Vacheron Constantin : la collection Métiers d’Art se tourne vers la symbolique des laques…


La manufacture horlogère genevoise Vacheron Constantin poursuit le développement de ses splendides collections baptisées Métiers d’Art, avec l’arrivée cette année de la laque maki-e. Ce profond engagement de la marque pour la transmission et la valorisation des métiers horlogers –et en particulier ceux des Métiers (émailleur, graveur, guillocheur et sertisseur)– continue de se poursuivre aujourd’hui au travers de cette nouvelle collection de garde-temps, véritables œuvres d’art, dont seuls quelques maîtres et artisans ont encore dans leurs ateliers le secret de fabrication.


La collection Métiers d’Art… Là où le savoir de l’esprit habite la main qui donne vie à l’objet, l’homme offre une âme à chacune de ses créations

Lorsque Vacheron Constantin institutionnalise en 2004 la collection Métiers d’Art avec la série limitée de garde-temps Hommage aux Grands Explorateurs, la manufacture illustre alors une volonté farouche de pérenniser l’une de ses valeurs fondamentales, la transmission des traditions artisanales des Métiers d’Art de la Haute Horlogerie.

Ainsi, pour la naissance de cette collection, chacun dans son domaine, virtuoses de leur art et passionnés, les maîtres horlogers ont combiné leurs talents avec les maîtres émailleurs, alliant techniques anciennes et modernes de leur métier respectif, pour donner naissance à des montres exceptionnelles, tant en matière de mécanique que d’esthétisme, au travers d’un mouvement breveté offrant une lecture du temps étonnante et d’un cadran sublimé par un art ancestral et complexe : l’émail Grand Feu.

De ce même principe, la collection Métiers d’Art–Les Masques –dont le premier coffret a été présenté en 2007– illustrera elle aussi à la perfection la combinaison des talents et des savoir-faire, cette fois-ci entre maîtres horlogers et maîtres graveurs qui, travaillant main dans la main, ont donné naissance à des garde-temps, véritables invitations à voyager dans le temps et l’espace, à la recherche des racines de l’homme, et à se pencher sur l’une des plus belles expressions de son âme.

Rencontre entre Vacheron Constantin (Genève) et Zôhiko (Kyoto) : plus de 600 années d’histoire cumulée

L'immense résonance que la collection Métiers d’Art Les Masques issue de la rencontre entre Vacheron Constantin et le Musée Barbier-Mueller de Genève a conforté la manufacture horlogère dans sa conviction : aujourd'hui plus que jamais, il importe de conjuguer les métiers de la culture et des arts avec la plus haute qualité technique de l’art horloger.

Cette combinaison des talents joignant virtuosité et précision tant techniques que décoratives, est l'illustration idéale des valeurs fondamentales de Vacheron Constantin : la quête de l'excellence, le soutien de la créativité, l'ouverture au monde, le respect et la transmission des traditions, et enfin le partage de la passion.

Ouvrant un nouvel horizon à l’alliance entre technique horlogère et technique décorative, la manufacture propose pour la première fois une collection Métiers d'Art dont une partie de la production quitte le sol genevois pour venir d’un autre continent. Et c'est un ailleurs lointain, puisque derrière le terme mystérieux de maki-e se cache le fleuron des techniques ancestrales et traditionnelles de la laque japonaise.

Dans les tiroirs de son département Création, Vacheron Constantin avait depuis longtemps le projet d'une conjonction entre maki-e et horlogerie. Mais ce projet n'avait encore jamais trouvé l'étincelle qui lui ferait prendre vie. Cette étincelle viendra de la maison Zôhiko qui portait la même aspiration en miroir : parvenir à combiner les talents des arts horlogers à celui des arts de la laque.

La référence aux « Masques » n'est pas fortuite : c'est en effet l'audace tant technique qu'artistique, et la beauté de cette collection qui encouragera Zôhiko à se faire connaître auprès de Vacheron Constantin pendant l'automne 2007 pour étudier la possibilité d'une collaboration.

S'il y a dans toute rencontre une part de hasard et de chance, la création d'une véritable relation ne peut se faire que sur la base d'affinités profondes et le partage de valeurs communes. Celles-ci se sont développées immédiatement entre les deux maisons, porteuses toutes deux du même respect fondamental des traditions culturelles, techniques et artistiques. Vacheron Constantin est le dépositaire d'une lignée ininterrompue depuis 1755, et Zôhiko est également le dépositaire d’une lignée fondée en 1661. A elles deux, elles cumulent 600 ans d'expérience et de savoir-faire.

Mais avant tout, cette collection est une aventure humaine. C’est un voyage et une découverte d’un au-delà inconnu où savoir-faire et innovation se rejoignent au plus haut point. De cette rencontre entre les hommes d’une des plus anciennes maisons japonaises de laque Zôhiko 象彦, sise à Kyôto depuis sa fondation en 1661, et ceux de la plus ancienne manufacture d’horlogerie du monde en production ininterrompue à Genève depuis sa fondation en 1755 - Vacheron Constantin - naît un singulier porteur des mêmes valeurs fondamentales : la collection Métiers d’Art – La symbolique des laques.

Trois ans, neuf motifs, soixante coffrets

Fidèle à l'esprit de la collection Métiers d'Art, la série de montres Métiers d’Art – La symbolique des laques se déclinera sur trois ans, chaque année donnant naissance à un nouveau coffret de trois montres en série limitée à seulement vingt exemplaires.

Chaque volet présentera des motifs choisis pour les cadrans, réalisés avec la technique du maki-e, dans l'immense réservoir symbolique des traditions artistiques d'Extrême-Orient. C'est ainsi que tout motif, qu'ils soient dérivés du monde animal, végétal ou minéral, est porteur de signification et est susceptible d'être combiné avec un autre : des figures divines ou héroïques sont associées à des animaux, ces animaux à des plantes, ces plantes à des vertus ou à des qualités abstraites, etc. Souvent, ces motifs renvoient à des oeuvres littéraires, des poèmes ou encore des légendes.

D’un point de vue horloger, c’est le légendaire calibre extra-plat 1003 qui a été choisi par Vacheron Constantin pour équiper cette série de garde-temps. C’est une version squelette du mouvement construit en or 14 carats que l’on retrouve ici. Toutefois, pour magnifier l’harmonie de l’ensemble et veiller à ce que le travail du maki-e soit bien mis en avant, Vacheron Constantin a été jusqu’à opter pour un traitement ruthénium qui –calmant l’éclat naturel de l’or- offre un effet des plus élégants à la montre. Les glaces saphir sur les deux faces permettent d’admirer les finitions exceptionnelles, notamment le travail d’anglage, réalisées dans les ateliers de la manufacture genevoise.

Quant à la boîte ronde, elle a été dessinée dans des lignes d’une sobriété exemplaire qui confine à l’épure, respectant l’esprit zen de la collection Métiers d’Art – La symbolique des laques.


Le thème de la longévité

Le premier coffret déclinera le thème de la longévité dans la tradition extrême-orientale avec « Les Trois amis de l'hiver » – Saikan no sanyû 歳寒三友 - le pin, le bambou et le prunier. Ce trio classique de la symbolique chinoise est passé très tôt au Japon où il est tout aussi populaire que dans son pays d'origine.

Par leur capacité à résister à la rigueur des grands froids, les « Trois amis de l'hiver » représentent avant tout la longévité. Par extension, ils sont aussi associés à la loyauté d'une amitié survivant aux moments difficiles que symbolise l’hiver.

Les pins sont vénérés pour leur âge et leur force. Ils sont aussi tenus en haute estime car ils restent verts en hiver. Le bambou, quant à lui, est perçu comme un parfait gentleman, souple face aux changements, mais sans jamais abandonner son idéal : dès que la tourmente est passée, il regagne sa position initiale. Quant au prunier, il est respecté parce qu’il est le premier arbre à fleurir encore au coeur de l’hiver, et qu’il est l’arbre fruitier à la plus longue vie. L’idéal de l’homme lettré chinois et japonais était d’être « fort comme le pin, résistant comme le bambou et pur comme le prunier ».

Chacun des « Trois amis de l'hiver » a pour compagnon un oiseau auquel il est combiné par paire

Ainsi, le pin au grand âge est lié à la grue dont la blancheur rappelle le cumul des années. Le bambou est associé au moineau dont l'activité sans relâche symbolise la vitalité du bambou toujours renaissant. Enfin, le prunier et le rossignol japonais sont représentés ensemble car tous deux célèbrent l'arrivée du printemps, l'un par ses fleurs précoces, l'autre par son chant.

C'est cette double combinaison de trois motifs que Vacheron Constantin a choisi en étroite relation avec Zôhiko. Chaque montre est ainsi dotée d'un double cadran en laque travaillée dans la technique maki-e.

Le motif principal de l'arbre sur le dessus de la montre est doublé du motif de l'oiseau sur son revers, faisant ainsi face au poignet. En cela aussi, le choix de Vacheron Constantin rejoint une tradition japonaise, puisque nombre d’objets de laques japonais sont décorés même sur leurs surfaces cachées comme par exemple l'intérieur des couvercles ou les fonds de boîtes.

La montre Pin et Grue - Matsu to tsuru 松と鶴

Au Japon, le pin a de tous temps été prisé pour son bois et pour la beauté de ses formes tortueuses. Il n’en reste pas moins que son rôle proéminent dans l’art et la littérature reflète en large part des traditions adoptées du continent.

Ces traditions sont fortement inspirées par le fait que le pin est un arbre à feuillage persistant, et par conséquent associé à la longévité et la constance. L’art chinois et l’art japonais considèrent donc le pin comme faisant partie des plantes perçues comme vertueuses, comme le symbole de l’hiver et du Nouvel An, et comme le symbole premier de la longévité et même de l’immortalité.

La grue elle-aussi, tout comme le pin, est depuis toujours symbole de longévité et de noble élégance. Aux côtés du phénix, elle est l’un des oiseaux les plus auréolés de mythe et de mystère des traditions extrême-orientales. Non seulement elle est dite pouvoir vivre jusqu’à un âge fabuleux, mais dès sa 600ème année, être capable de ne vivre que d’eau fraîche. En outre, au seuil de sa 2000ème année, son plumage échange sa blancheur immaculée pour un noir profond. La grue est aussi l’un des messagers aériens des immortels taoïques.

Au Japon, la grue ajoute à son caractère mythique une dimension purement esthétique liée à la beauté de son plumage. L’arrivée saisonnière des grues venues passer l’hiver au Japon était accueillie avec joie, et considérée comme augure de prospérité. Pour toutes ces raisons, les grues jouissaient jadis de la protection impériale. Elles étaient réservées pour le seul plaisir de l’Empereur, et jusqu’à la restauration de Meiji en 1868, il était interdit de les chasser.

La montre Bambou et Moineau - Take to suzume 竹と雀

Pour le taoïsme, et dans une moindre mesure le bouddhisme, le bambou à la structure tubulaire symbolise la notion de vacuité.

De même que le tao, la voie s’élève de la vacuité et y retourne, le coeur du bambou est fait de vide. Ce vide, ou cet espace, est aussi le symbole de la tolérance et de l’ouverture d’esprit. Quant à la souplesse et la résistance du bambou, elles représentent l’intégrité par leur capacité à plier sans se rompre.

Même s’il ne vit pas aussi vieux que le pin, le bambou est lui aussi associé à la longévité. En effet, si une pousse de bambou prise par elle-même ne vit pas longtemps, un bosquet tout entier peut naître d’une seule pousse.

De même, les bambous meurent après avoir fleuris, mais nombre d’entre eux ne fleurissent qu’une seule fois par siècle, ce qui fait malgré tout d’eux, des vieillards d’âge respectable.

Les bosquets de bambous font des nichoirs particulièrement attrayants pour les colonies de moineaux. En dépit de son agitation et de son caractère parfois querelleur, le moineau est considéré comme un symbole de loyauté au Japon. En effet, il ne cesse de chanter “chû, chû, chû!” – “sois loyal, loyal, loyal!”.

Dans les recueils de légendes populaires, le moineau est souvent représenté comme fortement imbu du sens de l’honneur et du devoir. L’association du bambou et du moineau figure aussi fréquemment dans les peintures du bouddhisme Zen, où le bambou signifie l’idéal d’éveil et de libération des attaches mondaines, et le moineau la spontanéité et la joie de vivre.

La montre Prunier et Rossignol Japonais - Ume to uguisu 梅と鴬

Le prunier est connu avant tout pour l’éclosion au cœur de l’hiver de ses délicates fleurs blanches à peine teintées de rose. Leur parfum subtil se répand au plus froid des mois d’hiver, et fait naître les premiers espoirs de printemps.

Bien que ni le prunier, ni ses fleurs, ne soient d’une magnificence particulière, ils sont d’un caractère si frais et si exquis qu’ils enchantent l’esprit au milieu de la désolation de l’hiver. Le prunier sert ainsi de métaphore à la beauté intérieure et l’humilité face à l’adversité du monde.

L’association du prunier et du rossignol japonais semble être un développement plus particulièrement japonais. Ils sont tous deux les premiers messagers du printemps : le premier chant du rossignol japonais est appelé « premier son de l’année», hatsune 初音.

Les références poétiques où prunier et rossignol japonais sont associés sont innombrables. Souvent, elles sont aussi associées à la neige, puisque les pruniers fleurissent souvent si tôt que les fleurs de prunier semblent se confondre avec les flocons de neige.

Qu’est ce que le maki-e ?

Maki-e 蒔絵 - qui veut dire « image semée » - représente la technique la plus sophistiquée de l’art de la laque, désignant un travail décoratif où la poussière d'or ou d'argent est délicatement saupoudrée sur de la laque encore humide, généralement noire, pour créer le motif.

La laque provient de la sève de l'arbre à laque Rhus verniciflua. Apparenté au sumac vénéneux, il vient à l'origine des hauts plateaux d'Asie centrale ou du Tibet. Aujourd'hui, l'arbre à laque ne pousse qu'en Chine du Sud, en Corée, au Vietnam et au Japon, mais il semble qu'il aurait été jadis beaucoup plus répandu. En japonais, le nom de la matière et celui de l'arbre se confondent : urushi 漆. L'idéogramme composé des clés de l'arbre et de l'eau de l'homme donne une image fidèle de ce qu'il décrit.

Les techniques de laque varient en fonction des pays, des qualités de laque, et de l'usage auquel sont destinés les objets. Les trois catégories les plus représentatives des arts de la laque sont la gravure, les incrustations et le maki-e.

L'éventail de possibilités est presque infini, et l'invention japonaise du maki-e dans ses différentes variations représente l'un des mariages les plus remarquables de maîtrise technique et de sophistication esthétique dans l'histoire de l'art. Cette technique décorative est développée très tôt dans l'histoire japonaise. Elle arrive à pleine maturité artistique entre le VIIIème et XIIème siècle de notre ère pour devenir l'ornementation prédominante à partir du XVIIème siècle et le rester à ce jour. Elle ne semble pas avoir été utilisée en Chine - ou en avoir très tôt disparue. En revanche, elle y était très prisée comme en témoignent les nombreuses commandes passées depuis le continent au cours des siècles.

Le maki-e lui-même a donné lieu à une floraison de techniques qui lui sont propres. Dès le milieu du Xème siècle, cette technique dépasse de loin toutes ses rivales, et leur est largement préférée pour sa finesse d'exécution, son caractère tout à la fois précis et vaporeux, et l'immense poésie qui s'en dégage.

L'une des plus grandes beautés de la laque est qu'elle orne les objets les plus précieux comme les plus quotidiens. Bols et vaisselle de laque traversent les siècles, tout comme les boîtes aux usages de forme multiple : boîtes à documents, boîtes à thé, à encens, à pinceaux, à encre, à cartes, à médicaments, etc. Si de tous temps, il y a eu du mobilier de laque, la préférence va malgré tout presque toujours aux objets de petite taille, à un travail de perfection dont la minutie est un enchantement.

La Maison Zôhiko

En 1661, Yasui Shichibei 安井七兵衛 (1632-1692) ouvre un magasin vendant des laques et des produits chinois, qu'il nomme « A l'Ivoire », Zôgeya 象牙屋. Son successeur est Kusunoki Jihei 楠治兵衛 (1659-1714), qui se concentre désormais sur les laques.

Le magasin restera dans la famille pour cinq générations, avant d'être transmis à Nishimura Hikobei 西村彦兵衛 (1719-1773), alors chef de production, par manque d'héritiers dans la branche Kusunoki. Kusunoki Jirôbei 楠治郎兵衛 (1723-1784) légua à son premier commis non seulement le magasin, mais aussi le soin des tombes de sa famille, créant ainsi un lien de filiation insécable. Depuis cette époque jusqu'à ce jour, la Maison Zôhiko est tenue par des membres de la famille Nishimura qui reprennent à chaque fois le prénom du fondateur. Le directeur actuel de Zôhiko est ainsi le neuvième Nishimura Hikobei.

Le troisième Hikobei (1806-1875) reçut de l'Empereur le titre de « Maître en maki-e » pour l'excellence de son travail. L'une de ses pièces les plus remarquables est un panneau en maki-e représentant le bodhisattva Fugen sur un éléphant blanc. L'histoire dit que la population de Kyôto fut si séduite par la beauté de cette image qu'elle la nomma le « panneau de Zôhiko ». « Zô » signifiant l'éléphant et « Hiko » reprenant la première partie du prénom de « Hikobei ». C'est là, l'origine du nom de la Maison Zôhiko.

La Maison Zôhiko entretient des liens de longue date avec la Cour impériale japonaise. Le quatrième Hikobei (1806-1875) en était l'un des fournisseurs officiels et le directeur actuel a réalisé le siège officiel de l'Empereur régnant. Les premières exportations de l’atelier datent de la toute fin du XIXème siècle en conjonction avec l'ouverture du Japon au monde extérieur suite à la Restauration de Meiji. Cette nouvelle ampleur donnée à la Maison est l'oeuvre du huitième Hikobei (1887-1965). Il fut unanimement considéré comme un pionnier de l'industrie de la laque. Il fonda également une école de maki-e qui devint une référence pour de nombreux artistes spécialistes de la laque.

La longue histoire de Zôhiko reflète une tradition d'excellence sans pareille dans le respect à la fois d'une continuité artistique et d'une créativité toujours renouvelée. Tout en cultivant une tradition déjà plus que millénaire, Zôhiko est ouverte sur le monde.

Vacheron Constantin et le Japon… Une relation de très longue durée

C’est aux environs des premières années 1800 qu’un éminent historien de l’horlogerie Alfred Chapuis situe les premiers contacts commerciaux de Vacheron Constantin avec l’Asie et la Chine en particulier (dans son ouvrage de référence paru en 1919 « La Montre chinoise »). Ailleurs dans le monde, à la même époque, la Maison est présente en Amérique du Sud avec un représentant installé de façon permanente au Brésil. En Russie, elle fournit régulièrement la Cour impériale, et en 1847, c'est le marché de l'Inde qui lui ouvre ses portes.

A cette époque, le Japon est encore fermé à presque tout contact extérieur. En effet, entre le début du XVIIème et le milieu du XIXème siècle, le gouvernement militaire des shôguns veilla à ce que le pays soit presque entièrement coupé du monde. Ce n'est qu'à partir de 1854, sous la pression américaine, que les premiers traités commerciaux sont conclus avec l'Occident. Les choses iront dès alors très vite. Les répercussions se feront bien entendu sentir jusqu'en Suisse.

En 1862, le Conseil Fédéral décide d'envoyer une délégation suisse au Japon et convie « M. Vacheron, Fabricant d'horlogerie » à une réunion préparatoire. Le 6 février 1864, la Suisse signe son premier document officiel avec le Japon : il s'agit d'un traité de commerce permettant notamment aux ressortissants suisses de s'établir dans les ports ouverts du pays.

Déjà à cette époque, la Maison Vacheron Constantin était tenue en haute estime au Japon car en 1867, l'année même de son intronisation, l'Empereur Meiji avait prévu de visiter les ateliers de la fabrique lors de sa visite à Genève. Une invitation de dernière minute chez M. de Rothschild le retiendra.

En 1884, le Japon adopte l'heure universelle alors que la Suisse ne rejoint les rangs qu'en 1892, et la France en 1911! Jusque-là, le Japon comptait les heures de manière inégale entre le jour et la nuit et selon les saisons. Les horloges japonaises, wadokei 和時計, étaient donc de conception différente des horloges occidentales. L'adoption de l'heure universelle est ainsi plus qu'un simple ajustement, et fait partie de la véritable révolution culturelle dans laquelle s'engage le Japon en entrant dans l’ère moderne.

Le « genre Japon » : en 1906, Vacheron Constantin ouvre sa première boutique en l'Ile au cœur de Genève. Dès le début, une clientèle japonaise régulière et exigeante se construit, constituée tant de visites de passage que de commandes depuis le Japon.

A partir de 1917, Vacheron Constantin est représenté au Japon même dans les trois villes de Tôkyô, Yôkohama et Kôbe. Les premières montres envoyées sont des chronomètres de marine. Très rapidement, il s'avère que la clientèle japonaise a des goûts si précis et affirmés qu'il se développe un véritable code esthétique qualifié de « genre Japon » avec des montres plates et sobres, élégantes, avec une préférence pour les couleurs blanche et argent.

La fin du XIXème et le début du XXème siècle marquent la grande époque du « japonisme » en Europe dans le sillon des expositions universelles de Paris où les arts du Japon font fureur. Ferdinand Verger et ses descendants, représentants parisiens de Vacheron Constantin jusqu'en 1939, sont de véritables génies créatifs qui sauront tirer parti de l'enthousiasme général témoigné à l'égard du Japon. Il réalise ainsi plusieurs montres d'inspiration japonisante pour Vacheron Constantin, certaines jouant par exemple de l'émail jusqu'à donner l'illusion de la laque, d’autres en laque véritable qui font aujourd’hui encore partie de la collection privée du patrimoine de Vacheron Constantin.

En 1953, S.A.I le Prince Akihito, l'actuel empereur régnant du Japon, a visité la manufacture Vacheron Constantin et la boutique historique en l’Ile, ne manquant pas d’apposer sa signature dans le livre d'or de la Maison.

L’histoire de la laque, le secret du « vernis » si précieux

" L'arbre qui donne le véritable vernis du Japon s'appelle urushi. Cet arbre produit un jus blanchâtre dont les Japonais se servent pour vernir leurs meubles, leurs plats, leurs assiettes de bois qui sont en usage chez toutes sortes de personnes, empereur ou paysan : car à la cour et à la table du monarque, les ustensiles vernissés sont préférés à ceux d'or et d'argent ".Engelbert Kaempfer, Médecin allemand voyageant au Japon,in "Histoire naturelle, civile et ecclésiastique du Japon", 1727

Cet extrait résume l'essentiel de la laque japonaise. Employé au féminin, la laque désigne une matière, mais employé au masculin, le laque est un objet décoré avec cette matière. On trouve aujourd’hui trois grandes catégories de laque : la laque véritable, la gomme-laque et les vernis.

La laque véritable est la sève d'un arbre qui ne se trouve qu'en Extrême-Orient. La gomme-laque est une résine tirée des secrétions d'un insecte vivant en Inde et en Asie du Sud Est. Ces deux formes de laque diffèrent dans la teinte mais avant tout dans la résistance et la solidité.

Les vernis regroupent quant à eux, tous les substituts européens à la laque orientale. Ces succédanés sont de toutes sortes, tant végétaux, qu'animaux, puis synthétiques, et sont de qualité très variable. Ils regroupent par exemple des vernis recouvrant le bois des violons signés Stradivarius en passant par des variantes beaucoup plus quotidiennes et modestes. Mais aucun ne rivalise avec les qualités inhérentes à la véritable laque.

La laque : richesse et origines en Extrême-Orient

Tant en Chine qu'au Japon, l'utilisation de la laque remonte à l'époque néolithique. Des fouilles archéologiques ont permis d'établir les dates les plus anciennes proches de 6.000 ans avant JC. A cette époque, la laque était employée pour revêtir les objets utilitaires comme les objets rituels. Deux pigments étaient utilisés pour colorer la laque, le cinabre pour le rouge et le charbon de bois pour le noir. Très rapidement, la laque n’est plus considérée seulement pour ses qualités de protection, mais aussi d'ornement.

La Chine et le Japon développent rapidement et à leur plus haut niveau les Arts de la laque. Si la Chine a donné l'impulsion initiale d'une tradition artistique de haut niveau, le Japon rattrape bientôt ses maîtres et dès le premier millénaire de notre ère, l'histoire de la laque dans ces deux pays est engagée en un dialogue et une émulation constante. Ainsi le Japon développera la magie du maki-e, la technique que l’on retrouve aujourd’hui dans la collection Métiers d’Art – La symbolique des laques.

L’histoire de la laque au Japon

Au Vème et VIème siècle, l'influence culturelle et politique de la Chine est extrêmement forte au Japon. Elle touche à tous les domaines et les techniques de laque chinoise, beaucoup plus développées sur le continent à cette période, sont également transmises au Japon. Elles y trouveront un répondant immédiat. L'importance de la laque dans l'économie japonaise est attestée en 701 par le Code de Daihô (la législation fondamentale de l'Etat japonais) qui prévoit l'établissement d'un Bureau des laques, Nuribe no tsukasa 漆部司, au sein du Département des Finances et qui contraint les aristocrates à planter des arbres à laque sur leurs propriétés, payant une partie de leurs impôts en objets de laque. Les ateliers produisent des laques en particulier pour la cour impériale et pour les temples du pays entier dont la demande se fait toujours plus importante.

Les techniques de laque de cette époque sont extrêmement tributaires de la Chine et il n'est souvent pas facile de distinguer la provenance d’un objet. En revanche, les bases de cette technique sont là, comme en témoigne la variété des laques conservés au Shôso-in de Nara. Ce trésor datant du VIIIème siècle existe encore aujourd'hui, c’est le plus ancien musée du monde. Les sept techniques de laque identifiées parmi les objets du Shôso-in soulignent l'importance de cet art dès les premiers temps de l'histoire japonaise. La plupart des procédés employés ultérieurement seront des variations et des perfectionnements de ces premières techniques.

L’âge d'or de la laque - La fin du VIIIème siècle marque un retour du Japon sur ses propres valeurs, si bien que l'influence continentale s'amoindrit de manière draconienne. Sur le plan artistique, une esthétique plus purement japonaise, définie par une grâce et une finesse d'exécution sans pareille, commence à se développer. Les arts de la laque sont parfaitement représentatifs de ce nouvel essor, et dans l'histoire de la laque japonaise, la période allant de la fin du VIIIème au XIIème siècle est qualifiée d'âge d'or.

En effet, les techniques de céramique n'avaient pas encore pris leur envol et les objets utilitaires comme le mobilier étaient principalement faits de bois, support par excellence de la laque. Cette période constitue l'aube des techniques raffinées du maki-e, dont la délicatesse s'allie parfaitement à une époque où fleurit une culture aristocratique et sophistiquée, baignant dans la poésie et les arts.

Laque, thé et zen - Vers le XIIIème siècle, la branche Zen du bouddhisme est introduite au Japon, et avec elle, arrive aussi le thé. D'abord utilisé par les moines pour ses vertus curatives, son usage évolue pour donner jour à la cérémonie du thé, très prisée dans les milieux de l'aristocratie guerrière. Nombre des objets employés pour conserver ou servir le thé sont des laques: boîte à thé et à encens, plateaux, cuillères de bambou, etc. Les formes fluides et la décoration raffinée des laques sont en parfaite adéquation avec l'esthétique du thé.

La laque et l'Occident - Les premiers contacts entre le Japon et l'Occident se font par les Jésuites portugais et espagnols dans la première moitié du XVIème siècle. Ces missionnaires introduisent d'ailleurs, sous forme de cadeaux, les premières horloges européennes au Japon. Ils instituent aussi des cours d'horlogerie, qui conduiront les Japonais à développer leurs propres horloges, les wadokei 和時計, adaptées au calendrier sino-japonais marquant des heures inégales. Ces mêmes Jésuites sont à l'origine des premières exportations de laque japonaise vers l'Occident. Celles-ci provoqueront un engouement spectaculaire au sein de l'aristocratie européenne et créeront une véritable industrie d'export au Japon dont les produits sont spécifiquement calibrés pour le goût occidental.

En Europe, c'est la vogue des cabinets et salons entièrement décorés de mobilier en laque. L'une des collections de laque les plus connues est celle de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), qu'elle-même avait héritée de sa mère Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780). Même si la Chine en exporte elle aussi, l'intérêt pour les laques japonais est si important entre le XVIIème et le XVIIIème siècle en Europe que le terme de "japan" devient synonyme de laque, tout comme celui de "china" désigne la porcelaine.

Naissance de Zôhiko

Entre le XVIIème et le XIXème siècle, la laque se démocratise. D'abord réservée aux classes les plus hautes de la société, les laques deviennent accessibles à une population plus large. C'est dans ce contexte que Yasui Shichibei ouvre en 1661 le magasin qui deviendra plus tard Zôhiko. A cette époque se développe également le goût pour des objets de petite taille dont la préciosité reflète le statut social et la fortune de leur propriétaire. Ces objets étaient si petits qu'ils pouvaient être passés à la ceinture, d'où leur nom, sagemono, "objets suspendus". Les plus recherchés d'entres eux sont les porte-médicaments ou porte-sceaux, inrô 印籠, et les étuis à pipe qui serviront tous deux d'écrin au plus grand perfectionnement des techniques de laque.

En 1868, après plus de deux siècles de repli sur soi où les contacts avec l'étranger étaient sévèrement limités, le Japon s'ouvre à nouveau au monde et à l'Occident en particulier. La vague de modernisation et d'industrialisation qui s'ensuit est si forte qu'elle menace d'engloutir de nombreuses traditions artisanales. Paradoxalement, pour certaines d'entre elles, dont la laque, c'est l'enthousiasme dont elles sont l'objet à l'étranger qui assure d'abord leur survie, puis leur renouveau.

Qu’est-ce que la laque véritable ?
La laque est la sève de l'arbre à laque (ou laquier), Rhus verniciflua. Apparenté au sumac vénéneux, il vient à l'origine des hauts plateaux d'Asie centrale ou du Tibet. Aujourd'hui, l'arbre à laque ne pousse qu'en Chine du Sud, en Corée, au Vietnam et au Japon, mais il semble qu'il aurait été beaucoup plus répandu jadis. En japonais, le nom de la matière et celui de l'arbre se confondent : urushi 漆. L'idéogramme correspondant, composé des clés de l'arbre, de l'eau de l'homme, donne une image fidèle de ce qu'il décrit!

Récolte - Un arbre doit avoir une dizaine d'années avant qu'on ne puisse en prélever la sève. Cinq à dix entailles horizontales et parallèles sont pratiquées sur le tronc, et un suc épais et grisâtre recueilli. Chaque arbre peut être entaillé plusieurs fois dans l'année, mais ne produit pas plus de quelques dizaines de millilitres en tout. La substance recueillie est d'une consistance proche du latex. La qualité de la sève dépend de nombreux facteurs, dont l'âge de l'arbre, le climat, le sol ou encore la saison. La récolte se fait au cours du printemps et de l'été, mais la laque de meilleure qualité est récoltée entre juin et août, et provient de la section centrale du tronc. Elle est gardée et traitée à part du reste de la récolte, et réservée aux couches supérieures de laquage et à la finition des objets. Les qualités inférieures servent à la préparation des sous-couches.

Qualités - La laque possède des propriétés chimiques inhabituelles qui lui confèrent certaines qualités très particulières. Tout d'abord, elle a la caractéristique extraordinaire de ne sécher qu'en milieu humide. A l'état pur, elle ne peut sécher qu'appliquée en couches extrêmement fines: au-delà de 0.03 à 0.05 mm, il restera une partie liquide sous la pellicule durcie en surface. Une fois durcie, la laque a la capacité de sceller des matériaux poreux tels le bois, le bambou, le papier ou le tissu, qui deviennent grâce à elle entièrement résistants à l'humidité, au sel, à la chaleur, aux liquides – y compris l'alcool –, à la nourriture, et même aux acides.

Les récipients en laque sont par conséquent particulièrement adaptés pour servir, entreposer et transporter des boissons ou de la nourriture. La laque est également un excellent adhésif, même pour des matériaux dissemblables. Elle est utilisée comme colle, notamment pour réparer des céramiques. La laque n'a qu'un seul point faible, la lumière. Exposée à de la lumière trop forte, la laque pâlit, se dessèche et se décompose.

La grande résistance de la laque ainsi que sa solidité et son inaltérabilité résident avant tout dans le nombre de couches appliquées à l'objet sur lequel on travaille. Celui-ci peut aller d'une dizaine à une centaine de couches, dont l'épaisseur varie entre 0,8 et 1 mm. Une laque de bonne qualité ne s'érode pas même après cent ou deux cents ans. A titre de comparaison, la peinture à l'huile s'écaille au bout de dix ans, et les vernis chimiques ne conservent leur éclat que vingt ou trente ans.

Chimie de la laque - Le durcissement de la laque est un processus d'oxydation qui n'a rien en commun avec un séchage ou une évaporation ordinaires. Les constituants principaux de la laque brute sont une molécule anti-oxydante connue sous le nom d'urushiol, et une enzyme, la laccase. En présence d'oxygène, la laccase agit comme un catalyseur pour l'oxydation de l'urushiol, et provoque un durcissement permanent de la laque brute, dont la consistance est visqueuse à la base.

A l'état brut liquide, la laque est toxique et provoque de graves irritations cutanées, même si certaines personnes y sont immunes. La composition de la sève est la suivante: 20% d'eau, 2% de laccase, 4% de gomme et 74% d'urushiol. Plus le taux d'urushiol est élevé, plus le durcissement de la laque sera prononcé. La dureté de la laque est la marque de sa qualité supérieure.

Au Japon, les laques bénéficient du pourcentage particulièrement élevé d'urushiol dans les arbres indigènes. En effet, la sève japonaise contient 70-80% d'urushiol pour 7% de gomme, alors que le pourcentage est plus proche de 50% d'urushiol pour 20% de gomme dans la sève des arbres chinois, vietnamiens ou thaïlandais.

Préparation - Une fois recueillie, la laque est entreposée dans un baril de bois avant d'être raffinée. Elle est d'abord filtrée à travers un linge pour éliminer les impuretés et rendre la laque suffisamment fluide. Puis l'eau contenue dans la sève est éliminée par évaporation. Pour cela, elle est entreposée de douze à vingt-quatre heures dans des chambres de séchage (muro "salle" ou urushiburo "bain à laque"), gardées à une température de 20 à 25° et un taux d'humidité de 75 à 85%. Les chambres de séchage servent aussi à abriter les objets de la poussière entre deux couches de laquage.

Supports - La laque raffinée peut être appliquée sur un grand nombre de matières dont les textiles, le bambou, le cuir, la céramique ou le métal. Les armures ou les casques des samouraïs étaient par exemple souvent laqués. Mais de tous temps, le support principal a été le bois, généralement un bois au grain régulier, qu'il soit possible de travailler jusqu'à une grande finesse. Le bois d'orme, keyaki 欅, par exemple, en devient presque translucide. Outre l'orme, le cèdre, sugi 杉, le cyprès japonais, hinoki 檜, le paulownia, kiri 桐, ou encore le magnolia, hônoki 朴, se prêtent à ce type de travail. La base est préparée de manière à ce que toute crevasse ou inégalité soit entièrement gommée, afin que les couches de laque soient appliquées sur une surface parfaitement uniforme. Pour ce travail, le laqueur fait appel à des artisans extérieurs. Dans le cas du bois, il s'agira de menuisiers spécialisés dans le bois assemblé, dans le bois tourné ou dans le bois courbé selon les besoins de l'objet.

Une fois la base achevée, l'objet est prêt pour le laquage des couches préparatoires. Chaque couche successive doit être appliquée, séchée, puis poncée avant de passer à la suivante. Les premières couches sont les plus épaisses, les dernières les plus fines. Il en va de même pour les abrasifs employés. Après ces différentes étapes visant à protéger l'objet, la partie véritablement décorative du travail peut commencer.

Techniques - Les techniques de laque varient en fonction des pays, des qualités de laque, et de l'usage auquel sont destinés les objets. Les quelques cent cinquante laques du 8e siècle conservés dans le musée du Shôso-in à Nara, regroupent à eux seuls sept procédés différents. Mais les trois catégories les plus représentatives des arts de la laque sont la gravure, les incrustations et le maki-e.


Spécificités techniques de la collection Vacheron Constantin Métiers d’Art – La symbolique des laques

Calibre
1003 SQ, squelette, en or 14 carats, traité ruthénium
Développé et manufacturé par Vacheron Constantin
Estampillé du Poinçon de Genève
Energie Mécanique à remontage manuel
Épaisseur du mouvement 1.64 mm
Diamètre du mouvement 20.80 mm
Empierrage 18 rubis
Fréquence 18’000 alternances/heure

Indications
Heures, minutes

Réserve de marche
Plus de 30 heures

Boîtiers
Or rose 4N 18 carats
Or blanc 18 carats
Diamètre 40 mm

Etanchéité
Testée à une pression de 3 bar équivalente à 30 mètres

Cadrans
Or 18 carats recouvert de laque japonaise maki-e

Bracelet
Cuir d’alligator noir, grandes écailles carrées
Cousu main, finition sellier

Fermoir
Boucle ardillon en or rose 4N 18 carats ou or blanc 18 carats
Demi Croix de Malte Polie

Série limitée de 20 coffrets par an, renfermant trois montres chacun

Références
33222/000R-9506 - Pin et Grue
33222/000R-9517 - Prunier et Rossignol
33222/000G-9521 - Bambou et Moineau

Montres-de-luxe.com | Publié le 12 Mars 2010 | Lu 8790 fois

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