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Vacheron Constantin Métiers d'Art - Le Louvre : le Buste d'Auguste


Le partenariat entre Vacheron Constantin et le musée du Louvre donne naissance cette année à une série de montres Métiers d’Art qui rendent hommage aux grandes civilisations de l’Antiquité. Quatre œuvres du musée, représentatives de quatre époques, sont représentées sur les cadrans. Ces éditions limitées de cinq pièces par thématique mettent en exergue les talents rares des artisans d’art. Retour sur le buste d’Auguste sculpté sous l’Empire romain des Julio-Claudiens (27 av. J.-C. – 68 apr. J.-C.).



L’Empire perse de Darius 1er, l’âge d’or de l’Égypte antique, la période hellénistique de la Grèce antique et la prise de pouvoir d’Auguste, premier empereur romain, sont les points d’ancrage historiques de la nouvelle série de montres Métiers d’Art de Vacheron Constantin.
 
Dans le cadre du partenariat avec le Louvre initié en 2019 et suite à une intense collaboration avec ses conservateurs et historiens, la Maison a imaginé une série de quatre garde-temps basés sur les collections antiques du musée.
 
En étroite collaboration avec les équipes du musée, les designers et concepteurs de Vacheron Constantin ont dès lors entrepris la conception d’une nouvelle série de montres Métiers d’Art directement inspirées de chefs-d’œuvre emblématiques du Louvre.
 
C’est au cœur du formidable fonds d’antiquités du musée que la thématique principale, déclinée en quatre époques, a trouvé sa source : l’Empire perse sous Darius 1er, l’Égypte des pharaons du Moyen Empire, la période hellénistique de la Grèce et la naissance de l’Empire romain avec l’avènement d’Auguste.

Chacune de ces grandes civilisations est ainsi représentée par une œuvre artistique majeure tirée de certains des chefs-d’œuvre du Louvre. Un véritable défi pour les artisans d’art consistant à reproduire leur force expressive sur un cadran de moins de 40 mm à l’ornementation inspirée des arts décoratifs de l’époque, agrémentée d’éléments d’écriture.
 
Le buste d’Auguste – L’Empire romain des Julio-Claudiens (27 av. J.-C. – 68 apr. J.-C.)
Ce buste d’Octave Auguste, fils adoptif de César, représente l’homme coiffé d’une couronne de chêne, distinction qui lui fut octroyée sur décision du sénat en 27 av. J.-C., date à laquelle il accède au titre de princeps ou premier citoyen de Rome.
 
En réalité, suite à sa conquête de l’Égypte, où il défait Marc-Antoine, allié de Cléopâtre, il met un terme à une longue période de guerres civiles marquant la fin de la République et devient maître de Rome.

​Il est dès lors considéré comme le premier empereur romain et jette les bases d’une organisation politique qui allait tenir encore quatre siècles. La dynastie de la famille julio-claudienne, dont il est le premier « prince », se terminera avec le suicide de Néron en 68 apr. J.-C.
 
Métiers d’Art Hommage aux grandes civilisations – Buste d’Auguste
Coiffé de la couronne de chêne, Auguste apparaît sur ce buste en marbre plus âgé que dans les autres effigies couronnées que l’on rattache souvent à la date où il fut honoré par le sénat de la couronne civique en 27 av. J.-C.
 
Il s’agit du portrait d’un homme dans la cinquantaine, alors qu’en cette année qui marque le début de l’Empire romain, Auguste avait 36 ans. Comme souvent avec ce type de représentations, les cheveux du princeps tombent en mèches lourdes sur le front.
 
On y voit un souverain émacié, comme il l’était à l’aube de sa vieillesse. Ses traits n’en font pas moins l’objet d’une idéalisation transmise par les monnaies diffusées dans tout l’Empire par les ateliers de Rome. Le buste cuirassé montre que l’empereur est représenté en chef de guerre, afin de souligner que son autorité n’avait d’autre origine que la volonté, certes fictive, des citoyens.

L’applique en or sculpté qui reproduit ce buste d’Auguste offre un saisissant spectacle où le drapé de la cape accompagnant la cuirasse, attachée par une fibule, fait échos aux boucles de cheveux tenues par la couronne de chêne.
 
Le centre du cadran est émaillé bleu-vert, tandis que sa périphérie est ornée d’une micro-mosaïque de pierre. C’est la fameuse mosaïque romaine du 4e siècle découverte à Lod en Israël qui a servi d’inspiration pour les motifs d’ornementation que l’on retrouve sur ce pourtour du cadran.
 
Avec cette difficulté pour le maître artisan que toute erreur dans le positionnement et l’encollage des
minuscules fragments de pierres dures aurait nécessité de refaire l’émaillage grand feu de cadran servant de support.
 
Il était donc question d’agir avec la plus grande minutie dans l’ajustement de pierres pour respecter les contours des motifs et leurs couleurs.

Pas moins de sept différents types de pierres, au nombre de 660 au total, ont été utilisés pour composer cette micro-mosaïque : quartzite, cacholong, dumortiérite, mokaïte, jaspe rouge, grossulaire, aventurine rouge.
 
Pour la frise extérieure en or blanc, gravée en taille douce et patinée au four, une autre mosaïque a servi d’inspiration, celle présentant des animaux musiciens également du 4e siècle découverte à Sousse, ville portuaire de l’est de la Tunisie.
 
Les écritures latines que l’on retrouve gravées sur la glace saphir porteuse du buste d’Auguste en applique sont, elles, tirées d’une dédicace adressée au Genius de la cité de Rusicada (Skikda en Algérie), c’est-à-dire à son entité divine protectrice.
 
Elle commémore son installation par un notable local qui ouvre son invocation par une formule d’hommage à l’empereur. Celui-là même qui donne à cette montre Buste d’Auguste cet air d’immortalité.

Pour animer ces montres Métiers d’Art, Vacheron Constantin a choisi son calibre manufacture 2460 G4/2 à remontage automatique qui se caractérise par une indication des heures, minutes, jours et dates par quatre disques.
 
Les guichets permettant la lecture des indications horaires et calendaire, positionnés symétriquement en périphérie du cadran, laissent ainsi un vaste champ d’expression aux métiers d’art. Aucune aiguille ne vient perturber la vision sur ces chefs-d’œuvre de miniaturisation.
 
Au dos du mouvement, cadencé à 4 Hz (28’800 alternances/heure) et comptant 237 composants, la masse oscillante a également fait l’objet d’une attention particulière. On y découvre une représentation de la façade Est du Louvre et sa magnifique colonnade inspirée des travaux de Louis Le Vau et Claude Perrault, selon une estampe du 18e siècle.
 
La matrice du dessin a été sculptée à la main pour ensuite servir à l’étampage des vingt masses oscillantes que compte la série.

Comme la composition artistique de ces montres comprend la représentation d’œuvres symboliques sous forme d’appliques sculptées, ainsi que divers éléments d’écriture et d’ornementation, Vacheron Constantin a conçu un système d’emboîtage de plusieurs supports.
 
Au-dessus du mouvement prend place le cadran entouré d’une frise. Ces deux éléments distincts et concentriques sont précisément le terrain d’expression des maîtres artisans. Les ornementations qui y figurent sont inspirées d’œuvres des collections du Louvre représentatives des arts décoratifs des différentes époques : mosaïques romaines, cercueil égyptien peint, céramiques et vases grecs peints ou sculptés en bas-relief, frise de briques à glaçure colorée d’inspiration babylonienne.
 
Sur ce cadran vient ensuite se loger un verre saphir porteur de l’applique en or sculpté représentant l’une des quatre œuvres majeures tirées de la période antique.
 
Ce même verre légèrement fumé est également gravé par métallisation de textes en écriture cunéiforme, hiéroglyphe, grec ancien et latin selon le modèle.
 
On peut y lire un extrait de la charte de fondation du palais de Darius, la transcription du cartouche du pharaon Merenptah gravé sur le sphinx de Tanis, une dédicace faite aux Grands Dieux de Samothrace découverte dans le sanctuaire de Samothrace, ainsi qu’une invocation à l’empereur Auguste gravée sur une stèle romaine retrouvée en Algérie.
 
Une fois ces différents éléments mis en place au-dessus du mouvement, le boîtier peut ensuite être scellé avec la glace extérieure.

Le cadran et sa frise se composent ainsi de plusieurs éléments « décoratifs » tirés de divers œuvres de la même époque que celle représentée en applique. Pour réaliser ces somptueux arrière-fonds, Vacheron Constantin a opté pour différentes techniques mises en œuvre par des artisans d’art.
 
• Email champlevé et émail grisaille
L’émaillage est une technique de décoration consistant à broyer finement du verre coloré ou des pigments d’émail qui, mélangés à de l’eau ou de l’huile, sont appliqués sur une surface de métal. Cette pâte est ensuite cuite au four à haute température de manière à former une surface résistante qui ne fait plus qu’un avec son support.
 
L’émail champlevé consiste à créer des cavités dans lesquelles sont appliqués les émaux. On procède par couches successives cuites au four. Quant à l’émail grisaille, il s’agit d’un savoir-faire apparu au 16ème siècle qui consiste à apposer sur une couche d’émail sombre recouvrant le cadran une superposition de touches d’un émail blanc. Chaque couche d’émail est également passée au four à plus de 800°.
 
• Marqueterie de pierres
Rare en horlogerie, la marqueterie de pierres consiste à former des motifs en utilisant des fragments de pierres de couleur calibrés selon les besoins. Cette opération est d’autant plus délicate que chaque pierre est différente, certaines même veinées et donc plus fragiles.
 
Ces fragments sont assemblés et collés un à un sans aucun liant entre les pierres. Cette construction laisse de minuscules espaces entre les composants donnant du relief et de la profondeur à la composition.
 
• Micro-mosaïque de pierres
Par micro-mosaïque de pierres, une technique extrêmement rare en horlogerie, on entend une mosaïque dont les minuscules éléments de pierres dures qui constituent son décor sont très finement assemblés et collés de manière à rendre les joints qui les scellent pratiquement invisibles.
 
La dimension des pierres, des carrés de 0,55 millimètres chacun, rend ce type d’ornementation particulièrement délicat, non seulement dans la composition des motifs mais également dans la manière de le figer avec un liant.
 
• Gravure
L’art de la gravure à la main consiste à faire surgir du métal des décors en creux, en relief ou en modelé. La technique utilisée ici pour les appliques en or sculpté est appelée ramolayage. Elle consiste à ôter de la matière pour modeler le relief. Irréversible, cette opération exige un geste parfaitement assuré.
 
Le maître graveur dessine d’abord les volumes principaux à la pointe sèche. Puis il sculpte la masse et réalise une mise en arrondi particulièrement délicate dont les contours sont accentués par patine. Cette technique en trompe l’œil est particulièrement adaptée pour créer l’illusion d’une profondeur de champ. Certaines frises sont réalisées en taille douce ou gravure par creusement de la matière.

Montres-de-luxe.com | Publié le 30 Mai 2022 | Lu 5098 fois






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