Rolex Day-Date : le calibre 3255 à coeur ouvert


La nouvelle Rolex Day-Date est une pure réussite esthétique. En tous points parfaite ! Mais l’extérieur, aussi beau soit-il, ne doit pas faire oublier que l’intérieur de ce garde-temps de haut vol est une redoutable machine à mesurer le temps qui passe. En effet, le tout nouveau calibre 3255 de chez Rolex, définit un nouveau standard de performances où précision, autonomie, résistance aux chocs, magnétisme, confort du réglage et fiabilité sont les maitres-mot.


Avant tout, il faut savoir que les critères de précision au porter du calibre 3255 (qui n'est disponible que sur la Day-Date 40 mm) sont deux fois plus exigeants que ceux d’un Chronomètre officiellement certifié. Cette précision « superlative » comme l’indique la marque à la couronne, est testée par Rolex après emboîtage sur des équipements de haute technologie et selon une méthodologie exclusive qui simule un porter réel ! L’autonomie atteint trois jours (environ 70 heures), un gain de 24 heures (+50%) par rapport à la génération précédente, qui permet de passer facilement le week-end sans remontage.
 
D’autre part, le mouvement reste insensible aux perturbations magnétiques au-delà des valeurs rencontrées dans la vie courante. La résistance aux chocs et la fiabilité ont été optimisées tant dans l’architecture du mouvement qu’au niveau des composants individuels, ainsi que par l’utilisation de lubrifiants haute performance développés et synthétisés en interne. Enfin, le confort de réglage et d’utilisation est augmenté, que ce soit par un remontage automatique plus rapide et efficient, des positions franches de la tige de remontoir, une correction du calendrier en tout temps sans aucune restriction ou une mise à l’heure très précise.
 
Ce mouvement mécanique à remontage automatique a été entièrement développé et manufacturé par Rolex. Il s’appuie sur quatorze brevets et de nombreuses solutions techniques innovantes. Celles-ci s’appliquent par ailleurs autant à la conception des composants qu’aux procédés de fabrication, qui reposent sur de nouvelles technologies et repoussent les limites des moyens de production actuels. Plus de 90% des éléments du mouvement ont été repensés et optimisés, depuis la production et le stockage de l’énergie (module de remontage automatique et ressort de barillet) jusqu’à l’organe réglant responsable de la précision (oscillateur), en passant par le train de rouage et l’échappement. Ce dernier, qui transmet à l’oscillateur les impulsions nécessaires à son fonctionnement régulier, fait l’objet d’une innovation majeure brevetée par Rolex sous le nom de Chronergy.

Nouvel échappement Chronergy
Les ingénieurs Rolex sont en effet parvenus à concevoir et breveter un nouvel échappement qui optimise le rendement de l’échappement à ancre suisse –le standard de l’horlogerie suisse, dont l’évolution technique semblait limitée depuis plus de cinquante ans. Plébiscité par les horlogers pour sa grande fiabilité, l’échappement à ancre suisse a toujours souffert d’un faible rendement, restituant à l’oscillateur un peu plus d’un tiers seulement de l’énergie qu’il reçoit du barillet via le train de rouage. Issue de recherches extrêmement poussées, la géométrie du nouvel échappement Chronergy de Rolex permet d’améliorer de 15% le rendement de ce composant clé. Elle contribue ainsi pour près de la moitié à l’augmentation de l’autonomie du mouvement. Réalisé en nickel-phosphore, l’échappement Chronergy est en outre parfaitement insensible aux perturbations magnétiques.
 
Tests exclusifs pour chronomètres superlatifs
Avec ce mouvement de nouvelle génération, Rolex redéfinit un niveau de précision chronométrique au-delà des critères du COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres). La marque à la couronne a ainsi développé une nouvelle méthodologie et des équipements de haute technologie pour tester la précision de ses Chronomètres Superlatifs selon des tolérances deux fois plus exigeantes que la certification officielle, et dans des conditions qui simulent un porter réel, plus représentatives de l’expérience quotidienne du client. Ces tests chronométriques exclusifs complètent la certification officielle du COSC, à laquelle tous les mouvements Rolex continuent d’être systématiquement soumis. Ils sont effectués non pas sur le mouvement seul, mais sur la montre assemblée, après emboîtage du mouvement. Un protocole de test spécifique a été développé par Rolex sur la base d’études statistiques à grande échelle pour déterminer les conditions de porter réel de la montre. Au final, les Chronomètres Rolex équipés de mouve­ments testés selon cette nouvelle méthodologie affichent ainsi au porter une précision inégalée.
 
Défi industriel
Les performances du calibre 3255 sont le fruit d’années de recherche et de développement des ingénieurs Rolex sur les composants horlogers, mais également de la maîtrise complète en interne des processus de fabrication par la Manufacture Rolex. Cette maîtrise a permis de repousser les limites des moyens de production en termes de précision et de tolérances pour augmenter la qualité et les performances des composants. A titre d’exemple, un usinage de haute précision a permis de réduire de 50% l’épaisseur des parois du barillet et de gagner ainsi une dizaine d’heures d’autonomie. Les levées en rubis de l’ancre du nouvel échappement Chronergy mesurent 125 microns, 50% de moins que la génération précédente. La précision de fabrication du balancier de l’oscillateur a permis d’améliorer son équilibrage d’un facteur trois. Des procédés de haute technologie sont également utilisés, tels que le LiGA (microfabrication par électroformage) pour la création de l’ancre et de la roue d’échappement paramagnétiques du nouvel échappement Chronergy.

Filiation esthétique
Le calibre 3255 bénéficie d’une esthétique horlogère modernisée, tant par la forme et l’agencement des ponts que par les décors extrêmement soignés. Cette évolution esthétique a été réalisée tout en conservant les éléments caractéristiques des mouvements Perpetual de Rolex : roues d’inverseurs de l’automate rouges, découvertes dorées, pont de balancier traversant, etc. Le calibre 3255 reste ainsi dans une claire filiation esthétique des mouvements des modèles Oyster.
 
Comprendre l’oscillateur
L’oscillateur est le coeur d’un mouvement mécanique. Composé d’un spiral et d’un balancier, il est l’organe réglant qui, par la régularité de ses oscillations, détermine la précision de la montre. Dans une montre Rolex, l’oscillateur effectue huit alternances par seconde, et bat ainsi plus de 250 millions de fois par année. Pour préserver sa régularité, l’oscillateur doit pouvoir résister aux nombreuses perturbations qui affectent sa bonne marche : variations de température, chocs, champs magnétiques et même effets de l’attraction terrestre dans différentes positions.
 
L’oscillateur du calibre 3255
L’oscillateur du calibre 3255 est doté d’un spiral Parachrom bleu breveté et fabriqué par Rolex dans un alliage exclusif de niobium et de zirconium. Parfaitement insensible aux champs magnétiques, ce spiral présente une grande stabilité face aux variations de température et reste jusqu’à dix fois plus précis qu’un spiral traditionnel en cas de chocs. Il est muni d’une courbe terminale Breguet optimisée garantissant un meilleur isochronisme de ses oscillations dans toutes les positions. Le balancier de grande taille à inertie variable est muni de quatre écrous Microstella en or permettant un réglage extrêmement précis. Sa géométrie redessinée et son usinage haute précision permettent d’améliorer son équilibrage d’un facteur trois.
 
L’oscillateur est fixé sur un nouvel axe de balancier à la géométrie exclusive offrant une meilleure résistance aux perturbations magnétiques. Il est monté sur des amortisseurs de chocs Paraflex haute performance développés et brevetés par Rolex qui offrent une résistance aux chocs accrue. Il est fermement maintenu par un pont traversant offrant lui aussi une meilleure résistance aux chocs. Ce dernier bénéficie d’un système optimisé de réglage en hauteur et d’une nouvelle protection du balancier intégrée.
 
Comprendre l’échappement
L’échappement joue un rôle central dans le fonctionnement du mouvement. C’est lui qui, par son mouvement alternatif, produit le « tic-tac » caractéristique d’un mécanisme horloger. Placé entre le train de rouage et l’oscillateur, il fait office de « clé du temps » : la roue d’échappement reçoit l’énergie du ressort de barillet via les rouages du mécanisme, et la distribue, par les impulsions de l’ancre, à l’oscillateur, entretenant ainsi le balancement régulier de celui-ci. En retour, l’échappement reçoit de l’oscillateur la division du temps, qu’il transmet aux aiguilles par l’intermédiaire du train de rouage. Ce processus clé requiert une grande fiabilité pour ne pas bloquer la marche du mouvement. Il entraîne par ailleurs de fortes déperditions d’énergie du fait de son fonctionnement alternatif et des frictions générées entre les composants. L’échappement constitue dès lors l’un des plus importants domaines d’amélioration potentielle d’un mouvement mécanique.

L’échappement du calibre 3255
L’échappement Chronergy du calibre 3255 développé et breveté par Rolex est une version optimisée de l’échappement à ancre suisse, le standard de la montre mécanique. Il en améliore le rendement énergétique tout en conservant la fiabilité qui a fait son succès. Les ingénieurs de Rolex ont analysé le fonctionnement de l’échappement à ancre suisse grâce à des moyens d’observation de pointe et l’ont modélisé numériquement afin de l’optimiser.
 
Ils sont ainsi parvenus à isoler les paramètres à modifier dans la géométrie du système pour générer un meilleur rendement. La solution développée va à l’encontre de principes prévalant jusqu’ici dans l’horlogerie. Elle implique en effet d’inverser les rapports de longueur entre les dents de la roue d’échappement et les palettes de l’ancre. L’épaisseur de ces dernières est ainsi réduite de moitié, tandis que la surface de contact des dents de la roue d’échappement est doublée. Par ailleurs, le système n’est plus aligné, mais présente une ligne brisée, avec une distance plus grande entre l’ancre et le balancier permettant de créer un effet de levier plus important.
 
L’ancre et la roue d’échappement sont réalisées en nickel-phosphore, ce qui les rend insensibles aux perturbations magnétiques. Les levées de l’ancre sont en rubis, comme dans un échappement traditionnel. La roue d’échappement est ajourée pour la rendre plus légère et diminuer son inertie. La somme des modifications géométriques apportées permet d’augmenter le rendement de l’échappement de 15%, et ainsi de contribuer pour près de la moitié à l’amélioration de l’autonomie du mouvement 3255.
 
Comprendre le train de rouage
Le train de rouage est la série de roues dentées qui transmet l’énergie du barillet jusqu’à l’échappement et qui, par la taille de ses différents rouages et leurs rapports d’engrenage, traduit les battements de l’oscillateur en secondes, en minutes et en heures, affichées par les aiguilles. La lubrification de l’ensemble de la chaîne mécanique et la qualité des différents types de lubrifiants utilisés sont essentielles pour assurer le bon fonctionnement du mouvement et sa fiabilité dans le temps.
 
Le train de rouage du calibre 3255
L’efficience du train de rouage a été optimisée. Rolex a par ailleurs développé de nouveaux lubrifiants exclusifs haute performance, synthétisés en interne, dont la durée de vie et la stabilité dans le temps ont été considérablement améliorées. Rolex est l’unique manufacture indépendante à développer et synthétiser ses propres lubrifiants.
 
Comprendre le barillet
Le barillet constitue la réserve d’énergie du mouvement. Le puissant ressort qu’il contient s’enroule et emmagasine de l’énergie lorsque la montre est remontée soit manuellement, soit par le module de remontage automatique. En se déroulant, il libère son énergie en continu, mais de manière contrôlée par les alternances de l’échappement. L’énergie du ressort de barillet parvient à l’échappement et à l’oscillateur par le train de rouage. L’autonomie du mouvement en l’absence de remontage, aussi appelée « réserve de marche », dépend ainsi de la capacité de stockage de l’énergie par le ressort de barillet et du rendement –ou consommation d’énergie– du train de rouage et du couple échappement-oscillateur. Pour augmenter l’autonomie, il faut donc soit améliorer le rendement de l’échappement, soit agrandir la taille du ressort de barillet – soit les deux, ce que Rolex a réalisé avec le calibre 3255.
 
Le barillet du calibre 3255
La place à disposition dans un mouvement d’horlogerie est extrêmement restreinte. Pour augmenter la capacité du ressort de barillet du nouveau calibre 3255 en limitant son encombrement, Rolex a pris le parti d’optimiser l’espace à l’intérieur du barillet qui contient le ressort en réduisant de 50% l’épaisseur de ses parois. Ce choix a représenté un véritable défi en termes d’usinage et de processus de fabrication, et a repoussé les limites des moyens de production actuels. Le gain de place ainsi obtenu a permis d’accommoder un ressort de plus grande capacité et donc d’augmenter l’autonomie du mouvement d’une dizaine d’heures.
 
Comprendre le remontage automatique
L’énergie stockée par le ressort de barillet doit être régulièrement renouvelée, sans quoi le mouvement s’arrêterait une fois la réserve de marche épuisée. Ce remontage du ressort moteur s’effectue traditionnellement à la main, par rotations successives de la couronne de remontoir. Dès 1931, Rolex a joué un rôle pionnier dans le développement d’un système de remontage automatique pour montre-bracelet, breveté sous le nom de Perpetual. Ce mécanisme doté d’une masse oscillante en forme de demi-lune permet d’armer en continu le ressort de barillet de la montre grâce aux seuls mouvements du poignet. Il fournit ainsi une source d’énergie constante et « perpétuelle » au mouvement tant que la montre est portée.
 
Le module automatique du calibre 3255
Le calibre 3255 dispose d’un module de remontage automatique par rotor Perpetual de nouvelle génération, capable de recharger plus rapidement le nouveau barillet haute capacité. Le système d’inverseurs, qui permet un remontage quel que soit le sens de rotation de la masse oscillante, a été optimisé pour une efficacité accrue, quel que soit le profil d’activité du porteur. La masse oscillante, désormais monobloc, est ajourée pour amortir les chocs. Elle est montée sur roulement à billes et maintenue par une unique vis centrale permettant un assemblage facilité.

Montres-de-luxe.com | Publié le 16 Avril 2015 | Lu 18243 fois

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