Par Alexis Francis-Boeuf
« Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l'ordre des années et des mondes » in A la recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann de Marcel Proust (1871-1922)
À la recherche du temps perdu est un roman de Marcel Proust écrit entre 1908-1909 et 1922 et publié entre 1913 et 1927 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur.
Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements, cette œuvre s'intéresse non pas à la mémoire du narrateur mais à une réflexion sur la littérature : « J’ai eu le malheur de commencer mon livre par le mot « je » et aussitôt on a cru que, au lieu de chercher à découvrir des lois générales, je m’analysais au sens individuel et détestable du mot », écrit Marcel Proust.
Le roman est publié en sept tomes :
Du côté de chez Swann à compte d’auteur en 1913,
À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919; reçoit le prix Goncourt la même année)
Le Côté de Guermantes (en deux volumes,1920-1921)
Sodome et Gomorrhe I et II (1921-1922)
La Prisonnière (posth. 1925)
Albertine disparue (posth. 1927) (titre original : La Fugitive)
Le Temps retrouvé (posth. 1927)
En considérant ce découpage, son écriture et sa publication se sont faites parallèlement et la conception même que Proust avait de son roman a évolué au cours de ce processus. Ce découpage est donc plus le fruit des circonstances du moment qu'un reflet de choix de l'auteur.
À la recherche du temps perdu est un roman de Marcel Proust écrit entre 1908-1909 et 1922 et publié entre 1913 et 1927 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur.
Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements, cette œuvre s'intéresse non pas à la mémoire du narrateur mais à une réflexion sur la littérature : « J’ai eu le malheur de commencer mon livre par le mot « je » et aussitôt on a cru que, au lieu de chercher à découvrir des lois générales, je m’analysais au sens individuel et détestable du mot », écrit Marcel Proust.
Le roman est publié en sept tomes :
Du côté de chez Swann à compte d’auteur en 1913,
À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919; reçoit le prix Goncourt la même année)
Le Côté de Guermantes (en deux volumes,1920-1921)
Sodome et Gomorrhe I et II (1921-1922)
La Prisonnière (posth. 1925)
Albertine disparue (posth. 1927) (titre original : La Fugitive)
Le Temps retrouvé (posth. 1927)
En considérant ce découpage, son écriture et sa publication se sont faites parallèlement et la conception même que Proust avait de son roman a évolué au cours de ce processus. Ce découpage est donc plus le fruit des circonstances du moment qu'un reflet de choix de l'auteur.
Extrait :
« Un homme qui dort, tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes. Il les consulte d’instinct en s’éveillant et y lit en une seconde le point de la terre qu’il occupe, le temps qui s’est écoulé jusqu’à son réveil; mais leurs rangs peuvent se mêler, se rompre. Que vers le matin après quelque insomnie, le sommeil le prenne en train de lire, dans une posture trop différente de celle où il dort habituellement, il suffit de son bras soulevé pour arrêter et faire reculer le soleil, et à la première minute de son réveil, il ne saura plus l’heure, il estimera qu’il vient à peine de se coucher. Que s’il s’assoupit dans une position encore plus déplacée et divergente, par exemple après dîner assis dans un fauteuil, alors le bouleversement sera complet dans les mondes désorbités, le fauteuil magique le fera voyager à toute vitesse dans le temps et dans l’espace, et au moment d’ouvrir les paupières, il se croira couché quelques mois plus tôt dans une autre contrée. Mais il suffisait que, dans mon lit même, mon sommeil fût profond et détendît entièrement mon esprit; alors celui-ci lâchait le plan du lieu où je m’étais endormi, et quand je m’éveillais au milieu de la nuit, comme j’ignorais où je me trouvais, je ne savais même pas au premier instant qui j’étais; j’avais seulement dans sa simplicité première, le sentiment de l’existence comme il peut frémir au fond d’un animal: j’étais plus dénué que l’homme des cavernes; mais alors le souvenir -non encore du lieu où j’étais, mais de quelques-uns de ceux que j’avais habités et où j’aurais pu être- venait à moi comme un secours d’en haut pour me tirer du néant d’où je n’aurais pu sortir tout seul; je passais en une seconde par-dessus des siècles de civilisation, et l’image confusément entrevue de lampes à pétrole, puis de chemises à col rabattu, recomposaient peu à peu les traits originaux de mon moi ».