Dans la cité du gant du cuir, à Saint-Junien en Limousin, Joseph Pourrichou directeur des Papeteries du Limousin -arrière-grand-père de Sophie Gregoire, aujourd’hui à la tête d’Agnelle- créé en 1937 l’atelier de ganterie pour son fils Lucien.
Guerre et résistance obligent la femme de Lucien, Marie-Louise, à prendre les rênes de la ganterie. Aimée, respectée, travailleuse acharnée, elle cultive avec finesse et intelligence des liens de confiance avec ses fournisseurs, les mégissiers.
Le gant devient un tantinet désuet ? La bâtisseuse multiplie les commandes et crée au cœur de Saint Junien, une usine moderniste. Agnelle assoit alors son ascension. Josie Le Royer, sa fille, créative et pragmatique, innove et prône l’ouverture !
Elle se tourne alors vers les maisons de Couture -Christian Dior, Yves Saint Laurent, Lanvin… et les jeunes créateurs de l’époque, Alaia, Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler, Jean-Charles de Catelbajac, Emmanuel Ungaro, Christian Lacroix… et les marie avec les mains expertes de l’atelier.
Guerre et résistance obligent la femme de Lucien, Marie-Louise, à prendre les rênes de la ganterie. Aimée, respectée, travailleuse acharnée, elle cultive avec finesse et intelligence des liens de confiance avec ses fournisseurs, les mégissiers.
Le gant devient un tantinet désuet ? La bâtisseuse multiplie les commandes et crée au cœur de Saint Junien, une usine moderniste. Agnelle assoit alors son ascension. Josie Le Royer, sa fille, créative et pragmatique, innove et prône l’ouverture !
Elle se tourne alors vers les maisons de Couture -Christian Dior, Yves Saint Laurent, Lanvin… et les jeunes créateurs de l’époque, Alaia, Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler, Jean-Charles de Catelbajac, Emmanuel Ungaro, Christian Lacroix… et les marie avec les mains expertes de l’atelier.
Agnelle, résonne et fusionne alors avec les belles maisons de couture. Parallèlement, elle ouvre le marché et propose, avec bon sens, une collection plus accessible.
Josie a deux filles : Sophie et Ines. Sophie se consacre aux gants, elle fait ses classes dans la maison familiale dès 1986. Quant à Ines, elle devient chef d’entreprise en créant sa propre ligne d’écharpe en cachemire tissées main.
En maintenant les gestes ancestraux qui transcendent les commandes spéciales des maisons de luxe, Sophie Gregoire crée en 1988 un atelier aux Philippines en parallèle. Tous les artisans de cet atelier sont formés par les artisans de Saint Junien. Parfait complément de Saint-Junien tous les cuirs d’excellence viennent des mégisseries françaises.
Josie a deux filles : Sophie et Ines. Sophie se consacre aux gants, elle fait ses classes dans la maison familiale dès 1986. Quant à Ines, elle devient chef d’entreprise en créant sa propre ligne d’écharpe en cachemire tissées main.
En maintenant les gestes ancestraux qui transcendent les commandes spéciales des maisons de luxe, Sophie Gregoire crée en 1988 un atelier aux Philippines en parallèle. Tous les artisans de cet atelier sont formés par les artisans de Saint Junien. Parfait complément de Saint-Junien tous les cuirs d’excellence viennent des mégisseries françaises.
Cédée en 1999, au leader américain du gant, Wells Lamont, la ganterie Agnelle est rachetée de justesse par Sophie Gregoire en 2001. Son obsession ? Cultiver un savoir-faire de la ganterie pour s’adapter à la mode, aux nouvelles technologies, et développer sa propre marque Agnelle.
Aujourd’hui Agnelle porte ses deux pôles complémentaires Saint Junien et Philippines équilibre une production basée encore et toujours sur son expertise en la matière. L’entreprise familiale continue de prôner un travail délicat et précis dont la lenteur signe l’indéfec tible qualité.
En 2011, Agnelle est inscrit officiellement à l’inventaire des « Métiers d’Art Rares » dans le cadre de la Convention de l’UNESCO, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du monde.
Aujourd’hui Agnelle porte ses deux pôles complémentaires Saint Junien et Philippines équilibre une production basée encore et toujours sur son expertise en la matière. L’entreprise familiale continue de prôner un travail délicat et précis dont la lenteur signe l’indéfec tible qualité.
En 2011, Agnelle est inscrit officiellement à l’inventaire des « Métiers d’Art Rares » dans le cadre de la Convention de l’UNESCO, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du monde.
Le gant de A à Z : les cent gestes de la ganterie
Dans un métier qui requiert une centaine d’opérations manuelles, de choix des peaux au gant fini, on est plus qu’habitué à la difficulté.
Il faut sortir les différents grains et couleurs puis s’appliquer sur une couture qui doit être impeccablement droite, avoir l’œil sûr, le toucher savant dans la coupe, rythmer à la perfection des gestes centenaires et manipuler avec tendresse des outils émouvants par leur modestie.
« Difficulté » qui s’épanouit dans les ateliers où règne lumière, calme, concentration, subtile odeur de cuir chaude et poudrée.
Quand on voit le coupeur tendre et retendre la peau sur la table, l’étirer comme une pâte encore et encore entre les charrettes, l’assouplir et lui donner la bonne nervosité gommer une cicatrice, on comprend pourquoi l’on traite ce métier de physique. Aux petits soins, ils attaquent, humidifient, et tirent encore, jamais en force.
Personne ne résiste au travail d’une peau et à son incroyable métamorphose. Il faut voir le coupeur opérer. C’est la main et c’est magique. Puis, il pose son gabarit en carton qui définit la largeur de la main. Coupe avec ses ciseaux un carré de peau. Pose les patrons du gant : mains, pouces, fourchettes (entre doigts).
Il découpe ensuite la forme à l’emporte-pièce en métal. Le gabarit du gant est « fendu », l’emplacement des doigts se détermine, la surface réservée au pouce est évidée. On numérote les pièces. Regroupés en passes, les éléments du gant sont transmis à l’atelier de couture.
Le contre-maître (une femme) et ses couturières savent interpréter n’importe quel croquis, question d’intuition, de bon sens et de sensibilité. Après la création du patronage, intervient alors le travail « fait main » des décors, laçages, tressages, nervures…
Puis le montage du gant avec des coutures réalisées soit point par point, à la main soit sur de très anciennes machines précieusement maintenues en état de marche. La doublure en jersey de soie, ou en cachemire, est cousue à la main, un travail d’orfèvre, maille par maille.
Le gant est alors dressé sur une « main chauffante » en métal. On le lisse et on le caresse jusqu’à ce que disparaisse toutes traces de manipulations, la fin de multiples étapes de contrôle et vérifications. Durée de l’opération: cinq heures. Comme les cinq doigts de la main…
Dans un métier qui requiert une centaine d’opérations manuelles, de choix des peaux au gant fini, on est plus qu’habitué à la difficulté.
Il faut sortir les différents grains et couleurs puis s’appliquer sur une couture qui doit être impeccablement droite, avoir l’œil sûr, le toucher savant dans la coupe, rythmer à la perfection des gestes centenaires et manipuler avec tendresse des outils émouvants par leur modestie.
« Difficulté » qui s’épanouit dans les ateliers où règne lumière, calme, concentration, subtile odeur de cuir chaude et poudrée.
Quand on voit le coupeur tendre et retendre la peau sur la table, l’étirer comme une pâte encore et encore entre les charrettes, l’assouplir et lui donner la bonne nervosité gommer une cicatrice, on comprend pourquoi l’on traite ce métier de physique. Aux petits soins, ils attaquent, humidifient, et tirent encore, jamais en force.
Personne ne résiste au travail d’une peau et à son incroyable métamorphose. Il faut voir le coupeur opérer. C’est la main et c’est magique. Puis, il pose son gabarit en carton qui définit la largeur de la main. Coupe avec ses ciseaux un carré de peau. Pose les patrons du gant : mains, pouces, fourchettes (entre doigts).
Il découpe ensuite la forme à l’emporte-pièce en métal. Le gabarit du gant est « fendu », l’emplacement des doigts se détermine, la surface réservée au pouce est évidée. On numérote les pièces. Regroupés en passes, les éléments du gant sont transmis à l’atelier de couture.
Le contre-maître (une femme) et ses couturières savent interpréter n’importe quel croquis, question d’intuition, de bon sens et de sensibilité. Après la création du patronage, intervient alors le travail « fait main » des décors, laçages, tressages, nervures…
Puis le montage du gant avec des coutures réalisées soit point par point, à la main soit sur de très anciennes machines précieusement maintenues en état de marche. La doublure en jersey de soie, ou en cachemire, est cousue à la main, un travail d’orfèvre, maille par maille.
Le gant est alors dressé sur une « main chauffante » en métal. On le lisse et on le caresse jusqu’à ce que disparaisse toutes traces de manipulations, la fin de multiples étapes de contrôle et vérifications. Durée de l’opération: cinq heures. Comme les cinq doigts de la main…