Depuis plus de deux siècles, la maîtrise du temps précis joue un rôle croissant dans le domaine militaire, aussi bien pour la planification et la synchronisation d’opérations géographiquement distantes, que pour faire le point en mer, sur terre, en l’air, ou encore dans le domaine de la balistique, pour mesurer les distances d’impact des projectiles.
A partir des années 1890, l’horloger français basé à Paris Edmond Jaeger (1858/1922) présente de nombreux chronomètres de torpilleurs aux concours du Service Hydrographique de la Marine française, dont plusieurs obtiennent les 1er et 2ème prix.
Le Patrimoine Jaeger-LeCoultre vient d’ailleurs d’acquérir un exemplaire qui fut présenté à la Marine française en 1895, puis acquis en 1900 par l’U.S. Navy pour équiper le torpilleur USS Cushing (1890/1920) qui venait de participer aux dernières opérations de la guerre Hispano-américaine de 1898, au large de Cuba.
Gravé sur le fond US Navy 44, ce chronomètre comporte un calibre LeCoultre 21RV, ce qui démontre, souligne la marque dans son communiqué, que dans les années 1890, Jaeger se fournissait déjà en mouvements auprès de la manufacture LeCoultre & Cie, alors que sa collaboration avec la Grande Maison de la Vallée de Joux ne débute véritablement qu’en 1903.
Le spécialiste allemand des montres militaires Konrad Knirim présente dans son ouvrage Military Timepieces notamment, une montre de navigation ayant équipé le 8e torpilleur de la flottille allemande « Kaiserlische Marine », équipée du Calibre LeCoultre 19RVS, créé dans les années 1880.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la « Grande Maison de la Vallée de Joux » fabriqua plusieurs calibres destinés à la chronométrie de marine, parmi lesquels le Calibre Jaeger-LeCoultre 162. En parallèle, la manufacture du Sentier livra à l’armée britannique un important lot de montres de poche en acier, équipées du Calibre Jaeger-LeCoultre 467, dont une partie furent destinées à l’armée de terre (gravure G.S.T.P. et Broad Arrow -symbole de l’appartenance du garde-temps à l’armée britannique-), et l’autre partie fut livrée à la Royal Air Force (gravure 6E/50), pour au personnel au sol.
A partir des années 1890, l’horloger français basé à Paris Edmond Jaeger (1858/1922) présente de nombreux chronomètres de torpilleurs aux concours du Service Hydrographique de la Marine française, dont plusieurs obtiennent les 1er et 2ème prix.
Le Patrimoine Jaeger-LeCoultre vient d’ailleurs d’acquérir un exemplaire qui fut présenté à la Marine française en 1895, puis acquis en 1900 par l’U.S. Navy pour équiper le torpilleur USS Cushing (1890/1920) qui venait de participer aux dernières opérations de la guerre Hispano-américaine de 1898, au large de Cuba.
Gravé sur le fond US Navy 44, ce chronomètre comporte un calibre LeCoultre 21RV, ce qui démontre, souligne la marque dans son communiqué, que dans les années 1890, Jaeger se fournissait déjà en mouvements auprès de la manufacture LeCoultre & Cie, alors que sa collaboration avec la Grande Maison de la Vallée de Joux ne débute véritablement qu’en 1903.
Le spécialiste allemand des montres militaires Konrad Knirim présente dans son ouvrage Military Timepieces notamment, une montre de navigation ayant équipé le 8e torpilleur de la flottille allemande « Kaiserlische Marine », équipée du Calibre LeCoultre 19RVS, créé dans les années 1880.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la « Grande Maison de la Vallée de Joux » fabriqua plusieurs calibres destinés à la chronométrie de marine, parmi lesquels le Calibre Jaeger-LeCoultre 162. En parallèle, la manufacture du Sentier livra à l’armée britannique un important lot de montres de poche en acier, équipées du Calibre Jaeger-LeCoultre 467, dont une partie furent destinées à l’armée de terre (gravure G.S.T.P. et Broad Arrow -symbole de l’appartenance du garde-temps à l’armée britannique-), et l’autre partie fut livrée à la Royal Air Force (gravure 6E/50), pour au personnel au sol.
Mais c’est durant la Seconde guerre mondiale que Jaeger-LeCoultre créa ses premières montres de pilotes. Alors que l’aviation était appelée à jouer un rôle décisif sur tous les fronts, le système de navigation posait encore d’importants défis. Naturellement, le système de guidage satellitaire (GPS) n’existait pas encore...
Si l’aviation civile utilisait la transmission radio pour faire le point en vol, l’armée ne pouvait recourir à ce mode opératoire au-dessus du territoire ennemi, au risque d’être repérée. Lorsque la navigation visuelle ne permettait pas de faire le point, (nuit, couvre-feu, vol au dessus de la mer, brouillard…) celui-ci était effectué en calculant la distance parcourue à partir du lieu de départ, la vitesse, la direction et la durée du vol. Baptisée « deduced reckoning » ou « dead reckoning », cette méthode impliquait de posséder une montre très précise et résistante aux vibrations de l’avion.
Fabriqué à partir de 1940, le premier modèle de montres de pilotes Jaeger-LeCoultre répond aux spécifications A 11 de l’US Army Air Corps et aux normes Mark VIIA 6B/159 de la Royal air force.
Il offre un Calibre Jaeger-LeCoultre 450. Dotée d’une seconde au centre, la montre est équipée d’une lunette tournante externe, sécurisée par une couronne spéciale. Ce dispositif permettait au pilote ou au navigateur de synchroniser la montre avec le dernier bip horaire reçu par radio, avant d’entrer en mode « dead reckoning ». Ce système est communément appelé « Weems », du nom de son inventeur, le pilote militaire américain Philip Van Horn Weems (1889 - 1979), qui déposa un important brevet en 1935 (US 2008734).
A partir de 1943, la Royal Air Force introduisit des modèles Mark VIIA 6B/159 dépourvus de la lunette dite « Weems », majoritairement équipés du Calibre Jaeger-LeCoultre 470. « Tous ces garde-temps jouèrent un rôle capital dans le déroulement des opérations aériennes » souligne encore la marque dans son communiqué. Ils complétèrent les appareils de bords, en particulier le célèbre le Chronoflight de Jaeger-LeCoultre.
De 1945 à 1958, Jaeger-LeCoultre livre à l’armée britannique des montres-bracelets d’une grande précision, répondant aux critères militaires www (Waterproof Wrist Watch). Dotées d’une petite seconde, ces montres furent équipées du Calibre Jaeger-LeCoultre 479, fabriqué en 1945 en 10.000 exemplaires, exclusivement destinés à être emboités pour armée anglaise sous les références de boîtes suivantes :
Ref. 101 avec boîte mixte
Ref. E101 boîte tout acier, étanche
Ref. E101b boîte dessus chromé et fond acier, étanche
Si l’aviation civile utilisait la transmission radio pour faire le point en vol, l’armée ne pouvait recourir à ce mode opératoire au-dessus du territoire ennemi, au risque d’être repérée. Lorsque la navigation visuelle ne permettait pas de faire le point, (nuit, couvre-feu, vol au dessus de la mer, brouillard…) celui-ci était effectué en calculant la distance parcourue à partir du lieu de départ, la vitesse, la direction et la durée du vol. Baptisée « deduced reckoning » ou « dead reckoning », cette méthode impliquait de posséder une montre très précise et résistante aux vibrations de l’avion.
Fabriqué à partir de 1940, le premier modèle de montres de pilotes Jaeger-LeCoultre répond aux spécifications A 11 de l’US Army Air Corps et aux normes Mark VIIA 6B/159 de la Royal air force.
Il offre un Calibre Jaeger-LeCoultre 450. Dotée d’une seconde au centre, la montre est équipée d’une lunette tournante externe, sécurisée par une couronne spéciale. Ce dispositif permettait au pilote ou au navigateur de synchroniser la montre avec le dernier bip horaire reçu par radio, avant d’entrer en mode « dead reckoning ». Ce système est communément appelé « Weems », du nom de son inventeur, le pilote militaire américain Philip Van Horn Weems (1889 - 1979), qui déposa un important brevet en 1935 (US 2008734).
A partir de 1943, la Royal Air Force introduisit des modèles Mark VIIA 6B/159 dépourvus de la lunette dite « Weems », majoritairement équipés du Calibre Jaeger-LeCoultre 470. « Tous ces garde-temps jouèrent un rôle capital dans le déroulement des opérations aériennes » souligne encore la marque dans son communiqué. Ils complétèrent les appareils de bords, en particulier le célèbre le Chronoflight de Jaeger-LeCoultre.
De 1945 à 1958, Jaeger-LeCoultre livre à l’armée britannique des montres-bracelets d’une grande précision, répondant aux critères militaires www (Waterproof Wrist Watch). Dotées d’une petite seconde, ces montres furent équipées du Calibre Jaeger-LeCoultre 479, fabriqué en 1945 en 10.000 exemplaires, exclusivement destinés à être emboités pour armée anglaise sous les références de boîtes suivantes :
Ref. 101 avec boîte mixte
Ref. E101 boîte tout acier, étanche
Ref. E101b boîte dessus chromé et fond acier, étanche
En 1946, forte des enseignements de la Seconde guerre mondiale, la Royal Air Force britannique décide de se doter d’une montre de pilote d’une précision et d’une fiabilité sans précédent. Baptisé G.943, le cahier des charges de la Mark XI impose en particulier les critères suivants :
- Boîtier antimagnétique à 150 Oersteds (ou Gauss).
Précision chronométrique
- Température normale au poignet : 30°C
- 240 heures de tests en 5 positions
- Ecart moyen de la marche journalière maximal : 5 secondes
- Températures extrêmes : entre -5°C et 45°C
- 120 heures de tests en 2 positions
- Ecart maximal par degré : 0,8 sec. entre 4°C et 32°C
- Ecart maximal par degré : 1 sec. au-delà de ces températures
- Etanchéité : montre immergée à 238,2 millibars
Pour satisfaire ces hautes exigences, la marque développe une nouvelle boîte. La référence E161 offre un fond vissé et contient une calotte en fer doux qui protège le mouvement des champs magnétiques. Aussi élégante que résistante, elle accueil le Calibre 488SBr, fabriqué de 1948 à 1953 en 2.950 exemplaires, doté d’un balancier en Glucydur, d’un spiral avec courbe Breguet et d’un système de stop seconde avec arrêt du balancier. Ce dernier dispositif remplace la lunette dite « Weems » pour la fonction de mise à l’heure exacte.
Livrée à la Royal Air Force et à la Royal Australian Air Force à partir de l’été 1949, la Mark XI de Jaeger-LeCoultre se distingue par son cadran noir, décliné en plusieurs versions, ses index et aiguilles luminescents, ses grandes couronnes qui permettaient la manipulation avec des gants, et les gravures de son boîtiers 6B/346 (RAF) et G6B/346 ou G.6B/346 (RAAF) auxquelles s’ajoutent le Broad Arrow et le numéro de boîte attribué par l’armée.
Si la Mark XI est aujourd’hui l’une des montres militaires les plus célébrées des collectionneurs, sa déclinaison civile de 1958, baptisé Chronomètre Geophysic est en passe de devenir une nouvelle icône de l’horlogerie.
Pour aller plus loin, lire aussi :
Les Montres Militaires de C. Parvulesco : un bel ouvrage et de somptueux modèles
Master Compressor Diving Navy SEALs : des instruments de plongée d'un corps d'élite pour le grand public
- Boîtier antimagnétique à 150 Oersteds (ou Gauss).
Précision chronométrique
- Température normale au poignet : 30°C
- 240 heures de tests en 5 positions
- Ecart moyen de la marche journalière maximal : 5 secondes
- Températures extrêmes : entre -5°C et 45°C
- 120 heures de tests en 2 positions
- Ecart maximal par degré : 0,8 sec. entre 4°C et 32°C
- Ecart maximal par degré : 1 sec. au-delà de ces températures
- Etanchéité : montre immergée à 238,2 millibars
Pour satisfaire ces hautes exigences, la marque développe une nouvelle boîte. La référence E161 offre un fond vissé et contient une calotte en fer doux qui protège le mouvement des champs magnétiques. Aussi élégante que résistante, elle accueil le Calibre 488SBr, fabriqué de 1948 à 1953 en 2.950 exemplaires, doté d’un balancier en Glucydur, d’un spiral avec courbe Breguet et d’un système de stop seconde avec arrêt du balancier. Ce dernier dispositif remplace la lunette dite « Weems » pour la fonction de mise à l’heure exacte.
Livrée à la Royal Air Force et à la Royal Australian Air Force à partir de l’été 1949, la Mark XI de Jaeger-LeCoultre se distingue par son cadran noir, décliné en plusieurs versions, ses index et aiguilles luminescents, ses grandes couronnes qui permettaient la manipulation avec des gants, et les gravures de son boîtiers 6B/346 (RAF) et G6B/346 ou G.6B/346 (RAAF) auxquelles s’ajoutent le Broad Arrow et le numéro de boîte attribué par l’armée.
Si la Mark XI est aujourd’hui l’une des montres militaires les plus célébrées des collectionneurs, sa déclinaison civile de 1958, baptisé Chronomètre Geophysic est en passe de devenir une nouvelle icône de l’horlogerie.
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