagration se produit dans mon oreille droite, accompagnée d'une violente douleur dans cette même oreille. Une de mes lampes, fixée sur mon casque, vient d'imploser.
Mon stress disparu depuis -70 mètres revient subitement. Sur le coup je suis persuadé d'avoir une grosse lésion du tympan. Le voyage s'arrêtera donc là pour moi ! -330m ... Pas mal tout de même ... J'amorce rapidement la remontée. La douleur à l'oreille ne s'amplifie pas. J'évite de penser à la suite, me concentrant uniquement sur les tâches immédiates à accomplir. A -265 mètres, je récupère avec bonheur ma première bouteille de sécurité, le temps d'un premier petit stop. Puis la remontée reprend, plus lente. Aujourd'hui j'ai le sentiment que dès -220m, il me reste peu ou pas de symptômes du SNHP.
A -215 mètres, deuxième stop profond. Et c'est encore plus lentement que je rejoins mon palier et ma bouteille suivante à -165 mètres. L'oreille fait moins mal que prévu et je suis en terrain connu. A partir de -150 mètres la remontée devient extrêmement lente, d'autant plus que les bouteilles s'accumulent autour de moi, sur la corde et sur mon harnais. Lorsque j'arrive à -70 mètres, c'est 9 bouteilles relais de 20 litres que j'ai à gérer.
A -65 mètres je passe sur la seconde corde. J'y retrouve avec plaisir François, avec lequel j'explore habituellement des épaves profondes. Il vient aux nouvelles et me ravitaille. Je lui fais part de ma douleur à l'oreille et de très légères nausées. Il me déleste de 4 bouteilles et après un long moment passé en ma compagnie, rejoint ses propres paliers.
Hubert prend le relais vers -50 mètres. C'est un adepte des plongées « baroques » comme il les appelle : profondes en spéléo ou en mer jusqu'à -211 mètres (quand même !). Il me donne de l'eau mélangée à un médicament afin de prévenir les nausées. C'est ensuite Denis qui vient me voir et m'apporte une soupe de légumes que je bois dans des seringues géantes. Cette nourriture salée est une bonne alternative au lait concentré, crème de marron, compote, gel et eau déjà absorbés.
A partir de -30 mètres je commence à ressentir de plus en plus les effets de la forte houle de surface. Ma douleur à l'oreille s'amplifie et bientôt chaque mouvement de la corde va devenir un calvaire. La décompression tourne au supplice. Vers -12 mètres le mal de mer commence en plus à se faire sentir. Car en surface la houle s'est levée et Frank, resté sur la barge pour assurer la sécurité fait face à des vagues de plus de trois mètres !
Dommage qu'il y ait cette boule dans le ventre qui ne disparaît pas malgré la relaxation, une respiration tranquille et surtout de si bonnes conditions. L'équipe s'affaire efficacement autour de moi. Hubert, François, Tono, Christian, Sophie et Frank se sont levés à 5 heures du matin pour préparer le matériel.
J'ai réduit le matériel au minimum, pour diminuer les risques d'erreur et de confusion au fond. Seules les quantités des gaz que je vais respirer ont été « surdimensionnées ». Ma hantise a toujours été d'en manquer. A 9h00 à ma RALF TECH WR1, mon équipement est fin prêt. Un premier stop à -6 mètres pour faire une dernière vérification en compagnie de Sophie. Tout est bon. Je purge mon gilet stabilisateur et le vide m'engloutit.
Je franchis le cap des -100 mètres sans trop y prêter d'attention et commence à prendre de la vitesse. Je dépasse l'étiquette -150 mètres. Lors de mes premières plongées aux mélanges gazeux en 1993, cette profondeur me semblait quasi inaccessible. Mais depuis 1996 je suis redescendu une quinzaine de fois entre -150 et -174 mètres, souvent dans des conditions difficiles et avec des tâches à effectuer (Explorer, dérouler du fil, filmer, assister...), ce qui me procure un certain confort psychologique à cette profondeur.
Je viens de passer les -200 mètres pour la troisième fois depuis que je plonge profond. La première fois c'était dans l'immense caverne noyée de Fontaine de Vaucluse en 1998 à plus de ... 250 mètres. La deuxième fois, en mer au large des côtes espagnoles à -231 mètres avec la même équipe. C'est aujourd'hui presque une formalité puisque l'objectif est bien plus profond !
Toujours pas de SNHP (le fameux Syndrome Nerveux des Hautes Pressions qui empêche le corps de répondre aux ordres du cerveau).
La corde défile vite entre mes gants. J'arrive à la dernière bouteille de 20 litres accrochée à l'étiquette -250 mètres qui se trouve en fait à -265 mètres en raison de l'élasticité de la corde. Le SNHP commence à s'installer sous forme de tremblements légers, mais surtout j'ai plus de difficulté à me concentrer.
Bizarrement je tremble moins qu'à la Fontaine du Vaucluse au-delà de -200 mètres. Pas de troubles visuels évidents (problèmes de distance) non plus si ce n'est un « effet tunnel » avancé : mon champ de vision semble restreint. Je continue à descendre. Je note à peine la présence de l'étiquette des -300 mètres qui devrait pourtant me marquer. Un flasheur clignote, me signalant la zone très profonde.
J'atteins la marque des -320m (située à plus de -330m en raison de la distorsion de la corde) lorsqu'une grosse déflagration se produit dans mon oreille droite, accompagnée d'une violente douleur dans cette même oreille. Une de mes lampes, fixée sur mon casque, vient d'imploser.
Mon stress disparu depuis -70 mètres revient subitement. Sur le coup je suis persuadé d'avoir une grosse lésion du tympan. Le voyage s'arrêtera donc là pour moi ! -330m ... Pas mal tout de même ... J'amorce rapidement la remontée. La douleur à l'oreille ne s'amplifie pas. J'évite de penser à la suite, me concentrant uniquement sur les tâches immédiates à accomplir. A -265 mètres, je récupère avec bonheur ma première bouteille de sécurité, le temps d'un premier petit stop. Puis la remontée reprend, plus lente. Aujourd'hui j'ai le sentiment que dès -220m, il me reste peu ou pas de symptômes du SNHP.
A -215 mètres, deuxième stop profond. Et c'est encore plus lentement que je rejoins mon palier et ma bouteille suivante à -165 mètres. L'oreille fait moins mal que prévu et je suis en terrain connu. A partir de -150 mètres la remontée devient extrêmement lente, d'autant plus que les bouteilles s'accumulent autour de moi, sur la corde et sur mon harnais. Lorsque j'arrive à -70 mètres, c'est 9 bouteilles relais de 20 litres que j'ai à gérer.
A -65 mètres je passe sur la seconde corde. J'y retrouve avec plaisir François, avec lequel j'explore habituellement des épaves profondes. Il vient aux nouvelles et me ravitaille. Je lui fais part de ma douleur à l'oreille et de très légères nausées. Il me déleste de 4 bouteilles et après un long moment passé en ma compagnie, rejoint ses propres paliers.
Hubert prend le relais vers -50 mètres. C'est un adepte des plongées « baroques » comme il les appelle : profondes en spéléo ou en mer jusqu'à -211 mètres (quand même !). Il me donne de l'eau mélangée à un médicament afin de prévenir les nausées. C'est ensuite Denis qui vient me voir et m'apporte une soupe de légumes que je bois dans des seringues géantes. Cette nourriture salée est une bonne alternative au lait concentré, crème de marron, compote, gel et eau déjà absorbés.
A partir de -30 mètres je commence à ressentir de plus en plus les effets de la forte houle de surface. Ma douleur à l'oreille s'amplifie et bientôt chaque mouvement de la corde va devenir un calvaire. La décompression tourne au supplice. Vers -12 mètres le mal de mer commence en plus à se faire sentir. Car en surface la houle s'est levée et Frank, resté sur la barge pour assurer la sécurité fait face à des vagues de plus de trois mètres !