TAG Heuer : la Monaco fête ses cinquante ans !


Il y a cinquante ans, TAG Heuer lançait simultanément à Genève et à New York, l’un de ses futurs best-sellers : le mythique chronographe carré automatique et étanche baptisé Monaco. Une montre dont le lancement ne reçut pas l’enthousiasme attendu mais qui finit par entrer dans la légende au poignet de Steve McQueen lors du tournage du film Le Mans…


C’est en 1969 que Heuer lance la Monaco. Cinquante ans plus tard, TAG Heuer fête l’anniversaire de ce modèle emblématique en lançant de nouvelles éditions de cette montre légendaire, en organisant des événements dans le monde entier et en lui consacrant un livre intitulé Paradoxical Superstar.
 
Garde-temps non conventionnel, la Heuer Monaco (TAG n’était pas encore de la partie à l’époque) est un produit né de la vision et de l’esprit pionnier de Heuer.
 
Un demi-siècle plus tard, des événements organisés en Europe, aux États-Unis et en Asie vont rendre hommage à ce modèle emblématique tout au long de l’année 2019. Comme on pouvait s’y attendre, un nouveau modèle Monaco en édition limitée sera lancé à chaque événement.
 
Comme il arrive souvent avec les classiques, la Heuer Monaco a divisé les opinions lors de son lancement, à l’occasion de conférences de presse simultanées qui eurent lieu à New York et à Genève le 3 mars 1969. A l’époque, la plupart des réactions furent loin d’être enthousiastes. D’ailleurs, ce modèle mettra plusieurs années avant de trouver son public.  

La radicalité caractérisait tous les aspects du design de cette montre : son cadran bleu métallique, les aiguilles rouges et bleu clair, son verre bombé, le boîtier carré et la position de la couronne sur le côté gauche. « Nous voulions créer un produit inédit et innovant, quelque chose d’avant-gardiste » souligne le président d’honneur de TAG Heuer, Jack Heuer. Pour le coup, ça, c’était réussi.
 
Et Jack Heuer de poursuivre : « en voyant ce boîtier carré, j’ai su immédiatement que c’était quelque chose de spécial. À l’époque, les boîtiers carrés étaient uniquement utilisés pour des montres habillées car il n’était pas possible de les rendre étanches. Nous avons poursuivi ce design non conventionnel et avons négocié l’utilisation exclusive de ce boîtier révolutionnaire pour le chronographe bracelet de la Monaco. »
 
De par son design osé, la Monaco est immédiatement reconnaissable et complète la technologie présentée par l’horloger suisse : le premier boîtier carré étanche et le calibre 11, le premier mouvement de chronographe automatique. Ce dernier, on le sait peu, est le résultat de trois ans d’étroite collaboration entre les marques de montres Heuer, Breitling et Hamilton et deviendra le premier chronographe automatique.

Il faut bien avouer que le PDG de Heuer de l’époque, Jack Heuer « himself », n’était pas vraiment séduit par le design de cette montre, mais il estimait que les innovations radicales avaient besoin d’un design attirant l’attention. La Monaco réunissait tous ces critères.
 
Alors que ce design disruptif était difficile à fabriquer, sa popularité auprès des amateurs de montres et des collectionneurs se fit attendre. C’est le moins qu’on puisse dire. Même si ce chrono était un « clou », comprendre dans le jargon horloger helvétique : un échec commercial, il ne fut cependant pas supprimé de collection…
 
Jack Heuer était persuadé que les sports automobiles étaient un vecteur de promotion de montres indispensable, la Monaco incluse. Il tenait à ce que les montres et les compteurs de tableaux de bord produits par son entreprise soient associés à des noms et à des sites liés à de grandes courses.
 
Dans cet esprit, la Monaco doit son nom au célèbre et glamoureux Grand Prix de Formule 1 de Monaco. Sans compter tout le glamour qui était d’ores et déjà associé à la principauté de la Côte d’Azur.

En 1971, la Monaco se partage les feux de la rampe avec Steve McQueen dans le film Le Mans. Comme le souligne Jack Heuer, « la place privilégiée de la Monaco sur le poignet de l’acteur contribua à créer sa légende, mais c’est le design si particulier du chronographe et le côté résolument novateur du boîtier – aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur – qui la fit sortir du lot ».
 
Sa géométrie si particulière initia aussi la vogue des montres « à forme ». Instantanément identifiable, souvent copiée mais jamais égalée, la « McQueen Monaco » (modèle 1133B) est l’une des montres les plus convoitées sur le marché international des pièces d’occasion. La demande est bien supérieure à l’offre : il n’en resterait plus que quelques-unes, toutes dans les mains de collectionneurs avertis…
 
La montre est revisitée au milieu des années 1970. Le noir devenant alors une couleur à la mode, la Monaco se retrouve nichée dans un boîtier noir anodisé. Connu sous le nom « The Dark Lord », ce modèle rare et fragile est séduisant ; il est actuellement très convoité par les collectionneurs. Le premier chapitre de l’histoire de la Monaco se termine à la fin des années 1970.
 
Heuer devient TAG Heuer en 1985. L’histoire de la Monaco reprend en 1998 avec la relance d’un modèle inspiré de l’original -édité à 5.000 exemplaires. Cette fois, l’enthousiasme est immédiatement au rendez-vous. Depuis deux décennies, la Monaco est étroitement liée à la haute horlogerie et compte d’autres versions présentant des complications, des designs et des matériaux nouveaux. Elle a certes évolué, mais la Monaco a gardé son esprit révolutionnaire qui lui a valu les critiques et la célébrité.
 
Aux yeux de Catherine Eberlé-Devaux, directrice Heritage de TAG Heuer, « la Monaco ouvre la porte à la marque TAG Heuer. Il s’agit d’une pièce qui attire le regard et interpelle. De nombreux collectionneurs commencent par la Monaco puis découvrent notre univers, trouvent éventuellement une autre collection qui les intéresse, mais continuent à adorer la pièce avec laquelle tout a commencé. »


Montres-de-luxe.com | Publié le 12 Mars 2019 | Lu 3419 fois

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