Sotheby’s : vente de la montre de Louis II de Bavière


La prochaine vente de haute horlogerie organisée par Sotheby’s à Genève (Suisse) se déroulera le dimanche 10 mai 2009 dans les salons de l’Hôtel Beau-Rivage. Parmi les garde-temps qui seront proposés aux enchères, se trouvera une pièce historique très probablement réalisée pour le Roi Louis II de Bavière, mais également des montres de poche en émail signés Isaac Gravelle ou George Prior, une « Pendule Mystérieuse » de Cartier ainsi que des montres-bracelets « vintage » et modernes de chez Patek Philippe, Rolex ou Lange & Söhne.


A cette occasion, Geoffroy Ader, responsable du département de haute horlogerie chez Sotheby’s à Genève a souligné « composée d’environ 170 lots, notre prochaine vente aux enchères de printemps à Genève comprendra une sélection de garde-temps exceptionnels datant du 16ème siècle jusqu’à nos jours. Nous sommes spécialement honorés de pouvoir proposer une pièce en or, émail et diamant qui a très probablement été réalisée pour Louis II de Bavière, le roi légendaire qui a commandité le château fantastique de Neuschwanstein. »

La montre de Louis II de Bavière

L’un des moments forts de cette vacation sera la mise aux enchères d’une montre de poche très rare en or, émail et diamant, agrémentée d’une chaînette terminée par un sceau, datant des années 1880, très probablement réalisée pour le roi Louis II de Bavière. Symbolisant l’Ordre Militaire Royal de Saint-Georges, ce garde-temps exceptionnel est estimé entre 20 et 30.000 euros.

L’Ordre du Saint-Chevalier et du Saint-Martyre George et de l’Immaculée Conception la Sainte Vierge Marie est fondé par Karl Albrecht, Electeur de Bavière, en 1729. Puis, suite à divers événements, Ludwig I (1786-1868) va déclarer que le Roi sera le Grand Maître de l’Ordre, que le Prince héritier en sera le premier Grand Prieur et les autres Princes de la Maison Royale de Bavière les seconds.

Louis II a vraisemblablement rendu hommage à cette tradition en commandant la présente montre. Emaillée des deux côtés, elle est décorée au dos d’une scène représentant la Vierge Marie se tenant sur un croissant de lune.

Né à au Palais de Nymphenburg, près de Munich, le 25 août 1845, Louis est le fils aîné de Maximilien II de Bavière et de la Princesse Marie de Prusse. A la mort de son père, âgé d’à peine 18 ans, il monte sur le trône de Bavière. Bien qu’il ne soit pas encore totalement préparé pour son nouveau rôle, sa jeunesse et sa belle allure le rendent très vite populaire, et ceci non seulement en Bavière mais également au-delà des frontières du Royaume.

L’un des premiers actes de son règne fut d’inviter Richard Wagner à la cour de Munich. Si Louis II est connu aujourd’hui pour avoir été le mécène du grand compositeur, il est également célèbre pour les extraordinaires châteaux qu’il a fait construire : Neuschwanstein –une forteresse, impressionnante et romanesque, ornée de plusieurs tours en flèche dignes d’un château de conte de fées, et décorée par des fresques représentant différentes scènes d’opéras de Wagner ; Linderhof - un palais de style néo-rococo français complété d’un superbe jardin à la française ; et Herrenchiemsee – une réplique du bâtiment principal du Palais de Versailles.

En 1885, le Roi entreprend de nouveaux projets en dépit d’une dette de 14 millions de marks. Refusant de suivre les conseils de ses ministres, ces derniers cherchent rapidement une raison, en s’appuyant sur la Constitution, pour le destituer. Ils décident finalement qu’il est mentalement déficient et donc incapable de régner. En juin 1896, un rapport signé par un panel de quatre psychiatres n’ayant pourtant jamais rencontré ni examiné le Roi, certifie que ce dernier souffre de paranoïa. Le 12 juin, Louis est arrêté et transporté au château de Berg sur les rives du Lac de Starnberg. Le jour suivant, son corps est retrouvé dans les eaux peu profondes du lac. Les raisons précises de sa mort restent encore aujourd’hui non élucidées.

Ironiquement, les châteaux, qui ont été incriminés comme cause principale de la ruine financière du Roi, sont devenus aujourd’hui des destinations touristiques très rentables pour l’Etat de Bavière. Les palais, qui ont désormais été payés plusieurs fois, continuent d’attirer en Allemagne chaque année des millions de touristes du monde entier.

Montres de poche

Parmi les autres pièces qui seront mises aux enchères, citons une belle montre de poche en or et émail, avec prébalancier spiral, échappement à verge et lunette émaillée en ronde bosse par Isaac Gravelle, vers 1660 (estimation entre 20 et 30.000 euros) ainsi qu’une montre horloge à cylindre en or, décorée de perles, n°25719, réalisée par George Prior à Londres, vers 1800 (estimation entre 8 et 10.000 euros).

Fils de John Prior de Nessfield, également horloger, Georges fut un important horloger londonien travaillant principalement pour les marchés turcs et islamiques, en association avec Edward Prior, qui était probablement son frère. A deux reprises, son travail fut récompensé par la Société des Arts. Ces deux garde-temps proviennent de collectionneurs européens.

Un autre exemple exceptionnel de création horlogère est une montre de poche savonnette en or rose, à remontoir, avec répétition minute, calendrier perpétuel, chronographe, et phases de lune, réf. 80076, réalisée par Patek Philippe vers 1880 (estimation entre 78 et 118.000 euros). La vente comprend également une montre tambour en laiton doré, extrêmement rare, datant de 1550 environ, probablement de l’école de Blois (estimation entre 16 et 23.000 euros) ainsi que plusieurs montres fantaisies en forme de cerises, de pommes et de tortue avec des estimations démarrant à 3.900 euros.

« Pendule mystérieuse » de chez Cartier

La pendule mystérieuse, l’une des créations les plus emblématiques de la maison Cartier, fut dévoilée pour la première fois en 1913. L’appellation « mystérieuse » vient du fait que les aiguilles gravitent autour du cadran transparent sans connexion visible avec le mouvement.

Cet effet est atteint grâce à la fixation des aiguilles sur différents disques de cristal, le tout conduit par un engrenage caché dans les parties décoratives du cadre ou de la base. Il émane de cette superbe pendule une élégance qui fait rêver depuis longtemps les collectionneurs de pièces Cartier. Ainsi, la pendule mystérieuse en or, cristal de roche, onyx, émail et diamants, signée Cartier, vers 1919, comprise dans la vente, devrait attiser les convoitises (estimation entre 140 et 160.000 euros).

Montres-bracelets « Vintage »

Le lot phare de cette catégorie est sans aucun doute une montre-bracelet chronographe en or avec calendrier perpétuel et phases de lune de la maison Patek Philippe, vers 1981, réf.
2499, provenant de la quatrième et dernière série produite par la célèbre manufacture genevoise (estimation entre 200 et 260.000 euros).

Signé Rolex, la vente comprend également une montre-bracelet chronographe en or jaune « Monobloco » avec cadran noir, réf 3525, vers 1950, estimée à 40.000/50.000 euros et une montre-bracelet chronographe en acier inoxydable avec compteur et calendrier, réf. 6036, vers 1950, qui pourrait s’envoler vers les 50/65.000 euros.

Montres-bracelets modernes

Dans cette vente figure également une superbe montre-bracelet chronographe à rattrapante en platine signée Patek Philippe, réf.5959P, vers 2005, dont l’estimation est de 195/260.000 euros. C’est en 2005 que Patek Philippe a introduit la référence 5959, un nouveau modèle de chronographe à rattrapante constituant le premier calibre chronographe développé entièrement au sein de la manufacture (CHF 27-525PS). Mesurant 5.25 mm d’épaisseur, il s’agit du chronographe à rattrapante le plus fin jamais réalisé. Uniquement disponible en platine avec boitier de style « officier », cette montre est une illustration parfaite de l’importance de la manufacture Patek Philippe dans le développement de la complication appelée « seconde rattrapante ».

Parmi les autres pièces réalisées par la manufacture Patek Philippe qui seront offertes aux enchères, soulignons la présence d’une montre bracelet à calendrier perpétuel extrêmement rare, réf. 3971, avec cadran doré. Il s’agit du deuxième exemplaire de ce modèle à apparaître en vente publique (est. 80/120.000 euros). Citons encore une montre bracelet chronographe surdimensionnée en or blanc, Patek Philippe, vers 2002, réf. 5070G, qui pourrait être adjugée 30 ou 40.000 euros. Egalement digne d’intérêt, une montre bracelet chronographe Datograph Flyback en platine avec date surdimensionnée signée A. Lange & Söhne, vers 2004, estimée à 20/25.000 euros.

Infos pratiques

Vente Sotheby’s Haute Horlogerie

Enchères à Genève :
Dimanche 10 mai 2009 à 20h00

Exposition publique à Genève :
Vendredi 8 mai de 15h00 à 18h00
Samedi 9 et dimanche 10 mai de 10h00 à 18h00

NB : les estimations sont hors commission d’achat

Montres-de-luxe.com | Publié le Lundi 27 Avril 2009 | Lu 8769 fois

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