Compte-tenu des relations tendues entre Beijing et Hong-Kong, on imagine très bien les réflexions des clients « chinois de Chine » souhaitant s’offrir une heure universelle de chez Patek Philippe : « Mais pourquoi indiquez-vous Hong-Kong alors que la capitale de la Chine est Beijing ? ». Cela ne devait pas faciliter les ventes ! Chinois « mainland » et Hongkongais se détestant au plus haut point…
Dans ce contexte, on comprend que Patek Philippe modifie cette année, les cadrans de ses fameuses heures universelles qui désormais n’indiqueront plus Hong-Kong (qui est longtemps resté l’un des premiers marchés mondiaux de l’horlogerie) au profit de Beijing, le plus gros marché horloger actuellement et pour les années à venir. Ce, malgré des taxes particulièrement élevées sur ce type de produit.
Une décision stratégique (mais discrète) d’un point de vue commercial qui illustre parfaitement la géopolitique actuelle avec la baisse de Hong-Kong comme marché horloger de référence, mais également comme place forte économique dans la région (son port, ses banques), au profit de la Chine et notamment de Shanghai et de Beijing. Bref, il vaut mieux faire plaisir aux Chinois qu’aux Hongkongais dans l’époque actuelle.
Précisons que ce n’est pas la première fois que ces cadrans évoluent en fonction de la politique internationale. Il y a quelques années, la ville de Caracas avait été abandonnée au profit de La Paz suite au changement d’heure du Venezuela voulu par Hugo Chavez. Cette année, Riyadh la religieuse a de nouveau cédé sa place à Dubaï, la moderne. En 1939, Saigon avait disparu également ; aujourd’hui remplacée par Bangkok.
Rappelons que depuis la « Conférence internationale du méridien » de Washington, en 1884, qui instaura le système de l’heure universelle et la division officielle du globe en 24 fuseaux horaires, les horlogers ont rivalisé d’ingéniosité pour développer des montres permettant de lire simultanément l’heure sous plusieurs cieux.
Dans les années 1930, Patek Philippe s’est illustrée en lançant ses très célèbres montres-bracelets à « Heure Universelle », dotées de deux disques mobiles affichant simultanément et en permanence l’heure dans les 24 fuseaux horaires.
Ces garde-temps produits dans les années 1930 à 1960 atteignent aujourd’hui des sommes astronomiques lors des ventes aux enchères. En 2000, la manufacture genevoise a franchi un pas de plus vers la fonctionnalité en proposant un mécanisme inédit permettant, lorsqu’on change de fuseau horaire, de corriger d’une seule pression sur un poussoir l’ensemble des affichages –sans affecter d’une seconde la précision du mouvement.
Ce mécanisme breveté, qui a demandé quatre ans de développement, a valu à l’Heure Universelle un nouveau succès sur tous les continents.
Le design du cadran s’inspire de celui des premières montres à Heure Universelle des années 30, Réf. 1415 HU, mais réinterprété. Les horlogers ont profité de l’agrandissement du boîtier pour accroître la taille du disque mobile extérieur, celui des 24 fuseaux horaires, renforçant ainsi la lisibilité du nom des 24 villes.
Jean-Philippe Tarot
Dans ce contexte, on comprend que Patek Philippe modifie cette année, les cadrans de ses fameuses heures universelles qui désormais n’indiqueront plus Hong-Kong (qui est longtemps resté l’un des premiers marchés mondiaux de l’horlogerie) au profit de Beijing, le plus gros marché horloger actuellement et pour les années à venir. Ce, malgré des taxes particulièrement élevées sur ce type de produit.
Une décision stratégique (mais discrète) d’un point de vue commercial qui illustre parfaitement la géopolitique actuelle avec la baisse de Hong-Kong comme marché horloger de référence, mais également comme place forte économique dans la région (son port, ses banques), au profit de la Chine et notamment de Shanghai et de Beijing. Bref, il vaut mieux faire plaisir aux Chinois qu’aux Hongkongais dans l’époque actuelle.
Précisons que ce n’est pas la première fois que ces cadrans évoluent en fonction de la politique internationale. Il y a quelques années, la ville de Caracas avait été abandonnée au profit de La Paz suite au changement d’heure du Venezuela voulu par Hugo Chavez. Cette année, Riyadh la religieuse a de nouveau cédé sa place à Dubaï, la moderne. En 1939, Saigon avait disparu également ; aujourd’hui remplacée par Bangkok.
Rappelons que depuis la « Conférence internationale du méridien » de Washington, en 1884, qui instaura le système de l’heure universelle et la division officielle du globe en 24 fuseaux horaires, les horlogers ont rivalisé d’ingéniosité pour développer des montres permettant de lire simultanément l’heure sous plusieurs cieux.
Dans les années 1930, Patek Philippe s’est illustrée en lançant ses très célèbres montres-bracelets à « Heure Universelle », dotées de deux disques mobiles affichant simultanément et en permanence l’heure dans les 24 fuseaux horaires.
Ces garde-temps produits dans les années 1930 à 1960 atteignent aujourd’hui des sommes astronomiques lors des ventes aux enchères. En 2000, la manufacture genevoise a franchi un pas de plus vers la fonctionnalité en proposant un mécanisme inédit permettant, lorsqu’on change de fuseau horaire, de corriger d’une seule pression sur un poussoir l’ensemble des affichages –sans affecter d’une seconde la précision du mouvement.
Ce mécanisme breveté, qui a demandé quatre ans de développement, a valu à l’Heure Universelle un nouveau succès sur tous les continents.
Le design du cadran s’inspire de celui des premières montres à Heure Universelle des années 30, Réf. 1415 HU, mais réinterprété. Les horlogers ont profité de l’agrandissement du boîtier pour accroître la taille du disque mobile extérieur, celui des 24 fuseaux horaires, renforçant ainsi la lisibilité du nom des 24 villes.
Jean-Philippe Tarot