Victorinox : le couteau suisse par excellence !


Quel gamin de dix ans n’a pas rêvé un jour de posséder ce fameux couteau suisse. Mais ce bel objet rouge a un nom souvent méconnu : Victorinox. Il succède dans la poche des gamins à un vieil Opinel décati. Les puristes citeront également son jumeau le Wenger. Une marque possédée par… Victorinox.



Maison intégralement suisse jusqu’au bout de la lame, Victorinox a son usine dans la périphérie de la ville de Schwyz. Un des trois cantons à l’origine de la Suisse. Par rapport à Genève, c’est tout au bout et à gauche !
 
Canton alémanique essentiellement rural, l’emploi industriel tient essentiellement à la présence de Victorinox. Pour s’y rendre, le plus pratique est sans hésitation le train. Un choix qui permet de découvrir un paysage de carte postale.
 
Des vergers et des alpages se succèdent au fil des kilomètres ainsi que les arrêts dans des gares d’opérettes où montent et descendent des randonneurs et écoliers en groupes qui profitent des dernières neiges pour de grandes balades en montagne.
 
Chef-lieu du canton éponyme, Schwyz est propre, en ordre. Pas de mégots dans les caniveaux ni de voitures sales le long des trottoirs. Si Victorinox est bien sûr touchée par la crise de la Covid, ce n’est rien en comparaison de celle générée en 2001 par l’attaque des tours jumelles du World Trade Center.

Victorinox : c’est en 1909, après le décès de sa mère que Carl Esner, le fondateur de Victorinox, donna le nom de Victoria à sa coutellerie en hommage au prénom de celle-ci. En 1921, lorsque l’acier inoxydable fut adopté à l’usine d’Ibach, le suffixe inox fut ajouté à la marque Victoria, donnant ainsi naissance à la marque Victorinox.

Il n’était plus question de voyager avec son 6 lames au fond de la poche. La production est alors passée de 75.000 pièces à 55.000 en cinq ans avec une perte de CA de 20% ! De 400 références, le catalogue s’est resserré à 300.
 
Un événement qui a fait partie des motivations de la marque pour proposer des produits innovants face à une réelle concurrence. A titre d’exemple, face au succès de l’outil multifonction Leatherman, Victorinox répond par son Swiss Tool.
 
Et chaque année, des nouveautés sont proposées et viennent enrichir la collection des couteaux de poche. Certains bénéficient même d’un altimètre, d’un baromètre ou d’une clef USB. Quant aux cyclistes, ils disposent également d’un outillage spécialisé !
 
A l’image de ses couteaux, Victorinox est un « nom » multifonction. En effet, grâce à un service marketing très efficace, de nombreuses marques mondiales tiennent à offrir à leurs clients des couteaux suisses siglées de leur logo. Coca Cola, Nestlé, entre autres affichent leurs couleurs sur les flancs du couteau suisse.

Des aciers supérieurs. C’est sur la qualité de ses aciers que la réputation du couteau suisse est établie. Les lames sont en alliage de chrome/molybdène trempées à 1040° avec un indice de dureté de 56RC. La scie et la lime à métaux sont en acier cémenté, trempé et plaquées de chrome dur. Quant aux platines de soutien, elles sont en alliage d’aluminium. Alors que le monde entier subit des pénuries de matières premières, Victorinox possède, pour l’instant, une réserve de près de 3.500 tonnes d’acier.

Outre les couteaux de poche qui représentent 35% des ventes, Victorinox offre une petite gamme de couteaux de cuisine professionnels et de ménage pour un quart de sa production. Une gamme de bagages et de montres Victorinox ou Swiss Army complètent, avec respectivement 22% et 15% des ventes de la marque.
 
Universellement connu, le couteau suisse connait sa consécration grâce au Musée d’Art Moderne de New York qui intègre le Swiss Army Knife parmi les designs les plus intéressants du monde, à l’instar d’un objet Braun de Dieter Rams.

Autre consécration, le Victorinox est intégré dans l’équipement officiel de la navette spatiale américaine. Un couteau déjà connu des GI américain stationné en Europe qui depuis la fin de la seconde guerre mondiale trouvait le classique « six lames » dans tous les PX des différentes bases US.
 
Au fil des ans, ce modèle basique a évolué régulièrement pour aboutir au SwissChamp qui comprend 33 fonctions ; le point d’orgue d’une gamme qui comprend plus de 100 combinaisons. Niché au fond d’une poche, le « six lames » est le compagnon idéal lors d’un piquenique sans tire-bouchons, il sera utile pour régler ses fixations de ski en pleine piste ou pour se dépanner provisoirement sur une route de campagne. Des souvenirs qui s’ajouteront à ceux des camps de scouts.
 
Un conseil ne jamais oublier son couteau suisse avant de partir en randonnée.
 
Joël Chassaing-Cuvillier 

Montres-de-luxe.com | Publié le 9 Février 2022 | Lu 7062 fois